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Constantin se fait instruire.

Euseb. vit.

que

Constantin résolu de ne plus reconnaître d'autre Dieu celui qui le favorisait d'une protection si éclatante, s'empressa de s'instruire. Il s'adressa aux Const. 1. 1, ministres les plus saints et les plus éclairés. Eusèbe ne Codin. Orig. les nomme pas ils lui développèrent les vérités du de C.P.p.1o. christianisme; et sans chercher à ménager la délica

c. 32.

CIV.

Conversion

de sa

famille.

Euseb. vit.

tesse du prince, ils commencèrent, comme avaient fait les apôtres, par les mystères les plus capables de révolter la raison humaine, tels que la divinité de JésusChrist, son incarnation, et ce que saint Paul appelle par rapport aux Gentils la folie de la croix. Le prince touché de la grace, les écouta avec docilité : il conçut dès-lors les ministres évangéliques un respect qu'il conserva toute sa vie : il commença même à se nourrir de la lecture des livres saints. Les Grecs modernes font l'honneur à Euphrate, chambellan de l'empereur, d'avoir beaucoup contribué à sa conversion : l'antiquité ne dit rien de cet Euphrate.

pour

L'exemple de Constantin attira toute sa famille. Hélène sa mère, sa sœur Constantia promise à Licinius, Eutropia sa belle-mère et veuve de Maximien, Crispus Const. 1.3, son fils, alors âgé de douze ou treize ans, renoncèrent et l. 4,c. 38. au culte des idoles. On n'a point de preuve certaine Soz. 1.1, c.5. de la conversion de sa femme Fausta. Quelques au

c. 47 et 52,

Baron. ann.

324, § 13.

Rom. Germ.

Vorb. Hist. teurs supposent qu'Hélène était déjà chrétienne, ce qui t. 1, p. 136. peut être vrai. Mais pour ceux qui prétendent qu'elle S. Paulin. avait élevé son fils dans la foi, et que Constantin chrétien Epist. ad Sedès son enfance ne fit que manifester sa religion après le miracle de l'apparition céleste, ils sont démentis par des faits que nous avons déjà rapportés.

ver. II.

CV. Fable

Zosime, ennemi mortel du christianisme, et par de Zosime cette raison de Constantin même, a voulu jeter du

ridicule sur la conversion de ce prince. Il raconte que l'empereur ayant fait cruellement mourir sa femme Fausta et Crispus son fils, tourmenté par ses remords, s'adressa d'abord aux prêtres de ses dieux, pour obtenir d'eux l'expiation de ces crimes; que ceux-ci lui ayant répondu qu'ils n'en connaissaient point pour des forfaits si atroces, on lui présenta un Egyptien venu d'Espagne, qui se trouvait pour-lors à Rome, et qui s'était insinué auprès des femmes de la cour; que cet imposteur lui assura que la religion des chrétiens avait des secrets pour laver tous les crimes, quels qu'ils fussent, et que le plus grand scélérat, dès qu'il en faisait profession, était aussitôt purifié; que l'empereur saisit avidement cette doctrine, et qu'ayant renoncé aux dieux de ses pères, il devint la dupe du charlatan égyptien. Sozomène, plus sensé que Zosime, dont il était presque contemporain, réfute solidement cette fable et quelques autres mensonges que les païens débitaient par un aveugle désespoir. Fausta et Crispus ne moururent que la vingtième année du règne de Constantin; et d'ailleurs les prêtres païens se seraient bien gardés d'avouer que leur religion ne leur fournissait aucun moyen d'expier les crimes, eux qui enseignaient que plusieurs de leurs anciens héros, après les plus horribles meurtres, avaient été purifiés par de prétendues expiations.

réfutée.

Zos. 1. 2, Soz. 1. r, c.5.

c. 29.

Tome I.

FIN DU LIVRE PREMIER.

7

LIVRE II.

Éta

1. Triomphe de la religion chrétienne. 11. Prise de Suse. III. Bataille de Turin. iv. Suites de la victoire. v. Siége de Vérone. VI. Bataille de Vérone. VII. Prise de Vérone. vIII. Constantin devant Rome. ix. Maxence se tient enfermé dans Rome. x. Pont de bateaux. xi. Songe de Constantin, x11. Sentiment de Lactance. XIII. Bataille contre Maxence. xiv. Fuite de Maxence. xv. Suites de la victoire. xvi. Entrée de Constantin dans Rome. xvII. Fêtes, réjouissances, honneurs rendus à Constantin. XVIII. Dispositions de Maximin. XIX. Précautions de Constantin. xx. Conduite sage et modérée après la victoire. xxI. Lois contre les délateurs. xxII. Il répare les maux qu'avait faits Maxence. XXIII. Libéralités de Constantin. xxiv. Embellissements et réparations des villes. xxv. blissement des indictions. xxvI. Raisons de cet établissement. XXVII. Conduite de Constantin par rapport au christianisme. xxviii. Progrès du christianisme. xxix. Honneurs que Constantin rend à la religion. xxx. Églises bâties et ornées. XXXI. Constantin arrête la persécution de Maximin. XXXII. Consulats de cette année. xxxIII. Mariage de Licinius. XXXIV. Mort de Dioclétien. xxxv. Édit de Milan. XXXVI. Guerre contre les Francs. xxxvII. Constantin comble de bienfaits l'église d'Afrique. xxxvIII. Exemption des fonctions municipales, accordée aux clercs. xxxix. Abus occasionés par ces exemptions, et corrigés par Constantin. XL. Lois sur le gouvernement civil. XLI. Lois pour la perception des tributs. XLII. Lois pour l'administration de la justice. XLIII. Maximin commence la guerre contre Licinius. XLIV. Licinius vient à sa rencontre. XLV. Bataille entre Licinius et Maximin, XLVI. Licinius à Nicomédie, XLVII. Mort de Maximin. XLVIII. Suites de cette mort. XLIX. Aventures de Valéria, de Prisca et de Candidianus. L. Valéria fuit Licinius, et est persécutée par Maximin. LI. Supplice de

trois dames innocentes. LII. Dioclétien redemande Valéria. LIII. Mort de Candidianus, de Prisca et de Valéria. LIV. Jeux séculaires. LV. Paix universelle de l'Église. LVI. Origine du schisme des Donatistes. LVII. Conciliabule de Carthage, où Cécilianus est condamné. LVIII. Ordination de Majorinus. LIX. Constantin prend connaissance de cette querelle. LX. Concile de Rome. LXI. Suites de ce concile. LXII. Plaintes des donatistes. LXIII. Convocation du concile d'Arles. LXIV. Concile d'Arles. LXV. Les donatistes appellent du concile à l'empereur.

AN 312.

I.

Triomphe de la

religion

DEPUIS près de trois siècles la religion chrétienne, toujours prêchée et toujours proscrite, croissant au milieu des supplices, et tirant de nouvelles forces de ses propres pertes, avait passé par toutes les épreuves chrétienne. qui pouvaient en constater la divinité. Elle s'était affermie par les moyens les plus sûrs que les hommes puissent employer pour détruire ce qui n'est que leur ouvrage et son établissement était un prodige, dont Dieu avait prolongé la durée, afin de le rendre visible aux siècles à venir les plus éloignés. Quand le christianisme n'eut plus besoin de persécutions pour prouver sa céleste origine, les persécuteurs devinrent chrétiens, les princes se soumirent au joug de l'Évangile ; et l'on peut dire que le miracle de la conversion de Constantin fit cesser sur la terre un plus grand miracle. Nous allons voir la croix placée sur la tête des empereurs, et révérée de tout l'empire; l'Église appelant à haute voix et sans crainte tous les peuples de la terre; le paganisme détruit, sans être persécuté. Ces grands changements furent les fruits de la victoire de Con

stantin.

II.

Prise

de Suse.

Libell. præf.

Au commencement de l'an 312, Maxence s'était déclaré consul pour la quatrième fois, sans collègue. Idat. chron. Constantin, ayant pris pour la seconde fois le même verb. apud titre avec Licinius, passa promptement les Alpes, et 238. parut devant Suse [Segusium], lorsqu'on le croyait Num. Diocl. encore fort éloigné. Cette place ouvrait l'entrée de Nazar. Pan. l'Italie. Située au pied de ces hautes montagnes, elle c. 17 et 21. était forte d'assiette, défendue par de bonnes murailles,

Buch. in Cy

cl.

Noris, de

c. 5.

III.

Bataille de
Turin.

à

par des habitants guerriers et par une nombreuse garnison. Le prince, pour n'être pas arrêté dès le premier pas, offrit la paix aux habitants. Ils la refusèrent et s'en repentirent le jour même. Constantin fait mettre le feu aux portes, et planter les échelles contre les murs. Tandis qu'une partie de ses soldats lance une grêle de pierres et de traits sur ceux qui bordent la muraille, les autres montent à l'escalade, et abattent coup de piques et d'épées tous ceux qui osent les attendre. En un moment la ville est prise; et le vainqueur, à ce premier exemple de valeur, capable d'effrayer l'Italie, en voulut joindre un de clémence propre à la charmer : il fit grace aux habitants. Mais le feu, plus opiniâtre que sa colère, s'était déja répandu bien loin; tout ce que l'épée épargnait allait être la proie des flammes. Constantin, alarmé pour des ennemis dont cet instant lui faisait des sujets, fait travailler tous ses soldats, et travaille lui-même à éteindre l'incendie. Sa bonté paraît encore plus active que sa bravoure; et les habitants de Suse, doublement sauvés en même temps que vaincus, pleins d'admiration et de reconnaissance, lui donnent leur cœur, et achèvent la conquête.

Il marche vers Turin [Augusta Taurinorum]. Dans

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