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Indic. Arrag. p.

202.

Ce même roi d'Arragon Pierre le cérémonieux étant AN. 1351. à Perpignan le feiziéme de Décembre 1350. fit une ordonnance portant que déformais dans les actes publics on ne compteroit plus les années fuivant Pére Espagnole ufitée depuis le regne des Gots, qui remontoit à Pempire de Jules Cefar, trente-huit ans avant la naissance "de J. C. en forte qu'en 1350. on comptoit 1388. mais il voulut que Pon comptât les années de J. C. en commençant à Noël.

France.

n. 15.

37.

V I.

Depuis près de cent ans Pinquisition subsistoit en Inquifition en France où le pape Alexandre IV. l'avoit établie Pan Sup. liv. LXXXIV. 1255. à la priere de faint Louis: mais depuis, le pape Nicolas IV. en faveur de Charles roi de Sicile, en excepta les comtez d'Anjou & du Maine qui apparteRain. 1351. n. noient à ce prince. Après que lui & fes héritiers au royaume de Sicile eurent ceffé de pofféder ces deux comtez réunis à la couronne de France, les inquifiteurs qui étoient de Pordre des freres Prêcheurs douterent s'ils devoient auffi ceffer d'exercer leurs fonctions en ces provinces d'Anjou & du Maine, & s'adrefferent au pape Clement qui répondit: Il feroit très-dangereux que les hérétiques trouvaffent un lieu de refuge; c'eft pourquoi nous donnons plein pouvoir à Guillaume Chevalier frere Prêcheur docteur en théologie, & aux autres freres du même ordre inquifiteurs dans le royaume de France, d'exercer librement leurs charges en ces comtez, comme dans les provinces de Touraine & de Poitou. La bulle eft du vingt-fixiéme de Septembre

VII. Concile de Béziers.

1351.

Cette année Pierre de la Jugie, archevêque de Narbonne tint à Béziers un concile provincial. Ce prélat Baluz. vit. t. 1. étoit noble Limousin, & neveu du pape Clement

p. 854 1130.

par

AN. 1351.

fa mere: il fut premierement moine Bénédictin, puis prieur de fainte Livrade au diocèfe d'Agen: après quoi le pape fon oncle le fit abbé de S. Jean d'Angeli & de la Graffe au commencement de fon pontificat. Il alla enfuite à Orléans, où il étudia en droit-canon, & fut paffé docteur en 1344. le pape le fit venir à Avignon, & lui donna Parchevêché de Saragoce par bulle du fecond de Mars 1345. & le dixiéme de Janvier 1347. il Tom. 2. p. 697. le transféra à Narbonne.

To. xi. conc. p.

1918.

p. 91.

Voulant donc tenir fon concile provincial, il y appella fes fuffragans, & premierement il en avertit Hu Baluz. con. Narb. gues élu évêque de Béziers par une lettre du vingtneuviéme de Septembre 1351. où il dit : Nous avons réfolu de tenir un concile provincial le feptième jour de Novembre à Béziers dans votre églife cathédrale: nous vous mandons d'y citer tous les abbez ou autres fupérieurs, & les ecclefiaftiques féculiers ou réguliers qui doivent y affifter felon la coûtume; & nous défendons d'y amener plus de fix chevaux de felle & deux fomiers pour vous & votre famille. Cet article étoit affez inutile pour l'évêque chez lequel fe devoit tenir le concile, mais la lettre étoit circulaire, & fut envoyée aux autres évêques de la province, fçavoir Arnaud de Maguelone, Jean de Nifmes, Guillaume II. d'Alet, Etienne d'Elne, Elie d'Ufès, Pierre d'Agde, Girbert de Carcaffone. Dès l'entrée du Concile il s'émut une conteftation entre cet évêque & les autres. Il prétendoit être affis le premier à la gauche de l'archevêque, les autres foutenoient qu'on devoit fuivre le rang d'ordination, conformément au droit commun. Enfin Parchevêque ordonna que Pévêque de Carcaffone feroit affis après cèlui de Maguelone, qui étoit fon ancien de

promotion; sauf à l'évêque de Carcassone de prouver AN. 1351. dans fan fa prérogative.

Sup. liv. XCIII.

n.23.

faur. t. 4.p. 329..

Can. 9+

Ce concile fit douze canons, dont les huit premiers font répétez du concile d'Avignon tenu vingt-cinq ans Martene The- auparavant. Les quatre derniers portent défense de faire aucune violence aux porteurs de lettres, ou d'autres actes pour l'exercice de la jurifdiction eccléfiastique. Les curez doivent affifter aux teftamens, ou du moins en avoir connoiffance pour faire exécuter les legs pieux. Les bénéficiers ne doivent entrer dans l'églife qu'en habit décent, fous peine pécuniaire. Les confeffeurs écriront les noms de leurs pénitens, afin que l'on voye s'ils ont fatisfait au précepte de la confeflion annuelle.

pe.

e. 10.

C. 11.

6. 1.2.

VIIE

Bal. not. p.727.

Sup. liv. LXXXVI,

n. 45.

Rain. n. 39.

Sur la fin de cette année 1351. le pape Clement tomMaladie du p2- ba confidérablement malade, & on le crut en danger. Rain: n. 38. Alors par le confeil des cardinaux il modéra la rigueur Vita t. 1. p. 260. de fordonnance du conclave faite par Grégoire X. au concile de Lyon. Clement VI. fit donc une nouvelle conftitution par laquelle il permet aux cardinaux d'avoir dans le conclave chacun deux ferviteurs clercs ou laïques à leur choix. Tous les jours ils pourront avoir à dîner & à fouper un plat de viande ou de poiffon avec un potage: des herbes crues, c'eft-à-dire, quelque falade, du fromage, du fruit ou des confitures : mais ils ne pourront manger du plat Pun de Pautre. Pour la -bienséance, ils pourront avoir entre leurs lits des séparations de fimples rideaux. La conflitution eft du 10. de Décembre.

Le lendemain le pape en donna une autre où il dit: Si autrefois étant en un moindre rang, ou depuis que nous fommes élevez fur la chaire apoftolique, il nous

est échappé soit en disputant, en enseignant, en prêchant ou autrement, d'avancer quelque chofe contre la foi catholique & les bonnes mœurs : nous le révoquons & le foûmettons à la correction du faint fiége. Remarquez que ce pape parle même de ce qu'il a dit & prêché depuis fon pontificat. Il guérit de cette maladie,

& vêcut encore un an.

AN. 1351.

IX.

Lettre du dia

Vita PP.t. 1.p

252.

48.

Il avoit fait plusieurs procédures, & fulminé des fentences contre Jean Visconti archevêque de Milan, ble. qui avoit ufurpé Bologne, & s'étoit rendu très-puiffant en Lombardie. Dans ce temps-là le pape tenant M. Vill. II. c. un jour consistoire, un des cardinaux laissa tomber "All. Arg.p. 156. adroitement une lettre qui fut ramaffée & portée au pape, & il la fit lire dans le confiftoire. Elle étoit d'un haut stile, écrite au nom du prince des ténébres au pape Clément fon vicaire & à fes confeillers les cardinaux. Il rapportoit les péchez communs & particuliers de chacun qui les rendoient très-recommandables auprès de lui; & il les encourageoit à continuer en cette maniere d'agir, afin qu'ils méritaffent pleinement la grace de fon royaume : méprifant & blâmant la vie pauvre & & la doctrine des apôtres qu'ils haïffoient & combattoient comme lui. Mais il fe plaignoit que leurs inftructions n'étoient pas conformes à leurs œuvres, & les exhortoit à s'en corriger, afin qu'il leur donnât un plus grand rang dans fon royaume. Comme cette lettre marquoit bien les vices des prélats, il s'en répandit grand nombre de copies. Elle portoit: Votre mere la fuperbe vous faluë, avec vos fœurs Pavarice, Pimpudicité & les autres qui fe vantent que par votre fecours elles font bien en leurs affaires. Donné au centre de l'enfer en présence d'une troupe de démons.

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Cette lettre parut peu de temps avant la maladie

AN. 1352. du pape, qui en tint peu de compte & les cardinaux

M. Vill. II. c. 66.III.c.4.

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aufli.

le

Plufieurs Pattribuerent à Parchevêque de Milan, qui prétendoit rendre fes défauts plus fupportables, en publiant ceux des premiers prélats de Péglise, & se vanger des cenfures portées contre lui. Et toutefois ce prélat follicita fi puiffamment fa réconciliation avec le palui acpe & gagna fi bien les cardinaux, que pape corda finveftiture de Milan & de Bologne pour douze ans, à la charge de payer douze mille florins d'or par an. La bulle eft du vingt-huitiéme d'Avril 1352. Rain. 1352. n. & le dimanche fixiéme de Mai les cenfures furent levées, & Parchevêque reconcilié folemnellement à Péglife. C'eft ainfi, dit Matthieu Villani, que par la pitié & Pargent on vient à bout de toutes les grandes affaires avec les pasteurs de l'églife.

X. Hérétiques en Dauphiné.

la

Le

que

dans le diocèfe & Clement informé pape province d'Embrunil fe trouvoit une grande multitude d'hérétiques, qui mettoient en péril les catholiques des pays voifins, écrivit une lettre adreffée aux Vading. a. 15. évêques, aux abbez & à tout le clergé, aux seigneurs, aux juges & aux communautez, où il dit : Nous avons donné charge à Guillaume élu archevêque d'Embrun & à Pierre de Monts, frere Mineur, inquifiteur du lieu & des provinces voifines, de les purger de l'héréfie dont elles font infectées. C'est pourquoi nous vous prions & vous mandons de les affilter de vos confeils, leur donner fecours, guides & efcorte, même à vos dépens, s'il eft befoin. La lettre eft du feptiéme de Mars 1352. Le pape écrivit auffi fur ce fujet au Dauphin Charles, fils aîné du roi de France, à Louis roi

Rain. n. 20.

t

de

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