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CHAPITRE

"gner? & ils le mirent dehors, c'està-dire, qu'ils le chafferent de la Sy- XXII.

» nagogue.

Eft-on déformais content? Les Pharifiens s'y font-ils bien pris pour découvrir la fauffeté du miracle? Se fontils rendus avec trop de facilité à la dépofition de l'aveugle? Son pere & fa mere ont-ils paru de concert avec leur fils, & prévenus en faveur de JesusChrist? L'interrogatoire réiteré du fils par des perfonnes puiffantes & déclarées contre Jefus-Chrift, n'a-t-il pas été capable de le faire tomber dans quelque méprife, s'il n'eût dit vrai, ou même de l'intimider & de le rendre plus foible dans fes derniers témoigna ges, s'il n'avoit eu plus de courage que fon pere & fa mere? Etoit-ce un bon moyen pour examiner fans paffion la vérité, que la fentence d'excommunication prononcée d'avance contre ceux qui reconnoîtroient Jefus-Christ pour le Meflie? La partialité & la prévention n'étoient-elles pas jointes à la fuprême autorité? Et dans ces circonftances n'étoit-ce pas une grande preuve pour les miracles de Jefus-Chrift qu'ils fuffent foutenus devant fes ennemis, avec certitude qu'on s'attire

PARTIE
III.

roit leur haine & leur vengeance?

Les Pharifiens s'arrêteroient-ils à la circonftance du Sabbat, s'ils pouvoient donner atteinte au fond du miracle, ou le rendre douteux? Ne le confirmentils pas eux-mêmes en accufant JefusChrift de l'avoir fait dans un jour de repos? Les injures dont ils chargent l'aveugle-né, qui leur parle avec tant de fageffe, ne font-elles pas une preuve qu'ils n'ont rien à oppofer à fon témoignage & à l'évidence du miracle, fait en fa perfonne? En le chaffant de la Synagogue, changent-ils quelque chofe dans la vérité ? En le maudiffant, aboliffent-ils le bienfait qu'il a reçu ? En fe glorifiant d'être Difciples de Moïfe,prouvent ils que le miracle n'est pas réel? Qui ne voit que d'un côté tout eft paffion & calomnie, & de l'autre tout eft fimple, fincere, conftant & fuivi, infiniment fuperieur à la baffe jaloufie & à la malignité des Pharifiens, qui par tous leurs efforts n'ont fait que donner à la vérité l'éclat même, & la notorieté qu'ils vouloient lui ravir?

ARTICLE I V.

Un tel miracle est une preuve évidente de la divinité de Jefus-Chrift & de Ses principaux myfteres. Profondeur des deffeins de Jefus-Chrift dans un miracle qui réunit dans fes circonstances prefque toutes les parties de la Religion Chrétienne.

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CHAPITRE
XXII.

Jefus ayant oui dire qu'ils avoient Joan. 5.39 » chaffé dehors l'aveugle qu'il avoit guéri, & l'ayant rencontré il lui dit: Croyez-vous au Fils de Dieu ? » Il lui répondit : Qui eft-il, Seigneur », afin que je croye en lui? Jefus lui dit: » vous * le voyez, & c'est celui-là » même qui vous parle. Il lui répon» dit: Je crois, Seigneur ; & il l'adora.

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Voilà la fin du miracle: Il eft fait pour prouver que Jefus-Chrift eft le Fils de Dieu, pour nous obliger à croire en lui, pour nous porter à l'adorer. Il est une preuve de tout ce que la Re ligion a de capital & d'effentiel; & fon évidence, qui eft palpable & fenfible, devient l'évidence des myfteres qui

* Vidisti, mais pour le | homme eft và Jesus-Chris préfent felon les Hébreux, avant ce tems-là. sar il ne paroit pas que cet

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font au-deffus de l'intelligence humaine, tels que ceux de la Trinité, de l'Incarnation, de la Rédemption des hommes, & des autres qui en font des dépendances. La lumiere d'un feul miracle, fait pour en établir la vérité, les démontre tous ; & c'est Jesus-Christ lui-même qui nous apprend à en faire cet ufage, en exigeant de l'aveugle-né qu'il croye en lui comme au Fils de Dieu, & qu'il l'adore en cette qualité par un culte fans limitation & fans bornes.

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Jefus ajoûta: Je fuis venu dans ce » monde pour exercer un jugement, afin que ceux qui ne voyent point, » voyent, & que ceux qui voyent de» viennent aveugles. Quelques Pha»rifiens qui entendirent ces paroles, » lui dirent: Sommes-nous donc auffi aveugles? Jefus leur répondit, fi vous étiez aveugles vous n'auriez point de peché. Mais maintenant » vous dites que vous voyez, & c'est pour cela que votre péché demeure. Ce font ces dernieres paroles qui découvrent toute l'étendue du deffein de Jesus-Chrift dans ce miracle, qui en uniffent toutes les circonftances, & qui donnent à celles qui paroiffent fin

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XXII.

gulieres une nouvelle beauté, auffi- CHAPITRE bien qu'une nouvelle certitude. Elles nous apprennent que Jefus-Chrift, comme fageffe éternelle, avoit dès le commencement du monde choifi l'aveugle-né pour être la figure de tous les hommes, Juifs ou Gentils, qui naiffent tous dans l'aveuglement, & qui ne peuvent en être guéris, ni par la loi, ni par la Philofophie naturelle mais par la feule foi au Meffie, non tel que les Juifs fe l'imaginent, mais tel que les Prophétes l'ont prédit, & c'eft pour cela que l'aveuglement de cet homme, qui étoit réduit à la mendicité, & qui par ce fecond caractere marquoit l'indigence & la mifere de tous, n'eft l'effet ni de fon peché particulier, ni de celui de fon pere & de fa mere, parce qu'il eft un figne général & univerfel.

Il n'y a que la même main qui a créé l'homme qui foit capable de le réparer, & de lui rendre ce qu'il a perdu. Il faut détremper une nouvelle terre pour réparer les défauts d'une ancienne árgile, & que la bouche de la fageffe même concoure avec fa main pour la retoucher.

Mais ce n'eft point en redonnant à

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