Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1. 7. c. 13.

mé Tecla-Mariam, qui a été inféré par Thomas à Jefu dans fon ou- Liv. V. vrage. Car il étoit contre toute raifon de vouloir juger de la validité CH. VI. de fon Ordination, par l'omiffion ou la célébration des Rites particuliers De conv. à l'Eglife Latine, qui a confervé l'unité avec les autres Eglifes, nonobf- omn.gent. tant la différence des cérémonies, quand elles n'ont rien eu de contraire à la foi ni à l'effentiel de la difcipline reçue également en Orient & en Occident. Auffi les Papes en ont jugé tout autrement, & ils n'ont jamais fait réitérer des Ordinations par une femblable raison.

P. 379.

effentiel.

les à la

ments.

On peut voir fur cela ce qu'a écrit le favant P. Morin, qui prouve Ces difféd'une maniere très-folide, que la différence des cérémonies grecques & rences de discipline latines, n'empêche pas que les Ordinations des Lecteurs & des Sous- ne font pas Diacres, ne comprennent tout ce qui eft néceffaire pour la validité entiere de l'Ordination; parce que l'impofition des mains eft ce qu'il y a doctrine d'effentiel, & qui peut être regardé comme le figne extérieur & la ma- des Sacretiere, & les prieres comme la forme. Il fait voir aufli que la cérémo- Differt. II. nie de préfenter les inftruments, porrectio inftrumentorum, qui fe fait c. 7. dans l'Eglife Latine, n'est pas effentielle, puifque les Grecs n'ont rien eu de femblable depuis le commencement de l'Eglife. A l'égard des SousDiacres, il ne paroît pas par les cérémonies de leur Ordination dans l'Eglife Grecque, ni dans les autres Eglifes Orientales, qu'on y crût qu'elle confiftât en partie à leur mettre les vafes facrés entre les mains, ou le livre des Epîtres, parce que cela ne s'eft pas toujours obfervé; & même parmi les Neftoriens, on donne ce livre aux Lecteurs lorsqu'ils font ordonnés. Quelques anciens Théologiens Scholaftiques ont même jugé, que l'acte propre du Diacre n'étoit pas la lecture de l'Evangile, ni celui du Sous-Diacre de lire l'Epître. Dans l'Eglife Jacobite d'Alexan- Scot. in 4drie, l'Evangile eft lu par les Prêtres, & en certaines occafions par les Dift. 24. Evêques & par les Patriarches. Gabriel de Philadelphie, conformément De Sacr. à d'autres plus anciens, détermine l'Office des Sous-Diacres à la préparation des vafes facrés, & des ornements des Prêtres & des Evêques. Cela a donné lieu à la queftion traitée par plufieurs Auteurs, fi le SousDiaconat, & à plus forte raifon les Ordres mineurs, font des Sacrements; mais elle ne regarde ni les Grecs ni les Orientaux. Ils font exempts de tout foupçon d'erreur dès qu'ils reconnoiffent que ces cérémonies, non feulement ne peuvent être regardées comme fuperftitieuses, mais qu'elles viennent de Tradition Apoftolique, qu'elles conferent une grace spéciale, & qui eft capable de produire les difpofitions néceffaires aux Minif tres des Autels, afin de s'en approcher avec la pureté & la fainteté requife: enfin qu'elles établiffent une diftinction fixe & certaine entre ceux qui ont été attachés au fervice de l'Eglife par ces cérémonies, & entre les autres Chrétiens, ce que nous appellons caractere.

ce que

du Sous

dres infé

rieurs.

Exercit.

11. C. 4.

LIV. V. Les Grecs, & tous les autres Chrétiens de Levant, regardent le DiaCH. VI. conat comme le premier Ordre facré, parce que les Diacres font les Du Diaco- Miniftres qui entrent prefque néceffairement dans toutes les fonctions nat & de facrées, particuliérement dans celles des Sacrements. Siméon de Thessacroient les lonique reftreint aux Diacres, & à ceux qui font fupérieurs en dignité, Orientaux l'Ordination proprement dite, en quoi il eft fuivi par la plupart des Diaconat autres de fon Eglife, & même par plufieurs de nos Théologiens, qui & des Or- croient que les Ordres mineurs & le Sous-Diaconat, ne font pas des Ordres proprement dits, qui eft l'opinion de Vafquez, de Maldonat Mor. Ord. & de divers autres, que le P. Morin a appuyée par un grand nombre d'autorités. Il fait valoir la distinction que donne Siméon de Thessalonique, entre l'impofition des mains fimple, telle qu'elle fe pratique pour l'Ordination des Lecteurs & des Sous-Diacres, qu'il appelle xugalería, & l'autre par laquelle les Diacres, les Prêtres & les Evêques font ordonnés, qui eft xagoтsvía. On trouve quelque veftige de cette diftinction 'dans ce que dit Abulbircat Jacobite, que le Sous-Diacre ne reçoit pas l'impofition des mains. Cependant il ne paroît pas que les Syriens, qui ont confervé l'ancienne Tradition de leurs Eglifes, & même plufieurs mots grecs, auffi-bien que les Cophtes, l'aient connue pour diftinguer le fens de ces deux mots, qui font fynonymes parmi eux. Car dans les Pontificaux des Jacobites, l'Ordination des Lecteurs & des Sous- Diacres est appellée xespotovía: de même que parmi les Cophtes, qui dans leurs traductions arabes fe fervent du même mot grec altéré à leur maniere, Chartoniat, fans qu'on trouve qu'ils fe fervent du mot de xugolería, quoique les mots arabes & fyriaques par lefquels ils fignifient l'Ordination des Diacres & des Prêtres, même des Evêques, ait plus de rapport à celui-là qu'à l'autre de xgorovía. C'est parce que, comme il a été marqué ci-deffus, ils n'ont jamais fait cette diftinction d'Ordres qui foient Sacrements, & d'autres qui ne le foient pas, diftinguant feulement le Sous-Diaconat & ce qui eft au deffous du Diaconat, de ce qui est au deffus, en ce que ceux-ci donnent une plus grande grace, comme ils donnent une dignité dans l'Eglife fupérieure à celle des autres. Mais fans entrer dans le détail de cette matiere, qui eft fort ample, il fuffit de remarquer que les Proteftants ne peuvent pas fe vanter d'avoir la moindre conformité de doctrine & de difcipline avec l'Eglife d'Orient fur cet article, non plus que fur tous les autres qu'ils ont pris pour prétexte de leur féparation. Ils n'ont point de Sous-Diacres ni d'Ordres inférieurs, & ils les ont retranchés comme des inventions humaines nées dans le Papifme: cependant tous les Chrétiens Orientaux connoiffent des Sous-Diacres, & ils en ont toujours ordonné conformément à l'ancienne

MS. Abul

birc. Ebn.

difcipline. Enfin ils font fi éloignés de confidérer cet Ordre comme Liv. V. une fimple commiffion par rapport au fervice de l'Eglife, que lorsqu'ils CH. VI. ont élu des Evêques & des Patriarches, qui étant fimples Religieux, Pont. Cop. n'avoient pas le Sacerdoce ou le Diaconat, mais feulement l'habit monaftique, ce qui eft arrivé plufieurs fois parmi les Cophtes à Alexandrie, avant que de recevoir l'Ordination Epifcopale, ils étoient ordonnés Lecteurs, Sous-Diacres, Diacres & Prêtres, comme il eft marqué expreffément dans les Canons de l'Eglife d'Alexandrie. Ils ne déterminoient donc pas ces Ordres à de fimples fonctions eccléfiaftiques, puifque ceux qui étoient élevés à la dignité épifcopale ne pouvoient plus les exercer : mais ils en avoient la même idée que nous en avons dans l'Eglife Romaine, & ils les regardoient comme des Ordres qui avoient une grace. attachée, c'est-à-dire, comme des Sacrements.

des Dia

cres parmi

Les Diacres ont été regardés dans toutes les Eglifes d'Orient, unies Miniftere ou féparées, comme les véritables Miniftres des Autels, pour y faire toutes les fonctions fubordonnées à celles des Prêtres & des Evêques. Les les ÓrienOrientaux le font même moins écartés que nous de l'ancienne difci- taux. pline fur cet article; parce que le miniftere des Diacres y eft non feulement plus fréquent, mais qu'il eft prefque confidéré comme nécessaire. Dans l'Eglife Latine, ils n'exercent les fonctions de leur Ordre que dans les Offices folemnels, & prefque uniquement à la Meffe. En Orient non feulement ils le font dans les Liturgies folemnelles, mais dans toutes les autres : & quoiqu'il foit plus rare de célébrer des Meffes particulieres, de forte qu'à proprement parler il n'y ait point de Meffes baffes, il y a toujours un Diacre qui fert le Prêtre à l'Autel, qui chante une partie des prieres qui font dites par les Diacres, & qui fait diverses autres fonctions différentes des nôtres. Cette difcipline leur paroit fi importante, que parmi les reproches qu'ils font aux Latins, & parmi les abus qu'ils condamnent dans nos cérémonies, ils mettent au nombre des principaux, que nos Prêtres célebrent la Meffe fans Diacres, ce que Petrus Ep. les Grecs ont auffi reproché aux Latins. Il fe trouve diverfes queftions adv. Lat. de Droit en arabe & en fyriaque, où on propofe fi on peut célébrer la Liturgie fans Diacres, & la plupart des Canoniftes concluent qu'on ne le peut faire fans une extrême néceffité.

Les Sous-Diacres ont bien le pouvoir de préparer les vafes facrés, c'est-à-dire, le difque ou patene, le calice, les vafes du vin & de l'eau, la cuiller, & les autres qui fervent à la Meffe: mais c'eft seulement pour les mettre fur la prothese où crédence. Les Diacres feuls les portent à l'Autel, lorfque fe fait la cérémonie que les Grecs appellent peɣáλn sioódes, ou grande entrée, que les autres Orientaux pratiquent, mais à laquelle ils ne donnent point de nom particulier.

Melich.

[ocr errors]

Liv. V.
CH.VIL

Ordina

tion des felon les Grecs.

Diacres

D

[blocks in formation]

Ans l'Eglife Grecque les Diacres font ordonnés en cette maniere. Celui qui doit l'être eft préfenté par deux anciens Diacres qui l'amenent au Sanctuaire, dont ils font le tour trois fois. Ils le préfentent à l'Evêque, qui lui fait trois fois le figne de la croix fur la tête, lui fait ôter fa ceinture & l'habit de Sous-Diacre. On le fait incliner devant la fainte Table, fur laquelle il appuye le front. L'Archidiacre dit quelques prieres, & l'Evêque impofant les mains fur fa tête, dit la formule: La grace divine éleve un tel Sous-Diacre très-pieux, à la dignité de Diacre; prions pour lui, afin que la grace du Saint Efprit defcende fur lui. On fait enfuite d'autres prieres, après lefquelles l'Evêque lui impofant les mains prononce une oraison, par laquelle il demande à Dieu pour celui qui reçoit le Diaconat la gracé qu'il accorda à S. Etienne, &c. Il impofe les mains une troisieme fois, & il dit une autre oraifon, après laquelle il lui met l'étole fur l'épaule gauche, & alors on crie aos, il eft digne. On lui met enfin entre les mains le pidov ou éventail; puis dans la Liturgie il commence les prieres appellées Diaconales, & lorsque les Diacres apEuchol. prochent de la Communion, il la reçoit le premier. Le favant P. Goar, dans les notes duquel ces cérémonies font exactement expliquées, remarque qu'en divers Manufcrits très-anciens il eft dit, que s'il y a deux calices fur l'Autel pour la célébration de la Liturgie, le Célébrant en donnera un au nouveau Diacre, afin qu'il le diftribue au peuple. Il prouve que dans cette Ordination on trouve tout ce qui eft effentiel au Sacrement: la matiere dans l'impofition des mains: la forme dans la priere qui commence par ces paroles: H Fría xágis, la grace divine, & qu'on ne doit pas faire confifter la matiere dans la présentation des inftruments, in porrectione inftrumentorum, comme on parle dans l'Ecole, puifque le pimídiov, ou éventail, n'est employé que dans l'Eglife Grecque, & qu'on n'y présente pas aux nouveaux Diacres le livre des Evangiles, outre qu'il eft ordinairement lu dans les Eglifes par les Prêtres.

P. 253.

Ordina

Dans les Ordinations que le P. Morin a données en fyriaque & en tion felon latin, les premieres font celles qu'il appelle des Maronites, parce que les Syceux qui les lui envoyerent de Rome leur donnerent ce titre, quoiqu'elles foient celles des Jacobites, ainfi que tous les autres Offices attribués aux premiers. Pour ordonner un Diacre, il eft marqué qu'après diverfes

riens.

diverses prieres on fait approcher de l'Autel celui qui doit étre ordonné: Liv. V. l'Archidiacre le préfente à l'Evêque. On fait les prieres communes & unе CH. VII. particuliere l'Evêque dit la formule Gratia divina, qui est la même que celle des Grecs, & après une oraifon on lui donne l'aube ou xITÚVIOV, & l'orarium ou étole. Puis après un Répons & un Pfeaume, on lui préfente le livre des Epîtres de S. Paul, & il lit l'endroit de l'Epître à Timothée I, où il eft parlé des devoirs des Diacres. On chante un autre Répons touchant la dignité de l'Eglife & de fes Miniftres. Le nouveau Diacre met de l'encens dans l'encenfoir, & on lui fait faire le tour de l'Eglife portant le livre des Epîtres. Il le remet fur la crédence, & prend l'Anaphora, c'est-à-dire, le voile dont on couvre la patene & le calice, quand on les porte à l'Autel, ce qui eft une fonction ordinaire des Diacres, parce qu'il n'y a qu'eux qui puiffent le toucher. On chanté encore quelques prieres, & celui qui reçoit l'Ordination se profterne devant l'Autel. L'Evêque lui impofe les mains, & il dit: Un tel eft ordonné, & l'Archidiacre continue à haute voix: Diacre du faint Autel de la fainte Eglife de la ville N. Pendant que l'Evêque impofe les mains, deux autres Diacres tiennent chacun un éventail élevé fur la tête de celui qui eft ordonné. C'est ce qui eft non feulement marqué dans les Livres, mais dans un Manufcrit ancien de la Bibliotheque du Grand Duc, où il y a quelques mignatures, quoique groffieres, qui repréfentent ainfi la cérémonie; ce que nous remarquons, parce que fur la traduction du P. Morin, on pourroit penfer qu'ils le tiennent pour le présenter au nouveau Diacre. Il baise l'Autel quand on donne la paix, enfuite l'Evêque, & il reçoit à la fin la Communion, après laquelle il écoute une petite exhortation que lui fait l'Evêque.

le Rite

Il y a une grande conformité entre cette Ordination & celle que le Ordinamême P. Morin a donnée fuivant le Rite Neftorien. L'Evêque eft de- tion felon bout à fa place, & après quelques prieres chantées par le Choeur & Nettorien. entonnées par l'Archidiacre, l'Evêque demande par une oraifon à Dieu la grace pour ceux qui font appellés au Diaconat, telle qu'il l'a accordée à S. Etienne, & aux autres premiers Diacres, & aux Apôtres à la Pentecôte, afin qu'ils puiffent s'acquitter dignement de leur miniftere. Il fe profterne enfuite pour remercier Dieu de la puiffance qu'il lui a donnée d'ordonner les autres. Pendant cette priere, & quelques autres fuivantes, ceux qui doivent être ordonnés font profternés jufqu'à terre. Les paroles font remarquables, en ce que l'Evêque remercie Dieu de lui avoir donné par fa grace d'étre médiateur & difpenfateur de fes dons divins, & le pouvoir de donner en fon nom, les talents du miniftere fpirituel aux MiPerpétuité de la Foi. Tome V.

T t

« AnteriorContinuar »