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Parodie

par des Scénes foibles
que cette
même néceffité lui a arrachées.
Il marche enfin à tous momens,
pour me fervir de la pensée d'un
ancien Poëte, fur des cendres
couvertes d'un feu mal éteint.

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Avanta- Nul de ces inconvéniens ne ges de la fe rencontre dans la Parodie de de la 3e la troifréme efpéce. Comme elleespéce. n'eft affujétie à traiter ni des parties, ni des endroits déterminés l'Auteur choifit à fon gré ce qui lui paroît plus propre au deffeinqu'il s'eft propofé ; & ces parties ou ces endroits qu'il a choisis de la forte, il les traite encore de la maniere qui lui convient davantage. S'il écrit en Profe, par exemple, & que dans une des plus belles fituations de quelque Tragédie, il trouve un moment qui lui donne l'idée de la tourner au Comique ; alors il paro die en Vers la Scéne qui lui four

fiéme ef

nit cette fituation, ou il renverfe une autre Scéne, ou même il n'en fait qu'une de plufieurs, & l'accommode à fon fujet. Nous. avons dans le Théatre Italien de Exemple Gherardi un modèle de la troifié de la troime efpéce de Parodie, qui me péce de paroît excellent; c'eft le Tombeau Parodie, de Maître André. Pour donner au moins une idée de l'exécution, je vais tranfcrire ici quelques Vers & de la copie, & de l'original. Colombine fille de Maî tre André, parodie avec Arle, quin fon Amant plufieurs endroits du Cid, & là font réunies les plaintes que Chiméne fait au Roi, avec la Scéne qui fe paffe entr'elle & Rodrigue.

LE CID.

ACTE II.

SCENE

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VIII.

CHIMENE.

Ire, mon pere eft mort
fon fang

" mes yeux ont vấ

S'

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Couler à gros bouillons de fon généreux flanc
Ce fang qui tant de fois garantit vos murailles,
Ce fang qui tant de fois vous gagna des ba-
tailles,

Ce fang qui tout forti, fume encor de couroux
De fe voir répandu pour d'autres
que pour vous-
Qu'au milieu des hazards n'ofoit verfer la

guerre,

Rodrigue en votre Cour vient d'en couvrir la

terre.

J'ai couru fur le lieu fans force & fans couleur,

Je l'ai trouvé fans vie. Excufez ma douleur,

Sire, la voix me manque, à ce récit funeste,

Mes pleurs & mes foupirs vous diront mieux le refte.

St:Jb Jb Jb Jb Jb Jb Jb Jb Jb Jb

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S Eigneur, mon pere eft mort, je l'ai vû ce

matin

Tomber en expirant fur un verre de vin:
Ce vin dont il emplit lui-même fes futailles,
Ce vin qui tant de fois abreuva fes entrailles,
Ce vin qui de couroux fume* encor aujour
d'hui,

De voir qu'il eft tiré pour d'autres que pour lui ş
Qu'au milieu du repas une main indifcréte
N'eût ofé, fans l'aigrir, répandre fur l'affiette;
Ce vin, dis-je, l'objet de fes plus chers défirs
Vient d'être le témoin de fes derniers soupirs.
Excufez ma douleur à ce récit funeste,

Mes pleurs & mes foupirs vous diront mieux le refte.

ARLEQUIN. Ma chere, l'eusse-tu dit!

COLOMBINE.

Arlequin, l'euffe-tu crû ? &c.

Trait de critique très,fin.

Quoique j'aïe donné la préférence aux deux premieres efpéces de Parodies, parce qu'elles ont plus d'obstacles à furmonter, & qu'elles préfentent des agrémens continuels, lorfqu'elles font bien traitées ; mon deffein n'étoit pas de condamner la troifiéme espéce. Elle a du moins ce mérite, qu'elle peut s'exercer fur tous les genres différens. En effet, fans parler des fituations d'une Tragédie, on lui permet de faire ufage des endroits finguliers d'une Ode, ou d'un Poëme Epique, & d'en parodier les Vers, ou d'en critiquer les penfées. D'ailleurs, comme elle eft la' plus facile de toutes, parce qu'el le affujétit moins le Poëte, ceux qui fans avoir les talens propres aux autres Parodies, ont pourtant celui de tourner des Vers, peuvent fe flater ici de quelque fuccès

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