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AN. 1364.

XLVII.

Froil. I. c. 119.

Pb. Vill. XI.

Cette paix relevoit les efpérances pour la Croisade d'Outre-mer, mais elles furent bien-tôt abattues par deux morts qui fe fuivirent de près, celle du roi de Mort du roi France & celle du cardinal de Perigord. Ce dernier qui Jean, Charles V. étoit nommé légat pour la Croifade, mourut à Avi- Vita p. 402. gnon le dix-feptiéme de Janvier 1364. Le roi étant re- 121. 223. tourné en Angleterre tomba malade à Londres, & y c. 76. mourut le huitiéme d'Avril de la même année, âgé de Cont. Nang. p. cinquante-fix ans, dont il avoit régné treize & demi. Son corps fut rapporté en France & enterré à S. Denis le mardi feptiéme jour de Mai. Son fils aîné Charles, duc de Normandie & Dauphin, fuccéda à la couronne, & fut facré à Rheims le Dimanche de la Trinité, dixneuvième du même mois de Mai. On l'a furnommé le fage.

892.

A la place de Talairand, cardinal de Perigord, le Vita c. 14. no pape Urbain donna à Parchevêque Pierre Thomas la 18. légation pour conduire la Croisade, avec le titre de patriarche de Conftantinople, & l'administration des églifes de Coron & de Negrepont pour fa subsistance, & dix florins par jour. La bulle de fa légation eft du Rain. 1364. n. dixiéme de Juillet 1364. & étend ses pouvoirs sur toutes les provinces de Romanie.

24.

n. 26.

Quant au capitaine général de la Croisade, à la place du roi Jean, le pape ne l'avoit pas encore déclaré ; comme il dit dans fa lettre à l'empereur Jean Paleologue, qui est du seiziéme Octobre. Cependant le roi Sup. n. 45. de Chipre qui devoit commander les Croisés jusques au départ du roi Jean, étoit allé vers l'empereur, & les autres princes d'Occident qui lui avoient donné de belles paroles, mais aucun fecours effectif.

83.

Vita P. Th. the

XLVIII.

Valdemar III. roi de Dannemarc, vint auffi vifiter Le roi de Dan

pereur à Avi

gnon.

Vita PP. pag. 366.983.

14.

le Urbain au commencement de fon pontificat; AN. 1364. pape & fe trouvant à Avignon, quand les rois de France & nemarc & l'em- de Chipre fe croiferent, il fe croifa comme eux. Le pape lui donna la rose d'or le quatrième dimanche de Carême, & plufieurs reliques pour enrichir les églifes de Dannemarc: fçavoir, des cheveux & des habits de la Rain. 1364. n. fainte Vierge, du bois de la croix, quelques parcelles de reliques de faint Jean-Baptifte, de faint Georges, de faint Vincent, & des faints Nérée & Achilée. Il donna des indulgences à ceux qui prieroient pour ce prince, prit fa perfonne & fon royaume fous la protection du faint fiége, & le fit participant de toutes les bonnes œuvres qui fe feroient dans Péglife. Je ne vois pas ce que ce dernier article ajoûte à la communion des faints exprimée dans le symbole. La bulle est du neuviéme de Mars 1364. Le pape donna aussi commission aux évêques de Camin, de Lincop & de Lubec, de frapper de cenfures ceux qui étoient rebelles à ce prince. Voilà ce qu'il remporta de fon

907.

voyage.

L'année suivante 1365. Pempereur Charles IV. vint auffi à Avignon, y étant invité par le pape, avec quanCont. Nang.p. tité de noblesse d'Allemagne & d'ailleurs. Le roi de France Charles y envoya le duc d'Anjou son frere avec

984.

d'autres feigneurs & prélats, entr'autres Guillaume de Melun, archevêque de Sens, & Guillaume de DorVita P. p. 370. mans, chancelier de Normandie. L'empereur arriva à Avignon au mois de Mai; & le jour de la Pentecôte, troifiéme de Juin, il affifta à la meffe célébrée par le pape, en son habit impérial, portant la couronne en tête & le fceptre à la main. L'empereur & le pape eurent plufieurs conférences, dont on rapporte deux fujets: le premier, d'envoyer du fecours contre les Turcs &

les

les autres Infidéles; car on difoit à Paris que l'empereur AN. 1365. avoit offert au pape à cet effet les décimes de fon royaume, pour entretenir des troupes foudoyées pendant trois ans, & rassembler les compagnies qui ravageoient la France depuis si long-temps; & leur donner moyen d'expier leurs crimes, s'ils s'en repentoient, les foudoyant toutefois largement. D'autres difoient que fujet des conférences fecrétes du pape & de l'empereur étoit d'abattre les tyrans d'Italie, principalement les Visconti.

le Corio. p. 567.

L'une & Pautre opinion peut être vraie, mais la premiere eft appuyée par une lettre du pape au roi de France Charles, où il dit: L'empereur, comme vous Rain. 1365. n. 2. fçavez, eft venu depuis peu nous trouver, & nous a expofé combien il defire la paix & la tranquillité de toute la Chrétienté, particulierement de votre royaume; pour l'abaissement des infidéles & le recouvrement de la Terre-fainte, & nous a découvert plufieurs autres fecrets qui tendent au bien public. Comme donc nous concourons ardemment à fes bonnes intentions, nous fommes convenus ensemble qu'il faut commencer par bannir entierement de toute la Chrétienté ces maudites -compagnies qui la ravagent, les faisant marcher de gré ou de force contre les infidéles. L'empereur perfuadé que le roi de Hongrie donnera paffage par fon royaume aux gens de ces compagnies, offre de leur fournir des vivres à fes dépens depuis votre frontiere, jusqu'à celle de Hongrie. Que fi le roi de Hongrie ne confent pas à leur paffage, nous & l'empereur avons ordonné qu'ils foient conduits en Orient par mer, dans les vaiffeaux des Vénitiens & des autres Italiens; & pour les frais de la conduite, Pempereur offre libéralement la moitié des

Tome XX.

Cc

revenus de fon royaume de Boheme pendant trois ans. AN. 1365. La lettre eft du neuviéme de Juin.

XLIX. Gilles Albor

Rain. n. 9. 10.

Les grands fervices que le cardinal Gilles Albornos nos calomnié. avoit rendus à PEglise Romaine en Italie, n'avoient pas empêché qu'il ne fût calomnié auprès du pape. On difoit qu'il avoit fait contre Bernabo & d'autres ennemis de Péglife quelques entreprises, au préjudice des traités faits avec eux, & qu'il avoit détourné à fon profit les revenus de Péglise. Il vouloit donc s'excufer de la légation de Sicile où le pape Urbain l'envoyoit, & aller en cour de Rome fe juftifier lui-même. Mais le pape lui écrivit qu'il étoit perfuadé de fon innocence & de fon zele pour Péglife: Pexhortant à méprifer les vains difcours, & à continuer fes fervices, quoiqu'il fût déja avancé en âge. Enfin il lui enjoint d'exercer la légation de Sicile qu'il avoit acceptée fix mois devant. La lettre eft du trentiéme de Janvier 1365. Cette légation étoit pour le royaume de Naples, où Gilles Albornos alla en effet, & obligea la reine Jeanne à prêter au pape le ferment de fidélité, comme à fon feigneur féodal. La même année le voulant réprimer plusieurs Conciles pro- abus, particulierement la pluralité des bénéfices, ordonna de tenir des conciles; & le troifiéme de Mai puTo. XI. conc. P. blia une constitution, où il dit: Nous avons appris avec douleur que quelques eccléfiaftiques, tant féculiers que réguliers, gardent plufieurs bénéfices en nombre odieufement exceffif; d'où s'enfuit la diminution du fervice divin, la ruine des bâtimens, la perte des biens & des droits de Péglife, & le murmure des peuples qui manquent de pasteurs. C'eft pourquoi nous avons ordonné à quelques archevêques & à leurs fuffragans de tenir des conciles, & d'admonefter tous les ecclefiaftiques de

L.

vinciaux ordon

nés.

1936.

pape

leur dépendance poffédant des bénéfices, ou ayant des expectatives pour en obtenir, de leur envoyer dans un mois les noms & les qualités de leurs bénéfices, avec leurs taxes pour les décimes; fous peine aux defobéiffans de privation de leurs bénéfices, dont nous nous réfervons la difpofition. Nous mandons aussi aux évêques, qu'après le mois ils remettent à leurs métropolitains la liste de ces bénéfices dans un registre fermé & fcellé de leurs fceaux, & que les métropolitains nous envoyent tant leurs regiftres, que ceux de leurs fuffragans. Le pape ajoûte enfuite un ordre femblable pour l'Angleterre, fçachant peut-être que le mal y étoit plus grand: auffi cette conftitution eft-elle tirée de la collection des conciles d'Angleterre.

AN. 1365.

16.

P. 1933.

P. 1957. E.

L'ordre de tenir des conciles provinciaux dont il est parlé dans cette constitution, fut donné dès le vingtcinquième de Novembre 1364. par une lettre circulaire dont nous avons deux exemplaires, l'un adreffé à Parchevêque de Narbonne, l'autre à Parchevêque de Rheims. Elle porte que les papes & les autres prélats Rain. 1365.m ont été jadis très-foigneux de tenir des conciles: mais depuis que leur négligence en a interrompu la continuation, les vices pullulent, Pindévotion du peuple croît, la liberté de Péglise diminue, le service divin eft négligé, le clergé maltraité par les laïques, & il fouffre une perte notable en fes biens temporels. C'eft remédier à ces defordres, que le pape ordonne à Parchevêque de tenir au plutôt le concile de fa

pour

vince.

pro

E.

Ce fut apparemment en conféquence de cet ordre, Conc. p. 1939. que Simon Renoul, archevêque de Tours, tint fon concile à Angers le jeudi douzième de Mars 1365, c'est

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