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conteroit un histoire des péchés d'au- CHAP.XXII. trui; mais avec la confufion d'un criminel qui fent le poids de fes péchés, qui en eft vivement touché qui défire fincerement les expier, qui vient se profterner aux pieds du Prêtre, pour faire à Dieu une amende honorable en présence de la fainte Vierge, de tous les Anges, & de tous les Saints; devant lefquels il fe confeffe coupable, & dont il implore les prieres; qui tâche en s'humiliant ainfi au pied du tribunal de JesusChrift, de fléchir fon Juge, qui en fe foumettant à la conduite d'un homme femblable à lui, que Dieu a établi fon Miniftre fur la terre, s'éforce de réparer autant qu'il peut, l'honneur qu'il avoit ravi à Dieu, en s'élevant par fon péché au deffus deDieu-même. Faute de cette difpofition la pénitence du Roi Saül fut rejettée de Dieu, quoique ce Prince avoüât fon péché au Prophéte Samuel. Cependant quand un Pénitent ne feroit point encore dans les difpofitions d'humilité & de contrition, dans le tems qu'il confeffe fes péchés au Prêtre; pourvû que dans la fuite du tems, il travaille à les aquérir, & qu'il les Tome I.

1. liv. Rois ch.5.V.24

& 25e

CHAP.XXII.

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ait éfectivement dans le cœur avant que le Prêtre lui donne l'Abfolution; le Sacrement ne feroit pas nul, & le Pénitent recevroit véritablement l'abfolution, fans qu'il fût néceffaire de lui faire réitérer la Confeffion de fes péchés. La pratique de l'ancienne Eglife, étoit de recevoir d'abord la Confeffion des Pénitens ; enfuite on les faifoit travailler à aquérir la véritable contrition par de longs éxercices qu'on leur prefcrivoit: & on ne fau roit trouver aucune autorité, qui montre que l'on ait jamais fait réitérer la Confeffion à perfonne, fous prétexte qu'elle n'étoit pas touchée d'une affez grande contrition, quand elle l'avoit faite ; pourvû que dans le cours de la pénitence, elle parvint à cette contrition éfective. On met néanmoins la contrition avant laConfeffion; parce qu'entre les actes ou les difpofitions du Pénitent, la contrition eft la premiere en dignité & en néceffité.

D. Pourquoi avez-vous dit qu'il faut confeffer fes péchés avec fimpli

cité ?

R. Parce qu'il ne faut ni les aumenter ni les diminuer, ni les excu

fer; mais tâcher de fe faire connoître CHAP. XXII. au Confeffeur, comme on eft connu de Dieu. Jefus-Chrift n'a ordonné la Confeffion, qu'afin qu'on fe découvre à fes Miniftres, tel que l'on eft aux yeux de Jefus - Chrift même ; & que le Prêtre puiffe porter un jugement équitable, & prefcrire les remedes & les pénitences convenables. Ceux donc qui en fe confeffant, envelopent tellement leurs paroles qu'un Confeffeur ne puiffe pas difcerner l'état de leur confcience & le fond des difpofitions de leur cœur, vont directement contre l'intention de Jefus-Chrift, & commettent un grand péché.

D. Doit-on auffi découvrir au Confeffeur fes bonnes actions, & fes bonnes difpofitions?

R. Il eft utile, & quelquefois même néceffaire que le Confeffeur fache comment on a été touché de Dieu, ce qu'on a fait pour correfpondre aux mouvemens de la grace, & pour combattre les mauvaises habitudes, les pénitences que l'on pratique, de quelle maniere on a coûtume de paffer les journées. Tout cela fert au Confeffeur pour juger de la fincérité

CHAP. XXII. & de la folidité de la converfion, pour connoître les maladies de l'ame, ou pour régler les Communions.

D. Pourquoi avez-vous dit qu'il faut déclarer fes péchés avec prudence?

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R. 19. Pour marquer qu'il ne faut dire que fes péchés, fans mêler rien d'inutile, & qui ne fert de rien à un Confeffeur pour connoître le fond du cœur. 2°. Pour aprendre qu'il ne faut point découvrir les complices de fes crimes, ni les péchés d'autrui fans quelque néceffité ou quelque utilité; comme fi cela étoit néceffaire pour découvrir fon péché dans toute fon étendue, ou que l'on eût befoin d'avis pour favoir de quelle maniere l'on doit fe conduire envers fes complices, pour les éviter ou pour les fervir, &c.

D. Eft-ce un grand mal que de cacher un péché mortel par honte, par crainte, par vanité ?

R. C'est faire un horrible facrilege, & infulter à Dieu. C'eft ne lui demander pardon qu'en aparence, & prophaner un Sacrement.

CHAPITRE XXIII.

De l'obligation de réitérer fes Con

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feffions.

Uand eft-on obligé de réï-
térer fes Confeffions?

R. En général on eft obligé de réïtérer la Confeffion des péchés mortels. 1°. Quand on n'en a point été validement abfous par le défaut de quelque condition effentielle; car alors l'Abfolution qu'on a reçûë, eft nulle. 2o. Quand on a été qu'indirectement abfous de fes péchés mortels. Ainfi s'il arrivoit qu'un homme, qui, depuis quelques années, s'eft converti at Dieu très-fincerement & mene une vie fort chrétienne, vint à s'apercevoir par quelque lecture ou par les lumieres d'un homme de biens, qu'il avoit fait autrefois avant fa conver fion beaucoup de Confeffions nulles, & reçû fouvent l'Abfolution en état de péché; doit fe confeffer de nouveau des péchés mortels qu'il avoit commis avant fa converfion, & des

facrileges qu'il pouvoit avoir commis

CHAPITRE
XXIII

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