fité. Il nous apportoit aussi fort souvent des Differtations fur les matiéres qui lui paroiffoient être du reffort de l'Académie; & il avoit foin de n'en prendre que de bonne main. Enfin il nous aimoit; & par un jufte retour, nous craignions pour lui juf qu'au changement des faifons. Il mourut le 20°. du mois de Janvier dernier,lorfque le froid fe faifoit fentir avec le plus de violence. Rien ne fut capable de nous faire différer les pieux devoirs que nous avions à lui rendre ; & l'hyver de 1709. que les Naturalistes viennent de marquer pour long-tems dans leurs Annales, le fera de même dans nos Regiftres. Le P. de la Chaize étoit dans la 85°, année de fon âge, la 70°. depuis fon entrée dans la Compagnie de Jefus, & la 34°. depuis fa nomination à la place de Confeffeur du 17094 Roi. Il avoit toûjours joui d'une bonne fanté. La vieilleffe même qui ne lui avoit jamais fervi de prétexte pour se difpenfer d'aucun de fes devoirs, fembloit avoir renouvellé en lui quelques agréments extérieurs. Il étoit né bienfaisant; & fon inclination à obliger étoit fi grande, qu'elle lui préfentoit d'abord les chofes qu'on lui demandoit dans toute l'étenduë de leur possibilité. Le Public attend peut-être encore que nous lui représentions le P. de la Chaize rempliffant les délicates & facrées fonctions de fon miniftére. Les uns voudroient qu'on leur dît tout ce que fa piété & son zéle pour la Religion lui ont fait entreprendre : combien il a contribué à la deftruction de l'héréfie en France, & ce que lui doivent les Miffions Apoftoliques dans les Pays les plus éloignez. D'autres fouhaiteroient qu'on le leur peignît au - deffus du travail & des contrariétez, toûjours occupé fans le paroître jamais, toûjours affable & tranquille, jufte & exact dans la décifion des affaires qui lui étoient renvoyées, persuasif, preffant, actif dans celles qui dépendoient de la négociation ou du mouvement, & toûjours incapable d'une fauffe démarche. La Société qui le forma dans son fein, & qui en partage aujourd'hui la perte avec nous, ne manque ni d'Hif toriens, ni d'Orateurs, pour transmertre à la postérité un détail si intéresfant. Nous, dont les éloges font moins des histoires & des panégyriques, que de fimples mémoires fur la vie des Académiciens, nous croyons qu'il fuffit prefque d'y rapporter ce qu'ils ont fait pour les Let tres, & ce que les Lettres ont fait pour eux. CATALOGUE DES OUVRAGES du Pere DE LA CHAIZE. 1. Peripatetice quadruplicis Philofophia Placita, Rationalis, Naturalis, Supernaturalis, & Moralis, in Aula Collegii Lugdunenfis fan&tiffimæ Trinitatis propugnata. Lugduni, 1661. in-fol. p. 106. 2. Humane Sapientiæ Propofitiones propugnate Lugduni in Collegio Societatis Jefu. Lugduni, 1662. in-fol. pag. 71. 3. Réponse à quelques difficultez propofees à un Théologien, fur la Publication qui a été faite d'un Jubilé particulier à l'Eglife de S. Jean de Lyon, à l'occafion du concours de la Fête-Dieu, avec celle de la Nativité de S. Jean-Baptifte: où il est traité de l'établissement de ce Ju bilé, du Pouvoir accordé aux Confeffeurs pendant ce faint tems, & de ce que chacun doit faire pour le gagner. Lyon, 1666. in-4°. pag. 44. ELOGE DE M. LE PRESIDENT DE LAMOIGNO N. CH blée publi la S. Mar HRESTIEN - FRANÇOIS DE LA- 1709. MOIGNON, fils de Guillaume Affemde Lamoignon, premier Président que d'après du Parlement, & de Madelaine Po- tin tier, fille de Nicolas Potier, Sieur d'Ocquerre, Sécretaire d'Etat, nâquit à Paris, le 26. de Juin de l'année 1644. Il trouva dans le fein de fa famille tout ce qui pouvoit le dif pofer à être un grand homme : une |