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fa vie, la proprieté confervée à l'église deRavenne. Au reste nous vous déclarons, que fi à l'avenir, vous entreprenez d'ordonner un évêque, un prêtre ou un diacre malgré eux : vous ferez privé des or dinations de l'église de Ravenne, ou de la provin ce: d'Emilie.

La troisième lettre du pape Simplicius eft datée du dix neuviéme de Novembre 475. & adreffée à Florentius Equitius & Severe évêques. Nous avons appris, dit-il, par vôtre relation que Gaudence évêque d'Aufinium a fait des ordinations illicites; c'est pourquoi nous lui ôtons entierement la puif. fance d'ordonner; & nous avons écrit à nôtre frere l'évêque Severe, qu'il exerce cette fonction dans cette églife, s'il en eft befoin. Enforte que ceux que Gaudence a ordonnés contre les regles, foient privés du miniftere ecclefiaftique. Il aura feulement la quatrième partie des revenus de l'église, & des oblations des fideles, dont il ne fait pas ufer. Deux portions feront emploïées aux réparations & à l'entretien des étrangers & des pauvres, & adminiftrées par le prêtre Onagre, fous peine de dépofition, s'il en abuse. La derniere partie fera diftribuée aux clercs, felon leur mérite Les vases facrés, qui ont été alienés, feront rétablis à la diligence de Severe, qui fera auffi rendre les trois parts du revenu, que Gaudence s'eft appropriées pendant trois ans Ce partage & cet emploi des revenus ecclefiaftiques font à remarquer. Après la mort du pape Simplicius, le faint fiege ne vaqua que fix jours, pendant lefquels il fe tint S. Pierre une affemblée du clergé & des magiftrats, où Bafile préfet du prétoire, & tenant la place du liii ij

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LVII.

Felix pape.

roi Odoacre, parla ainsi : Vous vous souvenez que nôtre bien heureux pape Simplicius nous a recommandé, que pour éviter le tumulte, fi Dieu le retiroit de ce monde, on ne fit point d'élection fans nous confulter. Ainfi nous nous étonnons, que l'on ait entrepris quelque chofe fans nous; & s'il plaît à vôtre grandeur & à vôtre fainteté, nous conferverons en entier tout ce qui regarde l'élection de l'évêque futur; & nous établirons pour nous & nos fucceffeurs la loi fuivante.

Qu'aucun heritage de la ville ou de la campagne, ni les ornemens ou les vafes facrés, qui appartiennent à l'église, ou lui appartiendront à l'avenir, ne puiffent être alienés à quelque titre, ou fous quelque prétexte que ce foit, par celui qui fera maintenant élû évêque, & par fes fuccefleurs. Autrement que l'alienation foit nulle, & que celui qui l'aura faite, qui y aura confenti ou reçu la chose, soit anathême. Sans que l'acquereur de l'héritage fe puiffe prévaloir de la prescription; au contraire il fera obligé à le reftituer avec les fruits, lui & fes heritiers. Et chacun des clercs aura la faculté de s opposer à une telle alienation. Toutefois les meubles peu utiles à l'église, ou de difficile garde, pourront être vendus après une jufte eftimation, pour être emploïés en œuvres pies.

On élut pour pape Felix natif de Rome, fils du prêtre Felix, du titre de Fasciole, qui tint le fains Lib. Pontif. fiege près de neuf ans. Jean Talaïa continua de folliciter auprès de lui fon rétablissement dans le fiege d'Alexandrie, & le pape lui donna l'eglise de Nole en Campanie, où il demeura plufieurs années, &

Brev. Liber. c. 18. P. 769.

Gefta de nom. Acas.

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mourut en paix. Pendant qu'il étoit à Rome, il fit connoître au pape plus à fond la conduite d'Acace de Conftantinople: car comme on lui difoit ce qu'Acace avoit écrit de Pierre le Foulon & de Jean qui s'étoient auffi intrus à Antioche, on vit manifeftement les variations d'Acace. Il avoit écrit au pape de ne les point recevoir, s'ils s'adreffoient à lui, & ne pas même les voir; & toutefois il avoit envoïé ce même Jean tant de fois condamné, pour gouverner l'églife de Tyr.

Le pape Felix voïant donc que les lettres de fon prédeceffeur n'avoient été d'aucun effet, & qu'Acace fe jouoit de la difcipline de l'églife: il tint un concile dans l'église de S. Pierre, où il choisit Vital évêque de Tronto dans le Picenum, Misene évêque de Cume en Campanie, & Felix défenseur de l'église Romaine, & les envoïa avec cette inftruction. Que Pierre Monge fût chaffe de l'église d'Alexandrie : qu'Acace répondit au libelle que Jean Talaïa avoit prefenté au pape contre lui, & qu'on lui dénonçât de prononcer anathême contre Pierre Monge. Le pape chargea ces légats de deux lettres, l'une à Acace, l'autre à l'empereur Zenon.

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Dans la lettre à Acace, il se plaint de fon filence affecté fur l'affaire d'Alexandrie, après avoir été tant de fois preffé de s'expliquer, par les lettres du pape Simplicius. Vous deviez, dit-il, reprefenter à l'empereur tout ce qu'il a écrit contre Pierre d'Alexandrie, & en faveur de Timothée le catholique, d'autant plus que vous y avez eu grande part, comme vous l'avez écrit ici.Vous deviez faire tous vos efforts pour l'empêcher de relever l'herefie, qu'il avoit abat

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tuë, de peur de vous rendre fufpect de la favorifer vous même. Car on fait affez le credit que vous avez auprès du prince. Où est, mon frere Âcace, le travail que vous avez emploié contre le tyran heretique ? Il veut dire, contre Bafilifque. Voulez-vous en perdre la récompense? Souffrirez vous tranquille ment que le troupeau du Seigneur foit déchiré: Voulez-vous fuir comme le mercenaire; ou plûtôt, puisque vous n'avez rien à craindre, ne poura t-on pas dire que vous exposez le troupeau ?Ne craignons rien pour l'églife, après les promeffes de JefusChrift; mais craignons de nous perdre nous mêmes, fi nous abandonnons le gouvernail pendant la tempête. C'est pourquoi je vous avertis, je vous confeille & vous exhorte à corriger le paffé, & ne pas fouf. frir que toute l'église foit remise en péril, par l'au dace de ceux qui s'élevent contre le concile. Sans compter qu'au jour du jugement, Dieu nous la redeinandera, telle que nous l'avons reçûë de nos peres dès cette vie, c'est s'en retrancher, que de ne pas pourvoir à la leureté. Et comme nous ne voulons pas avoir fi mauvaise opinion de vous, nous vous exhortons trés-in'tament à éviter déformais tout ce qui le pourroit faire penser.

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Dans la lettre à l'empereur, il marque d'abord, qu'il envoïe fes légats, pour lui faire part de son orEp. 2. p 1053. dinatión, & s'acquiter de fes premiers devoirs. Enfuite il fe plaint que l'empereur n'a point fait de réponse aux lettres de fon prédeceffeur, pour le repos de l'église d'Alexandrie`; & qu'il semble se vouloir féparer de la confeflion de S. Pierre, & par conféquent de la foi de l'églife univerfelle. Souvenez

vous, dit-il, de ce qui a abbatu vos ennemis, & vous a rétabli fur le trône.Ils font tombés en voulant attaquer le concile de Calcedoine, & les écrits du bien-heureux pape Leon; & vous avez recouvré la puiffance, en rejettant leurs erreurs. Il n'y a plus que vous, qui portiez le nom d'empereur; cherchez à vous rendre Dieu propice, plûtôt que d'attirer fon indignation, je vous en prie, je vous en conjure.Regardez vos prédeceffeurs Marcien & Leon d'auguste mémoire; fuivez la foi de ceux dont vous êtes le fucceffeur légitime. Suivez celle que vous avez profes fée vous-même: faites chercher dans les archives de vôtre palais ce que vous avez écrit à mon predeces feur, quand vous êtes remonté fur le trône. Vous n'y parlez que de conferver le concile de Calcedoine, & de rappeller Timothée le catholique. Que l'on cherche ce que vous lui avez écrit à lui-même, pour le feliciter de fon retour à Alexandrie, comme en étant le véritable évêque: d'où il s'enfuit que Pierre, qui en avoit été chaffé, étoit un faux évêque & un partisan de l'erreur. Enfin vous avez menacé par vos lettres tous les évêques & tout le clergé d'Egypte, que fi dans deux mois ils ne revenoient à la communion de Timothée, ils feroient dépofés & chaffés de toute l'Egypte. Vous avez voulu que ceux qui avoient été ordonnés par Pierre ou par l'heretique Timothée déja mort, fuffent reçus à la communion de Timothec le catholique, s'ils revenoient dans le tems marqué. Mais vous n'avez point voulu que la cause de Pierre pût être examinée de nouveau, ni qu'il prétendît jamais gouverner des catholiques. Au contraire vous avez déclaré, que fi Timothée venoit à

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