Imágenes de páginas
PDF
EPUB

XLIII.

Concile de

contr.Arian.

P.

et 155;

monach.

Antioch.

p. 770-777-

p. 623-712.

c. 20 et 22.

c. 7 et 8.

Le concile s'assembla au commencement de l'année
Sardique. suivante, sous le consulat de Rufin et d'Eusèbe. Jamais
Ath. Apol. depuis le concile de Nicée l'église n'avait vu un si grand
t. 1, p. 154 nombre de prélats réunis. Cent évêques d'Occident et
et epist. ad soixante-treize d'Orient 1 allaient combattre comme
352 et ad en bataille rangée, les uns pour la foi de Nicée, les
autres pour la doctrine d'Arius, dont la plupart ce-
Conc. t. 3, pendant n'osaient se déclarer les partisans. Ce fut en
Socr. 1. 2, cette rencontre qu'on vit naître entre l'église d'Orient et
Theod. 1. 2, celle d'Occident ces premières étincelles de division qui
Soz. 1. 3, ayant paru s'éteindre ensuite, mais n'étant qu'assou-
Theoph. pies, ont sous d'autres prétextes éclaté plusieurs siè-
Phot. Vit. cles après par un embrasement funeste, dont les suites
Ath. cod. durent encore de nos jours. Entre les occidentaux on
Baron. an. compte cinq transfuges qui se joignirent aux Ariens :
Hermant,vit. les deux plus renommés sont Ursacius de Singidunum,
c. 4, 5, 6, et Valens de Mursa. Deux prélats se détachèrent aussi
Vit. Ath. in du parti des orientaux, et vinrent instruire leurs ad-
t. 1, p. 40, versaires des complots tramés contre eux. Il y en avait
41 et 42 et d'autres encore qui étaient orthodoxes dans le cœur ;
Till. Arian. mais la crainte de Constance et la violence de leurs
art. 38, 39.

C. II.

p. 39.

257.

347.

d'Ath. 1. 6,

7 et 8.

edit. Bened.

seq.

Jules, art. 9,

et vie de collègues les tenaient comme enchaînés. Le pape Jules,
Fleury, Hist. qui avait été invité, s'excusa sur les maux que son
eccles. 1. 12. absence pourrait causer à son troupeau; il envoya deux

légats prêtres et un diacre. Plusieurs prélats qui s'é-
taient vingt-deux ans auparavant signalés à Nicée,
donnaient à cette illustre assemblée un nouvel éclat,
et y apportaient le même courage. Osius âgé de plus
de quatre-vingt-dix ans était le plus célèbre; il fut l'o-
racle de ce concile : c'était lui qui proposait et qui de-

Il y a quelque dissentiment en-
tre les auteurs, sur le nombre des

évêques qui assistèrent à ce concile.
-S.-M.

mandait les avis; et son nom se lit en tête de toutes les signatures. Outre Athanase, Marcel et Asclépas, on y vit paraître Lucius d'Andrinople, présentant au concile les fers dont il avait été chargé par les Ariens; et plusieurs autres évêques décharnés par la faim, et meurtris de coups, portaient les marques d'une persécution barbare. Du côté des Ariens c'étaient les plus hardis qui venaient avec confiance s'offrir au choc; et pour assurer leur victoire, ils s'étaient fait accompagner du comte Musonianus et du chambellan Hésychius. Théognis était mort depuis peu; mais fidèle à son parti et livré au mensonge jusqu'au dernier soupir, il avait en mourant supposé des lettres dans la vue d'irriter l'empereur contre Athanase. Valens était encore tout échauffé d'une sédition qu'il venait d'exciter à Aquilée, dont il avait voulu usurper le siége, et il avait vu fouler aux pieds un évêque nommé Viator, qui en était mort trois jours après. Théodore d'Héraclée, Etienne nouvel évêque d'Antioche, Ursacius de Singidunum ne montraient pas moins d'ardeur. Cependant se sentant encore trop faibles contre la vérité et la justice, ils convinrent ensemble de ne pas entrer au concile, si les choses ne paraissaient pas disposées à leur avantage.

XLIV.

Les Ariens

En effet, lorsqu'à leur arrivée, ils virent qu'on allait procéder régulièrement, que les officiers militaires ne se séparent. seraient pas admis à l'assemblée, qu'Athanase et les autres bannis y seraient reçus, qu'on était disposé à écouter leurs défenses, et qu'ils allaient eux-mêmes être convaincus de tant d'horribles violences, ils s'enfermèrent dans le palais; et ayant tenu conseil entre eux, ils prirent le parti de se retirer : ils envoyèrent signi

XLV.

Jugement du

concile.

fier au concile leur refus d'y assister, sous pretexte
que, les accusés étant déja frappés d'anathème, on ne
pouvait sans crime communiquer avec eux. Ils s'auto-
risaient encore d'une prétendue lettre de l'empereur,
qui les rappelait, disaient-ils, pour célébrer une vic-
toire qu'il venait de remporter sur les Perses. Des
raisons si frivoles n'excitèrent que l'indignation. Osius
employa tous ses efforts pour vaincre ces esprits opi-
niâtres; il s'avança, de l'aveu du concile, jusqu'à leur
proposer de comparaître devant lui seul :
que s'ils réus-
sissaient à convaincre Athanase, celui-ci serait déposé;
si au contraire ils étaient confondus et qu'ils persistas-
sent cependant à le rejeter, il renoncerait à l'évêché
d'Alexandrie et se retirerait en Espagne avec Osius.
Athanase acceptait ces conditions quelque injustes
qu'elles fussent; mais les Ariens refusaient tout. Enfin
s'embarrassant peu d'être condamnés par le concile,
parce qu'ils étaient bien assurés que l'empereur ne
permettrait pas l'exécution de la sentence, ils se reti-
rèrent sur les confins de la Thrace, à Philippopolis,
ville qui appartenait à Constance, et qui n'était sépa-
rée du territoire de Sardique, que par le pas de Suc-

ques.

Le concile, ayant perdu toute espérance de les ramener, forma sa décision. Il ne dressa point de nouvelle profession de foi, déclarant qu'il s'en tenait à celle de Nicée. On remit à l'examen le jugement de Jules en faveur d'Athanase. On fit la révision de toutes

1 Constance à cette époque était effectivement en Orient, sans doute à cause de la guerre qu'il soutenait contre les Perses. Parti d'Ancyre en

Galatie, où il se trouvait le 8 mars 347, il était à Hierapolis le 11 mai suivant; il ne quitta point l'Orient jusqu'en l'an 348.-S.-M.

les pièces du procès à charge et à décharge: on entendit les accusés. La sentence de Jules fut confirmée: Athanase et les autres furent de nouveau absous : on ordonna qu'ils rentreraient en possession de leurs siéges; on cassa les ordinations de Grégoire; et loin de le reconnaître pour évêque, on déclara qu'il ne méritait même pas le nom de chrétien. On prononça la déposition des principaux chefs de la faction arienne. Le concile écrivit quatre lettres synodales : l'une aux empereurs pour les prier de rétablir dans leur premier état les catholiques persécutés, et de réprimer les attentats des magistrats séculiers; il demandait que la foi fût libre, et qu'on n'employât plus les chaînes, les bourreaux, et les tortures pour gêner les consciences. Une autre lettre était adressée à tous les évêques; on les informait de ce qui s'était passé à Sardique, et on les priait d'y souscrire : la lettre écrite à Jules contenait en peu de mots le même récit, et reconnaissait le pape pour chef de l'église. Enfin dans celle qu'on écrivit à l'église d'Alexandrie, on faisait part aux fidèles de la pleine justification d'Athanase; on les exhortait à demeurer constamment attachés à sa communion, et on leur prouvait la nullité de l'ordination de Grégoire. On fit plusieurs canons de discipline, dont quelques-uns sont des titres respectables de la primauté du saint-siége. Ce concile était général dans sa convocation : mais la séparation des orientaux lui ôte la qualité de concile œcuménique.

XLVI.

Faux concile

Les évêques retirés à Philippopolis donnèrent à leur assemblée le nom de concile de Sardique, pour en im- de Sardique. poser par cette supercherie. L'église d'Afrique n'était

pas encore détrompée du temps de saint Augustin,

Tome 1.

29

XLVII. Concile de

qui, ne connaissant pas le vrai concile de Sardique,
ne regardait l'assemblée qui portait le nom de cette
ville que comme un conciliabule d'Ariens. Ils dressè-
rent une profession de foi, captieuse selon leur cou-
tume. Ils envoyèrent leur lettre synodale aux évêques
de leur parti. Tous ceux qui avaient été absous par les
occidentaux, y sont condamnés; toutes les anciennes
calomnies contre Athanase y sont renouvelées; ils ex-
communient Osius, les principaux évêques catholiques
et même le pape Jules. Cette lettre fut aussi adressée
aux Donatistes d'Afrique; mais ceux-ci n'adhérèrent
point aux erreurs des Ariens, et restèrent attachés à la
foi de la consubstantialité. Le concile de Sardique sé-
para pour quelque-temps l'Orient de l'Occident. Le pas
de Sucques fut la borne des deux communions, comme
celle des deux empires. Il restait cependant en Orient
des orthodoxes; mais ceux-ci, quoique fermes dans la
foi de Nicée, évitaient les disputes et communiquaient
même avec les Ariens, qui se divisèrent bientôt en
plusieurs branches. Les uns prétendaient que le fils
de Dieu était d'une substance absolument différente
de celle de son père; c'étaient les purs Ariens; on les
appela Anoméens : les autres reconnaissaient que le
fils était en tout semblable au père, mais ils ne vou-
laient point qu'on parlât de substance: d'autres ad-
mettaient dans le fils une substance semblable, mais non
pas la même ; ils ne rejetaient que
ils ne rejetaient que la consubstantialité;
ils sont nommés Semi-Ariens: le plus grand nombre
voltigeaient sans cesse d'un párti à l'autre, et réglaient
leur profession de foi sur les circonstances.

C'était la coutume de notifier dans des synodes parMilau. ticuliers les décrets des conciles généraux. L'équivoque

« AnteriorContinuar »