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décifion de ce que méritoit ce gé

JUSTINIEN. néral. Cette grande affaire étant terAR. 554 minée, les troupes Romaines fe dif

tribuerent dans les places qui leur

furent affignées pour quartiers d'hi

ver.

Cet acte de juftice retint les Lazes Année 555. dans l'obéiffance. Mais les Mifimiens

XX.

nent aux Per

fes.

Les Mini- après s'être vengés par un cruel mafmiens fe don- facre, de l'outrage qu'ils avoient reanimés d'une haine implacable çu, contre toute la nation Romaine, députerent à Nachoragan. Ils fe firent un mérite de leur révolte, & lui repréfenterent, qu'il étoit de l'intérêt des Perfes, de ne pas refufer leur protection à un peuple guerrier, qui leur ouvroit une entrée en Lazique. Le général Perfe les combla de louanges & leur promit de puiffans fecours.

XXI.

leur font la

guerre.

Ses promeffes eurent peu d'effet. Les Romains Au retour du printemps, les Romains marcherent au nombre de quatre mille hommes, & les Mifimiens reçurent des Perfes un renfort qui les rendit fupérieurs. Ces deux petites armées s'arrêterent long

temps fur les frontieres de l'Apfilie, s'observant mutuellement, fans fans en venir aux mains. Un corps de Sabirs étoit pour lors à la folde du roi de Perfe. Leur nation qui faifoit partie de celle des Huns, n'avoit d'autre occupation que la guerre; combattant tantôt pour les Romains tantôt pour les Perfes, elle vendoit fes fervices à ceux qui les payoient le plus chérement. On les avoit vûs l'année précédente à la fuite des Romains défaire les Dolomites ; ils marchoient cette année fous les enfeignes des Perfes. Cinq cents d'entreeux, campés dans un parc à quelque diftance de leur armée, furent furpris & taillés en piéces par un parti de trois cents cavaliers : il n'en échappa que quarante. Pendant ce tempslà on reprit en Lazique la ville de Rhodople, ci-devant prife par Merméroës; & l'été fe paffa fans autre action mémorable. Les Perfes s'étant retirés felon leur coutume, dès le commencement de l'automne, on entra dans le pays des Mifimiens. Martin yint fe mettre à la tête des trou

JUSTINIEN.
An. 555.

JUSTINIEN.

An. 555.

XXII. Les Mifi

pes; mais une maladie l'ayant obligé de retourner en Lazique, il laissa le foin de cette guerre à fes lieute

nans.

Les Apfiliens voyant avec dou miens maffa- leur les défaftres dont leurs voifins crent les dé- étoient menacés, effayerent de les putés Apfiliens. rappeller à l'obéiffance, & engagerent les Romains à fufpendre les hoftilités. Les plus confidérables & les plus fages du pays fe chargerent de la députation. Mais les Mifimiens, loin d'être difpofés à réparer leur forfait, fe porterent à une violence encore plus barbare, en maffacrant des voifins & des amis, revêtus du facré caractere d'ambaffadeurs; auxquels ils ne pouvoient reprocher que le zele qu'ils avoient pour leur conferva➡ tion. Après une action fi criminelle, quoiqu'ils n'attendiffent aucun fecours des Perfes, ils demeurerent tranquilles, fe fiant fur la fituation de leur pays. Mais les Romains enflammés de colere contre ce peuple féroce, franchirent les paffages, & se montrerent bien-tôt dans la plaine. Les Mifimiens effrayés, fe

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voyant hors d'état de défendre toutes leurs places, y mirent le feu, JUSTINIEN. › An. 555 • & ne réferverent que la plus forte, nommée Zachar, qu'ils regardoient comme imprénable; on l'appelloit pour cette raifon, le château de fer, Ils s'y retirerent avec leurs enfans & leurs femmes. Comme les Romains marchoient de ce côté-là, un efcadron de quarante cavaliers, tous gens d'élite, qui devançoit l'armée de bien loin, fe trouva tout-àcoup enveloppé d'une troupe de fix cents hommes, tant de cavalerie que d'infanterie. Leur valeur guidée par l'expérience les tira du péril; ils fe firent jour au travers des ennemis, & gagnerent une colline, où ils fe foutinrent en attendant l'armée. Dès qu'elle parut, les Mifimiens prirent la fuite, pourfuivis par les Romains, qui en firent un fi grand carnage, qu'il n'en rentra que quatre-vingt dans la fortereffe de Zachar. Il eût même été facile d'emporter la place dans ce moment d'allarme, fi les chefs l'euffent attaquée de concert. Mais leurs divifions, leurs jaloufies mu

turelles, dérangeoient toutes les opé

JUSTINIEN. rations.

An. 555.

XXIII.

Romains.

Martin craignant les fuites de cette Cruelle ven- méfintelligence, envoya Jean Dacnas geance des prendre le commandement de l'armée. C'étoit un Cappadocien, que T'Empereur avoit choifi depuis peu à la place de Ruftique, pour lui rendre compte de la conduite des généraux, & pour diftribuer les graces & les récompenfes à ceux qui les mériteroient par leurs fervices. Son courage & fon expérience ne le rendoient pas moins capable de conduire une expédition. Lorfqu'il fut arrivé devant la place, il fongea d'abord à détruire un grand nombre d'habitations qui s'élevoient fur les rochers voifins. C'étoient des cabannes bâties au bord des précipices, & qui fembloient inacceffibles. Du pied de ces rochers fortoient des fources d'eau vive. Un foldat Ifaure, pofté en fentinelle, ayant apperçu une troupe de Mifimiens, qui venoient y puifer pendant la nuit, les fuivit dans leur retraite fans être apperçu. En remarquant avec

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