Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Felix de Carman, au diocèfe de Touloufe. Il fut enfuite auditeur des lettres du pape : puis en 1373. il fut fait évêque de Viviers, après Bertrand de Chateau-neuf. Le titre de Pierre de Sortenac fut faint Laurent en Lucine, mais on le nomma toujours le cardinal de Viviers.

Pen

AN. 1375.

Le septiéme fut Geraud du Pui, Limousin, parent p. 1173. du pape, & moine Bénédictin. Il fut abbé de faint Pierre-au-mont dans le diocèfe de Châlons en 1350. puis abbé de Marmoutier en 1363. Ensuite le pape voya en Italie, pour y être fon tréforier & fon collecteur dans toutes les terres de Péglise. En 1362. Gregoire XI. lui donna le gouvernement de Perouse, du patrimoine de faint Pierre & de quelques autres provinces. Il fit bâtir à Perouse deux fortereffes, dans fune defquelles il étoit affiégé, quand il apprit la nouvelle de sa promotion au cardinalat, car la dureté de fon gouvernement lui attira plusieurs révoltes: son titre fut de faint Clement, mais il ne le reçut que vers la fin de 1376. on le nommoit le cardinal de Marmoutier.

p. 1182.1193.

Le huitiéme fut Jean de la Buffiere, Bourguignon, p. 1181. alors Abbé de Citeaux. Il étoit abfent quand il fut fait cardinal, & n'arriva à Avignon que le dernier de Février 1376. mais il y mourut le quatriéme de Septembre de la même année. Le neuviéme cardinal & le feul diafut Pierre de Lune, Arragonois, fils de Jean Martinès de Lune, baron de Ilveca, homme célébre en fon temps. Pierre étoit de petite taille, mais d'un grand efprit, docteur en decret, & prevôt de Péglise de Valence. Il enseignoit le droit canon publiquement à .977. Montpellier, quand il fut fait cardinal du titre de sainte Marie en Cofmedin; & fit un personnage confidérable

cre,

dans l'églife. Voilà les neuf cardinaux de la promotion AN. 1376. du vingtiéme de Décembre 1375. Elle auroit dû se faire le jour fuivant, qui étoit le vendredi: mais c'étoit la fête de faint Thomas dans laquelle on ne pouvoit tenir confiftoire.

P. 434.

XXXVIII.

Raimond Lulle.

2.3.1 L

Gre

Au commencement de Pannée 1376. le pape Bulle contre goire publia une bulle contre les erreurs de Raimond Direct. inquif. Lulle, adreffée à Parchevêque de Tarragone & à fes fuffragans, où il dit: Nicolas Emeric de fordre des freres Prêcheurs, inquifiteur au royaume d'Arragon de Valence & de Majorque, nous a expofé depuis longtemps, qu'il a trouvé vingt volumes écrits en langue vulgaire par un certain Raimond Lulle, citoyen de Majorque, où il a remarqué comme il lui femble, beaucoup d'erreurs & d'héréfies manifeftes, ausquelles quelques perfonnes ajoûtent créance. Sur quoi nous avons fait examiner ces livres par le cardinal Pierre, évêque d'Oftie: c'eft Pierre d'Eftain; & par plus de vingt docteurs en théologie, qui nous ont rapporté qu'ils y ont trouvé plus de deux cens articles erronés & hérétiques. C'eft pourquoi après que le cardinal & les docteurs en ont conféré plufieurs fois entr'eux, & enfin devant nous, nous avons déclaré ces articles tels qu'ils les ont jugés.

Et parce que l'inquifiteur affuroit que dans le pays on trouve d'autres livres publics par le même Raimond, qui contiennent, comme on croit, des erreurs femblables: nous vous ordonnons de faire publier les dimanches & les fêtes dans toutes les églifes de vos diocèses, que tous ceux qui auront de ces livres, vous les remettent dans un mois; & vous nous les envoyerez pour en faire faire un femblable examen. Cependant vous in

terdirez à toutes fortes de perfonnes cette doctrine & Pufage de ces livres, jufqu'à ce que le faint fiége en ait autrement ordonné. La bulle eft du vingt-cinquième de Janvier 1376.

Cependant les Florentins fe prétendant maltraités par les gouverneurs que les papes envoyoient en Italie, firent une ligue, où ils engagerent prefque toutes les villes & les places de l'état eccléfiaftique, & dont ils prirent pour signal un étendart, où étoit écrit en grandes lettres le mot latin Libertas. Ainfi ils mirent fur pied une armée, foûtenir , pour ceux qui entroient volontairement dans la ligue, & y contraindre ceux qui réfiftoient. Cet efprit de révolte fe répandit tout d'un coup dans Pétat eccléfiaftique; en forte que les officiers du pape étoient tués ou chaffés honteusement; les châteaux & les forteresses étoient abattus, ou ufurpés par d'autres. Boulogne commença : le cardinal Noëllet qui y demeuroit comme vicaire général du pape, fut premierement arrêté, puis dépouillé de ses biens, & contraint de fortir. Peu après les citoyens de Perouse traiterent à peu près de même le nouveau cardinal Geraud du Pui.

AN. 1376.

XXXIX. Bulle contre

les Florentins. Visa p. 434

g. 435.

Rain. 1376.

35.

Le pape Gregoire ayant appris cette révolte, en fut extrêmement troublé & affligé, & y pourvut, autant qu'il étoit en fon pouvoir. Il publia contre les Floren- Bzov. cod. n. 15. tins une grande bulle, où il leur reproche premiere-, Sup. liv. xcv. ment ce qu'ils firent en 1346. pour reftraindre Pexercice de Pinquifition, puis quelques violences particulieres, entr'autres celle qui venoit d'être exercée contre le cardinal Geraud du Pui. Le pape ajoûte : Quoique ces faits fuffent notoires, nous avons commis pour en informer le cardinal Pierre, du titre de faint Laurent

Rain. n. 4

en Lucine: c'est Pierre de Sortenac, qui nous en a cerAn. 1376. tifié la notoriété; puis par nos lettres du troifiéme de Février, nous avons fait fignifier aux Florentins, c'està-dire, à ceux qui ont été chez eux en charge depuis le mois de Juin 1375. qu'ils euffent à ceffer leurs entreprises, & à comparoître devant nous dans le dernier jour de Mars, pour voir déclarer qu'ils avoient encouru les peines portées par le droit & par nos constitutions précédentes.

· Bzov. p. 1535.

Comme ils n'ont point comparu à ce terme, nous les avons réputés contumaces, & prononcé contr'eux fentence d'excommunication & d'interdit contre la ville & le diocèfe de Florence. Nous avons de plus interdit aux Florentins tout commerce avec les fidéles: défendant à qui que ce foit de leur porter ni argent, ni blé, ni vin, ni viande, ni laines, ni draps, ni bois, ni aucune autre chose ou marchandise, & de rien acheter ou recevoir d'eux, le tout fous peine d'excommunication des personnes, & d'interdit fur les villes & les autres lieux. Nous avons auffi privé les Florentins de tous leurs priviléges, de toute jurisdiction, & fupprimé les études de leur univerfité. Enfin nous avons confisqué tous leurs biens, & abandonné leurs personnes à ceux qui s'en faifiront pour les réduire en fervitude. La bulle eft du vingtiéme d'Avril 1376. qui étoit le dimanche de Quafimodo.

Elle produifit quelques effets confidérables: plufieurs Florentins établis à Avignon & en d'autres lieux, furent contraints de retourner chez eux, après avoir Vita p. 435 fait de grandes pertes. Ceux qui étoient en Angleterre devinrent ferfs du roi, & tous leurs biens lui furent acquis: mais ils aimerent mieux le fouffrir, que de fe

Valfing. an. 1376. p. 190.

foumettre

foumettre à la difcrétion des Romains; & en général les Florentins furent peu touchés des cenfures du pape, & n'en furent que plus animés à foûtenir leur ligue: ils répandirent même de tous côtés des libelles diffamatoires contre l'église & la perfonne du pape.

AN. 1376.

P. 447.

Il comprit donc qu'on ne pouvoit les réduire que par la force; & pour cet effet il envoya en Italie le cardinal Robert de Genêve en qualité de légat à latere, Vita p. 436. avec une grande armée commandée par Jean Agund, 1193. capitaine des Anglois, & par Jean, feigneur de Maleftroit, capitaine des Bretons. Quand le légat fut arrivé aux provinces de fon gouvernement, il agit vigoureufement pour la confervation de ceux qui étoient demeurés fidéles au pape; mais il n'avança rien pour la réduction des rebelles, tant par la dureté de leur cœur, que par la malice & la rufe des Florentins & de leurs alliés.

elle em

XL.

rine de Sienne.

to. XI. p. 359.

Les Florentins toutefois voyant le préjudice que les cenfures du pape portoient à leur commerce dans les Sainte Cathepays étrangers, témoignerent défirer la paix ; & pour Pobtenir, ils envoyerent à Avignon Catherine de Sienne religieufe, qui étoit en grande réputation de fainteté. Elle étoit née à Sienne même en 1347. & fille Boll. 30. Apri. d'un teinturier: à l'âge d'environ vingt ans, brassa l'institut des fœurs de la pénitence de faint Dominique, & continua de pratiquer de grandes auftérités. Elle augmenta fon filence, fes jeûnes & fes veilles, s'appliquant uniquement & prefque continuellement à Poraifon; mais je ne vois dans Phiftoire de fa vie aucune mention de travail des mains, ni d'autre occupation extérieure, fi ce n'eft le service de quelques malades. Or cette vie a été écrite par fon confeffeur Rai

Tome XX.

Mm

« AnteriorContinuar »