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r365. Il fut cardinal du titre de faint Jean & faint Paul.
Le second fut Anglic Grimoard, frere du
pape, alors
évêque d'Avignon, qui eut pour titre saint Pierre aux
liens. Le troifiéme fut Marc de Viterbe, alors général
des freres Mineurs; fon titre fut fainte Praxede:

a

AN. 1366.

7.

LIV.
Le pape réfolu

Rain. 1363. n.

Le pape Urbain fe propofoit depuis long-temps d'aller à Rome établir fa réfidence, & fatisfaire au defir d'aller à Rome. des Romains, qui l'en prioient inftamment. Voici comme il leur en parloit dans une lettre du vingt-troifiéme de Mai 1363. la premiere année de fon pontificat: Nous avons découvert confidemment à vos ambassadeurs notre defir secret d'aller à Rome, que nous accomplirions promptement fans quelques obftacles confidérables que nous leur avons montrés, & dont nous espérons que Dieu nous délivrera. L'année fuivante il remercia Pem- Id. 1364. n. 196 pereur Charles de l'offre obligeante qu'il lui avoit faite 1365.1. 9. de Paccompagner en ce voyage; & en 1365. il réitera la promeffe qu'il avoit faite aux Romains, & enjoignit à l'évêque d'Orviete, fon vicaire à Rome, de réparer le palais apoftolique. Enfin cette année 1366. il déclara publiquement fon intention, & envoya des gens tant à Viterbe, où il prétendoit aller d'abord, & y faire quelque féjour, qu'à Rome, pour y préparer les chofes néceffaires, & marquer les logemens des cardinaux : il donna pour terme de fon voyage, le temps Pafcal de l'année fuivante..

Vita 1.p.373

374.

Après une diéte tenue à Francfort, où on traita des moyens de rétablir la paix en Italie, Pempereur Charles envoya demander au pape: Voulez-vous que j'entre Id. 1366. n. 16. devant vous en Italie avec mes troupes, ou que je vous y fuive? Le pape répondit: Nous avons résolu de nous mettre en chemin au mois de mai prochain, & de con+ Tome XX. Dd

tinuer notre marche si diligemment, que nous puifAN. 1366. fions arriver dans le même mois à Viterbe; & nous faisons faire tant là qu'à Rome, les préparatifs & même les réparations néceffaires. Or je vous prie de confidérer les grands maux que font ces maudites compagnies, & les périls dont les terres de Péglife Romaine & de Pempire font menacées. Ayez donc la bonté de hâter votre marche le plus que vous pourrez; car nous vous donnerons de notre part tous les fecours qui dépendent de nous, foit des indulgences & des décimes, foit des follicitations de fecours de la part du roi de Hongrie. La lettre eft du trentiéme d'Octobre.

Duboulai to. p.

396.

P. 403.

P. 407.

P. 408.

P. 411.

On trouve un discours fait devant le pape Urbain V. & les cardinaux de la part du roi de France, pour le détourner d'aller à Rome, & attribué à Nicolas Orefme, docteur fameux, grand maître du collège de Navarre, qui avoit été précepteur du roi, & fut depuis évêque de Lifieux. Ce difcours eft très-long & très-infipide, chargé de citations inutiles & de mauvaises raifons: auffi étoit-il difficile d'en trouver de bonnes pour un tel fujet. En voici quelques-unes. La France est un lieu plus faint que Rome, même avant qu'elle eût reçu la foi. Céfar témoigne que toute la nation des Gaulois étoit fort adonnée à la religion: depuis que la France a reçu la foi, elle est ornée de précieufes reliques, la croix, la couronne d'épines, les clous, le fer de la lance qui perça le côté de N. S. Il rapporte enfuite le paffage de S. Bernard, touchant les vices des Romains: puis revenant à la France, il dit que les études ont été tranfférées de Rome à Paris par Charlemagne, & s'étend fur les louanges de Puniverfité. Enfin le pape doit réfider en France, parce que c'eft fon pays natal, comme

a

AN. 1366.

Gold. Monare.

J. C. a réfidé dans la Judée. Nous voyons les mêmes raifons & prefque en mêmes termes à la fin d'un ouvrage anonyme du même temps, intitulé: Le fonge du verger, qui eft un traité de la puissance eccléfiaftique to. 1. p. 223. & feculiere en forme de dialogue, entre un clerc & un chevalier.

ep. un. p. 814.

Sup. liv. xxxv.

Pétrarque, fameux par fes poëfies Italiennes & fes œuvres Latines, écrivit au contraire pour affermir le pape dans fa résolution, & l'exhorter à aller à Rome. Sa lettre eft datée de Venife le vingt-neuviéme de Juin. Senit. lib. VII. Il s'y propofe cette objection: Voulez-vous faire la loi au pape, & ne lui donner pour époufe qu'une église particuliere, au lieu de léglife univerfelle? par tout où il choifit fa demeure, là eft fon époufe & fon fiége. Il eût été facile de répondre en difant avec faint Gregoire, Lib. v. epift. 38. qu'aucun évêque, pas même le pape, ne doit prendre n. 39. le titre d'évêque univerfel, de peur qu'il ne femble s'attribuer feul l'épifcopat, & Pôter à tous fes freres. Mais Pétrarque n'en fçavoit pas tant, & il se contente de répondre: Je ne refferre pas votre fiége, & je voudrois pouvoir étendre votre puiffance jufqu'aux extrémités de la terre. Je ne nie pas que votre fiége ne foit par tout où le nom de J. C. eft honoré : mais on ne doit pas me nier auffi que Rome n'ait un rapport particulier à vous, comme n'ayant point d'autre époux, ni d'autre évêque.

pas

Vous avez éloigné de votre cour plufieurs évêques p. 815. pour les rendre à leurs églises, Rome n'aura-t-elle auffi le fien? Il s'étend fur les louanges de fItalie: il p. 817.818. foutient que le pape fera plus en fûreté à Rome, que p. 820. par tout ailleurs ; & releve Pinfulte qu'il a foufferte des Blanches-compagnies, dont il a été obligé de fe

racheter par argent. Il représente au pape le triste état AN. 1366. de POrient pour Pexciter à s'en rapprocher, & à ramener les Grecs, qu'il dit être plus ennemis des Latins, que ne font les infidéles. Il finit cette longue lettre, en exhortant le pape à fonger à la mort & au jugement de

p. 824.

p. 8.26.

LV. Conversions en

¡Bulgarie.

n. 15.

tit. 24. a. 9. §. 20.

Dieu.

Cette année les freres Mineurs firent en Bulgarie des converfions confidérables, comme on voit par une letVading. 1366. tre de Marc de Viterbe, général de l'ordre, au miniftre S. Anton. pre. 3. de la province de faint François, où il dit: Je reçus hier des lettres très-agréables du roi de Hongrie Louis, & du Vicaire de Bofnie. Il me mande qu'à la priere du roi, il a envoyé dans un pays voisin huit freres de notre ordre, qui en cinquante jours ont baptifé plus de deux cens mille hommes; & afin qu'on ne doute pas du nombre, le roi a fait écrire tous les noms des baptifés en des registres publics : toutefois on mande qu'ils n'ont pas encore converti le tiers du pays. Les princes infidéles accourent avec leurs fujets en foule au baptême; les hérétiques & les schismatiques se réunissent à Péglise Romaine avec leurs prêtres & leurs caloyers, fi opiniâtres auparavant. Ce qui tempere cette joie, c'eft que les ouvriers manquent pour une fi ample moiffon; on craint la perte de la Bulgarie fi peuplée, dont le roi de Hongrie s'eft rendu maître. Les Patarins & les Manichéens font plus difpofés qu'à lordinaire à voir le baptême. Le roi demande qu'on lui envoye jufqu'à deux mille de nos freres, & voudroit exposer sa perfonne pour la converfion des infidéles. Faites lire cette lettre à tous les freres qui viennent à Pindulgence de la Portioncule, & les exhortez à fe difpofer promptement à prendre part à cette bonne œuvre; leur dé

rece

>

nonçant de ma part, que ceux qui touchés de l'efprit de Dieu voudront faire ce voyage, viennent fe préfenter à moi pour recevoir leur obédience & ma bénédiction.

AN. 1366.

P. 396.

La même année le pape Urbain, à la priere de l'em- Duboulai so. 4. pereur Charles, manda aux fupérieurs des quatre ordres des religieux Mandians, d'envoyer à Prague en Bohême des docteurs en théologie, chacun de fon ordre, pour y demeurer & enfeigner dans la nouvelle univerfité. La bulle eft du onziéme de Novembre 1366.

LVI. Réforme de l'u

Duboulaito. 4.

Dubreuil antiq.

Le pape ayant appris qu'il s'étoit gliffé quelques abus dans la difcipline de l'univerfité de Paris, chargea deux niverfité de Pacardinaux de la réformer, Jean de Blandiac, du titre ris, de faint Marc, évêque de Nîmes, & Gilles de Mon-p. 388. tagu, du titre de saint Martin-aux-Monts, évêque de p. 283. Térouane. Leur commiffion eft du fecond jour de Mai 1.366. Par le confeil de plufieurs docteurs, ils firent un réglement qui ne regarde que les deux facultés de théo-Art. 16. 17. logie & des arts; car pour le droit canon & la médecine, ils renvoyent aux ftatuts de ces facultés. Voici ce que je trouve de remarquable en ce réglement. Les bache-Art. 1. liers en théologie depuis qu'ils ont commencé d'expli

quer le maître des fentences, marcheront par la ville
en habit décent, convenable à leur grade: principale-
ment allant aux écoles, aux églifes & aux fermons. Le
même est ordonné à ceux qui doivent être licenciés dans
la faculté des arts : ils porteront des chapes ou des man-
teaux fur leurs robes. Aucun ne fera admis à enseigner Art 18.
un cours, qu'il n'ait atteint la vingt-cinquième année s
de fon âge. Les écoliers pendant les quatre premieres 7.8.
années, porteront aux écoles la bible ou le livre des
fentences, fuivant les leçons qu'ils prennent. Ceux qui

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