lecteur du Spoglio dans le duché de Spolet & la Toscane. En 1407. il fut transféré au fiége de Rimini, & Pannée fuivante fait cardinal prêtre du titre de fainte Balbine. AN. 1408. Le cinquième fut Philippe Repindon ou Reping- Godirin. p. 356. ton, Anglois, chanoine régulier à Leicestre, dont il fut depuis abbé; docteur en Théologie de Puniverfité d'Oxford, dont il fut chancelier en 1400. puis évêque de Lincolne en 1405. Il donna quelque temps dans les erreurs de Wiclef, mais il les rétracta publiquement avant fon épiscopat. Il fut cardinal prêtre du titre de Rain. 1408. n. faint Nérée & faint Achillée. Le fixiéme fut Matthieu, évêque de Vormes; il étoit Polonois, natif de Cracovie, & avoit été recteur de Puniverfité de Paris & de celle de Prague. Il étoit ambaffadeur de l'empereur Rupert auprès de Gregoire XII. quand il le fit cardinal prêtre du titre de faint Cyriaque. Le feptiéme fut Luc Ughel to. 3, p. Manzoli Florentin, de l'ordre des Humiliés, homme docte & vertueux: étant abbé de fon monaftere, il fut fait en même temps évêque de Fiefole, & cardinal prêtre du titre de faint Laurent en Lucine, par le pape Gregoire XII. qui le fit aussi son légat en Tofcane, cherchant à foutenir ainfi fon autorité chancelante. La bulle de fa légation eft du vingt-feptiéme d'Octobre. Le huitiéme cardinal fut Vincent des Rives, Espagnol, docteur en droit, & prieur du fameux monaftere de Montferrat depuis 1394. Il étoit ambassadeur de Martin, roi d'Arragon, auprès du pape Gregoire, qui le fit cardinal prêtre du titre de fainte Anaftafie. Le neuviéme fut Pierre Morosini, noble Vénitien, & fameux Jurifconfulte. Il fut cardinal diacre du titre de Y yy ij 333. AN. 1408. XVIII. Benoît. 276. fainte Marie en Cofmedin. Et voilà les neuf cardinaux que fit Gregoire XII. en fa feconde promotion, le dixneuviéme de Septembre 1408. En même temps le pape Benoît fit auffi des cardiCardinaux de naux, voulant remplacer ceux qui Pavoient quitté pour Indic. Arag. p. aller à Pise. Il étoit arrivé à Perpignan dès le vingttroifiéme de Juillet, & il y fut vifité par Charles, roi de Navarre. Le samedi vingt-deuxième de Septembre, il y fit une promotion de cinq cardinaux. Le premier fut Jean d'Armagnac, fils naturel du comte Jean III. & frere de Bernard, connétable de France. Le pape Clement VII. lui donna Padminiftration de ParchevêGall. cbr. to. 1. ché d'Auch en 1391. & Benoît XIII. lui donna Parchevêché de Rouen après la mort de Guillaume de Vienne, arrivée en 1406. Mais en même temps les chanoines de Roüen élurent Louis, fils du comte de Harcourt, & cette élection fut confirmée en 1408. par le concile qui Pomer. p. 541. fe tenoit à Paris. Jean d'Armagnac étoit continuellement auprès du pape Benoît, & ne jouit pas long-temps de la dignité de cardinal, car il mourut le huitiéme d'Octobre de la même année. p. 112. Le fecond cardinal fut Pierre Raban ou Ravat. Il étoit évêque de faint Pons dès lan 1398. & fut envoyé à Rome par Benoît XIII. vers Boniface IX. en 1404. enfuite Benoît le transféra au fiége de Touloufe, quoique rempli dès 1401. par Pordination de Vital de Caftelnau, Toulousain, & prevôt de la même église. C'éGall. ch. to. 1. toit un des mauvais effets du fchifme, que plusieurs grandes églifes avoient en même temps deux évêques pourvûs par les deux papes, ou par les prélats des diverfes obédiences. Les trois autres cardinaux de cette promotion font moins connus; Jean Martinès de Mo p. 698. rillo, abbé de Mont-Arragon, Charles d'Urri, & Alphonfe Carillo. D'autre part les cardinaux qui étoient à Pise, écrivirent aux prélats qui étoient à Sienne auprès de Gregoire & aux officiers de fa cour, dont ils font ainfi le dénombrement. Les auditeurs des caufes contradictoires du facré palais & de la chambre apoftolique : les clercs de la chambre & de la chapelle : les correcteurs, fcripteurs & abbréviateurs des lettres apoftoliques & de la pénitencerie : les procureurs des causes du palais : le maréchal & les maîtres de Phôtel & de la cuifine: les fergens d'armes, les huiffiers & les couriers. La lettre contient de grandes plaintes contre les deux papes, particulierement contre Gregoire, & ajoûte : Sçachant que nous avions réfolu d'écrire pour la convocation du concile, & voulant mettre obstacle à cette voye fi falutaire, ils ont ordonné deux conciliabules à différens jours, & différens lieux éloignés les uns des autres; Pun dans la province de Ravenne ou d'Aquilée pour la Pentecôte, Pautre à Perpignan pour la Touffaints. Or eft-il notoire que les conciles des différentes obédiences ainfi divifées par le temps & par le lieu, ne peuvent produire l'union, ni y acheminer; ils font plus propres à fortifier le schisme. La lettre finit en exhortant ceux à qui elle est adressée, & même leur enjoignant de quitter Gregoire, fe joindre aux cardinaux qui Pécrivent, & les venir trouver à Pise. La date est du onzième d'Octobre 1408. AN. 1408. XIX. Iettre des car dinaux de Pife. Rain. n. 53. 2279. Conc. to. XI. p. XX. Concile de Pa ris. Cependant le concile de Paris commencé au mois d'Août continuoit toujours; & le vingtiéme d'Octobre après un foigneux examen, on y fit la déclaration des Spicil. p. 161. adhérans, fauteurs & défenfeurs de Pierre de Lune, qui Conc. p. 2520. AN. 1408. 432. •que furent nommés en cette forte. Jean, foi-disfant, archevêque d'Auch; Pierre, foi-difant, évêque de S. Pons; Jean ci devant évêque de Châlons, à préfent de Mende; Pabbé de S. Sernin de Toulouse, à préfent dit évêde Condom; Bertrand de Maumont, n'agueres évêque de Lavaur, maintenant de Beziers; Gui Flandrin, porteur & en partie auteur du libelle présenté à Paris fous le nom de lettre de l'univerfité de Toulouse. Les cardinaux d'Auch, de Fiefque & de Chalant. Les généraux des freres Prêcheurs & des freres Mineurs. Tous ces prélats furent déclarés fauteurs, complices & défenfeurs de Pierre de Lune fchifmatique & hérétique. En ce même concile de Paris pendant tout le temps qu'il dura, c'est-à-dire, depuis le onzième d'Août jufqu'au cinquième de Novembre, on dressa un grand Prewv. lib. p. nombre d'articles fous le nom d'Avis ou Avifemens, comme on parloit alors, fur la maniere dont Péglise Gallicane devoit fe gouverner pendant la neutralité. Ces avis fe rapportent à cinq principaux chefs pour fuppléer à ce qui étoit réfervé au pape, fuivant le droit nouveau du décret & des décrétales, qui étoit le feul droit canonique que Péglise Latine connût alors. Le premier regarde Pabsolution des péchés ou des cenfures réfervées au pape, pour laquelle le concile permet d'avoir recours au pénitencier du faint fiége, ou fi le complaignant ne peut, il doit s'adreffer à fon évêque. Le second chef regarde les dispenses. Si c'est à cause des irrégularités, le concile renvoye au pénitencier ou à févêque, comme devant: s'il s'agit d'un mariage, on s'adressera au concile provincial. Les difpenfes accordées par Pierre de Lune avant la publication de la neutralité, sont confirmées par l'autorité de ce concile. Le troifiéme chef regarde Padministration de la juftice. Les archevêques feront obligez à tenir tous les ans leur concile provincial, d'y affifter en personne avec leur fuffragans, & les autres qui ont accoutumé de s'y trouver. En cas d'empêchement légitime, ils y envoyeront à leurs dépens des députez avec pouvoir fuffifant. Si Parchevêque refuse ou differe de convoquer le concile, celui des fuffragans qui tient le premier rang dans la province, fera tenu de le convoquer & d'y presider. Chaque concile provincial durera au moins un mois. Les comparants, quoiqu'en moindre nombre qu'ils ne devroient être, pourront toutefois tenir le concile & ordonner ce qu'il conviendra, nonobftant l'absence des autres. Les moines de l'Ordre de faint Benoît & les chanoines réguliers tiendront déformais leurs chapitres provinciaux felon la forme de droit ; & le présent concile députera des commiffaires pour convoquer les premiers de ces chapitres provinciaux, & y préfider. y Le quatrième chef regarde les appellations. Elles fe feront par degrez devant les ordinaires : de l'archidiacre à l'évêque, de l'évêque à l'archevêque, de Parchevêque au primat, s'il en a un : s'il n'en a point, on appellera au concile provincial. Et en cas d'appel d'un juge qui n'a point de fupérieur, & en attendant la tenue du concile provincial, Pappellant excommunié pourra recevoir Pabfolution à cautelle de l'ancien évêque de la province. Si on appelle de celui qui a jurifdiction fur des exempts, & dont Pappel fuivant la coutume feroit porté au faint fiege; on le portera au concile provincial. Les caufes des moines de Clugni & des autres Ordres qui ont un chef particulier, feront terminées par leur chapitre general qui fe tient tous les AN. 1408. |