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X VI I.

rattice Eudocie.

Vita S. Euty. p. 64.

p. 72.

Evagr.lib. 1. c. 21. 22. Niceph. XIV. G. 5o.

AN. 461. dose le jeune, mourut le vingtiéme d'Octobre de la même année 461. indiction quatorziéme, âgée de Mort de l'impe- foixante & fept ans. Depuis fa retraite en Palestine, elle bâtit un grand nombre d'églifes, de monasteres & d'hôpitaux; entr'autres une église de S. Pierre vis-à-vis le monaftere de S. Euthymius, environ à une lieüe. Elle y vint pendant le tems pafcal, voir une grande citerne, qu'elle y faifoit faire; & regardant la laure de S. Euthymius, avec fes cellules répanduës dans le defert, elle en fut touchée, penfant à Num XXIV. 5. ce paffage de l'écriture: Que vos maisons sont belles, Jacob, & vos tabernacles, Ifraël! Elle envoïa Gabriel abbé de S. Etienne prier S. Euthymius de la venir voir; mais il lui fit dire : Ma fille, ne vous attendez plus à me voir en cette vie. Et pourquoi vous disfipez-vous à tant de chofes ? je croi que vous pafferez au Seigneur avant l'hyver. Songez donc à vous recueillir pendant cet êté, & à vous préparer à ce paffage, & ne faites plus mention de moi en cette vie, ni par écrit, ni de vive voix : je veux dire, pour donner ou recevoir. Mais quand vous ferez allée au Seigneur, fouvenez-vous de moi, afin que par sa misericorde il me prenne quand il voudra & comme il voudra.

p. 73.

L'imperatrice aïant reçu cette reponse, fut fort affligée, principalement de ce que le faint avoit dit : Ne faites plus mention de moi par écrit : car elle vouloit lui laiffer par fon teftament un grand revenu. Elle alla Niceph. xiv. c. 5o. en diligence à Jerufalem, dit à l'archevêque le difcours de S. Euthymius, & fit dédier le 15 Juin. l'églife de S. Etienne, qu'elle faifoit bâtir au lieu de fon mar

tyre à

a

AN. 461.

1. tom. 7. p

Conc. Nic. Ir.

Vita S. Euthy. p.

Phot. cod. 171.

tyre à une stade de Jerufalem, qui n'étoit pas encore achevée. Elle étoit fi grande qu'il y pouvoit tenir dix mille perfonnes: on y mit le corps de S. Etienne; & ce fut auffi le lieu de la fepulture d'Eudocie, qui y donna de grands revenus, dont elle laiffa l'admi- 92. B. nistration à l'abbé Gabriel : car il y avoit un monaf tere joint à cette églife. Gabriel gouverna ce monaf- 76.77. tere vingt-quatre ans, & mourut à quatre-vingt ans, après avoir fait des miracles. Il étoit homme de lettres, & écrivoit en latin, en grec & en fyriaque. Ils étoient trois freres, Gabriel, Cofme & Chryfippe, tous trois disciples de S. Euthymius. Cofme fut gardien de la croix, puis pendant trente ans évêque de Scythopolis métropole de la feconde Palestine. Chryfippe lui fucceda à la garde de la croix, & en cut la charge pendant douze ans. Il étoit prêtre, & p. 383. avoit écrit quelques ouvrages. Eúdocie fit auffi dedier avant la mort les autres églifes qu'elle avoit bâties, & donna à chacune des revenus fuffifans. Toytes ces donations aux églises, aux hôpitaux & aux monafteres, montoient à vingt mille quatre cens quatre-vingt livres d'or; fans compter les vases facrez. Un jour de pâque, étant venue à l'église du faint fepulchre, elle y donna pour le luminaire dix mille feptiers d'huile, chacun du poids d'environ une livre Romaine. Elle rebâtit de fond en comble la maifon épifcopale, étendit & renouvella les murs de Jerufalem. L'imperatrice Eudocie avoit auffi employé fon Phot cod. 183. p. bel efprit au service de la religion. Elle mit en vers heroïques grecs les huits premiers livres de l'écritu re. C'étoit une fimple traduction nette & élegante,

Tome VI.

Zzz

Niceph XIV c. so.

414.

Cod. 184.

AN. 461. qui rendoit fidelement le texte, fans aucun ornement poëtique. Elle avoit traduit de même les prophetes Zacharie & Daniel; & compofé en trois livres du même stile l'histoire de faint Cyprien & de fainte Justine. Nous n'avons aucun de fes ouvrages, mais feulement les centons d'Homere, c'est-à-dire; la vie de Jesus-Christ, toute par vers d'Homere, rapportés de fes differens ouvrages. D'autres les attribuent au patrice Pelage. Il y a auffi des centons de Virgile, attribuez à Proba Faltonia femme d'Anicius Probus.

60.

Sup. XIX. n.

XVIII.

Mort de S. Simeon Stylite. Vita per Anton. c. 16. al. 9.

Saint Simeon Stylite mourut vers le même tems S'étant incliné pour prier, il demeura trois jours en cette pofture, c'eft à-dire, le vendredi, le famedi, & le dimanche. Antoine fon difciple épouvanté de cette merveille monta à lui, & lui dit: Levez-vous, feigneur, beniffez-nous. Il y a trois jours & trois nuits que le peuple attend vôtre benediction. Comme il ne répondoit point, Antoine ajoûta : Pourquoi m'affligez-vous ? donnez-moi la main : nous auriez-vous déja quittés ? Voïant qu'il ne parloit point, il réfolut de n'en rien dire ; & n'ofant le toucher, il approcha l'oreille & ne l'entendît point refpirer; mais il sentit une odeur excellente, qui fortoit de fon corps. Il comprit qu'il étoit mort; lui baifa les yeux & la barbe, & dit: A qui me laissezvous seigneur ? où chercherai-je vôtre doctrine angelique: qui pourra regarder vôtre colomne fans vous & retenir ses larmes ? que répondrai-je aux malades qui viendront vous chercher : Il s'endormit de trifteffe: le faint lui apparut & lui dit : Je n'abandonnerai point cette colomne, ce lieu, ni cette mon

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tagne. Faites savoir secretement cette nouvelle à Antioche, de peur qu'il n'y eût du tumulte, & ne cesfez point de fervir en ce lieu.

c. 17.

Anton. c. 17.

Antoine étant éveillé, envoïa un frere fidele à Antioche avertir l'évêque Martyrius. Il vint auffi- vngr, E. c. 13. tôt avec trois autres évêques ; & Ardabure maître de la malice en Orient avec les troupes, pour garder le faint corps, de peur que le peuple assemblé des villes voifines ne l'enlevât. On le porta à Antioche en chantant des hymnes & des pfeaumes; mais tout le peuple du païs étoit dans une grande tristesse, de ce qu'on leur ôtoit une telle protection, & de ce que l'évêque d'Antioche avoit défendu que perfonne n'y touchât. On le portoit fur des mulets à cause de la longueur du chemin : car il y avoit trois cens stades, c'est-à-dire, quinze lieuës: un homme qui en punition d'un grand peché étoit fourd & muet depuis onze ans, fe jetta devant le cercuëil, en criant: Vous êtes le bien venu ferviteur de Dieu, vous me guerirez & je vous fervirai toute ma vie. Il fe releva, prit un des mulets, & dés ce moment fe trouva gueri.

Tous les habitans d'Antioche vinrent au-devant des précieuses reliques; & en chantant & portant plufieurs flambeaux, ils les mirent dans la grande églife, & de-là dans une autre, qu'on appelloit la penitence. Il fe fit plus de miracles à son tombeau, qu'il n'en avoit fait pendant fa vie ; & l'homme qui avoit été gueri demeura le refte de ses jours à fervir l'églife. Tout ceci eft tiré du recit d'Antoine difciple du faint. Saint Simeon vêcut environ foixante & neuf ans. Il en avoit treize quand il embrassa la vie

c. 201

C. 13.

Evag. 1. hist. monastique ; & il la pratiqua cinquante - fix ans ; dont il en paffa neuf dans les premiers monasteres, & quarante-fept dans la mandre: car on nommoit ainfi le lieu de la demeure. Ce mot fignifie propre. ment troupeau; & de-là vient archimandrite, pour dire abbé. Saint Simeon demeura dix ans dans la petite enceinte, & trente-fept fur les colomnes de diverfes hauteurs. Ainfi il devoit être né vers l'an 390.

L'empereur Leon demanda aux habitans d'Antioche le corps de faint Simeon; mais ils le prierent de leur laiffer, pour fervir de fauve-garde à leur ville, dont les murs étoient tombez par le tremblement de terre, & l'empereur le leur accorda. On montroit la tête du faint, que l'hiftorien Evagre dit avoir vûë avec fes cheveux, & la chaîne de fer qu'il portoit au cou. On bâtit depuis à la mandre une église en for14. me de croix, dont les quatre côtés étoient ornés de galeries foutenues de colomnes : le milieu de la croifée étoit une cour découverte; ornée avec grand art, où étoit la colomne de quatre coudées, fur laquelle le faint avoit vêcu: les galeries avoient des fenêtres par où on la voïoit; mais les femmes ne la voïoient que par les portes: car elles n'entroient point dans cette églife.

XIX. Troifiéme concile d'Arles.

Martyr. R. 27. Νου.

En Gaule le monaftere de Lerins eut pour abbé après faint Honorat faint Maxime, depuis évêque de Riés, qui fit plufieurs miracles, & dont l'église honore la mémoire le vingt-feptiéme de Novembre. Faufte lui fucceda dans l'une & dans l'autre place. Tandis qu'il étoit abbé de Lerins, il eut un differend avec Theodore évêque de Frejus car Lerins dépendoit alors de ce diocefe. Pour y remedier, Ra

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