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te pour fe mettre en état de ne pas craindre les armes de l'empereur.

XLVI.

Ex litteris

AN.1548 Pighin en paffant à Trente y vit les prélats Negocia Efpagnols qui s'ennuïoient fort d'une demeure fi tion des peu gracieuse, où ils manquoient de tout. Ennonces en avançant fon chemin vers l'Allemagne, il y ap-fur la trans Allemagne perçut quelques pratiques exterieures de religion lation. aufquelles on s'étoit foumis dans l'apprehenfion Pallav, itides édits de l'empereur; mais fans que le cœur dem cap.2. y eut aucune part. On celebroit la meffe fans au-. 16. diteurs, & il ne paroiffoit pas qu'on s'empref- Montani ad sât beaucoup à faire ufage des pouvoirs fort éten- Cervinum. dus que le pape avoit accordez à fes nonces. Ce qui lui fit comprendre que toutes les mesures qu'on avoit prifes feroient inutiles, & qu'on feroit obligé d'avoir encore recours aux armes pour reduire ces peuples. Enfin étant arrivé à la cour de l'empereur, il trouva l'efprit de ce prince af fez difpofé à terminer les differends furvenus à l'égard de la tranflation du concile; ce qui lui fit efperer un heureux fuccés. L'évêque de Fano en aiant écrit au cardinal Cervin, lui manda que l'empereur confentiroit volontiers que quelquesuns des évêques de Trente fe rendiffent & Rome, pour y travailler conjointement avec les autres à la reformation des mœurs: mais qu'il faifoit beaucoup de difficultez fur les pouvoirs des nonces parce qu'ils n'étoient pas conformes à fes demandes; Qu'ainfi avant que de commencer à s'en fervir, il falloit que le pape reformât fon bref. Auffi très-peu de gens s'adrefferent à eux pour avoir des abfolutions.

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L'empereur vouloit que le pape déclarât par fon bref, que les pouvoirs accordez à fes nonces n'auroient de force que jufqu'à la décifion du futur concile; ce que le pape ne vouloit accorder, parce qu'il craignoit que le concile n'eût plus d'autorité que lui, & ne s'attribuât le droit de ratifier ou d'annuller fes permiffions; il croïoit

pas

que

AN.1548.

XLVII.

ce Charles

que l'empereur devoit être content qu'on ne fe fût pas rendu difficile à fuivre les avis des prélats fur fes demandes. On fit cependant dans la fuite quelque changement au bref, & on laiffa les nonces maîtres d'abreger le tems que dureroit la permiffion de communier fous les deux efpeces; mais toutes ces condefcendances ne déterminerent pas l'empereur à ordonner aux peres de Trente de fe rendre à Rome: ce qui augmenta les foupçons du cardinal de Monté, qui craignoit que ces peres n'euffent quelques mauvais defleins en cas que le pape vint à mourir. Il reprit donc fon premier deffein, & voulut engager Paul III. à declarer par un écrit, que s'étant attribué la caufe de la tranflation pour éviter un fchifme, & craignant à caufe de fon grand âge, que la mort ne le prévînt avant que d'avoir fini cette affaire, il jugeoit la tranflation bonne & legitime, & obligeoit chacun à la reconnoître comme telle, fous peine d'encourir les cenfures. Mais Marcel Cervin reprefenta qu'il falloit differer, que la crainte de Monté étoit fans fondement, puifque l'empereur avoit déclaré dans les ordres donnez à Madrucce, qu'en cas de vacance du siege l'élection d'un pape appartiendroit aux cardinaux, quand même le concile fubfifteroit. Cet avis fut caufe qu'on ne détermina rien.

Le pape ne fit qu'un feul cardinal dans cette Le pape année le lundi neuviéme de Janvier. Ce fut Charfait cardi- les de Bourbon-Vendôme frere de Loüis prince nal le prin- de Condé, & d'Antoine roi de Navarre, & cinde Bour- quiéme fils de Charles de Bourbon duc de Venbon. dôme, & de Françoife d'Alençon. Il étoit né Ciacon. in à la Ferté-fous-Jouarre en Brie le vingt-deuxième vitis pontif. Decembre de l'an 1523. Le roi l'avoit pourvû 732.& feq. en 1540. de l'évêché de Nevers, il n'avoit

zom. 3. pag.

que

Sainte vingt-cinq ans lorfqu'il fut élevé au cardinalat. Il Marthe hif eut le titre de cardinal diacre du titre de faint genealog de Sixte, qu'il changea peu de tems après pour cela maifon de

France tom. 2. in fol.

lui

lui de cardinal prêtre du titre de faint Chryfogone.

uns,

AN.1548.

cardinal

Ciacon. 1.3.

'P.410.

Chrift.

dinann

Peu de tems après cette promotion le college XLVIII. des cardinaux perdit Augustin Trivulce Milanois, Mort du fils de Jean Trivulce & d'Angele Martinengue, Trivulee. frere de Pierre archevêque de Reggio metropole de toute la Calabre, & de Philippe archevêque, de Ragufe. De camerier de Jules II. il devint fon" Gibert, protonotaire e; & Leon X. le fit cardinal diacre Bembo é du titre de faint Adrien dans cette nombreufe Sadolet in • promotion de l'année 1517. On croit que ce fut Jan-Maren partie à la recommandation du maréchal Jean- thanus in Jacques Trivulce fon coufin, quoique fon me- Gallia rite perfonnel & l'ancienne liaifon qu'il y avoit Ughel in entre la maifon des Medicis & celle des Trivul- Italia facra. ce, y euffent auffi beaucoup contribué. On lui Antery. confia le gouvernement de plufieurs églifes, cel- hift.des car le de Toulon, de Perigueux, felon quelquesde Marseille, de Lavaur en France, de Bobio, d'Aft, & de Novarre dans le duché de Milan; de Reggio dans la Calabre, de Brugneto dans l'état de Genes. Il y a même des auteurs qui le font archevêque de Milan. Il eut auffi l'administration de l'évêché de Baïeux en France $ dont François I. lui donna les provifions dattées de Compiegne le dix-feptiéme de Septembre 1531. vacant par la mort de Pierre Martignac; & treize ans après, il prit poffeffion par procureur de l'archevêché de Rouen. Clement VII. le nomma legat de la campagne de Rome pendant la guerre des Colonnes; & l'on trouve beaucoup de lettres que le dataire Matthieu Gibert lui écrivit alors de la part du pape, qui le fit enfuite archiprêtre du vatican. Il fut chargé à Rome des affaires de l'ordre de Cîteaux, auffi-bien que de celles de France après la mort du cardinal Scaramutia Trivulce.

Bembo & Sadolet tous deux cardinaux furent fes intimes amis, auffi-bien que le cardinal Ca- · jetan,

Tome XXIX.

Y

jetan. Il avoit compofé une hiftoire des papes AN.1548.& des cardinaux, qu'il avoit dreffée fur d'anciens titres, & que la mort ne lui permit pas de faire imprimer. Antoine Lelius fon fecretaire l'avoit beaucoup aidé dans cette compofition, & Onu-. phre Panvini avoue que cet ouvrage lui a été d'un grand fecours, fur-tout pour les cardinaux depuis Urbain VI. jufqu'à Paul III.

XLIX.

cardinal Cortez.

addit. ad

Ciacon.
Asbery

diz aux.

Anton.

Sander, in

elegiis,

bliot, des

aut. eccl. t.

Dans la même année mourut auffi le cardinal Mort du Gregoire Cortez, dont on a quelques ouvrages, il étoit Italien forti d'une illuftre famille de Modene, & fe fit religieux Benedictin dans l'abbaïe de Padolyrone proche Mantoue, après avoir fupra. tom. 3. P.683. exercé l'emploi d'auditeur auprès de Leon X. Victorel in lorfque celui-ci n'étoit encore que cardinal de Medicis. Cortez aïant embraffé la regle de faint Benoît, demeura quelque-tems à Lerins, & fut bift, des car enfin élû abbé du Mont-Caffin. Son érudition dans les langues grecque & latine & dans le droit civil & canonique lui aïant acquis beaucoup d'amis diftinguez, comme les cardinaux Bembo & Dupin bi- Sadolet; Paul III. l'envoïa en qualité de nonce en Allemagne, & le fit cardinal à fon retour, le 14. XVI.fi- dernier jour de Mai 1542. avec le titre de faint cle in 4. p. Cyriaque. Le pape le choifit avec d'autres cardinaux commiffaires à Rome pour les affaires du concile, & lui donna l'évêché d'Urbin. Sa digni, té ne diminua rien de fa candeur, de fa fimplicité & de fes bonnes manieres, qui lui attiroient l'amitié de tout le monde; il continua de mener comme il avoit fait jufqu'alors, la vie innocente d'un homme appliqué à l'étude & aux œuvres de pieté. Il mourut à Rome le vingt-uniéme de Septembre de l'an 1548. & fut enterré dans la bafilique des douze apôtres devant l'autel de fainte Eugenie. On dit qu'étant prêt d'expirer, il dit à fon domestique: Me voilà proche de la mort, il m'eut été fans doute plus avantageux de quit ter la vie avec le pauvre habit de religieux, que dans la pourpre,

180.

· Les

Les

ouvrages qui nous font reftez de ce cardinal, montrent qu'il écrivoit avec élegance, & An.1548. agrément; qu'il étoit fçavant, moderé, équitable, & qu'il avoit toutes les qualitez qu'on peut fouhaiter dans un honnête homme & dans un habile écrivain. On a de lui un livre de l'inftru&tion theologique, un traité de la puiffance ecclefiaftique, un livre d'hymnes & de poëfies, le traité de faint Cyprien de la virginité traduit, des lettres en Italien: mais fon principal ouvrage eft un traité pour montrer que S. Pierre eft venu à Rome. Ileft dedié au pape Adrien VI. Sa niéce Herfilia Cortefia le fit imprimer à Venife en 1573. avec fes lettres latines. Cortez dans cet ouvrage examine. 1. Si S. Pierre a pû aller à Rome. 2. Si l'on prouve par des témoignages dignes de foi, qu'il y foit effectivement venu. Il montre la poffibilité du premier point par un recit abregé de ce que l'écriture dit des actions de S. Pierre, & place fa venue à Rome dans la feconde année de l'empereur Claude. Il prouve le fecond point par les auteurs les plus anciens & les plus exacts. Après avoir ainfi établi le fait, il répond aux raifons de celui qui combattoit cette opinion. Il refute auffi ce que cet auteur avoit dit, que la lettre de S. Pierre étoit écrite d'une Babylone ville d'Egypte.

Sigifmond I.roi de Pologne mourut auffi cet- L. te année le jour de pâques premier d'Avril dans Mort de fa quatre-vingt-deuxième année, après quarante- roi de PoSigifmond deux ans de regne. Il étoit fils de Cafimir IV. & logne. frere de Jean Albert & d'Alexandre tous deux Sleidan in rois, & fes belles actions lui meriterent le nom comment. I. de grand. Il avoit épousé en 1512. Barbe fille 22. p. 708. d'Etienne comte de Scepus & vaivode de Tran- Belcar.lib. fylvanie, morte en 1515. à l'âge de vingt ans." Neugebauer En fecond lieu Bonne Sforce fille de Jean Galeas hift. Polon. duc de Milan qui ne mourut qu'en 1558. Duit.7.4 fi premier lit il eut deux filles, Hedwige mariée à emb.

Y 2

Joa

25.n.5.

8. initio.

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