IV. se partageant en deux sectes contraires, CHAPITAS PARTIE IV. A R I ICI E V. Les Apôtres ont fait en très-peu de tems un progrès inoüi fans employer aucun možen humain. Je considere en cinquième lieu que dans un siécle fi éclairé, pour n'être pas séduit , & fi indocile, pour être converti , les Apôtres ont fait en trèspeu de tems un progrès inoüi; sans fortir de leur caractere ; fans allier avec l'Evangile aucune science humaine ; sans tâcher d'aplanir la voïe aux Philosophes, en faisant pour eux la moitié du chemin , comme ont fait depuis trèsimprudemment quelques Docteurs Chrétiens, fans adoucir les personnes du grand monde la féverité de l'Evangile ; fans se rendre complaisans : à l'égard des personnes puissantes ; fans promettre à leurs Disciples d'autres biens que les invisibles ; sans les préparer contre les persécutions que par une patience à toute épreuve; fans à permetles plus grandes extrémités, , ni déguisemens , poar s'en délivrer : Je considere , dis - je tout cela , qui meriteroit en détail de longues & de férieuses réflexions ; & pour ni? CHAPITRE IV. 1. Cor, ai 37• j'avouë que je ne puis méconnoître la main puissante de celui qui a fait de si grandes choses par des instrumens fi foibles, & par des moïens si disproportion fi nés. ARTICLE VI. hommes foibles , dos persuadés de leur » Dieu a choisi les moins sages felon - le monde ; pour confondre les sages : 27. » il a choisi les foibles selon le monde, » pour confondre les puissans : il a Rom. 3. 193 » choisi les plus vils & les plus méprisa» bles selon le monde, & ce qui n'étoit » rien , pour détruire ce qui étoit de plus grand, afin que nul homme ne » se glorifie devant lui, & que toute » chair foit muette en fa presence «, Il n'a pas voulu partager sa gloire, dont il est jaloux, ni avec les hoinmes, ni avec les moïens qu'il lui a plû de choifir. Il a voulu paroître seul, afin de ne rendre point notre foi douteuse, & de ne pas nous laisser dans l'incertitude, fi c'étoit lui, ou quelqu'autre qui eûc fait ce que nous adinirons. 1 PARTIE IV. Plus les moïens auroient parû efficaces selon nous, plus ils auroient caché la main qui les eût emploïés. Il faloit pour notre bien que les obstacles fuffent choisis , & convertis ensuite en moïens. Il falloir que la Croix & l'ignominie, capables par elles - mêmes de révolter tout le monde, eussent la vertu de le soumettre, & de le rendre fidéle. Il falloir que les Apôtres n'euffent rien de ce que le monde admire, ou craint , ou espere, & que ce fût précisement parce qu'ils n'avoient rien de tel, qu'ils en devinssent les maîtres. Il falloit que tous les obstacles concourussent du côté du monde, pour s'opposer à l'Evangile , autorité, ménaces, tourmens, sagesle humaine fausses vertus, molelle, délices, atheisme, dégoût de la vérité, horreur de la Croix, mépris des Prédicateurs & de leur doctrine: & que tous ces obstacles cédaflent à la vertu fecrette de l'Evangile , & à la foiblesse apparente de ceux qui l'annonçoient. Il falloit que la Religion étant divine, & ne pouvant avoir que Dieu seul pour auteur, elle n'eût aulli que lui pour protecteur & pour témoin. Lui seul étoit digne de lui rendre téinoi, , IV. gnage, & de la faire respecter. Il n'ap- CHAPITRE par la notorieté de leur impuissance. ARTICLE VII. For ce invincible de la démonstration fondée Sur le plan & le dessein de Jesus-Christ sur les moyens qu'il a choisis , sur ses prédictions contraires en tout à la vraisemblance , & sur les évenemens qui les ont pleinement justifiées. Quel moïen après cela de refuser de le voir , lorsqu'il a pris tant de précautions pour empêcher qu'on ne vît autre chose que lui ? Niera-t-on la conversion du monde ? L'attribuerat-on à d'autres Ministres qu'aux Apôtres ? Feindra-t-on dans les Apôtres |