CHAP. V. dinaire font tout ocupés de leurs maux, du foin de leur fanté, d'afaires temporelles, de leur femme, de leurs enfans, &c. 20. Selon la doctrine des faints Peres, c'eft fe mocquer que de diférer fa converfion à un tems où le péché nous quitte, plutôt que nous ne le quittons; & où nous ne fommes plus en état de faire des œuvres de pénitence. 3°. Les pécheurs qui ont abufé de la bonté de Dieu pendant leur vie, méprifé fa patience, & rejetté fes graces,méritent que Dieu fe mocque d'eux à la fin de leur Voyez Prov. vie; & c'est ce qui leur arrive ordinairement, comme l'Ecriture nous. le marque fi fouvent, C. I. V 24. & fuiv. Ecclef. c. 3. ▼.27.&c.17. V. 26. II. Machab. C. 9. V. II. & fuiv. Gal.c,6. Y. 7. CHAPITRE V. Des Actes de la vertu de pénitence par D.Cdades enferme la vertu de pénitence confidérée par raport au Sa- R. On a déja dit qu'elle enferme la douleur & la déteftation des pé chés paffés, la réfolution de ne plus CHAP. V. pécher à l'avenir, la volonté de fatisfaire à la juftice de Dieu, & de confeffer fes péchés pour en recevoir Fabfolution. On reduit ordinairement ces difpofitions à ces trois ; à la Contrition, à la Confeffion, & à la Satisfaction , que l'on apelle communément les actes du Pénitent, & les parties du Sacrement de PénitenceOn enferme dans la Contrition la volonté de demander aux Prêtres l'abfolution, laquelle eft la forme de ce Sacrement; la Contrition, la Confeffion, & la Satisfaction en font la matiere, ou comme la matiere, felon l'expreffion du Concile de Trente: car il ne faut point chercher dans ce Sacrement une matiere fenfible, permanente, & divifible; comme dans le Batême; il fufit qu'il y ait quelque chofe qui en tienne lieu. Il faut feulement remarquer que comme la Contrition eft purement intérieure, elle ne peut être la matiere de ce Sacrement, qu'en tant qu'elle eft manifeftée par des actions extérieures; car la matiere du Sacrement doit être fenfible. D. La Contrition, la Confeffion CHAP. V. & la Satisfaction font-elles d'une égale néceffité ? R. La Confeffion & la Satisfaction actuelle ne font néceffaires que pour l'intégrité & la perfection du Sacrement, & ne font point des parties effentielles, & abfolument requifes pour la validité du Sacrement de Pénitence. Car la Confeffion & la Satisfaction prifes en ce sens, peuvent être empêchées par bien des causes qui ne dépendent pas de la volonté de l'homme, fans que le Sacrement foit nul; au lieu que la Contrition ne pouvant jamais être ainfi empêchée, elle est toujours d'une néceffité abfolue pour la validité du Sacrement, fans que rien puiffe en aucun cas fupléer a fon défaut. Mais fi par ces mots de Confeffion &de Satisfaction, on entend une volonté fincere de confeffer fes péchés, & de fatisfaire à Dieu; en ce fens la Confeffion & la Satisfaction font des parties auffi effentielles que la Contrition, & font même enfermées dans la Contrition; n'étant pas poffible qu'un pécheur tombé après le Batême, ait une véritable Contrition, s'il n'a la volonté de confeffer fes pé- CHAP. VI: chés & de fatisfaire à Dieu. D. R. CHAPITRE VI. De la Contrition en général. Q U'eft-ce que la Contrition? La Contrition en général eft une douleur du cœur, & une déteftation de fes péchés paffés, avec une réfolution de ne plus pécher à l'avenir. D. Expliquez toutes les parties de cette définition ? R. 10. On dit que la Contrition eft une douleur de l'ame, pour marquer qu'elle ne confifte point ni dans les paroles, ni dans aucun éxercice de pénitence purement extérieur, ni même dans les fens. 2°. Ce mot de déteftation, qu'on ajoûte, fignifie plus clairement que la douleur qui forme la Contrition, n'eft pas une douleur fenfible qui remue les fens & l'imagination, & marque encore que la Contrition ne confifte point dans les pensées; comme fi la Contrition n'étoit qu'une fimple action de l'efprit: CHAP. VI. mais qu'elle confiste dans la haine du péché, qui eft une action du cœur, ou de la volonté. 3°. Ces mots de fes péchés paffés, marquent que cette douleur & cette déteftation doit regarder le péché même, c'eft-à-dire le péché en tant qu'il eft une ofense contre Dieu, & un violement de la loi; & que cette douleur & cette déteftation ne doit pas fimplement regarder les peines, ou les fuites fâcheufes du péché. 4°. Ces dernieres paroles avec une réfolution de ne plus pécher à l'avenir, marquent que comme la Contrition regarde les péchés paffés pour les pleurer & les détetter; elle regarde auffi les péchés futurs, pour les prévenir & les éviter. Il faut remarquer que cette définition de la Contrition en général, telle qu'on vient de l'expliquer, doit néceffairement convenir à la Contrition imparfaite, qu'on apelle communément Atrition, comme à la Contrition parfaite; comme la définition d'un triangle en général doit convenir à toutes fortes de triangles. D. Peut-on avoir une douleur fincere de fes péchés, fi on n'a une véritable réfolution de les éviter, & da s'en corriger ? IN |