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Epift. 104. al. 69.

AN. 454. gypte : déclarant de fon côté, qu'il n'a pas moins à cœur la confervation des canons, que la foi. Ce qui regarde la pretention de l'évêque de C P. Cette lettre eft datée du dixiéme de Mars 454, Comme l'empereur Marcien rendoit témoignage à la foi de Proterius, S. Leon lui écrivit en même-tems, & le pria d'envoïer à Alexandrie par une perfonne fûre & fous le fceau imperial, fa lettre à Flavien, fidelement traduite en Grec, par les foins de Julien de Co; & de l'adreffer aux Juges d'Alexandrie, qui la fassent lire publiquement.

Ep. 102.

L.

pâque pour 455.

S. Leon étoit en peine du jour auquel l'on devoit Qaeftion de la celebrer la pâque l'année fuivante 455. indiction huitiéme. Selon le calcul de Theophile d'Alexandrie, ce devoit être le huitiéme des calendes de Mai, c'est à dire, le vingt-quatrième d'Avril, qui fembloit un terme trop reculé : car on avoit crû jusqueslà, que le jour de pâques ne devoit être, ni plutôt que le vingt deuxième de Mars, ni plus tard que le vingt-uniéme d'Avril. Dès l'année precedente le faint Leon en avoit écrit à l'empereur pape Marcien, le priant de faire examiner cette queftion par les plus habiles gens, afin que la pâque fût celebrée en même jour par toutes les églifes. Il avoit auffi chargé Julien de Co, de folliciter cette affaire; & l'on voit par la quantité de lettres où il en parle, 3. combien il l'eftimoit importante. L'empereur envoïa à Alexandrie un de fes agens avec une lettre à Proterius, qui pour fatisfaire S. Leon, lui écrivit une grande lettre, où il traite la question à fonds.

Epist. 94. al. 64. 453.

Epift. 95. al 65.

Ep. 100. al.68,
Ep. 102.

Epift. 105. c.

al. 70.

Post. epift. 103.

Il montre que la pâque doit être celebrée par les chrétiens, non le quatorziéme de la lune du pre

mier mois, comme chez les Juifs; mais le dimanche A N. 454. fuivant; par confequent quand le quatorziéme arriveun Dimanche, il faut reculer la pâque jufqu'au dimanche suivant, qui eft le vingt unieme. Et il ne faut pas craindre pour cela de celebrer la pâque dans le fecond mois: car on ne compte pas ce mois, du jour de l'équinoxe, qui eft toûjours le vingtuniéme de Mars; mais du jour de la nouvelle lune d'après l'équinoxe. Proterius foutient cette doctrine par plufieurs exemples; & conclut, que le calcul de Theophile eft bon, & que la pâque de l'indiction huitième, c'est-à-dire, de l'an 455. doit être. celebrée le vingt- neuvième jour de Pharmouthi, huitiéme des calendes de May, c'eft-à-dire, le vingtquatrième d'Avril. S. Leon fe rendit à l'autorité de S. Proterius plûtôt qu'à fes raifons; voulant éviter la diverfité en la célébration de la fête, & il écrivit une lettre à tous les évêques de Gaule & d'Espagne, datée du cinquiéme des calendes d'Août, après le confulat d'Opilion, c'est à dire, du vingt-huitiéme de Juillet 454. par laquelle il les avertit, que la pâque prochaine fera le huitiéme des calendes de May, & non le quinziéme, comme quelques-uns penfoient, c'eft à dire, le vingt-quatrième d'Avril, & non le dix feptiéme. Et telle fut la fin de cette question.

2

Ep. 108.

Epift. 109. al 95.

LI.

Canon pafcal de

Mais pour prévenir de telles difficultez, & n'être pas obligé de fuivre aveuglement l'autorité des Ale- Victorius. xandrins: S. Leon fit travailler à un nouveau canon pascal. Au moins eft-il vrai-femblable, que Victorius ne compofa le fien que par fon ordre. Ce que nous voïons; c'eft qu'Ilarus alors archidiacre de

Buch. de Doct.

temp.

88.

Buchr.

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Rome, & depuis pape, enjoignit à Victorius d'eEpift. Hilari apud xaminer à loifir la raifon de la diverfité d'opinions qui fe trouvoit fur cette matiere entre les Grecs & les Latins; & de montrer à quoi l'on s'en devoit tenir. Victorius étoit un Gaulois d'ACennad illutr. c. quitaine, apparemment retiré à Rome à cause Epift. Vi ap. des Goths. Il accepta la commiffion, & entreprit pour travailler plus feurement, de reprendre toute la fuite des lunaifons & des jours, c'est-à-dire, des feries, depuis le commencement du monde fuivant la cronique d'Eufebe. Il trouva que le cycle lunaire des dix-neuf ans, dont fe fervoient les Grecs, étoit plus fûr que ceux des Latins, le multipliant par le cycle folaire de vingt-huit ans, il en fit un canon pafcal de cinq cens vingtdeux ans; plus ample que tous ceux que l'on avoit faits jufqu'alors; commençant felon lui au confulat des deux Geminus, qu'il mettoit pour l'année de la paffion, & finiffant en l'an 559. de lincarnation, suivant nôtre Ere vulgaire. Victorius publia ce canon pafcal fous le confulat de Conftantin & de Rufus l'an 457. & il fut depuis le plus fuivi par les Latins. L'auteur fe trouve auffi nommé Victorin ou Victor.

LII.

Satisfaction d'Anatolius. Epift. 101.

Post. ep. 105.

&

Anatolius de CP. preffé par l'empereur, offrit de fatisfaire faint Leon, fe plaignant de ce qu'il avoit ceffé de lui écrire. Je n'ai ceffé, dit faint Leon, que quand j'ai vu qu'il ne me répondoit rien, qui témoignât du repentir de sa prétention ambitieufe; principalement après ce qui s'est passé touchant Aëtius & André, mais je n'ai jamais ceffé de defirer fincerement fa correction. Après plufieurs

lettres

.

lettres de l'empereur, Anatolius écrivit lui-même AN. 454à S. Leon, que le prêtre Aëtius avoit été rétabli dans l'église en fon premier rang d'honneur : ce qui ne fignifie pas, qu'il eût repris la place d'archidiacre: il ne le pouvoit étant prêtre; mais feulement qu'on l'avoit tiré du cimetiere, où il étoit comme relegué, pour le remettre dans le clergé de la cathedrale. Anatolius ajoûte : André qui avoit été honoré de la dignité d'archidiacre a été feparé de l'églife, avec ceux qui étoient contre S. Flavien, & du parti d'Eutychés ; quoiqu'ils paruffent avoir fatisfait en foufcrivant à la lettre de vôtre fainteté ; & ils demeureront ainsi, jusqu'à ce que vous en aïez ordonné. Quant à ce qui a été decidé en faveur du siege de CP. au concile de Calcedoine, foïez fûr qu'il n'y a point de ma faute : j'ai toute ma vie aimé le re. pos & à me tenir dans ma baffeffe. Mais le clergé de Constantinople l'a defiré, & les évêques de ces quartiers en ont été d'accord, vous le verrez par les actes.

Anatolius aïant ainsi satisfait, S. Leon lui écrivit. Ep.106. al.71. Il approuve le rétablissement d'Aëtius, & la dépofition d'André, & ajoûte : Si André & Eufratas, que j'apprens avoir infolemment accufé Flavien de fainte memoire, condamnent par écrit autentiquement l'erreur d'Eutychés, auffi-bien que celle de Nestorius; vous les ordonnerez prêtres, aprés avoir choifi pour archidiacre un homme qui n'ait jamais été foupçonné de ces herefies. Les autres qui étoient. dans la même faute, feront rétablis, s'ils fatisfont de même; mais il ne faut mettre aux premieres places, que ceux qui conftamment n'auront jamais été. Tome VI. Rrr

AN. 454. engagés dans aucune erreur. Quant à la prétention ambitieufe d'Anatolius, le pape ne paroît pas perfuadé de fa fincerité fur ce point. Cette lettre eft du vingt-neuviéme de Mai 454.

LIII.

S. Leon.

3. c.1.

Epift. 107.

En même tems S. Leon écrivit à l'empereur fur le Autres Lettres de même fujet; & pour le prier de reprimer le moine Carofe, qu'il qualifie tres ignorant & tres corrompu, & qui pervertiffoit beaucoup de gens; fouteEpift. 112. c.2.ep.1. nant l'herefie, & méprifant l'autorité du concile. Ep. 101. al.70. 6.2. L'empereur eut égard à cette priere, & ôta de leurs monasteres Carose & Dorothée, les mettant en lieu où ils ne pouvoient nuire à personne. Peu de tems auparavant, faint Leon avoit prié l'empereur d'envoïer Eutychés plus loin : ayant appris par Julien de Co, que dans le lieu de fon exil, il s'efforçoit de tromper, & blafphemoit contre la doctrine cathoEpift. lique, avec l'imprudence d'un homme defefperé. Diofcore mourut la même année à Gangre, où il étoit relegué; & S. Leon l'aïant appris, efpera que ceux qui s'étoient égarés, reviendroient plus facilement.

Epift. 110. al. 72.

Juvenal de Jerufalem écrivit à S. Leon, pour lui faire de fon rétablissement. Je m'en réjouis, dit part S.Leon; mais en faisant reflexion sur le passé, je vois que vous vous êtes attiré vos malheurs ; & que vous avez perdu l'autorité, pour refifter aux heretiques, quand vous avez témoigné approuver leur erreur, en condamnant Flavien, & recevant Eutychés au faux concile d'Ephese. Perfonne, ajoûte-t il, n'eft plus inexcufable en cette matiere, que ceux qui demeurent à Jerufalem, & qui n'ont pas befoin de lecture, pour connoître la verité de l'évangile;

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