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voïant de leurs yeux les lieux où fé font accomplis AN. 454. les myfteres. Il conclut par ces deux mots, qui fuffisent pour détruire l'herefie d'Eutychés : La divinité ne peut être paffible en fon effence; & la verité n'a pû nous tromper, en feignant de prendre nôtre nature. La lettre eft du quatrième de Septembre Dans une lettre de cette année, faint Epift.108.6.2. Leon fe plaint à l'empereur Marcien, que les économes de l'église de CP. rendoient leurs comptes devant les juges feculiers : ce qu'il dit être fans exemple & contre l'ufage, fuivant lequel les comptes des églifes fe rendoient devant les évêques.

454.

LIV.
Loix de Marcien

pour l'églife.

Theodofe le faux évêque de Jerufalem, s'étoit retiré au mont Sina, dont les monafteres aïant tiré leur origine d'Egypte y confervoient une grande relation. C'eft pourquoi l'empereur Marcien envoïa Epift. Leon 113. en Egypte le décurion Jean, avec une lettre adref- Cone. Calch. fée aux moines du païs,pour les inftruire des crimes P.3.c.E.

de Theodofe. Il les exhorte à le chercher dans fes cachetes, & à le livrer avec fes complices au gouverneur de la province, non pour le punir comme il meritoit, mais pour l'empêcher de feduire encore les fimples. L'empereur ne manque pas dans cette lettre, de déclarer la pureté de sa foi, pour dif fiper les calomnies des heretiques.

C.I.

cod. de haret.

Le décurion Jean fut peut-être auffi chargé de bid. 19. L.S. publier en Egypte une loi de l'empereur Marcien contre les heretiques, particulierement contre les Eutychiens, qui les declare Appollinaristes, & les foumet aux mêmes peines; leur ôtant la faculté de donner ou recevoir par teftament : leur défendant d'ordonner des évêques & des clercs, fous peine

AN.

455.

Nov.ult. Mar.it 5.

455.

d'exil & de confifcation de biens: ni de tenir des af femblées, ou de parler contre le concile de Calcedoine. La loi est datée du premier d'Août, sous le huitiéme confulat de Valentinien, avec Anthemius; c'est-à-dire, l'an 455. adreffée au préfet Pallade, avec ordre de la faire executer, particulierement à CP. & à Alexandrie. La même année l'empereur Marcien abrogea la loi de Valentinien, du trentiéme Juillet 370.par laquelle il étoit défendu aux clercs & aux moines, de rien recevoir des teftaSup. liv xvI. 41. mens des femmes. Marcien permit aux vierges & aux femmes confacrées à Dieu, de donner aux églifes, aux clercs, aux moines ou aux autres pauvres, tout ce qu'elles voudroient, foit par donation ou par teftament.

-L 20. C Th. de epifc.

E. 12. C. de facrof.
Ecclef.

Sup. n.19.

On trouve une loi de l'année precedente 454. adreffée à Pallade préfet du prétoire d'Orient, qui confirme les privileges des églifes & les penfions accordées en diverfes efpeces, pour la nourriture des pauvres. Elle révoque toutes les pragmatiques acL25. C. de epif. cordées par surprise au préjudice des canons. Ce qui femble être ordonné en execution du concile de Calcedoine. En 456. l'empereur Marcien fit une loi en faveur des clercs, portant qu'ils ne doivent être appellés en jugement que devant l'évêque. Toutefois à Conftantinople on peut les poursuivre devant le préfet du prétoire. Leur caution, en cas de befoin, fera l'économe ou le défenfeur de l'église de CP. jufqu'à cinquante livres d'or. Les falaires des appariteurs & les autres frais de justice seront taxés plus moderement contre les clercs.

Rome cependant étoit agitée de grands troubles.

LV.

AN. 455. Mort de Valenrinien 111. Maxi

me & Avitus em

pereurs.

Marcell. Chr.

Pafch.

L'empereur Valentinien fe broüilla avec le Patrice Aëtius ; ils en vinrent à une rupture ouverte, par les artifices du patrice Maxime & de l'eunuque Heraclius, qui gouvernoit l'empereur ; & la chose alla fi loin, que l'empereur réfolut de le prévenir. Comme donc Aëtius demandoit avec chaleur ce qui lui avoit Chr Profp. Idac. été promis: Valentinien le tua de fa main dans fon palais. Mais il avoit irrité cruellement Maxime, en abufant par force de fa femme. Ainfi Maxime fe fer- Caffiod. Victor. vit contre Valentinien des gens d'Aëtius, qu'il avoit eû l'imprudence de garder auprés de sa personne; & comme il se promenoit à Rome dans le champ de Mars, deux d'entr'eux le furpritent & le tuerent, fans que perfonne se mît en devoir de le défendre. C'étoit le dix-feptiéme de Mars 455. Telle fut la fin de l'empereur Valentinien III. le dernier de la race du grand Theodofe. Il étoit âgé de trente-fix ans, Idac. chr. & en avoit regné prés de trente,

Maxime fut aufli-tôt reconnu empereur. Il étoit patrice, avoit été deux fois conful; & defcendoit de Maxime, qui ufurpa l'empire du tems du grand Theodofe. Comme la femme étoit morte, il contraignit Eudoxie veuve de l'empereur Valentinien de l'époufer. Mais quand elle eut découvert qu'il étoit l'auteur de la mort de Valentinien, elle en eut un tel dépit, qu'elle envoïa en Affrique à Genferic roi. des Vandales de grands prefens : l'invitant à venir à Rome, dont il fe rendroit aifément le maître. Genferic n'y manqua pas; & fur le bruit de sa venuë, fa plufieurs des nobles & du peuple fe retirerent de Rome. Maxime fongeoit à en fortir lui même, permettant à tout le monde d'en faire autant; mais fa Rrr iij

Evagr.Il c.7.

Procop.1.Vandal,

AN. 455.

Prefp. Chr.

Procop.1. Van. c.s.

Victor. Chr.

LVI.

Fin de S. Profper.

lâcheté le rendant méprifable, des ferviteurs de l'empereur Valentinien le tuerent, le mirent en pieces, & jetterent ses membres dans le Tybre, le foixante & dix-feptième jour de fon regne, douziéme de Juin 455

Genferic arriva trois jours aprés, & trouva Rome fans défense. Le pape S. Leon alla au-devant, hors des portes de la ville; & obtint par fes prieres, qu'il fe contentât de pillage, & s'abftint des incendies, des meurtres & des fupplices. Rome fut donc pillée en pleine liberté pendant quatorze jours. Entre les richeffes immenfes, qui furent enlevées de Rome, étoient les vases facrés que Titus avoit autrefois apportés de Jerufalem. On emmena plufieurs milliers de captifs; l'imperatrice Eudoxie, qui avoit appellé Genferic,fut conduite à Carthage avec les deux filles Eudocie & Placidie; Genferic maria Eudocie à fon fils Huneric, & renvoïa quelque tems aprés Placidie à CP. avec l'imperatrice fa mere.

Deux mois & demi aprés le pillage de Rome, Avitus fut élû empereur en Gaule, où il étoit préfet du prétoire; & avoit été declaré maître de la milice par Maxime. Mais l'année fuivante 456. fous le confulat de Jean & de Varane: Avitus étant venu en Italie fut vaincu par Ricimer, & ordonné évêque de Plaifance il mourut peu de tems aprés.

:

C'est à cette révolution & au pillage de Rome, que S. Profper finit fa chronique, fous le huitiéme confulat de Valentinien avec Anthemius, c'est-à455. & il mourut peu de tems aprés, avant Suj.XXVI. 7.24 Tan 457. Outre les ouvrages dont il a été parlé, il avoit compofé sur la matiere de la grace un poëme

Victor. praf. in
Cycl

dire,

l'an

intitulé, des ingrats; plufieurs épigrames, & un recueil de fentences tirées de S. Auguftin. Car il avoit fait fa principale étude des œuvres de ce pere. Sa chronique commence à la création du monde, & eft divifée en deux parties: la premiere, finit à l'an 378. où finit la chronique de S. Jerôme; & la feconde commence à l'an & finit en 455. 11 avoit auffi fait un cycle pafcal. Comme il avoit été fecretaire du pape faint Leon, quelques anciens lui ont attribué les lettres de faint Leon contre l'erreur d'Eutychés.

379.

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in S. Leon.

Lib.I. c.1.

c. 6. 7. 8.

On lui attribuë d'ordinaire le traité de la vocation des Gentils; que d'autres prétendent être de saint Leon, à cause de la conformité du ftile & des fen- Quen. Differt.. timens; & croïent, qu'il l'a compofé avant que d'être pape. L'auteur y traite cette question. Comment il eft poffible, que Dieu veuille que tous les hommes foient fauvez, puifqu'il fait tout ce qu'il veut, & qu'il eft certain que plufieurs periffent? Les Pelagiens difoient, que le libre arbitre en étoit caufe: attirant la grace à ceux qui en ufoient bien. Mais par là ils détruisoient la grace, en l'attribuant aux merites. L'auteur établit donc premierement la neceffité de la grace; puis il ajoute, qu'il ne faut pas obfcurcir les veritez claires par l'opiniâtreté à chercher celles qui nous font cachées. Or telle eft la raison du choix que Dieu fait entre les hommes, pour en sauver effectivement quelques uns. Nous ne devons pas être plus curieux que l'apôtre, qui ne nous en a pas dit ce qu'il falloit croire; mais nous a montré Lib.11.6.1.30. ce qu'il ne falloit pas rechercher. Il y a donc trois veritez certaines en cette matiere. La premiere:

c. 8.

C. 21.

1.Tim.11. 4.

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