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Liv. I nife du temps du Patriarche Jérémie, & fous les yeux de Gabriel de CH. III. Philadelphie & de Maximus Margunius. Or il n'y en a prefque aucun qui

du témoi

gnage de

Caucus.

ne contienne des preuves certaines de la créance & de la difcipline touchant les Sacrements. Auffi on ne trouvera pas facilement un feul Auteur, même de ceux dont le témoignage n'eft pas d'une grande autorité, qui dife que les Grecs ne reconnoiffent que deux Sacrements, comme Cyrille eut la hardiffe de le dire dans fa Confeffion; encore moins que Jérémie, qui nomme diftinctement les fept qui font reçus dans l'Eglife, n'en reconnût que deux, comme a ofé écrire l'Auteur des Monuments Authentiques. Ce qu'on Quelques Proteftants ont cité Antoine Caucus, qui a fait de longues doit juger Differtations contre les Grecs, décriées parmi les Savants comme un tifsu de fauffetés, qui n'ont la plupart d'autre fondement que l'ignorance de l'Auteur. Il ne dit pas que les Grecs ne reçoivent que deux Sacrements; mais qu'ils n'ont ni la Confirmation ni l'Extrême - Onction. Allatius l'a réfuté fi fortement, qu'on ne peut rien ajouter à ce qu'il a écrit pour L.3. Conc. combattre cette calomnie. Il cite d'abord un Traité d'un Religieux nommé c. 16. §. 4. Job, dont on ne fait aucune circonftance, ni le temps auquel il a vécu : qui reconnoît fept Sacrements, mais qui fe trompe vifiblement en ce qu'il met la profeffion Monaftique dans ce nombre, & qu'il confond l'Extrême-Onction avec la Pénitence. Mais au moins il reconnoît la Confirmation & l'Extrême-Onction. Nous entrerons ailleurs dans l'examen de la penfée de cet Auteur, qui affurément, n'eft pas conforme à la doctrine de l'Eglife Grecque, fi ce n'eft que comme Arcudius l'a remarqué, on peut comprendre la profeffion Monaftique ou le faint Habit dans la Pénitence. Il n'eft pas néceffaire d'examiner les fentiments d'un feul Ecrivain obfcur, qui ne peut balancer l'autorité de tous les autres. Allatius cite enfuite Siméon de Theffalonique: puis la Profeffion de foi de Jean Paléologue Empereur de Conftantinople, & fils d'Andronic fecond. Je crois, dit-il, comme la fuinte Eglife Romaine tient & enseigne, qu'il y a sept Sacrements de l'Eglife. Le Baptéme, dont il a déja été parlé; le Sacrement de l'Onction du faint chrême, qui fe fait par l'impofition des mains de l'Evêque à l'égard de ceux qui ont été régénérés; la Pénitence, l'Euchariftie, l'Ordination; le Mariage, & la derniere onction de l'huile jointe avec les prieres qui fe pratique à l'égard des malades, fuivant la doctrine du bienheureux Apôtre S. Jacques (b). Il rapporte auffi quelques autres témoi

(1) Ετι πιςεύω καθὼς κρατεῖ καὶ διδάσκει ἡ ἁγία ῥωμαϊκὴ ἐκκλησία ἑπτὰ εἶναι τὰ ἐκκλησιασικά μυςή. ρια, ἔν δηλονότι τὸ βάπτισμαπερὶ ὦ δεδήλωται. Αλλὸ μυςήριον τοῦ χρίσματος καὶ ἁγία μύρε, ὁ δὲ ἐπιθέσεως τῶν τοῦ ἐπισκόπε χειρῶν χρίοντος τοὺς ἀναγεννωμένες ἐπιδίδοται. Αλλο ἐςὶν ἡ μετάνοια. Αλλο ἐςὶν ἡ εὐχαεισία. Ἀλλο ἐςὶ τὸ μυςήριον τῆς τάξεως, ἤτοι τῶν χειρογονιῶν, ἄλλο τὸ τοῦ γάμα, ἄλλο τὸ τελευταῖον χρίσμα, ἦγαν τὸ εὐχέλαιον ἢ κατὰ τὴν διδασκαλίαν τοῦ μακαρία Ιακώβε τοῖς ἀσθενῶσι παρέχεται. Apud Allat. c. 1256.

gnages de Grecs modernes, & fur-tout ceux des Synodes tenus contre Liv. 1. Cyrille Lucar; mais nous en parlerons plus amplement dans le Chapitre CH. IV. fuivant. Les premiers jufqu'à Jérémie, ont parlé plus fimplement, parce qu'ils n'avoient aucune connoiffance des héréfies qui combattent les Sacrements. Quand les Calviniftes eurent fait plus clairement connoître les leurs par la Confeffion de Cyrille, les Grecs parlerent auffi plus précifément, comme nous ferons voir dans la fuite.

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Sentiments des Grecs touchant les Sacrements, depuis que Cyrille Lucar fut
Patriarche de Conftantinople.

ON

Na parlé fort en détail dans le Tome précédent de tout ce qui Ce qu'on regardoit Cyrille Lucar, & de tout ce qui avoit rapport à fa Confeffion, doit juger publiée d'abord en latin en 1629, puis en grec avec la traduction latine gnage de à Geneve en 1633. Si on veut croire Hottinger, & ceux qui avoient Cyr. Luc., parlé avant lui de cet Apoftat, il avoit déja commencé à connoître leurs opinions, & même il les avoit embraffées pendant fon féjour en Tranfylvanie & en Lithuanie, quoique dans ce temps-là même, il publia à Tergowift en 1616 des articles contraires à ceux de fa Confeffion. Mais s'il avoit déja renoncé à la créance commune de fon Eglife, il diffimula fes fentiments, qui étoient fort éloignés de ceux de Melece Patriarche d'Alexandrie, auquel il fuccéda, & qui lui auroient certainement fermé l'entrée aux dignités Eccléfiaftiques. Quelques opinions qu'il eût dans le cœur, ce prétendu défenfeur de la vérité, ce faint Martyr, ce grand génie, comme l'ont appellé fes Panégyriftes, ne les fit pas paroître à l'égard des Grecs. C'est ce qui a été fuffisamment éclairci par les Grecs mêmes dans le Synode de Jerufalem, & par Dofithée dans l'édition plus ample qu'il fit faire quelques années après des Décrets de cette affemblée, & en même temps de ce que contenoient les préliminaires pour faire voir la fausseté de tout ce que les Calviniftes avoient avancé fur la perfonne & fur la Confeffion de Cyrille. On y a ajouté dans la Défense de la Perpétuité, & dans le quatrieme volume un fi grand nombre d'éclairciffements & de réflexions, qu'on ne croit pas qu'il foit néceffaire d'en faire d'autres: fur cet article.

Il est vrai, comme on l'a marqué, que Cyrille tâchoit fous main de répandre ses erreurs, quoiqu'il ne paroiffe pas qu'il eût fait beaucoup de disciples; & on ne peut faire aucun fond fur ce qu'il difoit ou écrivoit en

LIV. I. particulier; puifque, comme on l'a fait voir très-clairement, la fauffeté de CH. IV. la plupart des faits contenus dans fes lettres, eft démontrée évidemment par d'autres faits certains & inconteftables, foutenus du témoignage de toute la Grece. Son commerce avec les Hollandois, fur-tout avec le Miniftre Leger, le rendoit un peu fufpect; mais pas affez pour le convaincre; & dans ces pays où les Infideles font les maîtres, le commerce avec des perfonnes de différentes Religions étant prefque inévitable, peut être regardé comme indifférent, fans produire aucun foupçon. Aufli on remarque que la familiarité qu'Etienne Gerlach Miniftre Luthérien, qui fervoit auprès du Baron de Ungnade Ambaffadeur de l'Empereur, eut avec le Patriarche Jérémie, ni les lettres qu'il écrivit, & celles qu'il reçut des Proteftants de Tubingue, de Chytreus & de quelques autres, ne le firent jamais foupçonner d'approuver les erreurs de ceux dont il aimoit les perfonnes. Melece Piga, Patriarche d'Alexandrie, fe conduifit de la même maniere à l'égard de George Douza, & encore plus à l'égard d'Edouard Barton Ambaffadeur d'Angleterre, avec lequel il fut fort lié pendant la vacance du Siege de Conftantinople, lorfque Melece en cut l'administration. Cyrille ne fut pas tout-à-fait de même: mais il détruifoit les foupçons par ses parjures; du refte, il laiffoit trop de liberté aux Grecs de fréquenter Leger & d'autres qui les pouvoient féduire. Il fallut cependant prévenir le péril dont il étoit menacé, en paroiffant trop abandonner la doctrine de fon Eglife, & en ne la défendant pas contre Leger, qui dogmatifoit autant qu'il lui étoit poffible parmi les ignorants.

te de fon

fius & Le

ger.

p. 173.

Difpute On ne fait que confufément ce qui fe paffa de ce temps-là, & à quelle qui fut fai- occafion les Grecs entrerent en difpute avec Leger; ce que nous ne fautemps en- rions pas même fans la lettre de Nectarius, Patriarche de Jerufalem aux tre Coref- Religieux du Mont Sina. Il paroit par ce qu'elle contient, que ce fut après que les Chapitres, c'est-à-dire, la Confeffion de Cyrille, commenceOpufc. Gr. rent à paroître, non pas qu'il les avouât, mais parce qu'ils portoient fon nom. Ce fut alors que George Coreffius fut appellé de Chio par le Synode de Conftantinople, ce qui doit s'entendre par le Clergé de la grande Eglife, & les Métropolitains ou Evêques qui fe trouverent préfents, & qu'il eut plufieurs conférences avec Leger, qu'il mit par écrit. Cyrille alors Patriarche, ne s'oppofa pas à cette réfolution, qui fut prife même de fon confentement; mais il fe contenta de déchirer Coreflius par toute forte de calomnies & d'injures groffieres dans les lettres à Leger, où il repréfentoit ce Grec comme un ignorant & un adverfaire fort méprifable. C'eft ce qu'on trouve dans les lettres écrites de Rhodes par cet Apoftat durant fon exil, que les Genevois avoient tenues cachées avec beaucoup de prudence, & qui ne pouvoient être publiées que par un homme du caractere

de

de l'Auteur des Monuments authentiques. Car elles ne font qu'un tiffu de Liv. I. fauffetés fi groffieres, qu'il eft difficile de comprendre que perfonne ait CH. IV. jamais pu croire qu'on en pût tirer aucun avantage, finon de faire connoître Cyrille pour ce qu'il étoit; c'eft-à-dire, pour un ignorant, un imposteur & un calomniateur. On peut voir fur ces articles la Défense de la p. 37.47. Perpétuité, où ils ont été fuffifamment éclaircis.

& fuiv.

noiffance

Il résulte seulement de plufieurs endroits de ces lettres, que Cyrille Cyrille avoit connoiffance de ces difputes théologiques de Coreffius contre Leger: avoit confur-tout par un endroit de la lettre dixieme où il mande que ce Grec l'a de cette prié de faluer Leger de fa part, l'appellant cuvaywuss de Cyrille; parce difpute. qu'en effet ceux qui connoiffoient ce malheureux Apoftat, favoient bien que Leger étoit fon bras droit, & celui qui lui fourniffoit fes courtes lumieres fur la controverfe. On voit auffi par une autre lettre, que Leger avoit fait un Traité contre la Transfubftantiation; & c'étoit apparemment Lettre 8. pour répondre aux arguments de Coreffius, qui, comme le marque Nec- Monum. Auth. p. tarius, avoit fortement foutenu cet article, auffi-bien que les autres, contre 100. les arguments de ce Miniftre. Il auroit été de la bonne foi de publier les lettres que Leger avoit écrites à Cyrille en réponse de celles qui ont été imprimées car il eft impoffible qu'on n'y eût reconnu que les Grecs, par une délibération Synodale, avoient député un Théologien pour foutenir la créance de leur Eglife contre les Calviniftes. De-là il s'enfuivoit par une conféquence néceffaire, que ce qu'on avoit fait dire par l'Imprimeur de Geneve dans la Préface de la Confeffion de Cyrille étoit entiérement faux; puifqu'il n'étoit pas poffible qu'il n'y eût prefque pas un Grec, qui ne fut prêt de rifquer fes biens & fa vie, même quelque chofe de plus, pour foutenir cette Confeffion, s'il étoit vrai que l'Eglife de Conftantinople l'eût combattue par la bouche d'un de fes Théologiens. Or ce fait eft inconteftable, puisqu'il eft prouvé par le témoignage de Nectarius, de Dosithée & de tous les Grecs qui ont fait l'éloge de Coreffius fur ce qu'il avoit foutenu la vérité contre ce Miniftre.

les avoit

Ces mêmes Grecs nous apprennent que Coreffius laiffa les conférences Coreffios qu'il avoit mifes par écrit, à l'Eglife de Conftantinople, & qu'étant retourmifes par né à Chio, il compofa plufieurs Traités fur les Saints Myfteres, fur la écrit. Tranffubftantiation, & fur divers autres points de controverfe contre les Calvinistes, & Nectarius témoigne qu'il les avoit eus de Chio. Jufqu'à préfent il n'a rien paru de ces ouvrages théologiques, quoiqu'on apprenne qu'une partie a été imprimée en Moldavie. Ainfi on ne les a pu citer contre les Calviniftes; mais on a feulement cité l'Auteur, fur le témoignage de fes compatriotes, comme un défenfeur zélé & orthodoxe de Perpétuité de la Foi. Tome V.

D

nues du

LIV. I. l'ancienne doctrine, & comme un véritable Grec nullement latinifé. Les CH. IV. Anglois l'ont reconnu pour tel, puifqu'ils firent imprimer fon Traité contre les Latins fur la Proceffion du Saint Efprit, avec quelques autres p. 69. & f. femblables, au commencement du fiecle dernier. Cependant l'Auteur des Monuments n'a pas eu de honte de le repréfenter comme un Penfionnaire de la Cour de Rome; ce qu'il a fait avec fi peu de jugement, qu'il a employé pour le décrier, les injures que Jean Matthieu Caryophylle & Allatius ont répandues contre ce Grec fans aucun fondement; puifque pour être fchifmatique, on n'eft pas pour cela ni méprifable, ni indigne de toute créance, encore moins un Epicurien & un Athée, comme le veut faire croire Cyrille, le plus méchant de tous les hommes & fon ennemi déclaré. Ces confé- Les conférences, dont il a été parlé ci-dessus, doivent avoir été tenues rences te- avant 1635; c'est-à-dire, peu après qu'il fe fut répandu des copies imvivant de primées de la Confeflion de Cyrille, que les Grecs ne croyoient pas être Cyrille. de lui, parce qu'il la défavouoit avec ferment, & qu'on lui voyoit prêcher, enfeigner & pratiquer tout le contraire. La preuve que nous avons de cette date des conférences avec Leger eft, qu'en 1635. Grégoire Protosyncelle difciple de Coreffius publia fon abrégé des divins Myfteres, compofé fous la direction de fon Maître, des Ecrits duquel il reconnoît qu'il avoit tiré tout fon ouvrage. Il eft dédié aux Archevêques, Evêques, Prêtres & autres de l'Eglife Grecque, & l'Epître dédicatoire marque affez clairement qu'il fut compofé dans le temps qu'elle étoit agitée par les troubles que caufoit la mauvaise doctrine de Cyrille, que néanmoins il ne nomme pas. Mais il le défigne, & ceux qui pouvoient être dans les mêmes fentiments, d'une maniere trop claire, pour permettre de douter qu'il ne penfát pas à les attaquer. (a) Dun autre côté, dit-il, nous voyons ceux qui étoient parties & membres de notre Eglife, qui de propos délibéré font devenus des membres féparés & pourris, qui tâchent à nous entrainer dans le précipice de l'héréfie, dans lequel ils se font jetés eux feuls, & ils font tombés dans l'enfer. Nous voyons d'ailleurs des Aftres fpirituels qui tombent du ciel de l'Eglife de Jefus Chrift, comme Lucifer, ayant abandonné la foi dans laquelle ils avoient été infruits, le Baptême qu'ils avoient reçu, la Prédication par laquelle ils avoient été enfeignés, & les Canons des faints Conciles des Peres qu'ils avoient reçus : ainfi ils font tombés dans les ténebres de l'infidélité.

(α) Απὸ τὸ ἄλλο μέρος βλέπομεν ἐκείνας ὑπὸ ἦσαν μέρη καὶ μέλη τῆς ἐκκλησίας μᾶς καὶ μὲ τὴν προσώ ρεσιντας ἐγενίκασι μέλη ῥαγισμένα, καὶ σαπημένα οἱ ὁποῖοι γυρένεσι νὰ μᾶς σύρτι μέσα εἰς τὸν λάκκον τῆς αἱρέσεως, μέσα εἰς τὸν ὁποῖον, καὶ αὐτοὶ μοναχείτες σκάπίοντας ἐπαίσασιν εἰς ἄδου πέταξρον. Απὸ τὸ ἄλλο μέρος βλέπομεν τὰς νοητὲς ἀφέρες ὑπὸ ξεπεύτεσιν ἀπὸ τὸν ἐπίγειον ἐρανὸν τῆς ἐκκλησίας τοῦ χρισέ, καθῶς ἐξέπεσεν ὁ ἑωσφόρος ἀφένοντας τὴν πίςιν ὑπὸ ἐξεβαιωθήκασι, τὸ βάπισμα ὁπῦ ἐντιθήκασι, τὸ κήρυγμα, ὑπὸ ἐδιδαχθήκασι, τὰς κανόνας τῶν ἁγίων συνόδων ὑπὸ ἐπαραλάβασι, καὶ ἐπέσασιν εἰς τὸ σκότος τῆ ἀπιςίας.

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