Du Dieu puiffant qui nous protege La Foudre a diffipé la cendre & les autels Des Rois dont l'orgueil facrilege A recherché l'Encens & les Vœux des Mortels. C'en eft fait, ainsi qu'eux, tu n'es plus, Ville altiere! Ifa. 21.9. Oui, ton heure eft venuë, & ta perte eft entiere, Ton Crime eft monté jusqu'à lui; Son Bras, en confondant l'Audace & la Licence, HATE ce moment favorable Qui doit voir d'Ifraël finir l'oppreffion; Jette un œil de pitié fur la trifte Sion: Grand Dieu! par la terreur d'un prodige autentique, A l'afpect de tous les Humains; Fai voir qu'en implorant ta Puiffance fuprême, N'invoque point un Dieu fabriqué de ses mains. t ODE Tirée du Pleaume XXVIII. Afferte Domino, filii Dei, &c. Images de la Majefté terrible de Dieu. FIERS IERS Conquérans, dont le courroux Vous rend d'un Dieu vengeur la redoutable Image: Vous qui voyez à vos genoux Tout l'Univers tremblant apporter fon hommage. PROSTERNE'S aux pieds des Autels Venez humilier l'orgueil du Diadême ; PARMI de lumineux fillons, Pour imprimer fa crainte aux Enfans de la Terre, Au bruit des vents, des tourbillons, Il a fait retentir la voix de fon Tonerre. Au fein de la nuë enfermé, A peine un promt éclair s'ouvre-t-il un paffage, Brille de toutes parts, fe brife & se partage. DES plus hauts Cedres renverfés Un fouffle impétueux extirpe les racines; Leurs troncs en éclats difperfés Couvrent les Monts fumans, de leurs vaftes ruines. Sous fes Habitans éperdus En mille endroits s'entr'ouvre une Terre profane; Semblent vouloir s'unir au Ciel qui la condamne: DANS un pénible enfantement Comme on voit une mere épuifée & mourante, PERDRAS-TU l'œuvre de tes mains! Tes coups confondront-ils le Crime & l'Innocence ! Ont affez reconnu ta Gloire & ta Puiffance. Tu rends le calme aux Elémens, Un mot fait fuir ces Eaux, à ta voix toujours prêtes, D'un Trône inébranlable au milieu des tempêtes. COURONE aujourd'hui tes Bienfaits; Rend-nous dans ton amour le gage & les prémices Dont le Jufte en ton fein comprend feul les délices, Pf. 103.320 Ezech.30.16. ODE Tirée du Pleaume CII. Benedic, anima mea Domino, & omnia, &c. Actions de Graces pour les bienfaits de Dieu. R AYON de la Divine Effence, Rendez gloire, mon Ame, au Dieu de Majesté Pour chanter fes faveurs épuifés vos efforts, De mon cœur à l'envi fecondez les transports. Du zele faint qui vous animé Qui pourroit déformais interrompre le cours ? Il comble tous vos vœux, il devient votre appui; Pourriez-vous bien encor vous féparer de lui? EXPOSEZ lui votre mifere: La Veuve, l'Orphelin, l'Innocent, l'Etranger, Envers ce même Peuple ingrat à fes bienfaits, LE Seigneur aime à faire grace, Un foupir, que lui-même il forme encor en nous Suffit pour détourner les plus terribles coups; C'eft pour ne point frapper qu'il tone & qu'il menace : Combien de fa bonté fouffre-t-il de témoins Qui devroient être ses Victimes! Combien de fois vous-même en vos moindres befoins, AUTANT l'intervalle eft immenfe Du centre de la Terre à fon Trône éternel, Que fa Main n'en a mis, du rivage écarté Où naiffent les Feux de l'Aurore, Jufqu'où l'on voit du Jour expirer la clarté. |