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ans, comme elles le feroient par le faint siege. En AN. 1408. neral on ordonne que le concile provincial exercera l'autorité du faint fiege en ces fortes de procedures.

XXI.

Concile de Per

pignan.

Le dernier chef de ce réglement regarde la collation des bénéfices. Les élections des prélats se feront fuivant les regles du droit, fans violences ou autres entreprises de la part des féculiers. S'il s'agit d'un archevêque ou d'un autre prélat qui n'ait point de fupérieur, le concile provincial prendra connoiffance de la cause & confirmera Pélu, s'il eft befoin. En attendant que le concile s'affemble, Pévêque qui tient le premier rang dans la province fera la procedure nécessaire, dont enfuite il fera fon rapport au concile. Les collations de tous les autres bénéfices fe feront par les ordinaires. Les réguliers feront nommez dans le rôle de Puniverfité comme les féculiers, afin d'être pourvûs de bénéfices réguliers; & ce feront les abbez affemblez qui les en pourvoiront. Les dignitez, les perfonats & les autres bénéfices électifs feront laiffez aux chapitres qui ont accoutumé de les élire. Pour éviter les fraudes de ceux qui pourroient fe faire mettre fur les rôles de diverses universitez ou de divers princes, il est ordonné que celui qui Paura fait, fe déterminera dans un mois à un des rôles, fous peine de privation des deux nominations. On ne conférera des bénéfices qu'à ceux qui ont accepté la neutralité. C'eft ce qui m'a paru plus important dans ce réglement provifionnel du concile de Paris; où je remarque fur-tout la néceffité des conciles provinciaux & Putilité qu'on y reconnoît.

Le jour de la Touffaints le Pape Benoît fit louverIndic. Arag. p. ture de fon concile à Perpignan avec grande folemnité. L'assemblée fut très-nombreuse ; & après que

277.
Conc. p. 2110.

le

pape

eut

eut célébré la meffe, Alfonse Exea patriarche de Conftantinople, & administrateur de l'église de Seville, fit un beau sermon : puis en faveur des absens la cession fut remife au quinziéme de Novembre. Le douziéme, Benoît fit patriarche d'Antioche le tréforier de Péglise de Maguelone, administrateur de Péglise d'Afte. Il fit auffi patriarche de Jerufalem François Chimenès de POrdre des freres Mineurs, natif de Girone en Catalogne, recommandable pour sa pieté & fa doctrine. Ces deux patriarches titulaires furent facrez par le cardinal Jean d'Armagnac.

La premiere feffion du concile de Perpignan fut le quinzième de Novembre: la feconde, le famedi dixfept, où après le fermon, on récita la profeffion de foi, & Benoît déclara qu'il la croyoit fermement & la profeffoit fincerement. Le mercredi vingt-uniéme de Novembre fut la troifiéme feffion, où Pon récita la fuite de ce que Benoît avoit fait depuis qu'il avoit été élevé au pontificat, & les peines qu'il avoit fouffertes pour l'union de l'églife; & le récit fut continué pendant cinq autres cessions. A ce concile affifterent presque tous les prélats des royaumes de Caftille, d'Arragon & de Navarre : ceux de Provence, de Gascogne & de Savoye, environ fix-vingt en tout. On y remarque entr'autres le patriarche d'Alexandrie, Pierre Lune archevêque de Tolede, Garcia Fernandès Heredia archevêque de Sarragoce, & Pierre Zagarriga de Tarragone.

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AN. 1408.

V. Vading. Script. p. 140.

XXII. Diete de Franc

Th. Niem. lib. III. c. 36.

Cependant le pape Gregoire ayant été plus de trois mois à Sienne vint à Rimini, où il paffa l'hyver. De- fort. là il envoya en Allemagne Antoine Ĉorrario fon neveu cardinal évêque de Porto, en qualité de légat auprès de Rupert roi des Romains, pour le détourner d'en

Tome XX.

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AN. 1409.
Rain. n. 6o.

voyer au concile de Pife. La bulle de fa légation eft du treiziéme de Décembre 1408. Mais les cardinaux affemblez à Pise envoyerent auffi en Allemagne le cardinal de Bari Landolfe Maramaure, qui arriva à Francfort vers la fête des Rois, c'est-à-dire, au commencement de Pannée 1409. Dans tous les lieux d'Allemagne où il passa, il fut reçû avec grand honneur par le clergé & le peuple, & il affifta à la diete qui se tint à Francfort. Les archevêques de Mayence & de Cologne s'y trouverent, & le roi Rupert avec fon conseil: Henri duc de Brunsvic, Herman Landgrave de Hesse, Frideric marquis de Misnie, & Frideric Burgrave de Nuremberg: il y eut auffi plusieurs évêques, abbez, comtes, barons & autres feigneurs. Il s'y trouva des ambassadeurs du roi de France, du roi d'Angleterre & de plufieurs autres pays. L'union de l'églife étoit le sujet de la diete, qui étoit affemblée depuis fix jours quand le légat du pape Gregoire y arriva. On lui rendit peu d'honneur en Allemagne, parce qu'on disoit qu'il venoit troubler l'union, ce qui le rendit odieux au peuple; mais le roi Rupert le fit conduire fûrement pendant fon voyage, & l'honora beaucoup. Le légat étant arrivé à Francfort, fit en présence du roi & de quelques feigneurs un long & ennuyeux difcours, où il s'efforça de juftifier le pape Gregoire & fa conduite ; & parla injurieufement & scandaleusement, car l'action étoit publique, contre les cardinaux qui étoient à Pife, & le cardinal de Bari leur envoyé. Ce procédé déplut fort aux princes & aux autres qui étoient présens, excepté peut-être le roi & fa fuite. Deux jours après, ce prince fe retira, & les autres peu à peu, retournerent auffi chacun chez eux,

il

La conclufion de la diete fut que le roi, les archevêques de Mayence & de Cologne, & le marquis de Mifnie envoyerent chacun leurs ambaffadeurs en Italie folliciter l'union. Le roi Rupert emmena avec lui pour à Heidelberg le légat Antoine Corrario, & ly retint long-temps, le défrayant à ses dépens : en un mot, demeura en tout opiniâtrement attaché au parti de Gregoire. Pendant même qu'il étoit à Francfort, il n'écoutoit point les confeils des princes & des prélats qui lui difoient, qu'il devoit confentir à procurer l'union & y exciter Gregoire en toute maniere. Enfuite le roi Rupert envoya fes ambaffadeurs en Italie, fçavoir, Parchevêque de Riga, l'évêque de Vormes & celui de Verden, qui allerent d'abord trouver le pape Gregoire, & demeurerent long-temps auprès de lui. Il voulut faire cardinal Pévêque de Vormes, mais ce prélat le refusa; craignant peut-être que s'il Pacceptoit, on ne mit un autre évêque à fa place.

AN. 1409.

XXIII. Concile de Pife.

2117.

L'ouverture du concile de Pife fe fit au jour marqué vingt-cinquième de Mars 1409. Il s'y trouva plufieurs Conc. to. xx. p1cardinaux, évêques, abbez, docteurs en théologie & en droit, & les députez de plufieurs prélats abfens. On fit premierement des proceffions folemnelles ; le cardinal de Thuri célébra la messe dans l'églife cathédrale, & le cardinal de Milan Pierre de Candie fit le fermon. Enfuite on fit les prieres convenables, après lefquelles deux cardinaux diacres, deux archevêques, deux évêques, avec plufieurs docteurs & plufieurs notaires, transporterent à la porte de l'églife, & demanderent à haute voix, fi Pierre de Lune & Ange Corrario, difans papes étoient là préfens, ou quelqu'un pour eux. Perfonne n'ayant répondu, ils rentrerent & en firent

fe

foi

leur rapport au concile, qui établit des promoteurs pour AN. 1409、 faire au nom de Péglise universelle tout ce qui feroit nécessaire & utile pour Pextirpation du fchifme contre les deux contendans. On établit des avocats & des notaires pour la poursuite de la cause; puis les promoteurs demanderent que les deux contendans fuffent réputez contumaces en matiere de fchifme & de foi. Mais le conremit à la prochaine session, fut qui or

Seff. 2. 3.

XXIV. Ambaffade du

cile

par grace
donnée pour le lendemain.

Ce jour vingt-fixiéme de Mars les contendans furent encore appellez & accufez comme le jour précédent ; & la cause remise au penultiéme jour du mois, qui étoit un famedi, auquel jour le concile prononça fa fentence par la bouche du cardinal de Poitiers Gui de Males évêque de Palestrine. Elle porte que les deux contendans Pierre de Lune & Ange Corrario ayant fait défaut, après avoir été citez & appellez jusqu'à trois fois, font déclarez contumaces par le concile, qui ordonne qu'il sera paffé outre & procédé contr'eux, & que la feffion fuivante fe tiendra le lundi après le dimanche de Quasimodo, c'est-à-dire, le quinziéme d'Avril, dont Pâques cette année étoit le septiéme : par conféquent le famedi auquel fe tenoit cette feffion étoit la veille du dimanche des Rameaux: ainfi le conçile ne fut interrompu que pendant la semaine sainte & la fuivante,

Cependant arriverent à Pise les ambassadeurs du roi roi des Romains. des Romains Rupert de Baviere ; & le concile leur donSeff. 4. p. 2119. na audience le lundi quinziéme d'Avril. Ils étoient Spicil. p. 261. quatre, Jean archevêque de Riga, Matthieu évêque

2164.

de Vormes, Ulric évêque élu de Verden, & Conrad de Sufat chanoine de Spire. L'évêque de Verden por

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