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Il déplore enfuite les malheurs où eft plongée l'Eglife Grecque ; puis Liv. I. il dit que (b) ne la pouvant délivrer de la tyrannie, n'ayant point de Cн. IV. biens pour la fecourir, & ne fachant quel confeil lui donner, il a cru devoir entreprendre la compofition de ce petit livre, qui pouvoit être fort utile dans les temps préfents, à caufe des dogmes qui y étoient expofés, felon qu'il les avoit recus de la miféricorde de Dieu, par le moyen du très-docte George Coreffius, grand Théologien & excellent Médecin. Parmi les louanges qu'il lui donne d'être le plus grand Théologien qui foit parmi les Grecs, il le loue de ce que (c) par les lumieres de fa Théologie, il chaffe les ténebres,& diffipe les nuages de la mauvaise doctrine; ayant de vive voix & par écrit attaqué & vaincu ceux qui, comme des bêtes fauvages étoient au milieu du troupeau de Jefus Chrift: que fouvent il avoit été martyr par la difpofition où il étoit pour la défenfe de la vérité : & qu'il avoit foutenu plufieurs combats lorfque le temps le demandoit, pour maintenir la bonne doctrine.

On reconnoît facilement que cet éloge a rapport à ce que Coreffius fit, dans le temps que Cyrille cherchoit à répandre fecrétement le Calvinisme parmi les Grecs : & la maniere dont il parle de lui dans fes lettres à Leger, fait affez voir combien Coreffius lui étoit fufpect; ce qui fait juger qu'il eut beaucoup à fouffrir durant qu'il eut à vivre fous un tel Patriarche. Ce qui eft à remarquer, & ce qui nous a engagé à faire cette digreffion eft, que cette déclaration vigoureuse de Grégoire Protofyncelle & Coreffius fon Approbateur, s'est faite du vivant de Cyrille, fans qu'il ait ofé la contredire. Il paroît même quelque chofe de plus hardi, en ce qu'affurant dans l'Approbation, que le livre contient des dogmes trèsvrais & orthodoxes, δόγματα ἀληθῆ καὶ πάνυ ὀρθόδοξα συνέχειν τὸ διεγνωσμένον, il ajoute, quand même quelqu'un des malades trouveroit amer ce qui eft dcux, καὶ εἴτῳ τῶν καμνόντων πικρὸν εἶναι τὸ ἡδὺ οἴεθαι ξυμβαίη. On peut donc juger par ces circonftances, que l'Eglife Grecque n'a pas manqué en cette occafion de défenfeurs de fon ancienne doctrine; que Cyrille. n'étoit pas le maître de la lui faire changer, & qu'il n'avoit pas un fi grand nombre de fectateurs qu'il fit croire aux Hollandois; puifque Co

(6) Τύτην τὴν δυσηχίαν καὶ ἐγὼ βλέποντας ἀπὸ τὴν τυραννίδα νὰ τὸ ἐλευθερώσω δὲν δύνομαι. Μὲ χρήσ μαλα νὰ τοῦ βοηθήσω δὲν ἔχω. Νὰ τὸ συμβολέυσω δὲν ἠξεύρω. Διὰ τῦτο ἔκαμα τᾶτον τὸν παρά μικρον κόπον, καὶ ἐδύνθεσα τῦτο τὸ βίβλιον, τὸ ὁποῖον ὅσον εἰς τὸ μῆκος, εἶναι μικρὸν, ἀμὴ εἰς τὰ δόγματα εἶναι μεγαλὸν καὶ πολλὰ ὠφέλιμον εἰς τάτες τὰς καιρός, τὰ ὁποῖα καθὼς τὰ ἐπαρέλαβα ἀπὸ τὸν θεὸν, διὰ πολλὴν τοῦ εὐσπλάγχνειαν διὰ μέσω τοῦ σοφωτάτε, καὶ θεολογικωτάτε, καὶ ἐν ἰατροῖς αρίσω Κύρα Γεωργία Κορισσία τὰ ἐπαρέδοσα.

(c) Καὶ μὲ ταῖς νοηταῖς ἀκτίναις τῆς θεολογίας τοῦ ἀποδιώτζει τὰ σκοληνὰ καὶ θολερὰ σύνεφα τῆς κακῆς καὶ πονηρᾶς διδασκαλίας ὁπῦ καὶ ἐγγράφως καὶ ἀγράφως σαϊτέβει καὶ νικᾷ ἐκείνες ὑπὸ εἶναι ὡσὰν τὰ ἄγρια θύρια μεσὰ εἰς τὰ μυςικὰ πρόβαλα τῆς ποίμνης τοῦ χρις. Ο ὁποῖος καὶ κατὰ τὴν προαίρεσιν πολλαῖς φοραῖς ἔγινε μάρτυρας, καὶ πολλὲς πολέμες αντεςάθηκεν εἰς ἐχρειαζομένας καιρός, διὰ τὴν εὐσέβειαν.

Liv. I reffius ne parla pas comme particulier, mais comme étant chargé par CH. IV. autorité publique de l'examen de ce livre, qui depuis a été généralement approuvé par tous les Grecs.

Témoi

celle.

Nous en tirerons donc ce qui pourra être utile à éclaircir la matiere des Sacrements, parce qu'elle eft traitée avec affez d'exactitude; puifqu'alors on connoissoit mieux qu'auparavant les opinions des Calvinistes. C. 4. p.74. Voici fes paroles, pour réponse à la queftion: Qu'est-ce que le Sacrement? C'eft, dit-il, une inftitution divine & fainte, qui fe fait par le miniftere gnage de du Prêtre, & qui par des chofes matérielles, corporelles & fenfibles, fignifie Grégoire Protylyn- & maniffte la grace spirituelle que Dieu nous communique par le moyen du Sacrement, lorfque nous le recevons dignement. On excepte le Baptême, parce qu'en cas de néceffité, il peut être donné par un laïque, & même par une nourrice. On dit qu'il eft d'inftitution divine, parce que l'efprit humain ne l'a pas inventé; mais Notre Seigneur Jefus Chrift, la fageffe & la puissance infinie de Dieu; & que c'est lui qui l'a donné immédiatement à fes difciples. Ainfi il leur a donné le Baptême, en difant : Si quelqu'un n'est régénéré de l'eau & de l'efprit, il n'entrera pas dans le Royaume des cieux: de même la fainte Communion, de laquelle il a dit: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, vous n'aurez pas la vie en vous-même: la Confeffion ou la Pénitence. Enfuite il a donné les autres Sacrements à toute fon Eglife par fes Difciples, afin de nous communiquer la grace de la Paffion glorieuse qu'il a foufferte pour nous.

Le Sacrement eft une chofe fainte, non feulement parce qu'en lui-même il eft faint, c'est-à-dire, confacré à Dieu, qui feul eft faint de fa nature, mais auffi parce qu'il fanctifie ceux qui le reçoivent dignement. Il eft fait avec des chofes matérielles, afin que par leur moyen nous puissions recevoir, étant matériels comme nous fommes, la grace toute spirituelle que Dieu nous communique par chaque Sacrement de l'Eglife; parce que ce n'eft pas feulement un figne matériel qui fignifie la grace divine qu'il nous procure, comme étoient la Circoncifion & les autres Sacrements de l'ancienne Loi; mais c'eft un inftrument effectif, par lequel Dieu nous la communique.

Le Sacrement fe fait par les chofes, par les paroles & par le miniftere du Prêtre, & nous devons favoir que ces trois chofes font néceffaires pour fon accomplissement des chofes déterminées, des paroles & le Prêtre à moins qu'il ne fut fait par un Ange. Mais les chofes & les paroles font nécessaires comme parties inftrumentales du Sacrement, quoique les paroles foient auffi les caufes efficientes; & pour cette raifon les chofes font appellées matiere du Sacrement. Quoique quelques-uns prétendent que les paroles du Prêtre font comme la forme, cependant cette opinion n'eft pas bonne, parce que la forme doit toujours fubfifter, & les paroles du Prêtre ne fubfiftent pas toujours.

C'est pourquoi il femble qu'il eft plus à propos de dire, que la forme du Sa- Liv. I. crement eft la grace qui vient de Dieu.

Le Prêtre eft le Miniftre, & il eft obligé lorsqu'il célebre les Sacrements, d'avoir la pensée & l'intention de faire tout ce que fait l'Eglife, felon que Jefus Chrift & les Apôtres Pont ordonné. Que s'il manque quelqu'une de ces trois chofes, il n'y a point de Sacrement. Et après avoir expliqué que ceux qui reçoivent indignement les Sacrements n'en reçoivent aucune grace, il examine ce que les Théologiens difent touchant la définition du Sacrement. Voici fes paroles.

Il eft bon de favoir auffi qu'il y a quelque différence entre les nouveaux Théologiens qu'on appelle Scholaftiques, touchant la définition de Sacrement. Car quelques-uns le définiffent, en difant que c'eft un figne fenfible d'une grace invifible : d'autres, que le Sacrement eft enfemble vifible & invifible: d'autres, que c'est une grace invifible dans un figne fenfible, qui conduit l'homme au Royaume des Cieux. Il est auffi nécessaire de favoir qu'il y a une différence entre les Sacrements de l'Ancien & du Nouveau Teftament, en ce que pour les premiers il n'étoit pas befoin des paroles du Prêtre pour les accomplir, &qu'il faut des paroles pour accomplir les derniers.

(d) Εἶναι ἕνα θεῖον καὶ ἅγιον εὕρεμα ὁπο γίνεται διὰ μέσα τοῦ ἱερέως. Τὸ ὁποῖον μὲ ἐκεῖνα τὰ ὑλικὰ καὶ σωματικά, καὶ αἰσθητὰ πράγματα δείκτει καὶ φανερώνει τὴν ἄυλον χάριν ὑπὸ μᾶς μεταδίδει ὁ θεὸς διὰ μέσα τοῦ, ὅταν ἀξίως τὸ λάβωμεν. Αφίνω τὸ βάπλισμα ὑπὸ γίνεται εἰς καιρὸν ἀναγκῆς, καὶ ἀπὸ λαϊκὸν, καὶ ἀπὸ μαμμήν. Καὶ λέγεται μυςήριον τῆς ἐκκλησίας τὸ θεῖον εὕρεμα, ὅτι τὸ δὲν ἦυριν ἀνθρώπινος νᾶς, ἀλλ' αυτὴ ἡ ἄπειρος σοφία καὶ δύναμις τοῦ Θεῦ ὁ δεσπότης χρισὸς, ὁπὸ τὸ ἐπαρέδωκε τῶν μαθητῶν τοῦ ἀμέσως, καθὼς τὰς ἐπαρέδωκε τὸ βάπτισμα λέγοντας, ἐὰν μή τις γενηθῆ ἐξ ὕδατος καὶ πνεύματος & μὴ εἰσέλθη εἰς τὴν βασιλείαν τῶν ἐρονῶν, τὴν θείαν κοινωνίαν, διὰ τὴν ὁποῖαν ἔλεγεν, ἑὰν μὴ φάγητε τὴν σαρκὰ τοῦ ὑιῦ τοῦ ἀνθρώπε ἐκ ἔχετε ζωὴν ἐν ἑαυτοῖς. Τὴν ἐξομολόγησιν. Καὶ πάλιν διὰ μέσω τῶν μαθητῶν τοῦ ἔδωκε τὰ ἐπίλοιπα τῶν μυτηρίων, εἰς ὅλὴν τὴν ἐκκλησίαν τοῦ, διὰ νὰ μᾶς μεταδώση τὸν χάριν τοῦ τιμίς πάθες ὑπὲ ὑπέμηνε διὰ λόγω μᾶς. Λέγεται ἅγιον, ὅχι μόνον εἶναι αυτὸ ἅγιον ἥγαν αφιερωμένον τῷ θεῷ ὁπὸ μόνος εἶναι φυσικὰ ἅγιος, αλλ' ὅτι αγιάζει ἀκόκι ἐκείνες ὑπὸ ἀξίως τὸ λάβωσι. Γινεῖαι μὲ ὕλικα πράγματα διὰ νὰ ηπορέσωμεν, να καταλάβωμεν ἀπ' αὐλὰ, ὡς ὑλικοὶ ὁπᾶ εἴμεσθε, τὴν ἄυλον χάριν ἐπὸ μᾶς μεταδίδει ὁ θεός διὰ μέσω τοῦ. Οτι καθὲ μυςήριον τῆς ἐκκλησίας, ὄχι μόνον εἶναι ὑλικὸν σημεῖον ὑπὸ δείκτει τὴν θείαν χάριν ὑπὸ μᾶς μεσιτέυασι, καθὼς ἦτον ὁ περιτομὴ καὶ τὰ λοιπὰ μυσήρια τοῦ παλαίς νόμο, αλλ' ακόμι εἶναι πρακτικὸν ὄργανον, μὲ τὸ ὁποῖον ὁ Θεὸς μᾶς τὴν μεταδίδει.

Γίνεται τὸ μυτήριον μὲ πράγματα καὶ μὲ λόγια διὰ μέσω τοῦ ἱερέως, διὰ νὰ μάθωμεν ὅτι τρία πράγματα εἶναι ἀναγκαῖα διὰ νὰ γένη καθὲ μυςήριον τῆς ἐκκλησίας, πράγματα διωρισμένα, λόγια καὶ ἱερεὺς, ἔξω ἄν δὲν γένη δὲ ἀγγέλω. Πλὴν τὰ πράγματα καὶ τὰ λόγια εἶναι ἀναγκαῖα, ὡς ὁργανικά μέρη τοῦ μυςηρία, ἄν καλὰ καὶ τα λόγια εἶναι καὶ αιτια, ὅθεν καὶ τὰ μὲν πράγματα λέγονται ὕλη τοῦ μυςηρία. Καὶ καλὰ καὶ τινὲς θέλεσι νὰ εἶναι τὰ λόγια τοῦ ἱερέως ὡσ ̓ ἄν εἶδος, ὅμως δὲν εἶναι τέτη ἡ γνώμη, καὶ ἡ κρίσις καλή, διατὶ τὸ εἶδος θέλει να σέκεται παντότε, καὶ τὰ λόγια τοῦ ἱερέως δὲν τέκονται τὸ λοιπὸν, καλήτερα πρέπει νὰ πᾶμε, πῶς τὸ εἶδος τάτα τοῦ μυςηρία εἶναι ἡ χάρις ὑπὸ ἔρχεται ἀπὸ τὸν θεὸν. Ο δὲ ἱερεὺς εἶναι ὑπηρέτης ὁ ὁποῖος εἶναι χρεώσης ὅταν ὑπηρετᾶ τὰ μυτήρια, νὰ ἔχῃ γνώμην και σκόπον νὰ κάμη ἐκεῖνον ὅλον ὑπὲ κάμνη ἡ ἐκκλησία, καθὼς προσέταξε, ὁ χρισὸς, καὶ οἱ ἀπότολοι. Τὸ λοιπὸν ἀπό τῆτα τὰ τρία ἀναγκαῖα, ἂν λήψη κανένα, δὲν γίνεται τὸ μυςήριον.

Πρέπει νὰ ἐξεύρωμεν ακόμι πῶς εἶναι διάφορα αναμέσα εἰς τὰς θεόλογες τὰς νεὸς ὑπὸ κράζονται χολαςικοί, διὰ τὸν ὁρισμὸν τοῦ μυςηρία, διὰ τι θέλοντας νὰ ὁρίσαν τὸ μυςήριον αἰσθητὸν σημεῖον τῆς χάριτος τῆς ἀορά το ὑπὸ δὲν βλέπεται. Αλλοι λέγεσιν ὅτι τὸ μυςήριον νὰ εἶναι ἀντάμα τὸ ὁρατὸν, ὑπὸ δὲν βλέπεται. Αλλοι λέγεσι πῶς εἶναι τὸ μυςήριον χάρις ὑπὸ δὲν βλέπεται εἰς σήμαδιν αἰσθητὸν ὑπὸ φέρνει τὸν ἄνθρωπον εἰς τὴν βασίλειαν τῶν ἐρανῶν. Ακόμι κάμνει χρεία να γνωρίζωμεν πῶς εἶναι διαφορὰ ἀνάμεσα εἰς τὰ μυτήρια τῆς παλαῖας καὶ νέας διαθήκης, δὲν ἐχρειάζονταν λόγια ἱερέως να τελειωθᾶσιν. Αμὴ τῆς νεας διαθήκης χρειά ζονται λόγια. Greg. Synops. Sacram. c. 4.

CH. IV.

ce témoignage.

LIV. I. Telle est la doctrine touchant les Sacrements en général, enfeignée par CH. IV. Grégoire Protofyncelle, qu'il avoit apprife de Coreffius fon Maître, & Réflex. fur fur laquelle on peut faire deux remarques. La premiere eft, qu'il enseigne tout ce que les Catholiques croient touchant les Sacrements, & qu'il condamne ce que Cyrille & les Calviniftes difoient de contraire. L'autre eft, que ces Grecs ayant connu la Théologie des Scholaftiques, ne la fuivoient pas abfolument en tout; puifque convenant dans le fond de ce que nous appellons matiere & forme, ils donnent néanmoins un autre fens à ce dernier mot, ce qui fait voir qu'ils n'ont pas copié aveuglément tout ce qu'ils ont trouvé dans les livres des Théologiens Latins, comme les Calviniftes voudroient le faire croire. Quand cela feroit, on n'en pourroit tirer aucune conféquence contre les Grecs, ni contre les Latins; puifque la nouvelle maniere d'expliquer un dogme ne prouve pas qu'il y ait de nouveauté, finon dans l'expreffion. Ainfi les premiers Scholaftiques, qui ont parlé de matiere & de forme, n'ont rien dit que ce que les anciens Peres entendoient par verbum & elementum. Et lorfque Coreffius & Grégoire difent que la forme, eidos, eft la grace de Dieu, ils ne difent rien de contraire à ce qu'enfeigne l'Eglife Romaine, qui reconnoît que ce qui produit le Sacrement & fanctifie la matiere ou le figne, eft la grace de Dieu, parce que le mot de sidos eft alors pris dans un autre fens plus conforme à la Philofophie d'Ariftote, dont il est tiré. Cela fait voir que les Grecs n'ont pas pris des Latins leur Théologie fur les Sacrements.

Les céré monies

des Grecs

Mais quand ils en auroient pris quelque chofe, comme on ne peut pas douter que toutes les cérémonies facrées que les Grecs appellent font plus Sacrements auffi-bien que nous, ne foient plus anciennes que la Théoanciennes logie Scholaftique, il ne s'enfuivroit pas de-là, que parce qu'ils ont reçu Scholaft. de nouvelles expreffions qui leur ont paru juftes & théologiques, ils aient

que la

La doctrine de Grégoire ap

reçu de nouveaux dogmes. Ils ont reconnu la vérité de notre commune créance, dans des termes qui ne leur étoient pas familiers, & c'est - là tout au lieu que quelque tour que les Luthériens & les Calviniftes aient donné à leurs nouvelles définitions, & à leurs nouveaux fyftêmes touchant les Sacrements, les Grecs les ont toujours rejetés & condamnés, parce qu'ils n'y reconnoiffoient pas la doctrine ni la difcipline de l'Eglife.

Telle étoit la difpofition de la plus confidérable partie de l'Eglife Grecque du vivant de Cyrille, & dans le temps même auquel parut fa Conprouvée fellion; car on peut appeller la plus confidérable partie, & même tout par toute le corps de l'Eglife Grecque, ceux auxquels Grégoire dédia fon ouvrage, approuvé par Coreffius, après l'examen qu'il en avoit fait, fuivant le pouvoir qu'ils lui avoient donné. Cette expofition de leur foi ne fut pas

la Grece.

donnée en fecret à des Calvinistes, ni imprimée par eux dans la Capitale Liv. I. de leur fecte, fur une fimple copie, non légalifée & dénuée de toutes les CH. IV. formalités requifes, pour les Ecrits donnés par les Patriarches. Ce fut à Venife, où chacun fait que les Grecs fchifmatiques ont une entiere liberté pour ce qui regarde leur Religion, & où tous leurs livres Eccléfiaftiques ont été imprimés depuis près de deux cents ans; en forte que ce qui s'imprimeroit à Conftantinople fous les yeux des Patriarches n'auroit pas plus d'autorité. Cyrille n'a jamais ofé, quoiqu'il ait furvécu près de trois ans, cenfurer le livre, ni accufer l'Auteur ou l'Approbateur, nonobstant la haine qu'il avoit contre celui-ci, dont les lettres écrites à Leger portent tant de preuves. Aucun Métropolitain, Evêque ou particulier, n'a accufé l'un ou l'autre d'avoir enfeigné une doctrine contraire à celle de P'Eglife Grecque; au lieu que tous s'éleverent contre la Confeffion de Cyrille, quoique revêtu de la dignité patriarchale. Depuis ce temps-là, tous ont condamné fa Confeffion, & tous ont loué l'ouvrage de Grégoire : il n'en faut donc point chercher d'autre raifon, finon que celui-ci parloit conformément à la créance de fon Eglife, & que l'autre l'avoit entiérement abandonnée.

CHA PI TRE V.

Témoignages des Grecs fur leur créance touchant les Sacrements depuis la mort de Cyrille Lucar.

ON

Na vu dans les Chapitres précédents que les Grecs long-temps Témoign. avant Cyrille, & même de fon vivant, ont foutenu la doctrine de l'Eglife des Grecs depuis la Catholique touchant les fept Sacrements: nous allons faire voir qu'ils mort de l'ont encore foutenue plus fortement depuis fa mort. Il faut fe fouvenir Cyrille. de ce qui a été dit fort en détail dans la quatrieme partie, que cette fauffe expofition de la foi, quoiqu'elle eût été imprimée à Geneve cinq ans auparavant, n'étoit pas prefque connue parmi les Grecs que ceux Lettre de qui, étant informés plus particuliérement des difpofitions de cet Apoftat, perp. T.4Cuper. le voulurent accufer, coururent grand rifque, parce qu'ils n'avoient aucu- p. 612. nes preuves juridiques à alléguer contre lui, car il défavouoit avec ferment fa Confeffion; & il pouvoit le faire avec vraisemblance, puisqu'elle n'étoit revêtue d'aucune des formalités requifes dans un Acte patriarchal. Il paroît auffi par divers endroits de fes lettres qu'on l'accufoit publiquement d'étre hérétique : mais la cabale, l'argent, les faux ferments & toute

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