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conditions

ftans fe

foumet

19.p.687.

Pallav.

hift. conc.

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pas

par

riales, parce qu'elles voïoient d'un côté qu'en fe AN1547 foumettant au concile elles alloient expofer leur nouvelle religion à de grands perils, & que de l'autre s'obftiner à ne le pas faire, c'étoit irriter l'empereur qui paroiffoit en état de fe faire obéir, fur tout depuis fa victoire. Enfin leurs deputez préfenterent à l'empereur un écrit qui contenoit les conditions aufquelles leurs villes étoient difpoLXXVI. fées à recevoir le concile. L'empereur qui crut A quelles qu'ils fe foumettoient fans reftriction, leur fit réles Prote- pondre qu'il recevoit leur foumiffion avec beaucoup de joie mais ils donnerent un autre écrit dans lequel ils expoferent encore plus clairement tent. à quelles conditions ils prétendoient obéir. Cet Sleidan acte étoit conçû en ces termes.,, Que les prinDe Thou, ces & les villes imperiales fe foumettroient aux hift.lib.4. decrets du concile qu'on celebreroit à Trente, comme dans une ville avantageufe aux AlleTrid.lib.10. mands, & qui ne fera recufée les aucap. 6. n. 3.,, tres nations: Que dans ce concile on y traite4.05. ,,ra les matieres felon la doctrine de l'écriture & des faints peres: Que l'empereur comme pro,, tecteur & avocat de l'églife promet qu'on y par,, lera avec une entiere liberté, qu'on y demeurera en toute sûreté, tant les catholiques que », ceux qui fuivent la confeffion d'Ausbourg: Que les évêques de toutes les provinces chrétien», nes, principalement ceux d'Allemagne pour qui ,, le concile fe tient, y affifteront ou par euxmêmes ou par leurs procureurs, s'ils font empêchez. Comme il n'étoit point parlé du pa Le legat pe dans cet acte, le legat s'en plaignit, mais on fe plaint de lui répondit qu'on ne Favoit pas nommé expreffoumiffion fément, de peur de renouveller les difputes, & des Prote- qu'on en avoit fait une mention tacite exprimée ftans. dans ces paroles, qu'on y traiteroit les matieres Pallau.ubi fuivant la doctrine des peres; & fur l'autre artifupra. Ex cle qui fixoit le concile à Trente, on lui dit que seris Sfon la réfolution en étoit prife, & que l'empereur ne

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LXXVII. »

Pacte de

fe

fe relâcheroit pas là-deffus. Cette affaire étant ainfi refolue, les électeurs tant catholiques que drati ad AN.1547. proteftans, allerent trouver le legat qui ne les at- Farnefium tendoit pas, & lui demanderent à d;ner fans ultimo Octaêtre invitez, lui marquant toûjours beaucoup de bris ann. refpect & de déference.

1547.

donnez au

Spond. ad

31.

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L'empereur aïant conçû le deffein d'emploïer CXXVIII. toute fon autorité pour rétablir l'ancienne religion, Ordres en Allemagne & le concile à Trente, le cardinal cardinal - Madrucce que l'on envoïoit à Rome, fut char- Madrucce gé d'emploier fon zele auprès du pape & fon ha- envoïé au bileté dans les affaires, à lui remontrer au nom pape. de l'empereur & du roi des Romains, que quoi- Pallav.nbi Supra n. s. qu'il y eut de grandes difficultez fur l'autorité que le fiége apoftolique exerçoit dans le concile de Trente, cette autorité étant fufpecte à l'une des parties; cependant la foumiffion feroit abfolue, fans être reftrainte par aucunes conditions. De plus il devoit faire reffouvenir le pape qu'il avoit promis qu'auffi-tôt que l'Allemagne accepteroit le concile, il le rétabliroit à Trente, & de le fommer de tenir fa parole puifque cette acceptation venoit d'être faite. Il devoit ajoûter ou du moins faire fentir que fi le pape confentoit à des demandes fi juftes, l'empereur n'oublieroit rien pour rétablir l'autorité du fiége apoftolique & maintenir la foi, comme il avoit fi fouvent promis: mais que s'il le refufoit, l'empereur feroit excufé devant Dieu, devant le pape & devant tous les hommes des fâcheufes fuites que la religion en fouffriroit.

ep

Comme il n'y avoit pas d'apparence que l'affaire du retour du concile fut fi promptement terminée, & qu'il étoit important de regler en Allemagne les chofes qui concernoient la foi, & que le pape n'avoit délegué perfonne à ce fujet; le legat devoit encore demander au pape qu'il nommât quelques perfonnes munies de fes pouvoirs pour remedier aux maux autant qu'il feroit

pof

AN.1547. poffible de le faire; & lui expofer tout ce que le cardinal jugeroit neceffaire pour la reformation des mœurs en Allemagne : & parce que le pape fur la demande du rappel du concile avoit fouvent objecté, que s'il venoit à mourir, ce concile voudroit s'attribuer le droit de lui nommer un fucceffeur: Madrucce devoit l'affurer quelintention de l'empereur étoit que l'élection fe fit à Rome, felon le droit des cardinaux, & qu'il engageoit fa foi qu'il feroit obferver ce reglement; & qu'au cas que l'on fut obligé de proceder à cette election, le pape pouvoit s'affûrer qu'on n'éfiroit en fa place qu'un fujet digne du fiége de S. Pierre, & qu'en cas de mort de l'empereur, Ferdinand fon fucceffeur tiendroit la main à l'execution, & y engageoit fa parole.

Pallavicin. ibid. n. 8.

La fuite des instructions du cardinal Madrucce, étoit que s'il trouvoit que le pape fit trop de difficultez, il fe joignit à l'ambaffadeur Mendoza, & qu'ils proteftaffent tous deux dans un confiftoire, ou autrement, comme ils le juge roient à propos, en prefence des cardinaux, des ambaffadeurs & d'autres perfonnes illuftres, que l'empereur n'avoit rien oublié de ce qui concernoit fa puiffance pour procurer l'honneur de Dieu & l'avantage de la religion chrétienne, & qu'ils fe fentoient obligez de le leur faire reconnoître. Que fi après toutes ces démarches, le pape obligeoit les peres de Boulogne à protefter contre le retour du concile à Trente, l'ambaffa deur Mendoza proteftât auffi felon la formule LXXIX. qu'on lui avoit preferite. Avec ces inftructions Arrivée le cardinal Madrucce partit de Boulogne of il Madrucce eut quelques entretiens avec Octave Farnefe, & à Rome arriva à Rome le dix-feptiéme de Novembre. fans rien II prefenta une copie de fes ordres au pape, qui terminer. avoit fait venir le cardinal Marcel Cervin de Bou Pallavicin.logne pour concerter avec lui la réponse qu'il de mbi fupra l. voit faire. Il étoit arrivé à Rome le neuvième 10. cap. Gr

du cardinal

n. 9.0 10.

Sentiment du cardinal

dres de

l'empe

Pallav.

Cervinum.

de Novembre. Paul confulta encore là-deffus les cardinaux Sfondrate & de Monté. Il envoia à AN.1547. ce dernier comme étant le plus proche une copie sap. 7. des ordres de l'empereur, & lui marqua que plu-n.1.2. fieurs des peres étoient portez à la fufpenfion du concile. Sfrondrate dans fa réponse faifoit voir les inconveniens qui naîtroient, foit qu'on remît le concile à Trente, foit qu'on le continuât à Boulogne, fans toutefois rien décider. Mais le cardinal de Monté s'expliqua plus clai- LXXX. rement. Il conjectura, en voïant les ordres de l'empereur, que le deffein de ce prince étoit de le Monté faire retomber fur le pape & fur les cardinaux lafur les or faute du retardement, pour s'attribuer à eux-mêmes toute l'autorité du fynode qu'on devoit af-reur. fembler: mais il combattit cette raifon, en faifant voir qu'elle n'avoit pas lieu, puifque le con-cap. 7. n. 2. cile étoit déja affemblé; & qu'aiant été transferé Ex litteris librement & de fon plein gré, il n'étoit pas au Montani ad pouvoir de l'empereur de le placer felon fa fantai- 11. 25. fie dans l'endroit qu'il jugeoit à propos, malgré Novem. 1. les peres, le fouverain pontife & les princes chré-6.67. Detiens, parmi lefquels le roi de France l'avoit approuvé pour la ville de Boulogne, où il envoïoit de jour en jour plufieurs évêques de fon roïaume, & un grand nombre des cardinaux François à Rome pour affifter le pape contre les efforts des Imperiaux. Que les clameurs des heretiques qui veulent le concile à Trente, ne font pas une raifon pour l'y rétablir, puifque tant d'évêques & de princes catholiques s'y oppofent. ajoûtoit que fi les ordres de l'empereur avoient été remis au pape en particulier, comme on l'avoit toûjours fait, il étoit d'avis qu'on lui auroit dû répondre avec beaucoup de moderation, en infiftant toûjours néanmoins qu'on ne vouloit point ôter au concile la liberté de demeurer où jugeroit à propos. Qu'il n'eft pas neceffaire de juftifier la tranflation, puifque l'empereur

Il

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cemb. 1547.

n'en dit rien. Que fi les Imperiaux font de nouAN.1547 velles inftances, on leur affignera un jour auquel ils paroîtront dans un confiftoire, & y recevront leur réponse. Mais qu'il faut la faire forte, claire, précife, & y ajoûter des cenfures contre tous ceux qui empêcheront les évêques de fe rendre au concile, fans en excepter même l'empereur; & ne confentir au retour à Trente fous aucune condition; d'autant plus qu'y alant eu autrefois du danger pour ceux qui y étoient, il y en auroit beaucoup plus aujourd'hui que l'empereur s'eft ouvertement déclaré contre le pape depuis les troubles arrivez à Plaifance. Mais on ne peut entendre ce dernier article fans remonter un peu plus haut.

pereur au

me & de

LXXXI. Le pape avoit été marié avant d'être engagé Differend dans l'état ecclefiaftique, & de fon mariage il entre le pa- avoit eu une fille nommée Conftance, & un fils pe & l'emnommé Pierre Loüis Farnese qu'il fit duc de Par fujet du du- me & de Plaifance, en retranchant par ce moien ché de Par- du patrimoine de l'églife ces deux villes que les Plaifance. François lui avoient autrefois confervées. Mais pour les remplacer il attacha au faint fiege à ti tre d'échange la principauté de Camerino & la Sleidan in feigneurie de Nepi qu'il avoit données à fon petitcomment. 1. fils Octavio, lorfqu'il époufa Marguerite d'Aûtriche fille naturelle de Charles V. pour en jouir eux & leurs enfans. De plus il ordonna que pour le duché de Parme & de Plaifance, on païeroit à la chambre apostolique huit mille écus par an.

De Thom

lib. 4.

19.

Tout ce procedé déplût à l'empereur déja aigri contre Pierre-Louis qu'il accufoit d'avoir eu part à la conjuration de Genes, qui avoit coûté la vie à Jannetin Doria; ainfi ce prince refufa de ratifier ce qu'avoit fait le pape, qui fut fi piqué de ce refus, qu'il rappella Octavio fon petit-fils avec les troupes qu'il avoit envoïées en Allemagne contre les Lutheriens. L'empereur en fut très-irrité, craignant que les Proteftans ne s'en

pre

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