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<< promesse de mariage d'un « de ses amans: » le comédien Baron, au chapitre des songes, «< métamorphosé dans « le conseil des dieux en une

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figure de décoration; » et plusieurs autres passages, ou dont on n'a pas la clef, ou qu'il seroit trop long d'indiquer, produisirent sûrement le même effet. D'ailleurs, lors même qu'il ne paroît pas avoir de but, Le Sage décoche le trait avec une vivacité qui ne peut manquer de plaire. Le diable montre à l'écolier un mausolée qui «<< recele, dit-il, le bi<<< zarre assemblage d'un doyen

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« du conseil des Indes et de sa

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jeune femme. Cedoyen, dans « sa soixante-troisieme année,

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épousa une fille de vingt « ans. Il avoit d'un premier lit « deux enfans, dont il étoit

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prêt à signer la ruine, lors« qu'une apoplexie l'emporta. « Sa femme mourut vingt-qua<< tre heures après lui, de re«gret qu'il ne fût pas mort << trois jours plus tard. »

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On lit dans les lettres de Rousseau (Jean - Baptiste), « que Boileau voyant un jour « le Diable boiteux entre les « mains de son valet, le me<< naça de le chasser de chez

« lui, si ce livre couchoit dans

« sa maison. » Sans le respect que ce nom inspire, je regarderois le fait comme apocryphe. Il n'y a dans cette production aucun des défauts pour lesquels le législateur de notre Parnasse avoit une aversion si raisonnable. Les mœurs et la langue y sont également respectées. Au contraire de l'amour qu'on dit qu'avoit Boileau pour les scènes italiennes de Ghérardi, qu'il appelloit un grenier à sel, il sembleroit résulter que le Diable boiteux, où il n'y a pas moins de sel, mais véritablement attique,

pouvoit compter sur son suffrage. Peut-être quelques circonstances particulieres, peutêtre encore l'état de maladie dans lequel Despréaux languissoit depuis 1706, lui auront donné ce moment d'humeur qui est la véritable cause d'un propos si visiblement injuste, supposé, encore une fois, qu'il l'ait tenu.

L'année 1707 procura encore un triomphe à Le Sage; mais il ne fut pas aussi complet. Dom César Ursin, comédie en cinq actes et en prose, tirée de Calderon, un des meilleurs poëtes dramatiques

espagnols, fut jouée et sifflée à la ville. L'intrigue pourtant en est tissue avec art; le dialogue est noble et soutenu; mais c'étoit au moins pour la quatrieme fois que le sujet paroissoit sur la scène française. De Brosse, l'abbé de Boisrobert, Scarron, l'avoient traité chacun à leur maniere; il est vraisemblable, il n'est pas dans nos mœurs; voilà ce qu'on peut dire pour excuser le jugement du public, qui, au reste, accueillit Crispin rival de son maître, représenté après Dom César Ursin, avec un transport qui se renouvelle presque

peu

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