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AN.1548.

priere generale, comme en faifant partie. Seulement on y trouvoit alors ces paroles qu'on accompagnoit de fignes de croix, mais qui ont été retranchées. Benis, ô Dieu,& fanctifies ces prefens ces créatures de pain & de vin, afin qu'elles foient pour nous le corps & le fang de ton très-cher fils, &c. Les actions de graces fuivoient, • telles qu'on les voit encore dans la liturgie anglicane. L'élevation du faint facrement, pour marquer d'abord que J. C. a été élevé fur la croix, & depuis pour faire adorer l'hoftie, fut abfolument défendue. L'office de la communion devoit être lû tous les jours de fêtes, encore qu'il n'y eut point de celebration. Le pain devoit être fait fans levain, de figure ronde, fans aucune empreinte, & un peu plus grand que les hofties; & le prêtre devoit le mettre lui-même dans la bouche des communians, au lieu de le faire prendre dans la main. On dreffa auffi des litanies compofées d'oraifons très-courtes, & interrompues par des répons entre le prêtre & le peuple; & l'on y demandoit d'être délivré de la tyrannic du pape. Quant au baptême, outre les céremo- LVI. nies qui font encore en ufage en Angleterre, on Articles faifoit d'abord le figne de la croix fur le front & turgie fur fur l'eftomac de l'enfant, en conjurant le demon, les facre& lui ordonnant de fortir du corps de cet enfant mens. & de n'y plus revenir. On le plongeoit trois fois dans l'eau, ou s'il étoit trop foible on fe contentoit de lui jetter de l'eau fur le vifage. Après quoi le prêtre l'aïant vêtu d'une robe blanche, lui verfoit un peu d'huile fur fa tête, & accompag noit cette action d'une priere, où il demandoit pour lui à Dieu l'onction du Saint-Efprit.

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de cette li

Dans la confirmation, après avoir interrogé l'enfant fur le catechifme qui étoit le même qu'à prefent, l'évêque faifoit fur lui le figne de la croix & lui impofoit les mains, en difant: Je te figne du figne de la croix, je t'impofe les mains au nom du pere,

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AN.1548. pere, &c. Les malades qui fouhaitoient Fonction, AN.1548. la recevoient fur le front & fur l'eftomac feule

ment avec quelques prieres. Aux enterremens, on recommandoit à Dieu l'ame du défunt, & on lui demandoit la remiflion de fes pechez, fon élevation dans le ciel, & la refurrection de fon corps au dernier jour. On eut foin auffi de donner ordre que ceux à qui un empêchement legitime ne permettoit pas d'affifter aux affemblées publiques, ne fuffent point privez de l'ufage des facremens, & que les malades feroient communiez dans leurs maifons. On faifoit une petite affemblée dans la chambre du malade pour y confacrer & lui donner l'euchariftie. Il y avoit à la tête de cette liturgie une préface qu'on y voit encore, où l'on traitoit de l'ufage des céremonies, qu'on diftribuoit en deux claffes. Dans l'une on mettoit les céremonies qui avoient été introduites dans un bon deffein, mais que la fuperfrition, difoit-on, avoit corrompues: dans l'autre. on plaçoit celles qui devant déja leur naiffance à la vanité des hommes ou à leur fuperftition, étoient encore devenues plus dangereufes. On rejetta les dernieres, & on conferva les premieres, pour donner au fervice divin une forme jufte qui fût capable d'édifier. Ce qui ne fe fit pas fans beaucoup de contradictions: on retint auffi l'u fage du figne de la croix, comme les anciens s'en étoient fervis. La queftion de la préfence réelle de J. C. dans l'euchariftie étoit affez importante pour meriter l'attention de ceux qui drefferent cette nouvelle liturgie; mais comme ils craignoient les troubles qui étoient arrivez en Allemagne fur ce fujet, ils n'oferent pas encore parler ouvertement comme les prétendus reformateurs, & ils s'en tinrent à ces termes, que le facrement est le vrai corps & le corps entier de Nôtre-Seigneur. Ils parlerent plus clairement dans la fuite, c'eft-à-dire, plus conformément aux

nou

nouvelles herefies. Cependant on ofa dire que AN.1548. cette liturgie avoit été achevée par l'affiftance du AN.1548. Saint-Efprit; & quand on eut vû la furprise où cette expreffion blafphematoire jettoit toutes les perfonnes non prévenues qui l'entendoient, on crut en être quitte pour dire, qu'on n'avoit point entendu parler d'une affiftance ou d'une infpiration furnaturelle.

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LVII.

tion de la guerre en

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comment. l. 21.p.752.2

II.

Buchanan

Cependant la guerre qui étoit déja commencée entre l'Angleterre & l'Ecoffe, s'alluma da- Continuavantage par l'enlevement que les François firent de la Jeune reine pour la marier au dauphin de tre les AnFrance. Cette princeffe n'avoit encore que fix glois & les Ecoffois. ans, ou environ. Les Anglois & les François la demandoient avec empreffement. Mais la te Marie de Lorraine, meré de la jeune princeffe, qui étoit Françoife & catholique, craignant De Thom que fa fille ne fut envoïée dans un païs hereti-hist, lib. 5. que, s'emploïa fi efficacement à gagner les prin- ".11. cipaux feigneurs d'Ecoffe, que les Anglois furent in hift. Sco abfolument refufez, & que ce mariage fut ar-tie. rêté avec le dauphin. André de Montlamberg feigneur d'Effé paffa dans ce roïaume avec fix mille hommes, & y arriva fur la fin de Juin. Leon Strozzi grand prieur de Capoüe fut chargé de conduire en France la jeune princeffe. Il alla jetter l'ancre à la hauteur de Dunbritton où la reine tenoit fa cour. Il la reçut dans fon vaiffeau, & la conduifit heureusement en Bretagne avec un convoi fort honorable, malgré les embûches que les Anglois lui avoient dreffées. De-là elle fe rendit à petites journées à la cour de Fran ce, où elle arriva dans le mois d'Août, & fut reçûë avec l'honneur dû à fa naiffance, & au rang qu'elle devoit tenir un jour dans ce roïaume.

Čet enlevement ne fervit qu'à rendre la guerre plus violente entre les Ecoffois & les Anglois; ceux-ci s'étoient rendus maîtres de la ville d'Hadington, qui étoit comme au milieu du roïaume, Y 6

ils

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ils l'avoient fortifiée de bastions & de bonnes tours, avec une garnifon de cinq cens chevaux, afin de faire des courfes jufqu'à Edimbourg, & ravager le païs des environs. D'Effé conjointement avec les Ecoffois vint affieger cette place. Sur cette nouvelle le protecteur en attendant que fon armée de terre fut en état, ordonna à l'armée navale de faire des defcentes dans le païs; & fon frere qui étoit amiral conduifit cette expedition; mais après trois defcentes fans fuccés, il fut obligé de prendre la route d'Angleterre avec perte & chargé de confufion. On n'avoit plus d'autre reffource que dans l'armée de terre, qui en effet entra en Ecoffe fous la conduite du comte de Schrewsbury. D'Effé remporta d'abord quelque avantage; mais il fut à la fin obligé de lever le fiege, abandonné des Montagnards qu'on appelle Orcadiens, & de la plupart des Ecoffois, qui manquant de vivres, fe retirerent chez eux; enforte qu'il ne lui reftoit que cinq mille hommes tant François qu'Allemands, avec lefquels il alla fe camper à quatre lieues de-là, dans un endroit fort d'affiette, pour y être en sûreté contre l'ennemi. Pour les Anglois après avoir ravitaillé Hadington, & reparé les fortifications, ils s'en retournerent dans leur païs, au lieu de pouffer jufqu'à Edimbourg, où tout étoit en combuftion.

D'Effé aïant reçû un renfort de quinze mille Ecoffois, tenta de fe rendre maître de Hadington par furprife; & il en feroit venu infailliblement à bout fans un deferteur François, qui apprehendant la punition s'il étoit pris, mit le feu à une piece d'artillerie, qui fit croire aux François qu'ils étoient découverts. Le deffein du general étoit de s'emparer du château de Bronghty, & de reprendre Dundye; mais un ordre de la reine regente l'obligea de faire irruption en Angleterre, où après quelques legers combats dans

lef

lefquels les Anglois furent battus, les François & les Ecoffois poufferent jufqu'à Newcastle, & fl- AN1548. rent un grand butin. D'Effé remporta encore un autre avantage fur les Anglois qui, au nombre de huit cens hommes furent tous tuez ou faits prifonniers. Telle fut la fin de la campagne avec laquelle finit aufli le commandement de ce general en Ecoffe; fur quelques plaintes de la reine mere & du regent, il fut rappellé; & l'on envoïa en sa place Paul de Thermes avec un renfort de cent hommes d'armes, deux cens chevaux legers, & mille fantaffins. Montluc évêque de Valence qui revenoit de fon ambaffade de Conftantinople, fe rendit en même tems en Ecoffe pour préfider au confeil avec le titre de chancelier: mais fentant qu'il n'étoit pas agréable à la nation, il n'y fut pas long-tems, & reprit bien-tôt la route de France. Cette guerre dura encore deux ans, & ne fut terminée par un traité qu'en 1550.

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LVIII.

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Le parlement d'Angleterre avoit été convoqué Parlement pour le quinziéme d'Octobre, mais il ne s'affem- d'Anglebla que le vingt-quatriéme de Novembre, à cau- terre où fe de la pefte. Le mariage des ecclefiaftiques occupa les premieres féances. On ne propofa d'ariage des bord que de permettre aux gens mariez de rece- pretres. voir l'ordre de prêtrife, & le projet en fut lû Sanderus trois fois, les troifiéme, cinquiéme & fixiéme de fhifm. ↳ de Decembre. Depuis on en fit un autre pour2.p.267. permettre aux prêtres de fe marier. Les communes après l'avoir bien examiné dans cinq féances, l'approuverent & l'envoïerent aux feigneurs, qui le laifferent fur le bureau jufqu'au neuviéme de Fevrier de l'année fuivante. Enfin après l'avoir lû deux fois, ils le remirent à des commiffaires qui furent les évêques d'Ely & de Weftmunfter, le grand chef de juftice & l'avocat general du roi. Le dix-neuviéme toute la chambre l'approuva à la referve de neuf évêques, de Londres, de Durham, de Norwich, de Carlisle,

de

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