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celles qui font l'objet de cet article, on y trouvera, si on l'exa, mine avec attention, tous les traits qui caractérisent la fecon de efpéce. Et comme on ne peut jamais traveftir ce qui a quelque rapport à la Religion, c'eft un coup de Maître, que d'avoir attaché aux ufages reçus en France le but principal de l'action, fans en diminuer la force, ou en affoiblir l'interêt. Il a fallu, pour y réuffir, furmonter bien des obftacles, & écarter principalement ceux que le refpect dû à la Religion fembloit y oppofer.

Je ne fuis pas de l'avis de ceux qui profcrivent ces fortes de Parodies, fous prétexte qu'elles tournent en ridicule les plus nobles fentimens, & la plus excellente morale. Les uns blâment

* On examinera cette opinion dans l'Article fuis ant,

Public.

par humeur, ce que les autres blâment par intérêt ; ceux-ci peut-être ne feroient pas touchés d'une Critique imprimée, tandis qu'ils font véritablement bleffés d'une Parodie. J'avoue qu'un Li vre n'eft guéres lû que dans le Cabinet, & qu'il fe répand fans comparaifon moins, lorfque c'eft une fimple critique au lieu qu'un Ouvrage de Théatre eft lû par mille perfonnes à la fois, qui toutes fe communiquent leurs ré flexions, & finiffent d'ordinaire par s'accorder dans leurs juge

mens.

Parodies Je fuis perfuadé cependant que tiles au la Parodie telle que je la deman de, la Parodie qui critique judi cieufement & fans fiel, eft un genre utile & même néceffaire au Public. C'est peut-être le feul moïen, ou du moins c'est le plus efficace, pour arrêter le progrès.

du mauvais goût, & corriger les abus qui pourroient s'introduire dans la conftruction des Ouvrages que l'on donne au Théatre. C'eft principalement à la critique, mais à la critique judicieufe & moderée, car je ne parle point de la Satyre qui produi roit plutôt un effet contraire, que les Sciences & les Arts en général doivent leurs accroiffemens & leur perfection. Or cette même critique eft d'autant plus néceffaire ici, que le genre Dra-matique eft plus fufceptible d'erreurs, & que l'objet de la Parodie, comme nous l'avons dit, eft : d'inftruire & d'éclairer le Specta teur à cet égard.

ARTICLE CINQUIE'ME.

Troifiéme espéce de Parodie.

L

A troifiéme espéce qui eft celle des originaux parodiés en quelque partie feulement, eft la plus aifee de toutes, & par bien des raifons, elle me paroît inférieure aux deux autres. Si dans celles-ci on parodie le fujet entier d'une Tragédie, ou d'un Origi- Opera: dans l'efpéce dont je maux pa- parle, la Parodie & la Critique das quel. ne portent que fur des incidens ques par particuliers; & par-là même cetties feule- te efpéce n'eft point fujette aux inconvéniens qui accompagnent les deux premieres.

rodiés

ment.

Inconvé niens des

naire

C'eft un inconvénient ordide rencontrer dans un mieres Ouvrage qu'on veut entierement

deux pro

que

efpeces parodier des fituations que le

dies.

Spectateur foit fâché de voir pa- de Parorodiées, ou travefties; c'eft un autre inconvénient, ni moindre fans doute, ni plus rare, que de trouver dans un original des fentimens nobles ou vertueux, & des traits de morale: fi vous les préfentez fous un air comique, vous révolterez l'honnête homme, & vous lui donnerez une jufte averfion pour votre Ouvrage. C'eft en effet bleffer les mœurs, & détruire encore le but de la

Tragédie, que de tourner en ridicule ce qu'elle a de propre à inf pirer la vertu. Mais un troifiéme inconvénient attaché à ces fortes de Parodies, c'eft la difficulté de foutenir jufqu'au bout la même fineffe du Comique, ou de la Critique; la néceffité où l'Auteur s'eft jetté de parodier toute l'action l'expofe continuelle ment ou à ennuier, ou à déplaire

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