Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Liv. III. mélie fur le troifieme Dimanche d'Atyr. Celui qui ayant péché après son CH. V. Baptême, fe confeffe & accomplit fu pénitence fous la main du Prêtre, par le miniftere duquel il avoit reçu le Saint Efprit le jour de fon Baptême, il reçoit encore le Saint Efprit par la pénitence, comme il l'avoit reçu à fon Baptême. Dans une qui eft fur le Cantique de Zacharie: Le Baptême nous délivre des péchés commis auparavant, & par la Confeffion nous sommes délivrés de tous ceux que nous commettons dans tout le cours de notre vie. Sur l'Evangile de l'aveugle né. Jefus Chrift dit à fes Difciples: Je vous envoie comme mon Pere m'a envoyé; ceux dont vous remettrez les péchés, ils leur feront remis; c'est-à-dire, que Dieu les remet par le miniftere des Prêtres. Car il leur a donné pouvoir de remettre les péchés dans le Baptême, dans la Pénitence & dans la Confeffion, fans laquelle on ne peut en obtenir le pardon. Sur ces paroles, Parate viam Domini. Il nous eft ordonné par ces paroles de purger notre bouche de toute parole criminelle, &de la purifier en récitant la parole de Dieu, & par la Confeffion de tous nos péchés. Car confessant nos péchés par la même bouche avec laquelle nous recevons dans la Communion le corps de Jefus Chrift, nous en fommes purifiés. Par-là même il eft dit préparez la voie du Seigneur, qui eft la bouche par laquelle nous recevons le corps de Jefus Chrift; ce qui fignifie que nous la préparions par la Confeffion & par la Pénitence faite entre les mains du Prêtre. Témoign.. Echmimi, dans fa Collection de Canons, fait connoître par le seul d'Echmi- titre du chapitre quels font fes fentimens: il eft tel: De l'excellence de la Pénitence canonique; & que le pécheur eft obligé de déclarer fon péché au Pénitencier de l'Eglife, afin qu'il lui prescrive la pénitence qui doit être impofée felon les Canons. Enfuite il commence ainfi. La premiere chose qui eft requife dans la Pénitence eft, que le pécheur déclare fon péché. S'il ne le fait pas, comment le Prêtre le connoîtra-t-il, & quelle pourra être l'utilité des Canons, fi on les conferve écrits dans les livres, & qu'ils ne foient point pratiqués? Mais le plus grand & le principal respect qu'on doit rendre aux Canons, eft de s'en fervir pour régler la difcipline, & pour prescrire les pénitences proportionnées à tous les péchés. Il prouve enfuite par divers paffages de l'Ancien Teftament l'utilité de la Confeffion, & il en montre le précepte dans le Nouveau par les paroles de l'Epître de S. Jacques. Il explique auffi la conféquence que l'Apôtre tire de l'effet qu'eut la priere d'Elie pour fermer le Ciel; combien donc doit être plus efficace la priere de celui qui a reçu la grace du Saint Esprit, & auquel il a été dit, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur feront remis, & ce que vous lierez fur la terre fera lié dans le Ciel, &c. d'autant plus que ce n'eft pas comme fit Elie pour la défolation des peuples, mais pour leur falut, pour leur vie, & pour leur procurer toute forte de biens en ce monde && en l'autre. Il

mi. p. 2.

c. 38.

dit

dit enfuite, que le Prêtre ne peut connoître les péchés à moins que le pé- Liv. III. nitent ne les confeffe, & alors le Prétre lui ordonnera ce qu'il doit faire. CH. VI, Que par cette raison les Apôtres & leurs fucceffeurs ont fait plufieurs Canons, par lesquels ils ont ordonné que les pécheurs fuffent reçus à la pénitence, afin qu'ils fussent purifiés de leurs péchés, & qu'on gardát à leur égard les regles de conduite les plus convenables. Que dans cette vue ils ont donné aux Prêtres l'autorité néceffaire pour les conduire comme ils le jugeroient à propos, en diminuant la pénitence aux uns, & en l'augmentant aux autres, comme il le prouve enfuite par plufieurs Canons.

CHAPI IT RE VI.

Continuation des mêmes preuves, tirées particuliérement des livres qui concernent l'adminiftration de la Pénitence.

No

dit le mê

nitence.

Ous n'avons rapporté qu'une petite partie de ce que l'Auteur qui Sommaire. vient d'être cité dit touchant la Pénitence, & la néceffité de la Confef de ce que fion. Après en avoir parlé d'abord comme Théologien, il entre dans me Auteur un plus grand détail comme Canonifte, & il infere dans fa Collection fur la Pé les principaux Canons des anciens Conciles, & des Epîtres canoniques de S. Bafile & des autres qui fe trouvent dans les Verfions Orientales. Il ne les donne pas comme des regles pratiquées alors, ni comme contenant la forme fuivant laquelle les pénitences étoient réglées, avouant avec douleur que la mifere des temps, & la diminution de l'ancienne ferveur, auffi, bien que du zele des Pasteurs, avoit fait oublier des regles fi fages: mais il s'en fert pour faire remarquer aux Prêtres & aux pénitents la grande difproportion qu'il y avoit entre la févérité de l'ancienne Eglife, & la douceur avec laquelle on impofoit de fon temps la Pénitence, afin que ce leur fût un motif de l'accomplir avec plus de courage & plus de foumiffion aux ordres de leurs Supérieurs. Commę auffi l'abus prodigieux qui s'introduifit en Egypte touchant l'omiffion entiere de la Confeffion & de la fatisfaction canonique commençoit à faire du progrès, il en parle en divers endroits avec beaucoup de force, & réfute les mauvaises raifons dont on tachoit de l'appuyer.

d'Ebnaff.

Abu- Ifaac Ebnaffal, qui étoit prefque contemporain, & qui a com- Paffage pofé un abrégé de Théologie fous le titre de Recueil des fondements ou Ebnaff. principes de la foi, parle amplement de la Confeffion des péchés. Il Coll. Prin. en marque trois efpeces: la premiere, qui fe fait à Dieu par la recon- cip. fidei. Perpétuité de la Foi. Tome V. C c

MS. Arab.

C. 55.

LIV. III. noiffance des péchés que chacun a commis, accompagnée d'une dou CH. VI. leur fincere, d'un ferme propos de n'y plus retomber, & de plufieurs œuvres laborieufes de pénitence, comme font les jeûnes, les veilles, les prieres, & fur- tout les aumônes. La feconde eft celle qu'un homme qui a offenfé fon prochain lui fait, en lui demandant pardon, & en réparant le tort & le dommage qu'il peut avoir caufé à fon frere. La troifieme eft la Confeffion facramentelle, & c'eft celle dont il est question: voici fes paroles. La troisieme eft celle que le pénitent fait à un Prêtre qui a le pouvoir de recevoir les Confeffions, en lui déclarant tous les péchés qu'il a commis envers Dieu & envers les hommes, dont il fait un dénombrement exact; & il n'y a aucune raison qui en puiffe difpenfer. Il ne doit rien cacher au Prêtre de tous les péchés commis par pensée, par parole ou par action: celui qui fait autrement s'attire un malheur certain pour l'ame & pour le corps: car le Prêtre ne peut prescrire de remedes que pour les maux que le pénitent lui découvre les autres deviennent plus griefs, ils prévalent, & enfin ils font caufe de fa perte. Au contraire lorsqu'il décou vre toutes fes infirmités, le Prétre peut procurer sa guérison par des remedes convenables & proportionnés, & appaiser le mal par le jeûne, par la priere, par l'aumône, & par le facrifice qu'il offre pour lui enfin par diverfes pénitences qu'il lui prefcrit, ayant égard à fes forces & à fa fante. Il fera des prieres avec lui & obtiendra fon pardon, & lorfque le pénitent aura accompli tout ce que le Prêtre lui aura ordonné, Dieu lui accordera la rémiffion entiere de fes péchés.

Remarque

Auteur fur

tes.

Cet Auteur avoit marqué, en parlant de la premiere espece de Condu même feffion qui ne fe fait qu'à Dieu, que la plupart des Cophtes ne pratiles Coph- quoient que celle-là. Il ajoute à ce qu'il a dit touchant la derniere, qui est la véritable Confeffion facramentelle, que ce qu'il en a dit eft la doctrine de toutes les autres fociétés chrétiennes, qui font plus nombreuses que les Cophtes, & qu'elle est fondée fur de très-grandes raisons, auffibien que fur l'autorité de l'Ecriture Sainte. Il cite entre autres paffages, celui de S. Jacques, & il s'en fert pour prouver la néceffité de la Confeffion.

Autre autorité..

Dans un ancien Traité de Questions & de Réponses canoniques, felon la doctrine des Peres, la question eft propofée, à qui on doit faire la Confession, à un Prêtre, ou à tout autre, même à un Séculier. Voici la réponse. La Confeffion ne peut être faite qu'à un Prêtre, Religieux ou Séculier, dont la foi & la vie foient connues, & qui doit avoir reçu cette autorité du Patriarche ou de fon Evêque, avec le confentement du Clergé & des principaux: du peuple. Et un peu après: celui qui ne confeffe pas ses péchés au Prêtre, qui ne reçoit pas de fa bouche le Canon pénitentiel, & qui ne l'accomplit

pas, il n'eft ni fils ni difciple de Jefus Chrift: il n'a aucune part avec lui ; Liv. III. mais il lui eft rebelle & réfractaire. CH. VI.

nons Sy

Dans une Collection de Canons des Jacobites Syriens. Il n'eft permis à Paffage tiaucun Chrétien coupable de quelque péché d'yvrognerie, de luxure ou de ré des Calarcin; qui a offense son prochain, ou qui conferve de la haine contre lui, riens. de recevoir le corps de Jefus Chrift, fi auparavant il ne s'eft confeffé, & s'il n'a pas accompli la pénitence canonique. La même regle eft prescrite dans diverses autres Collections, & elle y eft toujours confirmée par l'autorité des paroles de Jefus Chrift aux Apôtres, lorfqu'il leur donna le pouvoir de remettre les péchés.

On trouve une inftruction en forme de Dialogue entre le Maître & le Autre:Disciple, où le premier dit que celui qui approche de la Communion avec la confcience chargée de quelque crime, fe rend coupaple du corps & du fang du Seigneur, & qu'ainfi il faut que l'homme, fuivant S. Paul, s'éprouve lui-même. Le Difciple demande en quoi confifte cette épreuve: le Maître répond: il s'éprouvera & fe préparera par la Confeffion, qui eft la pénitence annoncée par S. Jean Baptifte.

Ecclefiaf

L'Auteur du Traité de la Science Eccléfiaftique, felon l'Eglife Jacobite Auteur de d'Alexandrie, Chap. XCVI. en parle ainfi. Il eft du devoir du Patriarche la Science d'établir un Pénitencier pour fon peuple; car lorfque les hommes ont un tique. Confeffeur, ils s'adressent à lui, & en confeffant leurs péchés pendant qu'ils font fur la terre, Dieu en accorde le pardon. Dans le Baptême, l'homme avoit renoncé à Satan & à tout ce qui lui appartient, s'obligeant par cette promeffe de s'abftenir de tout péché d'homicide, de luxure, de larcin, de faux témoignage, de blafphême, &c. Lorsque quelqu'un eft tombé dans un pareil crime, il faut qu'il fe préfente au Pénitencier, dont l'autorité eft pareille à celle du Patriarche qui l'a établi. Lorsque le pénitent fe foumet à lui par la confeffion de fes péchés, & par l'accomplissement du Canon, on de la pénitence, il obtient la rémission de fes péchés.

& répon

Colb.

Il fe trouve une pareille inftruction dans des Manufcrits plus récents, Questions mais qui eft tirée de la plupart de celles que nous avons citées ailleurs ; fes. puifqu'on y trouve non feulement la même doctrine, mais fouvent les MS. Arab, mêmes paroles des Auteurs les plus anciens: elle eft auffi par questions & par réponses. Le Disciple demande, quel est le fens de ce que dit Jefus Chrift: non eft opus valentibus medicus, &c. qui eft le Médecin, quels font les remedes? Le Médecin, répond le Maître, n'est autre que Dieu toutpuissant, qui néanmoins en a mis un autre à fa place, & c'est le Prêtre. Le remede & la médecine eft le corps de Jefus Chrift Notre Seigneur, & fon fang précieux. Ceux qui fe portent bien font les Anges, parce qu'ils font exempts de péché : les malades font les enfants d'Adam, qui font tous

LIV. III. pécheurs, & leur péché eft leur maladie. Ainfi de même qu'un Médecin ne CH. VI. peut ordonner à un malade ni médecine ni aliment, à moins que la ma

Michel d'Antio

che.

Bib. R.

ladie ne lui ait été expofée; le Prêtre ne peut communiquer le corps de Jefus Chrift à un enfant d'Adam s'il ne déclare fes péchés, & s'il ne les lui a pas confeffés auparavant. Car comme fi un Médecin donne un remede ou de la nourriture fans connoître la maladie, il l'augmente plutôt qu'il ne la guérit; de forte que fouvent le malade en meurt: ainfi le pécheur, s'il reçoit le corps de Jefus Chrift fans fe confeffer; & fans fe foumettre à la pénitence canonique, cela ne lui fert de rien, au contraire cela lui nuit & augmente fon péché.

Michel Patriarche Jacobite d'Antioche, est un des Auteurs qui a le plus fortement établi la néceffité de la Confeffion, dans un Traité assez MS. Arab. ample de la maniere dont les Chrétiens doivent fe préparer à la Communion. Il vivoit dans le douzieme fiecle, dans le temps que l'abus qui s'étoit introduit en Egypte pour abolir la pénitence canonique, régnoit impunément par la connivence criminelle de quelques Patriarches. C'est pourquoi en plufieurs endroits Michel difpute contre ceux qui le maintenoient & le pratiquoient; & quoiqu'il ne les nomme pas, on reconnoît aisément qu'il les attaque, & qu'à caufe de la communion qui étoit entre les Eglifes Jacobites d'Alexandrie & d'Antioche, il ménage les perfonnes, en condamnant leurs erreurs. Il dit donc qu'il eft impoffible que perfonne puiffe être délivré du péché, finon par le miniftere des Prêtres, qui tiennent la place de Jefus Chrift par rapport à la rémission des péchés. It cite pour preuve les paroles de Jefus Chrift: recevez le Saint Esprit, &c.. Que la Confeffion faite aux Prêtres eft un Baptême perpétuel pour la rémission des péchés. Que le pénitent doit fe conduire à l'égard de fon Confeffeur avec la fimplicité d'un enfant, ne luirien cacher de tout ce qu'il a commis de péchés par pensée, par parole & par action, fe foumettre avec humilité à fes inftructions, & tout faire fuivant le confeil & le commandement de ce Maitre Spirituel. Enfuite adreffant la parole aux Evêques. Il faut, dit-il, que vous agiffiez à l'égard de celui qui fe convertit après le Baptême, comme à l'é gard d'un autre que vous auriez tiré de l'infidélité après l'avoir inftruit.. Impofez-lui les mains, afin que fa pénitence foit manifefte; & quand on: vous aura follicité & prié pour lui, ramenez - le au troupeau, & impo-fez-lui les mains comme dans le Baptême; parce que lorsqu'on impofe les mains aux fideles ils reçoivent le Saint Efprit. Car le Chrétien qui tombe dans le péché a befoin d'un Prêtre qui l'inftruife & qui prie fur lui; qui le sépare enfuite de la fociété des fideles dans la célébration des Myfteres „ de même qu'on fait à l'égard des infideles, lorfqu'ils defirent d'embrasfer la foi. Après que durant quelque temps il a foutenu avec humilité & foumis

« AnteriorContinuar »