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CHAPITRE
XXXIII

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» guérifon par des remedes falutaires. "On ne peut regarder, que comme » un Chirurgien malhabile, celui qui "n'ofe prefque toucher l'enflûre d'u"ne plaie, & encore moins en fonder » les cavités; & qui en laiffant l'hu» meur au dedans, en éloigne la guérifon. Il faut ouvrir la plaie; il faut » faire des incifions, & guérir le mal d'une maniere plus forte, en coupant les chairs corrompuës. Le ma"lade a beau se plaindre & crier, par l'impatience que lui caufe la dou»leur; il remerciera le Chirurgien, » quand il fera guéri. Je vous parle »ainfi, mes chers freres, parce que » je vois naître, pour ainfi dire, par»mi nous, une nouvelle efpece de »mal: & comme fi la tempête de la persécution n'avoit pas causé d'affez grands ravages; pour comble de malheur, il fe glife parmi nous une pefte douce & trompeufe, fous le nom fpécieux de miséricorde. Il y en »a d'assez témeraires pour acorder » trop facilement, la paix & la Com»munion à quelques perfonnes im»prudentes, contre la rigueur de l'Evangile, contre la Loi de Dieu & » de Jefus - Christ. Inutile & fausse

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XXXIII.

paix ; pernicieuse à ceux qui la don- « CHAPITRE nent, & infructueuse à ceux qui la « reçoivent. Ils ne donnent pas le tems « aux malades de chercher le vérita- « ble remede de leurs maux, dans la« Satisfaction de la pénitence. On “ fait difparoître aux yeux des pécheurs la néceffité de faire pénitence, & on leur fait perdre le fouvenir du plus grand & du plus détefta-« ble de tous les crimes. On bande les plaies des mourans, & fous prétex- «e te de leur épargner la douleur, on « fe contente de couvrir une bleffure « mortelle, qui pénetre jusqu'au fond « des entrailles.... Ils croient que ce la paix qué quelques-uns fe vantent, « avec des paroles trompeufes, de leur «< donner, eft une véritable paix. Non « ce n'eft pas là une paix, c'eft une « guerre. On ne peut fe rejoindre à « l'Eglife, quand on s'éloigne de l'E-« vangile. Comment ofent-ils apeller «< grace, ou faveur, l'injure qu'ils e font à Dieu ? Comment ofent-ils « couvrir leur cruauté & leur impiété, « fous le nom de douceur & de piété ? « Ils coupent l'Abre par la raci-«< ne... Cette facilité ne donne » pas la paix, mais la ravit.... & 4

.....

XXXIII.

CHAPITRE met un nouvel obftacle au falut.... » Une Pénitence capable de fatisfaire » la juftice de Dieu, eft donc la feule » reffource qui refte au pécheur. Mais » ceux qui le détournent de faire pé»nitence, lui ôtent tout moien d'expier fes crimes par une digne Sa»tisfaction".

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Saint Gregoire le Grand n'est pas moins précis fur cette vérité. ( a )« Il faut éxaminer, dit-il, les péchés que le Pénitent a commis, & voir quelle pénitence il en a faite, afin que le Confeffeur ne prononce la » fentence d'Abfolution, qu'en faveur de ceux que le Dieu tout-puif» fant a vifité par la grace de la com» ponction. Car l'Abfolution du Prê»tre n'est valable, que quand elle est » conforme à la fentence du Juge » éternel ».

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D. Quelles font les régles que les

abfolvat.

(a) Videndum eft, fententia que culpa præceffit, Tunc enim vera est aut quæ fit poeniten. Abfolutio præfidentia fecuta poft cul- tis, cùm æterni arbipam: ut quos omni-trium fequitur Judipotens Deus per com- cis. S. Gregor. hom. punctionis gratiam 26. in Evangel. vifitat, illos Paftoris

Miniftres du Sacrement de Pénitence CHAPITRE doivent fuivre pour acorder, ou pour diférer l'Abfolution?

R. On peut réduire ces régles à cinq ou fix principales que nous allons raporter.

PREMIERE RE'GLE.

:

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Un pécheur, pour être en état de recevoir dignement l'Abfolution doit être véritablement converti Cette régle n'a pas befoin d'être prouvée ou expliquée car c'eft un des premiers principes de la Morale chrétienne, que Dieu ne pardonne les péchés, qu'à ceux qui font fincerement convertis. L'Abfolution ne donne pas la Contrition ou la converfion, mais elle la fupofe; puifque la Contrition ou la converfion du Pénitent,eft une difpofition indifpenfable pour recevoir avec fruit le Sacrement de Pénitence. Comme il n'est donc jamais permis de conférer le Sacrement de Batême fans l'eau, qui en eft la matiere; ou de confacrer fans, du pain & du vin, qui font la matiere du Sacrement de l'Eucharistie; il n'eft auffi jamais permis de donner M m iij

XXXIII.

CHAPITRE l'Abfolution à un pécheur, qui n'a XXXIII. point obtenu de Dieu le don d'une

véritable converfion. Et il ne fufit pas que le Pénitent croie être véritablement converti, fi le Confeffeur fait le contraire; puifque fon miniftere l'oblige d'agir en Juge.

SECONDE RE'GLE.

On ne doit point donner l'Abfolution à un pécheur, qui ne donne point de marques fufifantes d'une véritable converfion.

Car il faut que le Confeffeur puiffe juger prudenment, qu'un pécheur eft fincerement converti; puifque la converfion, eft une disposition si effentielle au Sacrement de Pénitence, que rien ne peut fupléer à fon défaut. Or files marques de converfion que donne le pécheur, ne font point fufifantes; le Confeffeur ne peut point juger prudenment, qu'il foit véritablement converti; & s'il lui donne l'Abfolution en ce cas, il eft clair qu'il expofe le Sacrement à un péril évi'dent de profanation; qu'il expofe le Pénitent, & qu'il s'expofe lui-même au danger d'un facrilege. La Contri

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