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la permiffion expreffe & par écrit dudit Sieut Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui; à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de fix mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Sieur Expofant, & de tous dépens, dommages & intérêts;à la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regif tre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles; que l'impreffion defdits Ouvrages fera faite dans notre Royaume & non ailleurs ; & que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du dixiéme Avril 1725. & qu'avant que de les exposer en vente, les Manufcrits ou Imprimez qui auront fervi de copie à l'impreffion defdits Ouvrages, feront remis dans le même état où les Approbations y auront été données, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Chauvelin ; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires de chacun dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauvelin; le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire joüir ledit Sieur Expo

fant, ou les ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement: Voulons que la copie defdites Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin desdits Livres, foit tenuë pour dûëment fignifiée ;. & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & féaux Confeillers & Sécretaires, foi foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'exécution d'icelles tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiflion, & nonobstant clameur de Haro, charte Normande, & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le dixième jour de Février, l'an de grace mil fept cent trentecinq; & de notre Regne le vingtiéme. Par le Roi en fon Confeil. SAIN SO N.

Registré fur le Regiftre IX. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, num. 83. fol. 70. conformément au Reglement de 1723. qui fait défenfe Art. IV. à toutes perfonnes de quelque qualité qu'elles foient, autres que les Libraires & Imprimeurs, de vendre, débiter, & fai- re afficher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms, foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement; & à la charge de fournir les Exemplaires preferits par l'Art. CVIII. du même Réglement. A Paris le 31. Mars 1735. G. MARTIN, Syndic.

OBSERVATIONS

SUR

LA COMEDIE.

E T

SUR LE GENIE DE MOLIERE.

LIVRE PREMIER.

ARTICLE PREMIER.
Des Parties de la Comédie.

L n'est pas étonnant que
la Comédie change fui-
vant les tems, ni qu'elle

paroitte fi différente en différens païs. Quoiqu'elle ait toûjours

A

pour but la correction des mœurs, qu'elle doive toûjours repréfenter les hommes tels qu'ils font, & qu'au fonds les paffions ou les caracteres ne changent point: cependant les mœurs, ou les ufages particuliers à chaque nation font qu'un caractère qui eft en foi le même, ne se montre pas en France comme il fe montre en Espagne ou en Angleterre. En effet, ces ufages particuliers produifent dans la focieté une différence qui oblige de fe contraindre à Madrid en certains points fur lefquels on eft à Paris ou à Londres en pleine liberté. Et de-là vient dans les hommes cette différente maniere de laiffer entrevoir leurs caractéres; & par une fuite néceffaire, ce qui oblige à les peindre différemment dans la Comédie. Il y a plus, on voit dans le même païs les mœurs varier quel

quefois d'un fiécle à l'autre, &, comme les mœurs influent fur les caractéres, l'Auteur eft forcé alors de fubir la loi du changement, & de représenter les hommes, non tels qu'ils étoient, mais tels qu'ils font devenus.

Et bien que ces variations ne doivent jamais influer fur la conftruction d'une Piéce, parce qué cette construction étant fondée fur les principes de la raifon, elle doit toûjours être effentiellement la même : on est cependant contraint dans la forme de s'attacher à certains objets, dont l'efprit du Spectateur est affecté alors, & auxquels on ne peut, fans déplaire, ne pas prêter une férieufe attention.

Les principales parties dont la Comédie depuis Moliere eft compofée, & que nous connoiffons encore aujourd'hui, font, l'Intri

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