'AINSI-que de fon Fils unique Un Pere fait l'objet de fes foins les plus doux, Tu fais qu'un fouffle feul fuffit pour confumer Auffi facilement qu'il a pu l'animer. Oui, Seigneur, le plus long efpace Que ton Decret fuprême ait prefcrit à ses jours, Qu'au premier ordre de fon Maître Prov. S. 31. Dans le lieu qu'en paffant il avoit habité. Si nos miferes font extrêmes, Il est un Dieu Puiffant & fage en fes deffeins, Et s'offre à leur amour en tous tems, en tous lieux. Vous, Premiers-Nés de fa Puiffance, A fervir votre Roi Miniftres empreffés, Suppléez aux efforts d'un impuiffant amour. GOUFFRE profond, vafte Carriere, Océan, qu'il contient dans le creux de fa Main; Ifa. 40. 12. Tirans impétueux, qui foulevez envain Des flots, dont fa Parole a fixé la barriere : Job. 38.8. Ifa. 40. 22. Ifa. 40.12. Pavillon azuré, qui couvrez l'Univers, Fiers Monts, qu'il pese à la balance, Globe, que de trois doigts il fufpend dans les Airs, Qui fut vous embellir de tant d'êtres divers. Vous enfin, fon dernier Ouvrage, Faites de le louer votre emploi le plus doux, Qui vous forma pour lui comme il fit tout pour vous. Pf. 4. 70 30 60003000 000000:00:00 с ODES SACRÉES DE FEU M. FE'-DE BOISRAGON, Lieutenant-Particulier au Siége Préfidial d'Angoulême. ODE PREMIERE. Le Cantique de Moife fur le Paffage de la Mer Rouge. B ENISSONS le Seigneur dans nos Chants de victoire: De fon Trône fur nous il a jetté les yeux; Béniffons mille fois un Dieu qui met fa Gloire. A nous fauver du Fer d'un Peuple furieux. Déja l'Egiptien animé par l'envie, Se flattoit qu'à fa haîne impie Il alloit nous facrifier; Mais Dieu parle : à sa Voix, foumise, obéïssante, La Mer enfevelit fous l'Onde frémiffante Le Combattant & le Courfier. IL eft le Toutpuiffant, le Dieu fort, l'Invincible; Nous avons vu par lui l'Ennemi confondu : Il s'eft armé pour nous de fon Glaive invisible, Son Bras s'eft fait fentir au Soldat éperdu. Tel qu'un Rocher brifé, dans fa chute rapide Perce l'horrible immenfité, Tel Pharaon, Grand Dieu! devenu ta Victime, A ce Coup éclatant ta Gloire intéreffée Ainfi de fa puiffance & d'orgueil ennivrée, Par le foufle de ta Fureur. A nous ouvrir leur fein les Ondes empreffées Sembloient nous découvrir le centre des Enfers; De flots accumulés deux Montagnes glacées Elevoient leur fommet jufqu'au plus haut des airs: Enfin, dit l'Ennemi, j'affouvirai ma haîne ; Avec eux, pour brifer leur chaîne, Envain leur Dieu veut-il s'unir; Oui, leur fang, malgré lui, va rougir mon épée, Et fon mortel tranchant, de leur Race extirpée Détruira jufqu'au fouvenir.. Il nous fuit à-travers ces Montagnes humides; L'Abîme retentit de fes cris furieux; Mais les flots indignés, redevenus liquides, Engloutiffent le Chef, les Soldats, & leurs Dieux. Un feul mot de ta Bouche à tout fait difparoître. O Toi, qui peux parler en Maître Aux Elémens épouvantés! Grand Dieu ! quelle eft ta Gloire & ta Magnificence! LES Géans font tombés fous ta Main vengereffe, Au moment que pour nous elle a feché les Mers; Abandonnerois-tu ton Peuple à fa foibleffe Après avoir brifé fes Tirans & fes fers! Vont diffiper nos Ennemis, Et ta Force, rendant leurs efforts inutiles, QUELS objets je découvre aux traits de ta Lumiere! Où fuis-je ! Dans fon fang le Philistin noyé Pour prix de fa fureur a mordu la pouffiere, Sous tes Carreaux brulans justement foudroyé : |