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vel Paschal,

Noris, de

Till.n.19 sur

du titre d'Auguste, le 11 novembre 307, lui donnant, Chron. Alex. qu'on croit, pour département la Pannonie et la p. 278. Rhétie, en attendant qu'il pût lui donner, comme il num.Licinii. espérait le faire bientôt, toute la dépouille de Maxence. Licinius prit les noms de C. Flavius Valerius Licinianus Licinius : il y joignit le surnom de Jovius, que Galérius avait emprunté de Dioclétien.

Constantin. [Eckhel, VIII, p. 61

doct. num. vet.

-68.]

XLIII.

Maximin

persécuter

les

chrétiens.

Baronius,

Constantin, qui n'avait pas été consulté, garda sur cette élection un profond silence. Maxence, de son continue à côté, créa César son fils M. Aurélius Romulus. Mais le dépit de Maximin ne tarda pas à éclater. Pour faire sa cour à Galérius, et pour gagner dans son esprit ann. 307. l'avantage sur Licinius, qui commençait à lui donner de la jalousie, il avait redoublé de fureur et de cruauté contre les chrétiens. Mennas, préfet d'Egypte, était chrétien : Maximin, l'ayant appris, envoie Hermogènes pour prendre sa place et pour le punir. Le nouveau préfet exécute ses ordres, et fait cruellement tourmenter son prédécesseur; mais ébranlé d'abord par sa constance, éclairé ensuite par plusieurs miracles dont il est témoin, il se convertit et embrasse le christianisme. Maximin outré de colère vient à Alexandrie: il leur fait à tous deux trancher la tête; et pour tremper lui-même ses mains dans le sang des martyrs, tue d'un coup d'épée Eugraphus, domestique de Mennas, et qui osait devant l'empereur professer la religion proscrite. Mon dessein n'est pas de mettre sous les yeux de mes lecteurs tous les triomphes des martyrs : ce détail appartient à l'histoire de l'Église, dont ils furent l'honneur et la défense. Je me propose seulement de rendre compte des principaux faits de ce genre,

il

XLIV.

Punition

d'Urbanus et de

Mart. Pal.

e. 7. et 11.

auxquels les empereurs ont eu part immédiatement et par eux-mêmes.

Les édits de Maximin remplissaient tout l'Orient de gibets, de feux et de carnage. Les gouverneurs Firmilianus, s'empressaient à l'envi à servir l'inhumanité du prince. Eus. Hist. Urbanus, préfet de la Palestine, se signalait entre les autres, et la ville de Césarée était teinte de sang. Aussi possédait-il toute la faveur du tyran sa complaisance barbare couvrait tous ses autres crimes, dont il espérait acheter l'impunité aux dépens des chrétiens. Mais le Dieu qu'il attaquait dans ses serviteurs, ouvrit les yeux du prince sur les rapines et les injustices du préfet. Urbanus fut convaincu devant Maximin, qui devint pour lui à son tour un juge inexorable, et qui, l'ayant condamné à la mort, vengea, sans le vouloir, les martyrs sur celui qui avait prononcé tant de condamnations injustes. Firmilianus, qui succéda à Urbanus, ayant été comme lui le fidèle ministre des ordres san guinaires du tyran, fut comme lui la victime de la vengeance divine, et eut quelques années après la tête tranchée.

AN 308.

XLV.

Maximin prend le titre d'Auguste.

Quoique les rigueurs que Maximin exerçait contre les chrétiens ne coûtassent rien à sa cruauté, cependant plus il s'était étudié à se conformer aux volontés de Galérius, plus il se sentit piqué de la préférence Lact., de que ce prince donnait à Licinius. Après s'être regardé comme tenant la seconde place dans l'empire, il ne voulait reculer à la troisième. Il en fit des plaintes pas

mort. pers.

C. 20. Eus. Hist.

eccl.

1.8, c. 14. mêlées de menaces. Pour l'adoucir, Galérius lui envoie

Numism.

Mezzab. et plusieurs fois des députés; il lui rappelle ses bienfaits

Banduri.

Toinard passés; il le prie même d'entrer dans ses vues, et de

Lact.

doct. num. vet.

t. vII, p. 71

déférer aux cheveux blancs de Licinius. Maximin, que et Cuper. in ces ménagements rendaient plus fier et plus hardi, proteste qu'étant depuis trois ans revêtu de la pourpre des Césars, il ne consentira jamais à laisser à un autre le rang qui lui est dû à lui-même. Galérius, qui se croyait en droit d'en exiger une soumission entière, lui reproche en vain son ingratitude: il lui fallut céder à l'opiniâtreté de son neveu. D'abord pour essayer de le satisfaire il abolit le nom de César; il déclare que luimême et Licinius seront appelés Augustes, et que Maximin et Constantin auront le titre non plus de Césars, mais de fils des Augustes. Il paraît par les médailles de [Eckhel, ces deux princes, qu'ils adoptèrent d'abord cette nouvelle dénomination. Mais Maximin ne la garda pas long--95]. temps; il se fit proclamer Auguste par son armée, et manda ensuite à son oncle la prétendue violence que ses soldats lui avaient faite. Galérius, forcé avec chagrin d'y consentir, abandonna le plan qu'il avait formé, et ordonna que les quatre princes seraient tous reconmus pour Augustes. Galérius tenait sans contredit le premier rang; l'ordre des trois autres était contesté : Licinius était le second selon Galérius, qui ne donnait que le dernier rang à Constantin; mais Maximin se nommait lui-même avant Licinius; et selon toute apparence, Constantin dans ses états était nommé avant les deux autres. D'un autre côté, Maxence ne reconnaissait d'abord que lui seul pour Auguste; il voulut bien ensuite faire part de ce titre à Maximin. Mais enfin toutes ces disputes de prééminence se terminèrent par la mort funeste de chacun de ces princes, qui cédèrent l'un après l'autre au bonheur et au mérite de Constantin.

XLVI.

' consul.

Till. note 21

sur

Constantin.

:

Maximien, empereur honoraire, puisqu'il n'avait ni Maximien sujets, ni fonctions, que celles que lui imposait son humeur turbulente, avait été compté pour rien dans ces nouvelles dispositions. Il était dès lors brouillé avec Galérius il paraît qu'au commencement de cette année ils avaient vécu en bonne intelligence, puisqu'on voit dans les fastes le dixième consulat de Maximien, joint au septième de Galérius. Maxence, qui ne reconnaissait ni l'un ni l'autre, après avoir passé près de quatre mois sans nommer de consuls, se nomma luimême le 20 avril avec son fils Romulus, et se continua avec lui l'année suivante.

XLVII.

est nommé

Zos.1.2,c.12.

de Cæs.,

Vict. epit.

P. 221.

Comme il se voyait tranquille en Italie, il envoya Alexandre ses images en Afrique pour s'y faire reconnaître. Il s'atempereur à tribuait cette province : c'était une partie de la dépouille Carthage. de Sévère. Les troupes de Carthage, regardant Maxence Aurel. Vict., comme un usurpateur, refusèrent de lui obéir; et p.174 et 175. craignant que le tyran ne vînt les y contraindre à main armée, elles prirent le long du rivage la route d'Alexandrie, pour se retirer dans les états de Maximin. Mais ayant rencontré en chemin des troupes supérieures, elles se jetèrent dans des vaisseaux et retournèrent à Carthage. Maxence, irrité de cette résistance, résolut d'abord de passer en Afrique, et d'aller en personne punir les chefs de ces rebelles; mais il fut retenu à Rome par les aruspices, qui l'assurèrent que les entrailles des victimes ne lui promettaient rien de favorable. Une autre raison plus solide, c'est qu'il craignait l'opposition du vicaire d'Afrique, nommé Alexandre, qui avait un grand crédit dans le pays. Il voulut donc s'assurer de sa fidélité, et lui demanda son fils pour otage: c'était un jeune homme fort beau; et le père, in

formé des infâmes débauches de Maxence, refusa de le hasarder entre ses mains. Bientôt des assassins, envoyés pour tuer Alexandre, ayant été découverts, les soldats plus indignés encore proclamèrent Alexandre empereur. Il était Phrygien selon les uns, Pannonien selon les autres; peut-être était-il né dans une de ces provinces, et originaire de l'autre tous conviennent qu'il était fils d'un paysan; ce qui ne le rendait pas moins digne de l'empire que Galérius, Maximin et Licinius. Mais il ne rachetait ce défaut par aucune bonne qualité naturellement timide et paresseux, il l'était devenu encore davantage par la vieillesse. Cependant il n'eut pas besoin d'un plus grand mérite pour se soutenir plus de trois ans contre Maxence, comme nous le verrons dans la suite.

XLVIII. Maximien

quitte la pourpre pour

fois.

la seconde Lact., de

mort. pers. c. 29.

c. 14 et 15.

Deux caractères tels que ceux de Maximien et de Galérius ne pouvaient demeurer long-temps unis. Le premier chassé de Rome, exclu de l'Italie, obligé enfin à quitter l'Illyrie, n'avait plus d'asyle qu'auprès de Constantin. Mais en perdant toute autre ressource, il n'avait pas perdu l'envie de régner, quelque crime qu'il fallût commettre. Ainsi, en se jetant entre les Eumen. Pan. bras de son gendre, il y porta le noir dessein de lui ravir la couronne avec la vie. Pour mieux cacher ses perfides projets, il quitte encore une fois la pourpre. La générosité de son gendre lui en conserva tous les honneurs et tous les avantages: Constantin le logea dans son palais, il l'entretint avec magnificence; il lui donnait la droite partout où il se trouvait avec lui; il exigeait qu'on lui obéît avec plus de respect et de promptitude qu'à sa propre personne; il s'empressait

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