XXX. connoître les pénitences que les an- CHAPITRE ciens Canons, qu'on apelle Pénitentiaux, ont ordonnées pour certains péchés. CHAPITRE XXX. Pénitences générales que les Confeffeurs peuvent plus communément imposer pour toutes fortes de péchés. D. Uelles font les pénitences Qque l'on peut aujourd'hui imposer plus communément? R. Avant que de parler des pénitences particulieres qui font propres pour chaque péché, on fera un petit détail des pénitences générales qui peuvent être imposées pour toutes fortes de péchés: & pour une plus grande clarté, on les réduira en trois claffes, felon qu'elles peuvent être réduites à ces trois fortes d'œuvres favoir, la Priere, le Jeûne & l'Aumûne. Pénitences de la premiere claffe.. 10. La priere à diférentes heures de CHAPITRE la journée, & furtout le matin & XXX. le foir. Il est à propos de prefcrire au Pénitent le tems qu'il doit donner à la priere, & de lui marquer ce qu'il doit principalement demander à Dieu par raport à fes befoins; de lui aprendre, fi c'eft une perfonne groffiere, à bien réciter l'Oraifon Dominicale, le Symbole des Apôtres, la Salutation Angelique, la Confeffion générale ou le Confiteor, en lui faifant comprendre le fens des paroles. 2o. Faire chaque jour un certain nombre d'amandes honorables à la majesté de Dieu; en priant, ou profterné, ou les bras étendus, ou aiant les genouds nuds contre terre, ou en baifant tant de fois la terre; aller à l'Eglife adorer le faint Sacrement, l'acompagner quand on le porte aux malades. 3o. Ordonner de réciter quelque courte priere, ou de faire quelque courte réfléxion toutes les fois qu'on entendra fonner l'horloge; ou bien tant de fois le matin, & tant de fois le foir afin d'obliger les Pénitens à rentrer fouvent en eux-mêmes, & d'invoquer fouvent le fecours de la grace de Dieu. XXX. 4. Ordonner l'éxamen de conf- CHAPITRE cience tous les foirs fur tous les péchés de la journée, & principalement fur ceux aufquels le Pénitent eft plus fujet: & fur la réfolution, qu'il avoit formée dans fa priere du matin, de combattre un tel vice, pour voir s'il y a été fidele. Que fr les tentations font fréquentes, & la foibleffe du Pénitent fort grande, ordonner de faire cet éxamen d'eux ou trois fois le jour, & de renouveller la réfolution de combattre avec courage contre une telle paffion, & de baifer la terre, ou de faire quelqu'autre pénitence autant de fois qu'on aura remarqué y avoir fucombé. 5°. La méditation fur les quatre fins de l'homme, ou fur d'autres vérités pendant une demie heure le matin; ou pendant un quart-d'heure le matin, & un quart-d'heure le foir. 60. La lecture de quelque bon Livre proportionnée aux befoins & à l'état du Pénitent, une ou plufieurs fois chaque jour pendant un espace. réglé; & furtout la lecture des fept Pfeaumes de la Pénitence & de l'Evangile. Acompagner cette lecture de quelques réfléxions fur foi-même, de CHAPITRE quelques élevations du cœur vers XXX. Dieu, pour le prier d'y imprimer ces vérités. 7. Preferire au Pénitent d'éxercer un certain nombre d'actes de la vertu, dont il a plus de befoin : par éxemple, de douceur envers la perfonne avec qui il ne peut s'acorder, d'humilité, de patience, en ne répondant rien ; & lui ordonner d'éxaminer une ou deux fois chaque jour, s'il aura manqué à cet éxercice. 8°. Ordonner la Confeffion fréquente, l'affiduité à la Meffe de la Paroiffe, aux Prônes, aux Inftructions, & aux Catéchismes. 9o. On peut voir tout ce que nous avons dit ci-devant, en parlant de la maniere de conduire les pécheurs à une véritable & folide converfion; & fur la maniere d'engager les Pénitens à la pratique de la méditation. Pénitences de la feconde claffe. 1o. Jeûner certains jours de la femaine pendant une efpace de tems, qui fera plus ou moin long, à proportion de la grandeur & du nombre des péchés. Si le Pénitent ne peut jeûner, il faut lui impofer quelques abftinen. CHAPITR ces, foit d'un ou de deux repas, foir du vin ou de la chair; l'obliger à retrancher quelque chofe fur chacun de fes repas, foit par la quantité, foit par la qualité. Il n'eft pas ordinairement à propos d'impofer pour pénitence, des jeûnes éxacts & réguliers aux pauvres gens de la campagne. Il faut que leur travail fuplée au défaut de ces jeûnes; & pour cet éfet, les obliger d'unir leurs travaux avec les foufrances de Jefus-Chrift, & de les ofrir à Dieu trois ou quatre fois avant midi, & autant de fois après midi, en la place des peines de l'Enfer qu'ils ont méritées. Mais parce qu'ils font acoutumés à leur travail, & qu'ils ont befoin de quelque chofe d'extraordinaire, quand ils ont commis de grandes fautes; afin de les obliger à rentrer en eux-mêmes, le Confeffeur pourra ordonner à ceux mêmes, qui ne pourroient allier le jeûne avec la rigueur de leurs travaux, de retrancher quelque chofe de leurs repas certains jours de la femaine. Il pourra auffi leur ordonner quelques abftinences les jours de Fêtes, leur défen |