Pour les cruels Enfans à fon tour allarmée, Pâlir au feul nom des Hébreux. Moab & Chanaan font frappés par la crainte, QUE tardes-tu? fur eux fai tomber l'épouvante, Imprime fur leur front la pâleur de la mort; Laffé des attentats d'une Race infolente, Egale à fes forfaits les horreurs de fon fort. Dans ces jours, où conduits fur tes facrés veftiges, Nous verrons par mille prodiges Ton Bras fe fignaler pour nous, Puiffent de notre fang tous ces Peuples avides, QUE font-ils devant toi qu'une vaine fumée ? Quels fuccès ont fuivi leurs complots criminels? Oui, tu fauras, Grand Dieu, malgré la Terre armée, Accomplir dans le tems tes Decrets éternels. Tu nous établiras dans ta Demeure fainte, Tu donneras à fon enceinte Une immuable fermeté : Là Jacob, s'uniffant aux Cantiques des Anges, Au-de-là de l'Eternité. O DEI I. Tirée du Pfeaume VIII. GRAND RAND DIEU! que ce vafte Univers Rend à ta Providence un merveilleux hommage! Que ta Sageffe éclate à-travers le nuage, Dont mes foibles yeux font couverts! Ton Bras jufqu'au plus haut des Cieux POUR étouffer le Ver rongeur Dont fon Cœur fans relâche est la trifte Victime, C'eft envain que l'Athée, aveuglé par fon crime, Veut méconnoître un Dieu vengeur; L'existence de ce Rebelle Confond fa folle impiété, Et malgré lui, tout lui rappelle D'un Juge Toutpuiffant la terrible Equité. LES Enfans à-peine fevrés, Reconnoiffent l'Auteur de leur tendre innocence Et l'éclat immortel de ta Magnificence Brille aux yeux les moins éclairés. C'est toi qui conduis dans fa route Le Flambeau lumineux des jours: Ton Doigt, dans la célefte Voute Trace de mille Feux l'invariable cours. Tous les Etres font dans ta Main, Ta Voix, qui les créa, les meut & les anime ; A formé l'Homme à ton image, LES Efprits qui forment ta Cour, Dans ton fein, comme nous, ont puisé leur naissance : Si leur Etre plus pur doit plus à ta Puissance, L'Homme doit plus à ton amour. Tu l'as placé dans la Nature Tout brillant de gloire & d'honneur; PAR le cours fertile des Eaux, Couronée en tous lieux de riantes Prairies; La Terre, pour fon Roi, dans fes Plaines fleuries, Entretient de nombreux Troupeaux. Pour le fervir ta Voix feconde Les légers Citoyens de l'Onde, MAIS, ô furcroit d'étonnement ! Fils ingrat du plus tendre Pere, Où fe perdent, Grand Dieu! tant d'éclatans Bienfaits. ODE D ODE I I I. Tirée du Pfeaume X. ANS ton Bras Tout-puiffant j'ai mis ma confiance, Pourquoi, par une lâche fuite, Du Sang de tes Elus leurs troupes alterées Ces noirs miniftres de l'Envie, 1 MAIS toujours attentif au Foible qu'on opprime, Ton Cœur à le venger des attentats du Crime Eft excité par les fanglots; Plus dévorant que le Tonerre, Ton regard, des Fils de là Terre Voit & détruit tous les Complots. QU'ENTENS-JE! le Pécheur qu'enhardit ton filence, De ton couroux tardif brave avec infolence I |