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Theod left f. 556.

fut reçû par les évêques & le patriarche, avec une joïe incroïable. Il fe trouva dans les affemblées du D. peuple, qui s'émut jufqu'à menacer de brûler la ville. Bafilifque épouvanté fortit de C P. aïant ordonné aux Senateurs, de ne point voir Acace. Mais Daniel suivi des moines & de quantité de peuple fortit auffi, & alla à l'Hebdomon, où étoit l'empereur. Comme il arrivoit, un Goth regardant par la fenêtre, vit qu'on le portoit : car fa maniere de vivre toûjours de bout lui avoit tellement enflé les pieds, qu'il ne pouvoit marcher. Ce Goth voïant donc qu'il fe faifoit porter, dit en s'en mocquant: Voila un nouveau conful, mais auffi tôt il tomba mort. Les gardes craignant pour l'empereur même, empêcherent Daniel d'entrer dans le palais. Il fecoüa Matth. x. 141. la pouffiere de fes pieds fuivant l'évangile, ordonna à ceux qui l'accompagnoient d'en faire autant, & retourna à Conftantinople fuivi de plufieurs foldats étonnez de fon habit & de fa maniere de vivre. L'empereur l'envoïa prier de revenir mais il le refufa avec indignation: enfin après y avoir envoïé plufieurs perfonnes; l'empereur vint lui-même trouver le faint, & fe jetta à fes pieds, lui demandant parmais Daniel lui fit des reproches, & dit aux affiftans: Cette feinte humilité n'eft qu'un artifice dont il couvre fa cruauté : vous verrez bien-tôt le pouvoir de Dieu, qui abat les puisfans. Aïant ainfi prédit la chute de Bafilifque, & fait plusieurs miracles, il retourna fur fa colomne. Il y eut auffi un moine nommé Olympius, qui parla à l'empereur Bafilifque avec grande liberté.

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XLVIII. Efforts tes fchif matiques.

Id. c. 5.

Cependant Timothée Elure allant à Alexandrie, s'arrêta à Ephese, où il tint un concile des évêques Evagr. 3.c.6. Afiatiques de fon parti, qui fachant combien l'on preffoit Bafilifque à CP. de revoquer fa lettre circulaire, lui presenterent une requête, où ils le plaignoient que les ennemis de la foi, c'est à dire,les catholiques, les accufoient fauffement d'y avoir foufcrit par force; & l'exhortoient à tenir ferme, pour ne publier rien autre chose. Ce concile schismatique rétablit Paul évêque d'Ephese dépofé; & rendit à l'églife d'Ephese le droit patriarcal, que le concile de Calcedoine lui avoit ôté en la foumettant à C P. Timothée Elure acheva fon voïage, vint à Alexandrie, & continua à obliger ceux qu'i le venoient trouver à anathematiser le concile de Calcedoine. Plufieurs toutefois de fon parti se separerent de lui, entre autres Theodote évêque de Joppé, ordonné par le faux évêque de Jerufalem Theodofe. C'est que Timothée, quoiqu'ennemi du concile de Calcedoine, rejettoit l'erreur d'Eutychés. En effet comme il étoit encore à CP. les moines Eutychiens, croïant que la lettre circulaire de Bafilifque leur donnoit gain de cause, coururent vers Timothée; mais il leur prouva que la chair du Verbe incarné eft consubstantielle à la nôtre, & qu'il est consubstantiel au Theoth. Chr. pere fuivant la divinité, ce qui les obligea à se retirer. Timothée Solofaciole évêque catholique d'Alexandrie, apprenant l'arrivée d'Élure, se retira dans les monafteres de Canope, dont il avoit pratiqué la regle; & il étoit fi aimé de tout le monde, qu'Elure ne lui put faire de mal.

104. D.

Pierre

D.

Pierre le Foulon retourna auffi à Antioche, par Theod lett p. 556C ordre de l'empereur Bafilifque, & trouva le fiege va. Theoph. Chr. 104, cant : car Julien l'évêque catholique mourut d'affliction, voïant ce qui fe pafloit. Pierre commença à jetter des anathêmes, & à exiter du tumulte à cau. fe de l'addition qu'il avoit faite au Trifagion. Il ordonna évêque d'Apamée un nommé. Jean, qui avoit été déposé par un concile; mais le peuple d'Apamée ne voulut point le recevoir, & Jean revint à Antio. che, où il supplanta Pierre lui même.

Ces mouvemens des chifmatiques donnerent occafion à Gelafe de Cyzique, d'écrire l'histoire du concile de Nicée. Il étoit fils d'un prêtre de l'églife Gelaf. prof. tom. 23 de Cyzique; & avoit vû chez fon pere un ancien li- conc. p. 106. vre en parchemin, qui contenoit tout ce qui s'étoit paffé en ce concile, & avoit appartenu à Dalmace évêque de la même ville. Gelafe avoit lû ce livre en fa jeuneffe avec grand plaifir, & ne pouvant tout retenir par cœur il en avoit remarqué plufieurs en droits. Enfuite ces difputes des Eutychiens, qui à la faveur de Bafilisque s'élevoient contre le concile de Calcedoine, fous pretexte de foutenir celui de Nicée, lui firent voir qu'ils en ignoroient la doctrine, & en parloient fans fçavoir ce qu'ils difoient. Il réfolut donc d'en écrire l'hiftoire, & joignant à fes mémoires d'anciens cahiers d'un prêtre nommé Jean, & tout ce qu'il put tirer d'ailleurs, principalement d'Eufebe de Cefarée & de Rufin; il écrivit une histoire du concile de Nicée, divifée en trois livres, & tirée en effet pour ce qu'elle contient de plus folide, d'Eufebe, de Socrate, de Sozomene & de Theodoret ; car tout le reste est trés-suspect, & ne don

Tome VI.

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AN. 477.

XLIX.

peur Zenon.

Theod. Lect. I.

ne pas une grande opinion du jugement de l'au

teur.

L'empereur Bafilifque épouvanté par l'oppofition Retour de l'em- du patriarche, des moines & du peuple de CP. qui le traitoient d'heretique, & apprenant que Zenon Evagr. 11. c. 7. revenoit d'Ifaurie, & marchoit contre lui: vint dans l'église faire publiquement fes excuses, & se retracta par une ordonnance, où il déclare nul ce qu'il avoit fait par surprise fous le nom de lettre circulaire ou autrement : prononce anathême à Nefto rius, à Eutychés & à tous les autres heretiques : défend de faire pour ce fujet, ni concile, ni autre recherche. Il ordonne que la foi reçûë dès le commencement dans les églifes catholiques, demeure ferme & inébranlable: que l'on rende au patriarche Acace les provinces, où les ordinations appartiennent au fiege de CP. c'est-à-dire, le privilege attribué à ce fiege par le concile de Calcedoine, que fa lettre circulaire avoit déclaré nul.

Vit. Chron. Chr.
Theod. Lect.p. 557.

Pafcb. an 478.

Zenon revint en effet, & fut reçû à CP. vingt mois après fa retraite, c'est à-dire en 477. Basilisque vint dans l'églife, mit fa couronne fur l'autel, & le refugia dans le baptiftere avec sa femme Zenonide, & fon fils Marc. Zenon leur promit de ne leur point faire couper la tête; mail il les envoïa en Cappadoce dans un château, dont il fit murer la porte; & ils y moururent de faim. Zenon arrivant à C P. vint d'abord à l'église faire fes actions de graces. Il alla remercier S. Daniel Stylite, qui lui avoit prédit Evagr. 111.6.8. fon exil & fon retour, & fit bâtir à Seleucie en Iaurie une églife magnifique en l'honneur de fainte Thecle, où il fit de trés-grands presens, prétendant

Vita. cap. 49.

Lib. 1. 6. C. de

qu'elle lui avoit apparu & lui avoit promis fon réta- AN. 477. tablissement. Mais il ne changea pas pour cela des mauvaises mœurs. Il publia une loi, pour caffer tout ce qui avoit été fait depuis fon départ contre la religion pendant la tyrannie de Bafilifque, tant fur la foi que fur les privileges des églifes, les ordinations & les Sacr. Ecclef. dépofitions des évêques; confirmant principalement les prérogatives du patriarche de Conftantinople, tant pour la préféance, que pour les ordinations; en forte que cette loi femble avoir été dictée par Acace,

4. Conc. p. 1078.

L'empereur Zenon écrivit au pape Simplicius: Epit. &. Simpl. to. qui le congratula de fon heureux rétablissement, & l'exhorta à témoigner fa reconnoiffance envers Dieu, en protegeant fon églife. Il le prie avant toutes chofes, de délivrer l'églife d'Alexandrie de l'ufurpateur; d'y rétablir le pasteur legitime, d'ôter de même ceux que l'ufurpateur a ordonnés, pour mettre à leur place des évêques catholiques; enfin de ne fouffrir en aucune maniere, que l'on donne atteinte au concile de Calcedoine, ni à la lettre de S. Leon. Cette lettre du pape Simplicius eft du huitiéme d'Octobre, après le confulat de Bafilifque & d'Armatus, c'est-à-dire, en 477.

Ep. ult. 1039

Acace envoïa au pape Simplicius le diacre Epiphane, avec une ample relation de tout ce que les heretiques avoient fait contre la foi & les canons; demandant comment on pouroit fecourir les églifes aufquelles Timothée Elure avoit fait violence, à Epist. ult. la faveur de la tyrannie de Bafilifque. Le pape répond: que c'eft de l'empereur après Dieu, qu'il faut attendre le secours de l'églife, qu'il doit publier

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