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pourroient l'y exciter; fe muniffant CHAPITRE de beaucoup de prieres & de fortes réfolutions.

3o. Il faut lui ordonner de fe taire d'abord qu'il fe fent émû de colere, & lui défendre de rien faire & de rien réfoudre par raport à fes enne. mis: parce qu'on n'eft pas alors bien maître de fa raifon ; & que ce qui nous paroît jufte & raifonnable dans la paffion, nous paroîtra après injuste & déraisonnable.

4o. On lui ordonnera d'éloigner de fon efprit la pensée des injures, des peines, ou des mauvais traitemens qu'il pourroit avoir reçû du prochain, & de n'en point parler; tout cela ne faifant qu'aigrir le cœur.

5o. On l'exhortera à produire fouvent des actes de douceur envers la perfonne qui eft l'objet de fa colere : car ces actes, quoique produits à contre cœur afoibliffent à peu peu la paffion, & obtiennent des graces plus fortes pour la vaincre.

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Pour la Pareße.

Si le Pénitént eft fujet à la pareffe, 1o. On l'obligera à réflechir fou

XXXI.

CHAPITRE
XXXI.

vent & sérieufement fur les vérités fuivantes. Que le péché de pareffe est un des plus grands & des plus énormes; parce que ce péché ataque le premier & le plus grand Commandement de la loi de Dieu; étant directemenr oposé à la charité, qui eft la racine & l'ame de la piété & de la Religion Chrétienne. Car la charité nou failant aimer Dieu de tout notre cœur elle infpire en même tems de l'amour, du goût & de l'ardeur pour la priere, pour les faintes lectures, & pour tout ce qui regarde le fervice de Dieu. Le péché de pareffe au contraire, confifte dans un dégoût des chofes de Dieu, & des devoirs de fa condition; ce qui fait qu'on les omet, ou qu'on ne s'en aquite qu'avecpeine, avec ennui & avec répugn.nce. Qe pendant qu'il n'aura que du dégoût, de l'éloignement, & de l'averfion pour la priere, pour la parole de Dieu, pour les bonnes lectures, & pour les autres éxercices de piété, il demeurera frapé de la malédiction de Dieu, & qu'il reffentira par anticipation une partie des peines des damnez; que fon ame éprouvera toutes les amertumes du pèché,

l'agitation,

XXXL

l'agitation, le chagrin, le découra- CHAPITLE gement & le défelpoir; fans goûter aucune des confolations que reffentent ceux qui fervent Dieu avec amour & avec ferveur. Que la vertu par elle-même, n'a que des douceurs; que le feul dégoût du pareffeux, la lui rend amere: Panis fuavis eft fano, & pœna agroto, dit faint Auguftin; & que quand il aura triomphé de fa pareffe, il ne trouvera plus que du plaifir dans les éxercices de piété : comme un homme qui a chaffé la bile & les mauvaises humeurs qui lui rendoient amers le pain, le vin & la viande, n'y trouve plus que de la douceur.

20. Si le dégoût du Pénitent vient d'une trop grande atache à fes plaifirs, aux jeux, aux divertiffemens, & aux amusemens du fiécle, le Confeffeur les lui interdira. Car on ne peut en même tems goûter les chofes du Ciel, & celles de la terre. (a.) Les

(a) Preocupatum poralibus, fumma ifæcularibus defideriismis, ut pariter fapias: animum delectatio quæ fursùm funt, & fan&ta declinat; nec. quæ fuper terram. S mifceri poterunt vera Bernard. ferm. s. de: vanis, æterna cadu- Afcenf. Tom.. 3. page cis, fpiritualia cor-931.E..

Tome F

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CHAPITRE douceurs célestes, dit faint Bernard, XXX. ne font pas pour ceux qui font remplis de l'amour des choses du fiécle ; &jamais on ne pourra allier enjemble les chofes vaines, avec celles qui font vraies ; les temporelles, avec les éte nelles; les corporelles, avec les Spirituelles; celles qui font élevées, avec les baffles; & on ne peut goûter tout à la fois celles du Ciel, & celles de la terre.

30. Il lui ordonnera des prieres, des lectures fpirituelles, de fe confeffer fouvent, d'affifter ex ctement aux Ofices divins car c'est par ce moien qu'on doit atirer en foi l'onetion du Saint-Efprit. Ce qui faifoit dire au Roi Prophéte: (b) Mon ame a refusé toute forte de confolation ; je me fu s fouv nu de Dieu; & j'ai trouvé ma joie dans ce fouvenir. Et à l'Apôtre faint Jâques: (c) si quelqu'un de vous est tr fte, qu'il prie.

4°. Le Confeffeur évitera de lui imposer des éxerc ces de piété, qui feroient trop longs ou trop dificiles,

(d) Renuit confo lari anima mea; me mor fui Dei, & delectatus fum. Pf. 76.

72.3. jon 4.

(c) Triftetur aliquis veftrum? oret, Jac. c. s. v. 13.

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XXXI.

de crainte d'augmenter le dégoût & CHAPITRE l'averfion, que le Pénitent a pour les chofes fpirituelles. Mais il ne lui prefcrira d'abord,que des éxercices courts & faciles, qu'il aura foin de diverfifier, & de lui faire reprendre à diférentes heures de la journée : imitant la conduite de ceux, qui, aiant à traiter des malades dégoutés de toutes fortes d'alimens, ne leur en font prendre que peu à la foi; mais leur en font prendre fouvent, & ont foin de les diverfifier autant qu'ils le peu

vent.

5°. On lui ordonnera de ne point
omettre, ou diférer à un autre tems
la priere, la lecture, &c. fous pré-
texte qu'il en a trop de répugnance
& qu'il la feroit comme par force &
fans fruit Car s'il écoutoit fes répu
gnances,il entretiendroit ou augmen
terost fon mal; au lieu qu'en agiff ne
malgré toutes les répugnances, il a--
foib.ira peu à peu fon mal, & par-
viendra enfin à une entie e guérifon..

Autres Pénitences pour diférens ·
péchés..

Avant que de finir ce qui regarde

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