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peu
de foi, fans s'excufer fur fon fom-
meil & fur la néceffité de l'interrom-
pre.

CHAPITRE
XXI.

* Le Pays

niens on Ge

Il y avoit d'ailleurs d'autres barques expofées fans doute au même danger, & délivrées par le même miracle. Le lieu où l'on alloit eft nommé. * Le prodige qu'il fit dans ce lieu, en déli- des Gerafevrant deux poffedés dont tout le pays dareniens. étoit inquiété, eft célebre, comme nous Luc. 8. le verrons bien-tôt. Il n'eft donc pas Marc. 7. poffible à la raifon de ne fe rendre pas à de telles preuves; & il eft jufte par confequent de penfer qu'aucun efprit férieux ne refufera de s'y rendre.

Mais ce n'eft là qu'une partie; le refte eft encore plus beau. Jefus-Chrift qui fera taire les vents & la mer dans quelques momens, les appelle & les excite en fecret. Les vagues entrent dans la barque, mais il fçait jusqu'à quelle mefure elles y entrent. Il dort tranquillement au milieu du bruit & de l'orage; & pendant qu'il met à l'épreuve la confiance que fes Difciples ont en fon pouvoir & en fon amour, il cache l'un & l'autre fous les apparences de la foibleffe & de l'oubli. Tout paroit perdu & désesperé. La foi est

Matth.

PARTIE

III.

prête à faire naufrage, & elle court un véritable danger, pendant qu'elle est trop allarmée de celui de la barque où Jefus-Chrift repose. Il fe réveille, & par un mot il fait ceffer le vent & taire la mer: apprenant pour toûjours à fes Difciples qu'il eft également le maître du fiècle & de fon Eglife, qu'aucune tempête n'arrive qu'il n'ait permife; qu'aucune ne paffe les bornes qu'il lui a marquées, & pour le tems, & pour l'effet; qu'il repofe dans l'Eglife & qu'il y eft en paix, lorfqu'on la croit prête à périr; que c'eft manquer de foi que de douter qu'il n'en foit le protecteur jufqu'à la fin des tems; que fon fommeil apparent n'eft que pour nous réveiller du nôtre; & que fa voix toutepuiffante peut diffiper en un moment tout ce qui s'oppose à fon Eglife, quelque rebelle & quelqu'infurmontable qu'il foit dans l'ordre naturel.

ARTICLE VI.

Délivrance d'un homme poffedé par une légion de démons. Certitude de fa poffeffion & de fa délivrance. Vérités atteftées par l'une & l'autre. L'attention de Jefus-Chrift fur le moindre de fes Elûs admirablement prouvée,

CHAPITRE
XXI.

Le pays où la barque aborda, étoit celui des Gérafeniens; & dès que Jefus » y fut arrivé deux poffedés qui étoient Matt. 8. a » fi furieux que perfonne n'ofoit paffer

رو

par ce chemin là, fortirent des tom"beaux & vinrent au devant de lui. L'un des deux étoit apparemment plus violent & plus redoutable que l'autre, & c'est peut-être pour cela que faint Marc & faint Luc ne parlent que d'un feul; je fuivrai faint Marc, dont voici les termes : Jefus ne fut pas plûtôt defcendu de la barque, qu'il fe pre» fenta à lui un homme poffedé de

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prit impur, fortant des fépulcres, » où il faifoit fa demeure ordinaire, & perfonne ne le pouvoit enchaîner : "car ayant fouvent été lié de chaînes, & ayant eu les fers aux pieds, il avoit » rompu fes chaînes & brisé ses fers, » & nul homme ne le pouvoit dompter.

Marc. 5.

PARTIE
III.

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Il demeuroit jour & nuit fur les » montagnes & dans les fépulcres " criant, & fe meurtriflant lui-même » avec des pierres; ayant donc vû Je» fus de loin, il courut à lui & l'adora, » & jettant un grand cri, il lui dit : Qu'y a-t-il entre vous & moi, Jesus » Fils du Dieu très-haut? Je vous conjure par le nom de Dieu de ne me point tourmenter. Car Jefus lui di» foit: Efprit impur, fors de cet homme. Et il lui demanda: Comment t'appelle-tu? A quoi il répondit: Je » m'appelle légion, parce que nous fommes plufieurs. Et il le prioit avec » inftance qu'il ne leur commandât pas L. 8. 30. » de s'en aller dans l'abîme, & qu'il ne les envoyât pas hors de ce pays-là.

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Or il y avoit là un grand troupeau de pourceaux qui paiffoient le long » des montagnes, & ces démons le fupplioient en lui difant: Envoyez-nous » dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. Jefus le leur permit; & en » même tems ces efprits impurs fortant » du poffedé, entrerent dans les pour»ceaux; & tout le troupeau qui étoit » environ de deux mille, courut avec » violence fe précipiter du haut des rochers dans la mer, où ils furent tous

noyés.

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noyés. Ceux qui menoient paître le » troupeau s'enfuirent, & en vinrent porter les nouvelles dans la Ville & » dans les champs, d'où plufieurs for» tirent pour voir ce qui étoit arrivé; » & étant venu à Jefus, ils virent ce» lui qui avoit été poffedé, affis, habillé, & en fon bons fens, ce qui les remplit de crainte; & ceux qui avoient » été préfens, leur ayant rapporté tout » ce qui étoit arrivé au poffedé & aux » pourceaux, ils commencerent à le prier de fortir de leur pays.

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» Comme il rentroif dans la barque » celui qui avoit été poffedé le fupplia de lui permettre de demeurer avec lui; mais Jefus le lui refufa & lui dit : » allez-vous en chez vous trouver vos proches, & leur annoncez les grandes » graces que vous avez reçûës du Seigneur, & la mifericorde qu'il vous » a faite. Cet homme s'en étant allé commença à publier en Décapolis les grandes graces qu'il avoit reçuës de Jefus; & tout le monde étoit ravi » en admiration.

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Je ne crois pas que les plus obftinés & les plus incrédules puiffent nier

Dans la contrée qui portoit ce nom, à caufe des dix Tome III.

que

Villes fituées dans fon terà
ritoire.

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