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pas réservée aux Evêques comme parmi nous, il eft dit dans les Actes, Liv. II. que l'Archevêque de Mitylene y fatisfit d'une maniere dont les Latins fu- CH. XI. rent contents; & la preuve en eft bien certaine, puisqu'il n'y eut rien Tom. 13. d'inféré fur cet article dans la définition fynodale, ou principal acte d'Union, ni dans les Bulles folemnelles ou Brefs qui ont rapport aux Grecs.

Conc. p. 525.

été fait au

ne autori

S'il s'eft fait quelque chofe au-delà, on doit le regarder comme n'ayant Ce qui aucune autorité dans l'Eglife univerfelle. Par exemple, le Synode de Mont- peut avoir réal tenu fous le Cardinal François Peretti de Montalto ordonne que les contraire Evêques Latins, quoiqu'absolument ils pussent confirmer ceux qui ont été n'a aucubaptifés, ou qui ont reçu la chrifmation par les Prêtres Grecs, il paroît é néanmoins plus für qu'ils les confirment fous condition avec la forme latine. Syn. Mon. tis Reg. Mais puifque le Concile de Florence n'a rien ordonné de femblable, ⚫ an. 1652. que Léon X, Clément VII, & Urbain VIII, ont déclaré qu'on ne devoit c.14.p.39. pas troubler les Grecs dans la pratique de leurs Rites, il eft difficile de comprendre fur quel fondement peut être établie une pareille décision. Car elle fuppofe que la forme dont les Grecs fe fervent pour administrer le Sacrement de Confirmation eft défectueuse, ou au moins douteuse: ce qui eft autant injurieux à l'Eglife Latine qu'à la Grecque; puifqu'il eft incontestable qu'avant les fchifmes les Grecs n'avoient pas une autre forme, & que cependant les Latins étoient en communion avec eux, ce qui n'auroit pu être fans approuver cette prétendue erreur. Il faut préfentement rapporter les Rites des Orientaux Orthodoxes ou hérétiques.

fembla

bles aux

Les Melchites ou Orthodoxes ont les mêmes Rites que les Grecs. Les Les Rites Orientaux Jacobites Syriens fe fervent principalement pour l'administration du Bap- fur la Contême, de l'Office qu'ils attribuent à Sévere Patriarche d'Antioche. Après firmation que le Baptême eft achevé, on trouve une oraifon préparatoire pour faire l'onction. Enfuite le Prêtre fait le figne de la croix avec le Chrême fur Grecs. tous leurs membres, & par trois fois fur le front, en difant, N. reçoit le fceau & le figne du faint Chrême, de la bonne odeur de Jefus Chrift notre Dieu, par le fceau de la vraie foi, & par le complément du gage ou du don du Saint Efprit, pour la vie éternelle. Amen. On trouve à-peuprès les mêmes paroles dans un autre Office manufcrit des mêmes Eglifes, où il eft marqué que le Prêtre prend le Chrême, il en fait l'onction avec le pouce fur le front des enfants, aux tempes & aux pouces des mains & des pieds, en difant. N. reçoit l'onction du faint Chrême de Jefus Christ notre Dieu, de la douce odeur de la vraie foi, du sceau, de la plénitude & de la grace du Saint Esprit, au nom du Pere & du Fils & du Saint Efprit, pour la vie éternelle. Un autre Office attribué à S. Bafile, dont on fe fert pour le Baptême des enfants lorfqu'ils font en péril de mort, contient cette forme. N. eft marqué avec le Chrême, pour le fceau du don de la vie

Liv. II. nouvelle, par le Saint Esprit, au nom du Pere, & du Fils & du Saint Esprit, CH. XI. dans les fiecles des fiecles. Amen.

Preuve ti

rée des Ca

nons Sy. riens.

Preuve tirée de l'Office

Dans le Nomocanon des Syriens Jacobites, compofé par Grégoire Abulfarage, au Chapitre du Baptême, il eft dit que ceux qui auront été baptifés par les Diacres, ce qui doit s'entendre en cas de néceffité preffante, recevront la perfection, par le figne fait avec le Chrême, & par la priere propre; ce qui eft ordonné pareillement à l'égard de ceux qui ayant été baptifés par les Prêtres, n'auroient pas reçu la Chrismation; & cette Conftitution eft attribuée au Patriarche Sévere. Elle fait entendre que la Chrifmation n'est pas regardée comme une pure cérémonie, telles que font plufieurs autres du Baptême, qu'on omet en cas de péril preffant, & qui ne font pas fupplées d'ailleurs: mais qu'elle eft regardée comme un véritable Sacrement diftingué de l'autre, par lequel on reçoit une grace particuliere. Il y a dans le même recueil une Conftitution de Jacques d'Edeffe, qui ordonne qu'auffi-tót que celui qui reçoit le Baptême aura été plongé trois fois au nom du Pere & du Fils & du Saint Esprit, il recevra Ponction avec le Chrême.

Les Cophtes ou Jacobites du Patriarchat d'Alexandrie ont la même discipline. Après quatre oraifons récitées par le Prêtre qui fait l'Office fur des Coph- l'enfant baptifé, il prend le Chrême, & il lui fait une onction en forme de tes. croix fur le front en difant, l'onction de la grace du Saint Efprit. Amen. Gab. Patr. Puis il la fait à la bouche, & dit: onction du gage du Royaume du Ciel.

Abulbirc.

Amen. Aux oreilles. La plénitude de la grace du Saint Efprit, la cuiraffe de la foi & de la juftice. Amen. Aux genoux, aux pieds & aux épaules. J'oins N. de l'huile de joie, & du Chrême de fanctification, au nom du Pere & du Fils & du Saint Efprit, Trinité Sainte & confubftantielle. Amen. C'est ainsi que le rapporte Abulbircat; & Ebnaffal dans fon Traité des prinChap. 14. cipes ou fondements de la foi, y ajoute une onction particuliere aux paumes de la main, avec ces paroles: le Chrême faint: à la région du cœur: la plénitude de grace: & aux oreilles, le Chrême de l'adoption.

De celui

piens.

L'Office du Baptême des Ethiopiens imprimé autrefois en latin à Rome, des Ethio- & qui eft inféré avec plufieurs autres dans la Bibliotheque des Peres, eft fort femblable à celui des Cophtes, dont ils dépendent. Le Prêtre fait Fonction avec le Chrême en forme de croix fur le front des baptifés, en difant. Que ce foit l'onction de la grace du Saint Efprit. Amen. Au nez & aux levres. C'eft le gage du Royaume des Cieux. Amen. Aux oreilles. L'onction fainte de Notre Seigneur Jefus Chrift. Aux bras, aux genoux, &aux jambes, en difant: Je vous oins de l'onction fainte; je vous oins au nom du Pere & du Fils & du Saint Efprit paraclet. Amen. Enfin le Prêtre dit fur eux une oraifon en forme de bénédiction, & leur met des

couronnes fur la tête, après quoi il leur donne l'Euchariftie. Il n'y a rien Liv. II. de particulier dans les Offices Neftoriens fur cet article: l'onction avec le Cн.XII. Chrême y eft marquée fans autre détail.

croient

Ainfi toutes les Eglifes conviennent dans la cérémonie de l'onction, Toutes principalement au front; & felon la diverfité des Rites, elle fe fait en une ces Eglifes ou plufieurs parties du corps. Ce qu'il y a d'effentiel eft, que toutes croient que ces Ri que par ce figne facré les Chrétiens reçoivent la même grace, qui étoit tes conautrefois reçue & accompagnée d'effets miraculeux, par l'impofition des un Sacre mains des Apôtres, & que l'onction du faint Chrême produit un femblable ment. effet en donnant le Saint Efprit.

tiennent

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Examen de la différence des Rites, où on fait voir qu'elle ne détruit pas

LA

Peffence du Sacrement.

les Orien

bles.

A différence qu'il y a entre les Rites Grecs & ceux des Syriens & Les Rites des Egyptiens eft fort peu confidérable. Car les uns & les autres donnent Grecs & la Confirmation immédiatement après le Baptême, avant que de donner taux fort l'Eucharistie aux nouveaux baptifés, comme les Grecs & tous les Orien- fembla taux font encore, fuivant l'ancienne difcipline de l'Eglife. Si quelque enfant ou quelque autre perfonne a reçu le Baptême en péril de mort, & qu'à cette occafion les cérémonies ordinaires aient été omifes, toutes les Conftitutions Eccléfiaftiques des Grecs & des Orientaux prefcrivent qu'on lui adminiftre l'onction du Chrême. Ils le regardent donc comme un Sacrement néceffaire; & ce n'eft pas un des moindres reproches qu'ils font aux Latins, que parmi eux on néglige de le donner à ceux qui ont été baptifés, en forte que plufieurs paffent leur vie fans le recevoir. C'est ce que Siméon de Theffalonique reproche aux Latins, lorfqu'il dit qu'en omettant cette onction facrée, ils laiffent les baptifés fans le fceau & le fignal facré do páfico, ce qu'Arcudius n'a pas bien entendu, lorfqu'il en a voulu tirer contre toute vérité, que ce Grec nioit que le Baptême imprimât caractere. Pierre de Melicha, Ebnaffal, Abulbircat, Paul de Saïde & d'autres reprochent auffi aux Francs qu'ils ne fignent point les nouveaux baptifés avec le Myron, & ce reproche, comme ceux des Latins contre les Orientaux, a été faute de s'entendre, puifqu'il eft clair que les uns & les autres ont la même cérémonie, qu'ils croient qu'elle produit une grace spéciale, & par conféquent qu'elle est un véritable Sa

crement.

ils different des

tins.

Liv. II. Les Grecs & les Orientaux par une coutume plus ancienne que tous CH. XII. les fchifmes, & même que les héréfies des Neftoriens & des Jacobites, En quoi donnent la Confirmation avec le Baptême, & les Prêtres en font les Miniftres ordinaires; au lieu que dans l'Eglife Latine cette fonction est réservée Rites La- aux Evêques. De très-habiles Théologiens ont examiné la question; & puifqu'à cette occafion-là il n'y a eu aucune conteftation entre les Grecs & les Latins avant le fchifme, & que cette différence ne parut pas affez importante pour en faire un article particulier dans l'Acte d'Union fait au Concile de Florence, ceux qui condamnent la discipline Orientale jufqu'à regarder comme nulle la Confirmation qu'on y reçoit, font plus que les Conciles & les Papes, puifqu'ils déclarent nul ce que les autres ont approuvé.

On ne

fier ceux

le Rite

Syn.Diam

f. 21. b.

On ne peut justifier la conduite de l'Archevêque de Goa, Alexis de peut jufti- Menefès, fur ce que dans le Synode de Diamper il fit une pareille déciqui ont fion, qu'il exécuta fans l'autorité du Saint Siege, en faifant donner la condamné Confirmation à tous ceux qui l'avoient reçue dans les Eglifes Neftoriennes Oriental de Malabar, fur cette fuppofition qui paroît dans le Décret, que ne l'ayant de la Con- pas reçue fuivant la forme de l'Eglife Latine, on la leur devoit administrer firmation. tout de nouveau. On peut par deux principes entiérement différents ordonper Act. 4. ner, que des hérétiques reçoivent dans l'Eglife Catholique le Sacrement de Confirmation, de même que les Grecs & les Orientaux ont ordonné que l'onction du Chrême feroit employée dans la réconciliation des hérétiques, dont le Baptême étoit reconnu comme valide. Le premier principe eft, en fuppofant que les cérémonies & les prieres, la matiere & la forme font abfolument défectueufes, & qu'ainfi elles n'ont pu produire le Sacrement: l'autre eft, de pratiquer fimplement ce que l'ancienne Eglife a pratiqué à l'égard de quelques hérétiques, lorfqu'ils revenoient à l'Eglise Catholique. Si D. Alexis de Menefès avoit agi felon ce principe, il ne pourroit pas être juftifié d'avoir établi une nouvelle difcipline à l'égard des Chrétiens de Malabar, qui étant Neftoriens devoient être reçus de la même maniere que l'étoient autrefois ceux de cette fecte. Or S. Grégoire le Grand confulté fur cette question répond, que les Monophyfites & les autres, parmi lefquels on doit comprendre les Neftoriens, dont il avoit d'abord parlé, doivent être reçus par la feule confeffion de la vraie foi (a). Timothée Prêtre de Conftantinople, dans fon Traité de la maniere de recevoir les hérétiques, après avoir parlé de ceux qui doivent être baptifés, Timoth. & de ceux qui font réconciliés par la Chrismation, met dans la troisieme Mon.Eccl. claffe ceux qui ne font obligés qu'à dire anathême à leur héréfie, & dans

Presb. CP.

Gr. t. 3.

P. 396.

(a) Monophyfitas verò & alios ex fola vera confeffione recipit. Greg. M. 1. 9. Ep. 61.

ce nombre font les Neftoriens, les Eutychiens, les Diofcoriens & tous les Liv. II. Monophylites. CH.XII.

pline fur

héréti

C. 31. 1. 4.

c. 27. 28.

5. c. 39.

De Mir.

Ste. Beuve

ad Avit.

Arel. 1.

Il est vrai qu'il y a eu quelque diverfité de difcipline, non feulement Diverfité entre l'Eglife d'Orient & celle d'Occident; mais dans celle-ci elle a varié. de difciCar S. Grégoire marque dans la Lettre que nous venons de citer qu'en la récepOccident les Ariens étoient reçus par la feule impofition des mains: & tion des qu'en Orient c'étoit par la Chrifmation. Cela devoit être ainfi du temps ques. de S. Grégoire: mais nous trouvons en Occident des preuves incontef- Greg. Tur. tables de la Chrifmation pratiquée à l'égard des Ariens. Lantilde foeur du hift. 1. 2. Roi Clovis qui étoit Arienne, la reçut ainfi, comme le témoigne Grégoire de Tours, qui dit auffi que Brunehaut, Gofwinte & Hermenichilde furent réconciliées de même, ainfi que Chararic Roi de Sueves en Galice. s. Mart. Le Pere Sirmond remarque fur ce fujet que la Chrifmation n'étoit donnée 1. 1. c. 6. qu'à ceux qui ne l'avoient pas reçue dans les fociétés d'hérétiques dont de Sacr. ils fortoient: qu'à l'égard des autres on fuivoit la regle prefcrite par le Conf. p. premier Concile d'Arles, qui ordonne que fi quelqu'un renonçant à l'hé- 98. Sirm. réfie revient à l'Eglife, & qu'on reconnoiffe qu'il a été baptifé au nom du Vien. Ep. Pere & du Fils & du Saint Esprit, qu'on lui impofe feulement les mains 24. afin qu'il reçoive le Saint Efprit: ce qui eft conforme à ce que marque c. 8. S. Léon dans fa Lettre à Rufticus de Narbonne & à Nicetas d'Aquilée. Car comme dit Optat, on conservoit fans aucune atteinte; c'est-à-dire, on reconnoiffoit pour valide le Chrême, ou l'onction qui avoit été reçue hors de l'Eglife (b). On la donnoit aux Novatiens, parce que fuivant le témoignage de Théodoret, ils donnoient le Baptême fans Chrême; c'eft-à-dire, Theod. fans Confirmation: ce que femblent prouver ces paroles de S. Pacien, Evêque de Barcelone, qui leur dit: d'où pouvez-vous avoir le Saint Efprit, vous qui n'êtes pas marqués du figne de Jefus Chrift par le Prêtre ? Ainfi l'Archevêque de Goa agiffoit contre les regles de l'Eglife, & Selon l'u contre la décision de S. Grégoire, en ordonnant que les Neftoriens de ne & l'au Malabar recevroient la Chrifmation, quand même il l'auroit regardée pline on comme néceffaire pour réconcilier ces hérétiques, puifque ni les Latins ne devoit ni les Grecs ne la pratiquoient pas à l'égard des Neftoriens, & qu'aucun mer de Evêque particulier n'est en droit d'établir de nouvelles regles, lorfque l'E- nouveau glise en a fait de contraires pratiquées durant plufieurs fiecles. Mais il tiens Man'est pas difficile de reconnoître que ce n'étoit pas là fa penfée, & qu'étant labares.. perfuadé que les Neftoriens ne connoiffoient pas le Sacrement de Con

(b) Numquid nos exterminamus oleum veftrum, ut meritò nos muscas morituras appelletis ?? Opt. 1. 8.

(c) Veftræ plebi unde Spiritum quam non confignat unctus Sacerdos? Pacian. Ep. 3. ad Sympron

Hær. fab.

1. 3.

tre difci

pas confir

les Chré

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