ral. Je vous releve de votre ferment, MAURICE. leur dit-il, l'évangile donne à l'EAn. 589. vêque le pouvoir de lier & de délier dans le ciel & fur la terre. Comme le ferment dont il s'agit, étoit un crime, on ne peut contredire ici l'application de cette maxime, dont on a fi fouvent abufé. Ils fe rendirent à ces paroles; & le prélat après avoir célébré la liturgie, les admit à la participation des faints myfteres. Il adminiftra le baptême à plufieurs d'entr'eux qui n'avoient pas encore reçu ce Sacrement. Il les fit enfuite affeoir fur l'herbe, & leur diftribua des alimens. Le lendemain il reprit le che min d'Antioche, & dépêcha deux couriers, l'un à l'Empereur, l'autre à Philippique, pour les inftruire de la foumiffion des troupes. Philippique approchoit d'Antioche, lorfqu'il rencontra les foldats qui venoient au-devant de lui. A leur tête marchoient les nouveaux baptifés, comme plus capables de trouver grace auprès de leur général. A fon arrivée ils fe jetterent à genoux, & Philippique leur ayant préfenté la main 5 en figne de réconciliation, ils partirent à fa fuite & retournerent au camp de Martyropolis. MAURICE. Les Perfes polis. 13. 1. 18. c. 17. Peu de temps apres, les Perfes XI. s'emparerent de cette ville par un s'emparent. ftratagême, dont l'auteur fut un des de Martyroprincipaux habitans, nommé Sittas. Simocat. l. 3. Irrité contre un des officiers de lacs. garnifon, il prit le temps qu'elle étoit Evag. I. 6. c. fortie de la place pour une expédi- Niceph. Call. tion particuliere. Il paffa fecrettement à l'armée des Perfes, & leur confeilla d'envoyer quatre cents hommes, qui fe préfenteroient aux portes comme déferteurs. Etant enfuite rentré dans la ville, il engagea fes concitoyens à recevoir ces tranffuges, qui feroient leur plus sûre défenfe. Dès qu'ils furent entrés, ils chafferent tous les habitans, excepté les jeunes femmes & les efclaves. Philippique averti de la perte de cette place importante, y marcha auffi-tôt, & l'affiégea quoiqu'il fût dépourvû de tous les fecours néceffaires. Il avoit déjà pratiqué des fouterreins, & fait tomber une des tours, lorfque s'appercevant que les Perfes réparoient pendant la nuit les breMAURICE, ches faites aux murailles pendant le An. 589. jour, & qu'il perdoit plus d'hommes qu'il n'en tuoit aux ennemis, il prit le parti de fe retirer & de camper à quelque distance. Grégoire évéque d'Antioche vint de la part de Maurice lui ordonner de retourner & de continuer le fiége. Il y perdit le refte de la campagne, faute des machines alors en usage pour battre les villes affiégées. Il prit fes quartiers d'hiver, tenant Martyropolis comme bloquée par les troupes qu'il diftribua dans les châteaux circonvoifins, pour empêcher les Perfes d'y faire entrer des fecours. XII. Tremble 8. & ibid Vales. Le dernier jour de Septembre de ment de terre cette année 589, Antioche éprouva à Antioche. un tremblement de terre, tel qu'elle Evag. 1 6. c. n'en avoit point reffenti depuis la premiere année du règne de JuftiNiceph. Call. nien. Il commença trois heures après Pagi ad Bar le coucher du foleil. Quantité d'édifices, plufieurs églifes, les deux bains publics, dont l'un s'ouvroit le matin & l'autre le foir, furent renversés. On remarque dans ce dé 1. 18. c. 13. faftre faftre deux évenemens mémorables: tous les bâtimens qui formoient le MAURICE. An. 589. corps de la principale églife furent abbattus, à l'exception du dôme qui fut confervé par un effet fingulier. Ebranlé par les tremblemens de terre précédens, il penchoit du côté du nord, & n'étoit foutenu que par. des étaies. Une violente fecouffe les fit tomber avec grand fracas, & le dôme, au lieu de les fuivre, retomba à plomb fur le ceintre, & fe retrouva dans le même état où il avoit été conftruit. L'autre fait n'eft pas moins remarquable. Le palais épifcopal s'écroula, & ceux qui l'habitoient y périrent, excepté l'Evêque & quelques perfonnes qui s'entretenoient alors avec lui: fon appartement s'affaiffa en entier fans aucune rupture, & une feconde fecouffe ayant entr'ouvert les ruines fous lef quelles il étoit enfeveli, on retira le Prélat avec ceux qui l'accompagnoient. On regarda comme une forte de miracle, que le grand nombre de feux allumés alors dans les maifons qui fe renverfoient, ne cauTome XI T sât aucun incendie. On jugea les jours MAURICE. fuivans par la quantité de pain qui An. 589. fe diftribuoit aux habitans, qu'il avoit Maurice don fon fils. Simoc 1.8. c. péri foixante mille perfonnes. Aftérius y perdit la vie. Maurice donna de fon tréfor les fommes néceffaires pour réparer le dommage. L'année fuivante 590, la fête de An. 590. Pâques tomboit au 26 de Mars. XIII. Maurice choifit cette folemnité pour ne le titre conférer le titre d'Augufte à fon fils d'Augufte à âgé de quatre ans & demi. Ce fut Abb. Biclar. le Patriarche qui lui mit la couronne Chr. Alex. fur la tête. Ce titre n'étoit plus comme du temps des anciens EmpeTheoph. pag. reurs une affociation à l'Empire; Greg. 1. 4. quoique le nouvel Augufte portât ep. 44. auffi le nom d'Empereur; il n'en Zon. T. 1. p. avoit pas l'autorité. Cette communication de titres fans pouvoir, deHift. Mifc. 1. vint fréquente dans le Bas-Empire; 4. 225.236. Cedr. p. 397. 76. 17. C. 17. Codin. de off. & les Grecs firent une diftinction Cang. fam. entre le nom de Bafileus, qui figniByz. p. 103. fioit Roi & Empereur, & que les Pagi ad Bar. Souverains donnoient à ceux qu'ils Fleury hift. défignoient pour leur fuccéder, & le ecclef. 1. 35. nom d'Autocrator, qu'ils fe réfer 107. art. 31. voient à eux-mêmes, comme expri |
