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plaira. Juftinien n'ofa ravir ce qui JUSTINIEN. étoit confacré à un fi faint ufage; An. 563. il rougit & fe retira, feignant de louer la piété de Julienne. Pour ne pas le renvoyer les mains vuides, elle lui donna fa bague, en lui difant: Recevez tout l'or qui me refte. Malgré l'éloge que Grégoire de Tours fait de ce pieux ftratagême, je ne fçai fi le généreux facrifice que Julienne auroit fait de fes biens, en vûe de foulager l'Empire dans une néceffité preffante, n'auroit pas été d'un beaucoup plus grand mérite, que ce luxe de dévotion.

ple.

201.

LXI.

Proc. ædif. 1. 5. 6. 1.

Le bled manquoit à ConftantinoFamine à ple. Les vents du nord qui fouffleConftantino- rent avec violence pendant le mois Theoph. pag. d'Août, fermoient l'entrée de l'Hellefpont à la flotte d'Alexandrie : elle fut obligée de décharger sa cargaison dans les magafins de Ténédos. C'étoit un des plus beaux édifices que Juftinien eût fait conftruire; ils avoient deux cents quatre-vingts pieds de long, fur quatre-vingts-dix de large, avec une hauteur proportionnée. Le vent du midi étoit néceffaire

An. 563.

ceffaire pour enfiler le détroit de l'Hellefpont; lorfqu'il manquoit aux JUSTINIEN. vaiffeaux qui venoient d'Afrique ou d'Alexandrie, on les déchargeoit dans cet entrepôt ; & les marchands retournoient pour un fecond & un troisieme voyage avant l'hiver. Dès que le temps devenoit plus favora ble, des navires de tranfport alloient chercher ces marchandifes, & les apportoient à Constantinople. La famine ne caufa point alors de révolte; l'inquiétude du peuple se tourna toute entiere en dévotion, & il n'y eut point d'autre mouvement que celui des proceffions.

Succès de

Theop. p. 201.

Menand. pag.

133.

Malela P. 83. Anaft. p. 66. &vità Joan.

La guerre qui fe ralluma pour lors LXII. en Italie, auroit eu des fuites fâcheu- Narsès en Itafes, fi Narsès n'eût pas maintenu fa lie conquête par la même valeur & la Cedr. p. 387. même activité, qui l'avoit en fi peu de temps rendu maître de cette vafte contrée. Le comte Widin accrédité parmi les Goths, fit révolter les villes de Vérone & de Breffe: il Marc. chr. raffembla ce qui reftoit de foldats Chron. Avent. de fa nation & appella les François à fon fecours. Aming, nommé Om- Aimoin, l. s Tome XI.

F

III.

Paul diac. 1. 2. C. 2. 3.

6.349

niruge par quelques Auteurs, & JUSTINIEN. qu'on croit avoir été un Seigneur An. 563. puiffant dans la Suabe ou dans la

Valef. rer.
Franc. 1. 8.

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Suiffe, s'avança jufqu'au bord de l'Adige à la tête d'une nombreuse armée, Narsès campé fur l'autre rive lui envoya deux de fes lieutenans pour l'exhorter à ne pas rompre la paix établie entre les Romains & les François. Aming montrant fon javelot, répondit, qu'il ne le quitteroit pas tant qu'il lui refteroit un bras pour le lancer. Cette fierté fut mal foutes nue. Il fut défait & tué dans une bataille. Widin fut pris & conduit à Conftantinople. Vérone & Brefce quoique bien fortifiées & garnies de troupes, ne tinrent pas long-temps contre le vainqueur. Vérone fut prife le 20 Juillet, & Brefce peu de jours après. Narsès fit porter à l'Empereur le butin le plus précieux avec les clefs de ces deux villes, alors trèsopulentes. L'exemple d'Aming ne put retenir dans le devoir Sindual chef des Erules. Il avoit fidelement Servi Narsès, & fa bravoure avoit éré récompensée de plufieurs bien

• An. 5630

faits. Sa fierté naturelle lui perfuada que Narsès lui devoit fa conquête, JUSTINIEN, & qu'il pourroit l'en dépouiller. Deux ans après la défaite d'Aming, il arma toute la nation, livra bataille, fut vaincu & fait prifonnier. La colere porta Narsès en cette rencontre, à une action tout-à-fait barbare, & qui deshonore sa victoire. Il fit pendre ce Prince à une potence fort élevée. Dagisthée fon lieutenant-général acheva de réduire les places qui avoient pris part à ces diverfes révoltes.

LXIII,

Confpiration

contre Jufti

201. 202.

Zon. Tom. 2.

pag. 69.

La joie de cette heureufe nouvelle fut bien-tôt troublée par la découverte d'une conspiration formée nien. contre l'Empereur. Un riche ban- Theoph. pag. quier nommé Marcel en étoit le chef. Cedr. p. 387. Ablabius officier de la monnoie reçut de lui cinquante livres pefant Chr. Alex. d'or pour entrer dans ce complot pag. 522. & il y engagea Sergius neveu d'E- Malela p. 83. thérius intendant du palais. Leur def- 84. Anaft. p. 66. fein étoit d'affaffiner l'Empereur dans 67. fon appartement, le foir du 25 No- Hit. Mifc. l. vembre. Des Indiens qui étoient à Alciat. paleurs ordres, cachés aux environs, rerg. l. 4. c.

Paul Silent.

16.

24. Fij

devoient fe montrer auffi-tôt, & JUSTINIEN. charger tous ceux qu'ils rencontreA. 563. roient, pour donner aux meurtriers le de s'évader à la faveur du moyen tumulte. Toutes les mefures étoient

Alamanni.

anecd. Proc.

P. 152.

Pagi ad Bar. prifes pour l'exécution de cet horrible attentat, lorfqu'Ablabius en fit confidence à deux de fes amis, dont il efpéroit du fecours: c'étoient Eufebe commandant des Goths au fervice de l'Empire, & Jean contrôleur des finances. Ceux-ci promirent de le feconder, & allerent fur le champ en donner avis à l'Empereur, qui les chargea d'arrêter eux-mêmes les coupables. Les conjurés furent faifis au moment qu'ils entroient dans l'appartement du Prince; Marcel fe tua de trois coups de poignard; on ne dit pas ce que devint Ablabius; Sergius s'échappa & fe réfugia dans l'églife de Blaquernes. C'étoit un asyle inviolable; mais il n'en étoit aucun pour les crimes de leze-majefté. Sergius en fut tiré par force & mis dans les fers. Les ennemis de Bélifaire faifirent cette occafion de

perdre ils promirent à Sergius

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