l'u ment à fon but. Loin de blâ→ mer ceux qui preffez par tilité publique, remettent fans ceffe la faux dans l'héritage commun des Sciences, elle ofe dire que cette liberté eft prefque l'unique fource d'où se répandent jufques fur le Peuple ces connoiffances généra→ les, ce goût & ce difcerne ment qui établissent la prééminence des Nations. Le Public fçait, & il n'eft cependant pas inutile de le ré péter, qu'aucune Académie, pas même celles dont l'objet femble tenir de tous côtez à l'expérience & à la démonftration, ne garantit en fon nom les opinions contenues dans les divers Mémoires qu'elle fait imprimer; qu'elle n'en adopte même les raifonnemens qu'avec toutes les ref trictions d'un sage Pyrrhonisme; mais que chaque Académicien en particulier répond feul de fon Ouvrage à certains égards, & que l'efpéce d'approbation que l'Académie lui donne en le publiant, n'est pas un engagement à le défendre. QUELQUE dégré de gloi- re que nue fous les derniers Ré gnes, & particuliérement après la Paix des Pyrénées & le Mariage de Louis XIV. Elle n'avoit pas enTome I. a LYON core été affez occupée du foin de laiffer à la poftérité une jufte idée de fa grandeur. Les actions les plus brillantes, les événemens les plus mémorables étoient oubliez ou couroient rifque de l'être, parce qu'on négligeoit d'en confacrer le fouvenir fur le Marbre & fur le Bronze. Enfin, on voyoit peu de Monumens publics, & ce petit nombre même avoit été jufques là comme abandonné à l'ignorance ou à l'indifcré tion de quelques Particuliers. Le Roi regarda donc comme un avantage pour la Nation, l'établiffement d'une Académie qui travailleroit aux Infcriptions, aux Devifes, aux Médailles, & qui répandroit fur tous ces Monumens le bon goût & la noble fimplicité qui en font le véritable prix. Il forma d'abord cette Compagnie d'un petit nombre 1 |