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AN. 451. exprimés. Après cette obfervation, dont on verra Timportance dans la fuite, je continuerai de rapporter les actions du concile de Calcedoine, suivant les éditions ordinaires.

26. Octobre.

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Il y en a trois datées du vingt-fixiéme d'octobre, que l'on compte pour la septième, la huitiéme & la neuviéme. Dans la feptiéme action, les magistrats dirent: L'empereur à la priere des Evêques Maxime & Juvenal, nous a ordonné de prendre connoiffance de leurs differens. Ils fe font affemblés, & ont fait quelques conventions de vive voix, qu'ils nous ont communiquées, & qui nous paroiffent raisonnables. Nous avons crû neceffaire qu'ils en inftruifent le concile, afin que le tout foit confirmé par vôtre confentement. Maxime d'Antioche dit: Le reverendiffime évêque Juvenal & moi, nous fommes convenus après une longue conteftation, que le fiege de faint Pierre d'Antioche, aura les deux Phenicies & l'Arabie, & celui de Jerufalem, les trois Palestines. Nous prions, que cette convention foit confirmée par écrit, par le decret de vôtre grandeur, & du faint concile. Juvenal de Jerufalem dit: J'en fuis auffi d'accord, que la fainte refurrection de Jefus-Chrift ait les trois Palestines, & le fiege d'Antioche, les deux Phenicies& l'Arabie ; & j'en demande la confirmation. Les legats Anatolius de CP. & fept autres métropolitains opinerent pour la confirmation de ce concordat; tout les autres évêques y confentirent par acclamation; & les magiftrats y joigni rent leur autorité. Le fondement de cette contestation étoit l'entreprise de Juvenal au concile d'Ephefe, à laquelle S. Cyrille s'oppofa comme il a été dit.

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La huitiéme action fut au fujet de Theodoret. Les AN. 451. évêques s'écrierent: Que Theodoret anathematise

XXIV. Huitiéme action.

bli.

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tout à l'heure Neftorius. Theodoret dit : J'ai donné Theodoret sétaune requête à l'empereur, & des libelles aux legats de l'archevêque Leon; on vous les lira s'il vous plaît, & vous verrez ce que je penfe. Les évêques s'écrierent: Nous ne voulons point qu'on life rien; anathematisez Neftorius. Theodoret dit : J'ai, Dieu merci, été nourri par des catholiques; j'ai été instruit de la doctrine catholique, je l'ai prêchée; je rejette non-feulement Neftorius & Eutychés, mais quiconque a de mauvais fentimens. Les évêques l'interrompirent en criant: Dites nettement : Anathême à Neftorius & à fa doctrine; anathême à Nestorius & à ceux qui l'aiment. Theodoret dit: En verité je ne dis, que ce que j'estime agréable à Dieu. Perfuadez vous premierement, que je ne me soucie, ni p. 620i de rentrer dans ma ville, ni de recouvrer ma dignité, je ne fuis point venu pour cela; mais aïant été calomnié, je suis venu vous perfuader que je suis orthodoxe, & que j'anathematise Neftorius, Eutychés & quiconque dit qu'il y a deux fils. Les évêques l'interrompirent encore en criant: Dites nettement: Anathême à Neftorius, & à ceux qui fuivent fes fentimens. Theodoret dit: Je ne le dirai. point, que je n'aïe expliqué ma créance. Je croi... Les évêques l'interrompirent encore en criant: Il eft heretique; il est Nestorien; chassez l'heretique. Theodoret dit : Anathême à Neftorius, à quiconque ne dit pas que la Vierge Marie eft mere de Dieu, & à quiconque divife en deux le fils unique. Pour moi, j'ai souscrit à la définition de foy, & à la lettre

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du très-faint archevêque Leon, & je crois ainfi. Et après tout cela, Dieu vous benisse.

Les magiftrats dirent: il n'y a plus de difficulté fur Theodoret. Il a anathematifé Neftorius devant vous, il a été reconnu par l'archevêque Leon, il a reçû volontiers vôtre définition de foi; enfin il a foufcrit à la lettre de Leon. Il ne manque plus, fi non que vous ordonniez qu'il rentre dans fon Eglife, comme Leon l'a jugé. Tous les évêques s'écrierent: Theodoret eft digne de fon fiege, qu'on le rende à fon églife; qu'elle reçoive fon pafteur, fon docteur orthodoxe. Vive l'archevêque Leon. Ensuite les légats opinerent à ce que Theodoret rentrât dans son eglife, come pleinement justifié. Anatolius de CP. en dit autant. Maxime d'Antioche ajoûta: Il y a . 624. long-tems que je fçavois qu'il eft catholique, aïant oüi fouvent les inftructions dans l'églife. Juvenal de Jerusalem, Thalaffius de Cefarée, Eufebe d'Ancyre, Photius de Tyr & Conftantin de Bostre furent du même avis. Puis tous les évêques s'écrierent: Ce jugement eft jufte; c'eft le jugement de Jefus, Chrift; nous l'approuvons tous. Les magistrats dirent: Suivant le jugement du concile, Theodoret reprendra l'églife de Cyr. Le concile obligea encore trois autres évêques d'anathematiser Nestorius; fçavoir Sophrone de Conftantienne, Jean de Germanie & Amphiloque de Side; ainfi finit la huitiéme action.

XXV. Neuviéme & di.

En la neuviéme, datée du même jour vingt-fixiéxiéme action af me d'Octobre: Ibas évêque d'Edesse, entra dans le concile, & dit: Aïant été perfecuté par Eutychés P. 6:5. & dépofé, quoiqu'abfent de quarante journées; je

faire d'ibas.

me suis adressé à l'empereur, qui a ordonné, que An. 451. vôtre grandeur avec le faint concile examineroit ma cause. Je vous prie donc de faire lire ce qui a été jugé par les évêques Photius & Euftathe. Car Uranius évêque d'Himerie étant dévoué à Eutychés, m'a fait accufer par quelques clercs, & s'eft fait envoïer lui-même, pour me juger, avec les évêques que j'ai nommés; mais j'ai été trouvé innocent. Cassez donc tout ce qui a été fait à Ephese en mon absence, p. 628. & me rendez mon églife. Les magistrats aïant demandé l'avis au concile, les legats du pape ordonnerent la lecture des actes, par lefquels lbas prétendoit avoir été justifié.

n. 20.

On lut donc premierement la fentence arbitrale de Photius de Tyr, & d'Euftathe de Berythe, donnée à Tyr le vingt-cinquième de Fevrier 448. par sup. liv. XXVIL laquelle il paroiffoit qu'Ibas avoit déclaré la foi & reçu en grace les clercs fes accufateurs. Après cette lecture, les juges remirent l'affaire au lendemain; apparemment, parce qu'ils virent qu'il y avoit beaucoup de pieces à lire, & qu'il étoit déja p. 632ė tard.

Le lendemain donc, fixiéme des calendes de No. P. 633. vembre, c'est-à-dire, le vingt-feptiéme d'Octobre, fut tenuë la dixiéme action, pour achever l'affaire d Ibas. Il fe prefenta, & renouvella fes plaintes contre Eutychés, qui l'avoit traduit par quarante journées de chemin, & fait changer de vingt prifons, comme déposé au concile d'Ephefe, quoiqu'abfent & fans connoiffance de cause. Les magiftrats aïant demandé l'avis aux évêques, ils s'écrierent: On ne ccndamne point un abfent. Ibas dit: De grace, je Iii iij

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21.

Sup. XXVII. n.

n'y étois point; je n'ai point été défendu, on ne m'a pas laiffé parler. Les évêques s'écrierent : Ils ont mal fait de l'avoir condamné contre les canons. Ce qui est fait contre un absent est mal; nous le disons tous. Patrice évêque de Thiane dit : On lût hier la fentence des arbitres, qui l'ont reconnu évêque. Nous l'approuvons tous. Les Orientaux s'écrierent: Ce jugement eft jufte. Mais quelques êvêques crierent! On sy oppofe. Il y a des gens qui veulent accuser l'évêque Ibas.

On les fit entrer. Ils étoient quatre: Theophile diacre, Euphrafius, Anthiocus & Abraham. Theophile dit: Nous demandons qu'on life ce qui a été fait à Berythe contre Ibas, afin que vous voïiez qu'il p. 637. a été justement dépofé. Après quelques conteftations, les magistrats ordonnerent la lecture. On lut premierement la commiffion de l'empereur Theodofe au tribun Damacius, puis les actes du jugement rendu à Berythe le premier jour de Septembre 448. où Ibas avoit été renvoïé abfous. Après cette lecture, les magiftrats vouloient qu'on lût auffi la p. 613. procedure faite contre Ibas au faux Concile d'Ephefe; mais les légats s'y oppoferent, en disant; qu'on ne devoit avoir aucun égard à ce qui avoit été fait en ce concile; & qu'il falloit demander à l'empereur une loi, qui défendît même de lui donner le nom de concile. Ils déclarerent toutefois, que Maxime évêque d'Antioche en devoit être excepté, c'est-àdire, que fon ordination n'avoit rien de commun avec ce faux concile. Anatolius de CP. opina de même contre le concile d'Ephefe, à l'exception de ce qui regardoit Maxime: D'autant plus, dit il, que

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