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vennius évêque d'Arles convoqua un concile de treize évêques, lui compris, avec Rustique de Narbonne, & les évêques de la province. L'abbé & les moines de Lerins y affifterent. Il y fut réfolu premierement, que Theodore évêque de Frejus feroit prié, pour terminer le fcandale, de recevoir la fatisfac tion de Faufte abbé de Lerins, d'oublier tout le paffé, lui rendre fon amitié, & le renvoïer à fon monaftere. Qu'il continueroit à lui donner les fecours qu'il avoit promis; & ne s'attribueroit fur ce mo naftere, que ce que Leonce fon prédeceffeur s'étoit attribué, c'est-à-dire, que les clercs & les miniftres de l'autel ne feroient ordonnés que par lui, ou par celui à qui il en auroit donné la commiffion; que lui feul donneroit le faint chrême & confirmeroit les Neophytes, s'il y en avoit; que les clers étrangers ne feroient point reçus fans fon ordre. Mais il fut dit, que toute la multitude laïque du monaftere, feroit fous la conduite de l'abbé, qu'elle auroit élû; fans que l'évêque s'y attribuât aucun droit, ni qu'il pût en ordonner aucun pour clerc, finon à la priere de l'abbé.

On voit ici les droits des évêques fur les monasteres, & le commencement des exemptions, fondé

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fur ce que le corps de la communauté étoit com-
pofé de laïques, qui fe choififfoient un fuperieur. On
compte ce concile pour le troifiéme d'Arles, & il ne
peut avoir été tenu plus tard qu'en 461. car au com-
mencement de l'année fuivante, Leonce étoit ar.
chevêque d'Arles après Ravennius. On le voit par les v. not. Sirm. på
lettres du pape Hilarus, qui lui écrivit le vingt-cin-

Z z z iij

1025.

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AN. 462. quiéme de Janvier 462. fous le confultat de l'empereur Severe : pour lui faire part, fuivant la coûtume, de fon élection, & le prier de la notifier à tous les évêques de fa dépendance.

Hilar. ep. 5. tom. 4. Conc. 1039.

X X.

Concile de Tours.

hift. c. 31

Sup. XX. n. 99.

14.

Peu de tems auparavant il y eut un concile à Tours le quatorziéme des calendes de Decembre, sous le confulat de Severin, c'est-à-dire, le dix-huitiéme de Novembre 461. Il étoit compofé de huit évêques, à la tête defquels étoit faint Perpetuus, que l'on compte pour le sixiéme évêque de Tours, & le troiGreg. X3 fiéme depuis faint Martin. À saint Martin succeda faint Brice; puis Euftochius de race de Senateurs, puis Perpetuus parent d'Euftochius. Comme il fe Greg. 11. hift. c faifoit continuellement des miracles au tombeau de 1d. I. Mirac. S. faint Martin, Perpetuus trouva trop petite l'église faint Brice y avoit bâtie, & fit élever à cinq cens pas de la ville un grande église, longue de cent cin quante cinq pieds, large de foixante, haute de quarante-cinq; foûtenuë de fix-vingt colomnes, avec huit portes & cinquante-deux fenêtres. Elle fut dédiée le même jour que le corps de faint Martin y fut transferé, qui étoit le jour de fon ordination troiSid, 1v. epift. 18. fiéme de Juillet. Perpetuus demanda à plufieurs poëtes du tems des inscriptions pour fa nouvelle église ; mais la principale fut celle de Sidonius, que luimême nous a confervée.

Mart. c. 6.

Inf. n. 42.

que

Le second évêque du concile de Tours étoit Victorius évêque du Mans; compté auffi entre les faints le premier de Septembre, & fucceffeur de Martyr. R.1. Sep. faint Liboire. Le troifiéme étoit Leon évêque de Bourges. Ces évêques s'étant affemblez à Tours pour la folemnité de faint Martin, y tinrent ce

concile le jour de l'octave, & y drefferent treize ca

nons.

La continence y eft particulierement recommandée. On renouvelle les anciennes défenfes aux prêtres & aux diacres mariés d'avoir commerce avec leurs femmes; mais on modere la rigueur des anciens canons, qui les privoit en ce cas de la communion; & on les exhorte à éviter les excès de vin & la frequentation des femmes étrangeres, comme des fources d'incontinence. Les clercs inferieurs, à qui le mariage eft permis, ne doivent point épouser des veuves. On excommunie les clers, qui quittent leurs fonctions pour embraffer la milice, ou retourner à la vie des laïques, & tous ceux qui abandonnent leurs églises fans permiffion de leur évêque. On leur défend l'ufure, comme contraire aux commandemens de Dieu. On reprime les entreprises des évêques fur leurs confreres. On défend de communiquer avec les homicides, les corrupteurs des vierges facrées & les religieux apoftats, jusques à ce qu'ils faffent penitence. De même avec les penitens deferteurs, c'est-à-dire, ceux qui après avoir reçu la penitence, en abandonnent les exercices. Il eft à croire, que les guerres & les incurfions des barbares donnoient occafion aux défordres que reprime ce concile. Il est souscrit par les huit évêques qui y font nommés, par un prêtre, par un évêque aveugle, & par Thalaffius évêque d'Angers, qui foufcrivit chez lui.

Quelques années aprés, le même Perpetuus tint un concile à Vennes, à l'occafion de l'ordination

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c. 6.

c. 7.

e. 8.

c. 9

C. II.

6. 12.

6. 13.

C. 14.

de Paterne évêque de la ville. Il s'y trouva encore quatre autres évêques, Athenius de Rennes, Nunechius de Nantes, fucceffeur d'Eufebe, Albin & Liberalis. On y fit treize canons femblables pour la plûpart à ceux de Tours. On étend aux moines la défense faite aux clercs de voïager fans lettres de recommandation de leur évêque, & on les foûmet à la punition corporelle, fi les paroles ne suffisent. On leur défend d'avoir des cellules particulieres, finon dans l'enclos du monaftere, & par permiffion de l'abbé; & à un abbé d'avoir plufieurs monafteres, ou diverses demeures ; fi ce n'eft des retraites dans les villes, pour les incurfions des ennemis. Il est défendu aux clercs fous peine d'excommunication, de s'adresser aux tribunaux feculiers, fans permiffion de leur évêque; mais fi l'évêque leur eft suspect, ou fi c'est contre lui-même qu'ils ont affaire, ils doivent s'adresser aux autres évêques. Les clercs, à qui le mariage eft interdit, c'est à-dire, les fousdiacres, & au-dessus, ne doivent point affifter aux festins de nôces, ni aux affemblées dans lefquelles on chante des chanfons amoureufes, où l'on fait des danfes defhonnêtes, pour ne pas falir leurs yeux & leurs oreilles, destinés au facrés myfteres. Ils doivent auffi éviter de manger avec les Juifs, puifqu'ils ne mangent pas de toutes les viandes que nous croïions permifes. Celui qui fe fera enyvré, fera feparé de la communion pendant trente jours, ou puni corporellement.

Un clerc qui étant dans la ville aura manqué d'affister aux prieres du matin fans excuse necessaire, fera feparé de la communion pendant sept

jours.

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c. 15.

c. 16.

jours. L'ordre des facrées ceremonies, & l'ufage de AN. 4621 la pfalmodie fera le même dans toute la province. Il est défendu aux clercs, fous peine d'excommunication, d'exercer la divination, que l'on appelle le fort des faints, ou de prétendre connoître l'avenir, par l'infpection de quelques écritures que ce foit. Il a déja été parlé de cette fuperftition, & elle a duré long-tems après. A la tête de ces canons est une lettre, pour les adreffer aux deux évêques de la province, qui n'avoient pas affifté au concile de Vennes; favoir, Victorius du Mans & Thalaffius d'Angers.

Supe

XXII: Concile de Rome

Un nommé Hermés aïant été ordonné évêque de Beziers, les habitans ne voulurent pas le recevoir, parce qu'en effet fa vie paffée le rendoit indigne de l'épifcopat. Irrité de ce refus, il fit enforte de s'emparer de l'églife de Narbonne. Enfuite lui & l'évêque de Beziers porterent leurs plainte à Rome au pape S. Leon & au pape Hilarus : qui en étant encore inftruit par un diacre nommé Jean, écrivit premiere- Hil. ifta to: ment à Leonce d'Arles : l'exhortant à lui envoïer 4. Conc. p. 10 +0. une relation du fait, souscrite de lui & des autres évêques, fur laquelle il pût interpofer fon jugement. Cette lettre eft du troifiéme de Novembre 462. On envoïa des députez de part & d'autre; & deux évêques de Gaule Faufte & Auxanius étant venus à Rome, affifterent au concile que le pape tint dans le même mois de Novembre avec les évêques, qui s'étoient affemblez en grand nombre & de diverfes provinces, pour l'anniversaire de fon ordination. L'affaire d'Hermés y fut jugée, & le pape écrivit la décifion du concile aux évêques des provinces de

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