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1522.

t'eri ann.

1522. p. 49.

XCV.

Il donne une tradu &on du

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les veritables enfans de Dieu; & qu'au contraire ceux qui les défendent ou leur obéiffent font les miniftres de fatan.

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Dans cette même année Luther commença à publier une partie de fa verfion de l'écriture fante en Allemand, & en particulier du nouveau teftament; on auroit de la peine à rap,, porter, dit Cochlée, tous les troubles & toutes les difcordes que cette nouvelle traduction du nouvêau teftament produifit en Allemagne ; parce que Luther y avoit changé beaucoup de chofes contre l'ancienne ,, verfion reçue & approuvée par l'églife, retranchant en quelques endroits, ajoûtant en d'autres, tournant tout dans un mauvais fens, principalement dans les notes qu'il avoit ajoûtées aux marges, & dans des préfaces où il répandoit fon venin avec tant de malignité & d'artifice, qu'il entraî noit aifément les lecteurs dans fon parti, & qu'il en féduifoit un grand nombre.,, L'erreur étoit beaucoup plus marquée dans les préfaces & dans les notes que dans le texte. Plufieurs Catholiques s'éleverent contre cette traduction, dans laquelle ils découvroient plus de mille faufletez. Jerôme Emfer docteur de Leipfix, & confeiller du duc Georges de Saxe, eatreprit de les faire voir par un écrit, & pour donner aux Catholiques le contre- -poison,il fit une traduction fidelle & exacte, conforme au texte reçu dans l'églife,&qui fut repandue dans toute l'Allemagne, afin que les peuples ne trouvant rien qui ne fut très-propre à les édifier & à les porter à Dieu, puffent le nourrir de la parole deJefus Chrift dans leur langue naturelle; c'eft même une fage précaution d'oppofer l'écriture-fainte fidellement traduite,aux agnifiques promeffes que font les Kereti

ques, de ne propofer à croire que ce qui fe trouve évidemment dans la parole de Dieu. En tournant ce moyen contre eux-mêmes on en fait voir l'absurdité, & il n'y a rien qui ferve davantage à la converfion des heretiques, que de leur mettre en main une traduction de l'écriture approuvée.

1522.

XCVI.
Trade-

tion Fold

On en trouve une preuve dans ce que rapporte Poflevin, de la bible traduite en Polonois par les Sociniens,à laquelle Jacques Wieki, célebre & fçavant Jefuite, oppofa une autre ble oppotraduction de toute la bible en la même langue. fe à cle Comme le deffein des Unitaires en publiant des soi

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,, ces verfions Polonoifes, (dit Poffevin, Jétoit niens.

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de femer leurs erreurs dans la Pologne, Jac-off v. in ,, ques Wieki Jefuite de ce pais-là cut ordie du pape Gregoire XIII. de travailler à une traduction de toute l'écriture en cette langue » pour l'oppofer à celle des Antitrinitaires : il la fit fur l'ancienne édition latine; elle fur enfuite imprimée à Cracovie la derniere an,, née de ce fiécle, avec l'approbation de Clement VIII. & cette nouvelle verfion fut très-utile éteindre les erreurs des noupour veaux Ariens, qui fe repandoient dans ce ,, royaume. L'archevêque de Gnefne primat de Pologne fit les frais de l'impreffion & les Jefuites dans le catalogue des auteurs de la focieté, après avoir dit que Wieki avoit fait imprimer les Epitres & Evangiles, qui avoient fait tomber des mains en peu de tems les t aductions des heretiques, font cette reflexion judicieufe que," par ce moien il rendit inutiles les artifices des heretiques, à qui rien n'est , plus ordinaire que d'empoifonner les faintes écritures, qui font les fontaines cominunes & publiques de l'églife, & de les corrom,, pre par des verfions mauvaises, afin que

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,,ceux qui puiferont dans ces fources, n'en 1522. puiffent boire fans s'empoifonner eux-mêmes. "Emfer fe propofa ce même but en oppofant une verfion fidelle du nouveau tcftament à celle de Luther corrompuë, & alterée en tant d'endroits.

XCVII.

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ad regem Anglia apud Cochleum Cochlaus "

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Le roi d'Angleterre voyant une traduction fi infidelle, en écrivit aux princes d'Allemagne, La verfion principalement à ceux de Saxe, Frederic, Jean, du N tef- & George, pour les exhorter à arrêter le mal tament par qu'elle produifoit.,, Prêt à figner ma lettre, Luther eft (leur dit-il, ) je me fuis reffouvenu, que LuCondamnée ther en écrivant contre moi, s'excufe de ne Epift. disc. Georg Sax. pas répondre à tout ce que je lui ai objecté, parce qu'il en eft empêché par le tems qu'il donne à traduire l'écriture fainte. J'ai cru devoir vous en parler, & vous exhorter à ne point fouffrir la publication d'un tel ouvraanno 1522››ge:car quoique je ne nie pas qu'il ne foit utipag. 19. ,, le & avantageux de lire l'écriture fainte en toutes fortes de langues, auffi eft-il très-dan,, gereux de fe fervir de verfions qui proviennent de d'une mauvaise foy, qui tourgens nent mal ce qui eft bien écrit, en forte que le ,, peuple croit lire dans l'écriture fainte, ce ,, qu'un homme exécrable a pui fé dans des héretiques auffi exécrables lui. "Comme que la traduction de Luther étoit déja répanduë dans toute l'Allemagne, quand le prince George de Saxe reçut les lettres de Henri VIII. tout ce que put faire ce prince fut, de la profcrire & de la faire brûler.,, J'employe tous mes

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foins, (écrivit-il à Henri VIII.) pour éloi,, gner de mes états les écrits pernicieux de cet ,, homme, j'achete de mes deniers tous les 3, exemplaires que je puis trouver de fon nouveau teftament, perfuadé qu'il n'a pas eu d'autre deffein en y travaillant, que de faire

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Les tyrans,

15.22.

actis

Raynald.

adan.522. n.48 in fin. XCVIII,

Luther

ecrit concondamtre ceux qui

nent fa tra

duction. Inter opera

,, couler plus adroitement fes erreurs & fes dogmes "Ferdinand Archiduc d'Autriche frere de l'empereur,en défendit auffi la publication par un édit très-fevere, ordonnant fur (chlaus in de grieves peines à tous les fujets de fa majefté fcriptis Laimperiale, qui étoit alors en Espagne, de re- rheri anne mettre aux officiers deftinez pour cela tous les 1522. exemplaires qu'on en auroit afin de les brûler. Luther fut tellement irrité de cette deffenfe, qu'il fit contre ces princes un traité de la puiffance feculiere, dans lequel il les accufe de tyrannie & d'impieté, & les traite d'une maniere tout-à-fait outrageante.,, dit-il, ont publié leur édit en Mifnie, en Baviere, dans la marche,& en d'autres lieux, ,, pour empêcher le débit du nouveau tefta& ordonner de remettre aux gouverneurs tous les exemplaires, qu'on en autoit;qu'on fe garde bien d'obéir, parce que ce feroit livrer Jefus-Chrift même entre les mains d'Herode, qui le vouloit faire perir. Cette conduite choqua tellement le prince Georges de Saxe, qu'il s'en plaignit à l'Electear Frederic, & l'exhorta fort à punir Luther. Le roi d'Angleterre en porta auffi fes plaintes au même prince,& lui reprefenta combien il Y avoit à craindre pour toute l'Allemagne, fi l'on fouffroit de tels excès; mais Luther étoit devenu fi puiffant, qu'on n'auroit ofé entreprendre de le punir, & l'électeur de Saxe, auquel il appartenoit de reprimer fon audace, le laiflà faire.

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L'empereur ayant mis ordre aux affaires de Flandres & d'Allemagne, revint par mer en Efpagne, où fa prefence étoit neceffaire. Com me il vouloit rendre vifite en paffant au roi d'Angleterre, il aborda à Douvres le 26. de May; il y trouva le cardinal Volfey, qui y

E

Lutheri lib. de facistari poteflate.

XCIX. Charles V.

s'embar.
l'Espagne
& paile en
Angleterre.

que pour

étoit venu l'attendre avec un magnifique cor152 2. tege. Henri s'y rendit lui-même deux jours D Juan An- après : ces deux princes allerent enfuite à Lonson de Vera dres, ou fa majefté, imperiale fut reçûë avec hift. de beaucoup d'honneur; Henri lui donna l'ordre Charles V. de la jarretiere, & tous deux confirmerent le pag. 78. traité de Bruges, par lequel on étoit convenu que Charles V. épouferoit la princeffe Marie fille du roi d'Angleterre, qu'il entreroit en France du côté d'Espagne, & Henri en Picardie, chacun avec une armée de quarante mille hommes de pied, & dix mille chevaux ; que pape feroit requis d'entrer dans cete ligue, de même que les Venitiens, & que les deux monarques s'employeroient pour obliger les Suiffes à quitter le parti de la France, ou du moins

C.

de Charles

V. p. 59

le

à demeurer dans la neutralité. Henri VIII. content de ce traité, prêta à l'empereur une fomme d'argent confiderable dont il avoit befoin. On dit qu'elle montoit à deux cens cinquante mille écus.

Pendant cinq femaines que Charles V. demeura en Angleterre, il fçut fe concilier entierement l'affection des Anglois, & fit le comIl arrive en te de Surrey amiral de fa flotte pour le conEspagne duire en Espagne. Il s'embarqua au port d'AuAnton de ton, & après dix jours de navigation il arriva Vera, hit heureufement en Bifcaye. Il auroit bien voulu trouver le pape Adrien à Barcelone, où il l'avoit fait prier de l'attendre, afin de lui rendre fes refpects; mais Adrien qui avoit deffein de venir promptement en Italie, & qui craignoit que cette entrevûë ne retardât fon ge, étoit déja parti & avoit pris une autre route. Avant fon départ il écrivit à l'empereur pour lui faire fçavoir les raifons qu'il avoit de ne le point attendre:,, Je voudrois vous voir & vous embraffer, (lui dit-il) je n'ai rien

voya

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