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DISCOURS

PRELIMINAIRE.

Si les merveilles de l'Electricité ont occupé depuis plus de quarante années les plus habiles Phyficiens, elles ont été auffi pour quantité d'autres perfonnes un objet d'amufement auffi curieux qu'agréable & inftru&tif. En effet, le spectacle étonnant de ces nouveaux phénomenes ne pourroit qu'exciter dans les uns le defir d'en pénétrer les causes, & dans ces derniers, celui d'en connoître les effets. Quoi qu'il en foit, on ne peut difconvenir que fi cette partie intéreffante de la Physique doit beaucoup aux recherches approfondies & aux expériences multipliées des favants qui

nous ont précédé, ou qui existent actuelle ment; il n'eft pas moins conftant que ceux qui ont voulu feulement s'en récréer, ont contribué à la découverte de plufieurs effets qui ont conduit ces premiers à fonder plus avant dans des mysteres qui sembloient paffer l'étendue de leurs connoiffances ( 1 ).

L'expérience la plus célèbre (2), qui jettant un jour nouveau fur la caufe de ces phénomenes, a pour ainfi dire fait fortir l'Ele&ricité de l'obfcurité dont elle étoit encore enveloppée, n'a-t-elle pas été l'effet du hasard, & ne peut-on pas en conclure que ceux qui cherchent à varier les effets de l'électricité, en les appliquant à des objets d'amusemens, pourront procurer (par les expériences qu'on

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(1) Peut-êrre n'y a-t-il pas une feule branche de Science où on ait fi peu dû au génie & plus au hafard; deforte que ceux qui donneront un peu d'attention à cette Science ne doivent pas défefpérer d'ajouter quelque chofe de nouveau au fond des découvertes électriques. Hiftoire de l'Electricité, Tom. III.

(2) L'expérience de Leyde, découverte par M. de Mufchembroeck,

leur voit journellement tenter) quelque nou velles lumieres, dont les Phyficiens plus initiés qu'eux dans les fecrets de la nature, ne manqueront pas de profiter, pour développer des causes, qui, comme plufieurs d'entr'eux l'ont déja pensé, tiennent fans doute au systême général (1)? C'est le but général qu'on s'eft propofé en variant ces expériences; puiffent-elles étendre de plus en plus le goût que le fiécle éclairé a pour l'étude de la phyfique expérimentale. Si cette étude eft fi fou vent remplie d'épines, s'efforcer de les couvrir de fleurs eft peut-être un moyen de plus pour engager davantage à la cultiver; auffi les Ouvrages fur la Phyfique que quelques Auteurs (2) ont fçu rendre auffi agréables

(1) M. Dufay a cru que la matiere électrique étoit un des principaux agents qui entrent dans le méchanisme de

l'univers.

(2) M. l'Abbé Nollet, à qui la France eft redevable d'un Traité fur les Expériences de Phyfique, qui a beauCoup contribué à leurs progrés.

qu'intéreffants, par une Méthode facile à comprendre & à la portée de tout le monde, ont-ils toujours été très-favorablement accueillis omne tulit pundum qui mifcuit utile dulci.

RÉCRÉATIONS

PHYSIQUES

E T

MATHÉMATIQUES.

QUATRIEME PARTIE.

DE L'ELECTRICITÉ
EN GÉNÉRAL.

QUOIQUE les Anciens ayent reconnu la

vertu électrique (1) dans différentes substances, telles que l'Ambre jaune, les Pierres précieu

(1) La vertu électrique eft une propriété particu→ liere, au moyen de laquelle un corps a la faculté d'attirer les corps légers qu'on lui préfente. Il eft des corps qui acquérent cette vertu lorsqu'ils ont été frottés, & d'autres qui ne peuvent l'acquérir que par la communication de Ces premiers,

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