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penfes qu'on feroit obligé de faire. 11. Qu'on AN.1545 prépareroit dans le lieu où fe tiendroient les feffions, differens fieges pour les prelats felon leur dignité, & d'autres pour les ambaffadeurs laïcs, qui ne devoient point être placez avec les évêques. 12. Qu'on marqueroit la place à chacun pour éviter les difputes. 13. Qu'on declareroit les perfonnes qui auroient voix confultative ou deliberative, ou les deux enfemble. 14. Que dans chaque feffion il y auroit un prédicateur. 15. Qu'on examineroit auparavant les matieres qui devoient être traitées dans les congregations & dans les feffions, & qu'on détermineroit la maniere dont on feroit cet examen.

VI.

A l'occafion des officiers du concile, qu'on Officiers devoit nommer, les legats demanderent que cetRommez te nomination fe fit à Rome, vû que les peres par le pape Pour la con- ne connoiffoient pas affez les fujets capables de cile. remplir ces emplois, & n'étoient pas informez Pallav. lib. de leurs talens & de leur capacité, plus connus 6.5. 1. a. 2. au pape qui les tireroit de fa cour. On cholfit Seg. donc d'abord pour avocat confiftorial Antoine Gabriel très-fçavant dans le droit; mais comme il étoit très-infirme; & qu'il craignoit que Pair de Trente ne nuisit à fon peu de fanté, il refufa cet emploi, & l'on nomma en fa place Achille de Graffis qui étoit de Boulogne. Hugues Buoncompagnon fut nommé abreviateur. Le pape propofa pour fecretaire Marc Antoine Flaminius auteur celebre parmi les latins; mais

il

ne voulut pas acceptor cet emploi ; & les peres n'en furent pas fâchez, foupçonnant fa do&trine, & croïant qu'il penchoit vers les nouvelles erreurs on lui fubftitua Ange Maffarele domestique de Michel Cervin cardinal de Sainte Croix. Quelques-uns des peres fe plaignirent que le pape Otât au concile le pouvoir de nommer fes officiers: mais le prefident les appaifa

en

ainfi

Pallav. n

12.

en leur remontrant qu'il ne faifoit que propofer fans priver du droit d'élire, & qu'il n'agiffoit AR-1545. que pour faciliter l'élection. Après les articles propofez par le prefident,,. un religieux dominicain nommé Jerôme Olea- Raynald. ad fter harangua les peres au nom du roi de Portu-hums ann. gal, & leur prefenta les lettres de ce prince. Après fon difcours qui ne fut pas long, le premier legat fit faire la lecture de ces lettres qui étoient datées d'Evora le vingt-quatriéme de Juillet, & dans lefquelles ce monarque leur témoigne la joïe qu'il a de les voir refolus à tenir le concile, fi neceffaire pour remedier aux maux de l'églife fon empreffement pour y envoïer fes ambaffadeurs qu'il a déja nommez; mais dont le départ étant differé, il leur envoie par avance trois religieux dominicains docteurs en theologie, pour leur faire part de fes bonnes difpofitions en faveur du concile. Le legat après la lecture de ces lettres, fit l'éloge du zele & de la pieté du roi de Portugal, & fit connoître à Jerôme en particulier combien fa prefence étoit agréable aux peres qui connoiffoient fa religion & fa fcience: mais ce religieux aïant demandé d'être reçû comme ambafladeur, en attendant l'arrivée de ceux que le roi avoit nommez, & dont le départ n'étoit pas fi prochain; on lui refufa cet honneur, parce que les lettres du prince n'en faifoient aucune mention. On ordonna cependant qu'il auroit quelque diftinction. Le lendemain famedi dix-neuviéme du même mois, il y eut une autre congregation, dans laquelle l'archevêque d'Aix & l'évêque d'Agde parurent Autres devant les legats & les prierent de ne rien traiter congrega d'effentiel avant l'arrivée des ambaffadeurs du roi de France: on leur répondit dans la gation du vingt-deuxiéme Decembre, en les priant de reprefenter à ce prince combien il étoit

congre

vil.

tions.

Pallav.lib. 6.c. I.Th 9.

portant d'envoïer au plûtôt fes ambaffadeurs & AN.1545. fes évêques à Trente, afin de ne rien retarder.

Dans une autre congregation tenuë le mardi vingt-neuviéme Decembre, on fit deux decrets, l'un qui ragardoit les abbez & les generaux d'ordre à qui l'on accordoit voix déliberative & décifive dans le concile; l'autre fur le choix des trois prélats, chargez de voir les titres & les procurations des évêques, de marquer leurs places, & celles des ambaffadeurs des princes, pour éviter les difputes & les querelles, fans toutefois rien décider pofitivement, parce qu'ils devoient renvoier l'affaire aux peres dans la congregation. VIII. Cependant les legats avoient écrit au pape pour Demandes lui rendre compte de ce qui s'étoit paffé dans que les le- l'ouverture du concile, & pour lui demander fon avis, fur l'ordre qu'il falloit obferver dans la rePallav. ubi ception des ambaffadeurs, fur la manicre de refupra. lib. 6. cevoir les fuffrages, fi l'on opineroit par nations, comme on avoit fait aux conciles de Conftance & de Bâle, ce qui avoit caufé beaucoup de défordre, ou fi chacun auroit en particulier fon fuffrage libre, en décidant à la pluralité des voix, comme on en avoit ufé au dernier concile de Latran fous Jules II. & Leon X. Si l'on commenceroit par les herefies en general ou en particulier, & fi l'on condamneroit la doctrine av ec les perfonnes conjointement; en quelle forme le concile écriroit, quel feroit fon cachet, & le titre de fes decrets.

gats font au

pape.

6.1.7.7.

Rain. n. 47.

IX.

Le

pape. avant que de répondre à toutes ces Réponse demandes, établit à Rome une congregation de du pape aux cardinaux & d'officiers; & après avoir déliberé legats. avec eux fur les lettres des légats, il leur manda P.Alex.in qu'il ne pouvoit rien déterminer encore d'une hift. ecclef. part. 4. fac. maniere précife fur l'ordre qu'on devoit garder, XVI. differt. parce qu'on ne voïoit pas affez clair dans les XII.p.81. affaires; qu'ils devoient toutefois par rapport

aux

aux fuffrages, fuivre l'ordre obfervé dans le dernier concile de Latran, où chaque particulier AN1545. donnoit fa voix; qu'il falloit traiter des points de religion, en condamnant la mauvaise doctrine, fans toucher aux perfonnes, & ne s'atta-· chant pas feulement aux propofitions generales, mais encore aux particulieres qui font en vigueur aujourd'hui, & qu'on regarde comme les fondemens des herefies. Qu'on ne traitera de la reformation, ni avant les dogmes, ni conjointement avec eux, parce que ce n'eft pas la principale caufe de la tenue du concile; ce qu'ils doivent obferver néanmoins avec beaucoup de précaution, pour ne pas donner aux autres lieu de croire qu'on veuille éviter la reformation ou la differer jufqu'à la fin du concile: qu'ils doivent affûrer au contraire qu'auffi-tôt qu'on aura commencé de proceder fur les affaires principales, on traitera de la reformation, comme il conviendra de le faire. Que s'il s'éleve quelque difpute ou querelle fur ce qui concerne la cour de Rome, il faudra écouter les prélats, non pour les fatisfaire dans le concile, mais pour en in-' former le fouverain pontife, qui appliquera les" remedes convenables. Que toutes les expeditions & actes feront fignez au nom du concile, des legats, des préfidens & du pape qu'ils reprefentent, en forte qu'il paroiffe pourtant que fa fainteté a toute l'autorité; & ces actes feront fcellez de trois cachets des legats, ou du moins de celui du premier. Que les decrets commenceront par cette formule: Le faint concile œcumenique legitimement affemblé fous la conduite du Saint-Esprit, les legats apoftoliques y préfidant.

On leur mandoit encore d'expedier les affaires auffi promptement qu'ils le pourroient, à moins qu'ils ne reçuffent des ordres contraires, afin d'emploier utilement leur tems, & d'arrêter les

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AN.1545.

Promotion de cardi

naux par

médifans qui blâmeroient un trop long délai. De plus on donnoit au legats la faculté d'accorder quelques indulgences; mais en prenant bien garde de faire paroître que ce fut le concile qui les accordât, vû qu'il n'a ni ce droit ni cette autorité. Enfin on les exhortoit à foutenir la dignité de la prefidence avec tout l'éclat convenable à des legats du faint fiege, fans pourtant donner à perfonne aucun fujet de mécontentement; mais fur tout d'obferver que les prélats ne s'écartent jamais des bornes d'une honnête liberté; & ne perdent point le refpect dû au faint siege. Et comme plufieurs étoient trop pauvres pour pouvoir fubfifter à leurs dépens durant la tenue du concile; le pape fit expedier un bref pour les exempter du païement des décimes, & pour leur accorder tous les fruits & les émolumens qu'ils pourroient retirer étant dans leurs diocefes. Il envoïa encore deux mille écus.aux legats pour. être distribuez aux prélats pauvres, avec permiffion de rendre ces liberalitez publiques, d'autant plus qu'elles feroient honneur au pape, dont on loüeroit le zele & la charité pour foulager les membres du concile.

pape

Paul

Trois jours après l'ouverture du concile, c'eftà-dire, le feiziéme de Decembre le III. fit une promotion de quatre cardinaux : Le Paul III. premier fut George d'Amboife François, neveu Ciaconius de George d'Amboife archevêque de Rouen; in witis Pon- celui-ci eut le même archevêché, & fut fait pre sificam t. 3. tre cardinal du titre de faint Marcellin & de faint 1.707. & Jeg Pierre Le fecond, Henri fils du roi de Portugal Emmanuel de Marie de Caftille, archevêque de Lifbonne, prêtre cardinal du titre des quatre faints couronnez: Le troifiéme, Pierre Pacheco Efpagnol de la famille des marquis de Villena, évêque de Pampelune, prêtre cardinal du titre de fainte Balbine: Lequatriéme Ranuce Farnefe, che

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