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Art. 1.

a. 4.

& le pria de condamner ceux que les prélats auroient AN. 1396. déclarés hérétiques. Ce fut peut-être en exécution de cet ordre du pape, qu'on tint à Londres cette même année un concile provincial, où furent condamnés dix-huit articles tirés du Trialogue de Wiclef: en voici les plus importans. La fubftance du pain demeure au facrement de Pautel après la confécration. C'eft être présomptueux & infenfé, de décider que les enfans des fidéles morts fans baptême, ne seront point sauvés. Il n'eft pas réservé aux évêques de donner le facrement de confirmation. Du temps des apôtres, Péglife fe contentoit de deux ordres dans le clergé, les prêtres & les diacres: c'est le faste impérial qui a inventé les autres degrés de pape, de patriarches & d'évêques. Il n'y a point de vrai mariage entre les vieilles gens qui fe marient fans espérance d'avoir des enfans. La diffolution du mariage à cause de la parenté ou de Palliance, établie par les hommes fans fondement. Le mariage est auffi bon par paroles de futur, que par paroles de préfent.

5.

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2.

13.

eft

Les douze agens de Pantechrift font le pape, les cardinaux, les patriarches, les archevêques, les évêques, les archidiacres, les officiaux & les doyens, les moines & les chanoines des deux fortes réguliers ou non: enfim les freres Mandians & les quêteurs. L'écriture ne donne autre partage aux prêtres & aux lévites, que les dîmes & les offrandes ; & c'est enfeigner une héréfie, de dire qu'il foit permis aux prêtres & aux ministres de la loi de recevoir des fonds de terre & des biens grace, temporels. Les seigneurs non-feulement peuvent ôter ces biens aux eccléfiaftiques pécheurs d'habitude; mais ils le doivent, fous peine de damnation. La vertu est

de

néceffaire pour la vraie feigneurie temporelle, en forte AN. 1396. que quiconque eft en péché mortel, n'est seigneur de rien. Il ne faut croire ce qu'enseignent le pape & les cardinaux, ou déférer à leurs avertiffemens, qu'en ce qu'ils peuvent déduire clairement de l'écriture fainte; le reste doit être méprisé comme hérétique.

a. 18.

Ces articles furent condamnés par Thomas d'Aron- Goduin p. 325. del, archevêque de Cantorbery. Il étoit fils de Robert, comte d'Arondel, & fut premierement évêque d'Eli en 1375. n'ayant que vingt-deux ans. Il fut chancelier d'Angleterre la dixième année du regne de Richard II. c'est-à-dire, en 1387. En 1388. il fut transféré par le pape Urbain VI. à Parchevêché d'Yorc. Enfin Guillau- p. 56. me de Courtenai étant mort le dernier de Juillet 1396. le pape Boniface IX. transféra Thomas au fiége de Cantorbery vers la fête de Noël, & le prélat quitta auffi-tôt la chancellerie d'Angleterre. Les bulles de fa tranflation furent publiées le onzième de Janvier 1397. & il fut intronifé folemnellement le dix-neuviéme de Février. Ainfi il paroît difficile que le concile où il condamna les propofitions de Wiclef, ait été tenu en

1396.

P. 175

Vading. Script.

Quoiqu'il en foit, ce fut par fon ordre & peu après Fafci. rer. exp. la condamnation des dix-huit articles, que Guillaume &c. fol. 96. de Videfort lui en envoya la réfutation. C'étoit un doc-p. 157. teur en théologie de Puniverfité d'Oxford, de Pordre des freres Mineurs, Anglois de nation, qui s'appliqua particulierement à combattre les erreurs de Wiclef. II le fait très-fortement dans ce traité par les autorités de Pécriture & des peres; & c'est un des meilleurs ouvrages que nous ayons fur cette matiere. L'auteur mourut la même année 1397. & laiffa plufieurs autres écrits.

AN. 1396..

XI.

pour l'union.

114. 178.

Labou. p. 339.

Cependant on convint d'une tréve entre la France & PAngleterre, & le roi Charles donna sa fille Isabelle Ambaffades en mariage au roi Richard par traité du neuviéme Mars Juven. Urf. p. 1395. Il y eut une entrevûe des deux rois, où Richard convint de ne plus foutenir pape Boniface, mais de Pobliger auffi-bien que Benoît, à fuivre la voye de ceffion. Pour cet effet il écrivit aux deux contendans une lettre commune, qui n'avoit de différence qu'en la fuscription; car il traitoit Boniface de pape., & Benoît feulement de cardinal. Le roi Richard prioit Pun & Pautre d'accepter la voye de ceffion, d'écouter le porteur de la lettre, qui étoit Pabbé d'Ouest-minster, & de rendre réponse dans la fête de la Magdeleine, c'eft-àdire, le vingt-deux de Juillet 1396. L'abbé d'Ouestminster traversa la France, & fe rendit à Avignon, où Benoît refufa de lui donner audience,, à moins qu'il ne lui rendît les honneurs de pape; fur quoi l'abbé ne jugea pas à propos de paffer outre, & retourna en Angleterre..

Rain. 1396.

XII.

Conspirations Centre Boniface.

Le pape Benoît de fon côté envoya à Rome quatre ambassadeurs; fçavoir, un évêque nommé Barthelemy, Dominique Maschon, docteur de loix, Pierre Garfia & Bartolin de Rustiges, qui étant arrivés à Fondi, dirent qu'ils avoient charge d'aller devant le pape Boniface, & de conférer avec lui fur les moyens d'éteindre le schifme. Le pape ne jugea pas à propos de les laiffer venir; & ils écrivirent à François, évêque de Ségovie, qu'ils connoiffoient & qui étoit en cour de Rome, qu'il fît en forte de les venir trouver. Le pape le lui permit, à la charge de lui rapporter fidélement ce qu'ils lui au

roient dit.

L'évêque alla donc une fois les trouver, & revint

vers

le pape;

mais le pape prétendit ensuite que Pévêque avoit fait de faux rapports de part

& d'autre ; &

qu'il avoit traité avec les quatre ambaffadeurs pour les faire venir à Rome & y exciter du tumulte, qui auroit mis en péril même la perfonne du pape. Ensuite Pévêque de Ségovie n'ayant pas la commodité de retourner vers les ambaffadeurs, leur écrivit de fa main une lettre pleine d'infamies & d'injures contre Boniface, par laquelle il les exhortoit à exécuter leur complot.

AN. 1396.

S. Ant. p. 406.

Boniface Payant appris, donna commission à Conrad, archevêque de Nicofie, fon camérier, d'informer de tous ces faits; & fi lévêque de Ségovie s'en trouvoit coupable, Pen punir felon les canons. La commiffion eft du huitiéme d'Avril 1396. Boniface avoit grand fujet de se défier des Romains, qui deux ans auparavant, c'eft-à-dire, au mois de May 1394. excités par Honorat, Rain. 1395. n. comte de Fondi, avoient formé contre lui une violente "7 fédition. C'étoient les banerets à la tête du peuple qui vouloit s'attribuer la fouveraineté de la ville. Ils étoient tellement animés contre le pape, que l'on croyoit qu'ils le prendroient & n'épargneroient pas même fa vie : mais Ladiflas roi de Naples fe trouvoit alors à Rome, où il étoit venu pour obtenir quelques graces du pape. Il prit fa défense, & ayant fait armer ses gens, il réconcilia les banerets & le peuple avec le pape, & laiffa la ville en paix. Pour prévenir de pareils défordres, Bo- Th. Niem. II. niface répara & fortifia le château faint Ange, que les“ 14 François avoient en partie démoli au commencement <du fchifme, & que les Romains féditieux avoient achevé de ruiner.

XIII.

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En Espagne Jean, roi d'Arragon, mourut fubitement à la chaffe le dix-neuviéme de May 1395. & Mar-d'Arragon & de

Martin roi

Sicile.

529.

530.

fa

tin, duc de Montblanc, fon frere, lui fuccéda. Son fils AN. 1396. aîné Martin comme lui avoit époufé Marie fille de FréSur. Indic. P. déric d'Arragon, dit le fimple, roi de Trinacrie ou Sicile, qui mourut en 1368. Le jeune Martin vint en Sicile avec fon pere, & la reine Marie sa femme en 1 386. Fazel. p. 529. & y fut reconnu roi par une partie des Siciliens; car le royaume étoit fort divisé, & plusieurs seigneurs s'étoient rendus maîtres chacun de leur canton. Ils reconnoiffoient le pape de Rome, mais le roi d'Arragon reconRain. 1396. n. noiffoit celui d'Avignon ; & fon parti étoit foutenu par plufieurs freres Mandians, Francifcains & autres. Pour s'y opposer & réunir les efprits, s'il étoit poffible, le pape Boniface déclara fon nonce en Sicile Gilfort, archevêque de Palerme, par lettre du dixiéme de Juin 1396. mais je ne vois pas que cette commiffion ait eu d'effet.

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A Paris Puniverfité voyant que le pape Benoît étoit infléxible, & que plus on s'efforçoit à lui perfuader la ceffion, plus il s'opiniâtroit à la refufer, crut qu'il en falloit venir à la fouftraction d'obéiffance, & publia un écrit qui en faifoit voir les raisons. Il commençoit par le récit du fait, marquant les diligences qu'avoit fait Puniverfité pour Pextinction du fchifme dès le temps de Clement VII. Les lettres écrites aux cardinaux pour les prier de ne point élire de pape à fa place: comme ayant appris Pélection de Benoît XIII. plufieurs s'en réjouiffoient, perfuadés de fa bonne volonté pour ľunion, par les difcours qu'il avoit tenus en France étant cardinal, & par fon ferment dans le conclave. L'univerfité marquoit enfuite le concile tenu à Paris Pannée précédente, Pambaffade des trois princes vers Benoît, peu de fuccès.

& fon

Après

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