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travaille d'après un autre Hiftorien; ici M. Jaillot n'a point de précurseur, & il eft obligé de recueillir des Faits épars en mille volumes différens, pour en compofer un Corps fuivi & régulier. Il n'y a gueres que ceux qui font capables d'un pareil travail, qui puiffent rendre juftice aux foins pénibles d'un Ecrivain; cependant pour fatisfaire plutôt à l'empreffement de ce Public toujours avide, dirai - je fouvent injufte ? ce laborieux Auteur s'eft afsocié depuis quelque tems M. Arcere fon confrere, connu par les Couronnes qu'il a remportées à Toulouse, à Marfeilles & à Pau.

L'Hiftoire de la Rochelle ne faifant donc plus l'objet des occupations de l'Académie on a foin pour remplir utilement fes Séances, d'y porter ce qui paroît de meilleur en tout genre de litterature. On fait l'examen des défauts, & des beautés, toujours moins ailées à faifir que les défauts; on y évoque, fi je l'ofe dire, avec refpect les mânes des Anciens, & on les admire prefque fans reftriction. Le tems à répandu fur leurs ouvrages une religieufe obfcurité, qui doit rendre le lecteur très circonfpect dans les jugemens qu'il en porte. Nous ne les divinifons pas tous, comme a fait Madame Dacier, mais nous trouvons parmi eux plusieurs Génies inventeurs, qui par là même n'ont pû atteindre à la perfection de leur Art.

Il eft naturel de traiter plus familiérement avec les Modernes, & de prendre avec eux des hardieffes. On les voit, on les connoît, on leur parle, & dès-là le respect diminue & laiffe la liberté de l'examen. On ofe, par exemple, lutter contre ce goût capricieux qui prête depuis quelques années des accens plaintifs à Thalie; invention bizarre, inconnue aux Ariftophanes, aux Terences, & aux Molieres; adoptée avec légéreté par des Auteurs capa

bles d'ailleurs de faifir le Ridicule préfent, & fou tenue avec trop de fuccès par cette partie brillante des fpectateurs, qui reçoit toujours avec plaifir toute efpece de nouveauté qui lui apporte plus de moyens de fentir, plus de façons d'être émue.

C'eft ainfi que nous effayons de former, de perfectioner notre goût. Nous rapprochons les Anciens des Modernes & nous les comparons enfemble. Comme il n'eft point de démonstration géométrique en matiere d'Eloquence & de Poëfie, & en général pour tout ce qui eft du reffort du goût, on ne peut gueres faifir le vrai avec quelque forte de certitude que par des jugemens de comparaison.

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Cet exercice n'occupe néanmoins que la moitié du tems destiné à nos Séances (a), l'autre eft remplie par la lecture de quelques Ouvrages en Profe ou en Vers, qu'on y porte tour à tour, & dans le nombre de ces Piéces on choifit celles qui peuvent intéreffer les Affemblées publiques, qui fe tiennent après Pâques.

Dans ces jours folemnels nos Confréres nouvel lement initiés au Sanctuaire des Muses, y viennent payer le tribut de leur adoption, non par des Eloges, mais par des Difcours ou des Differtations, des Piéces d'Eloquence ou de Poëfie, dont les fujets, quoique laiffés au choix des Auteurs, font prefque toujours rélatifs aux Belles Lettres. L'Académie n'a pas cru devoir fe donner de titre qui embraffat néeeffairement d'autres objets, mais auffi ne les exclut elle pas. Nous avons en effet plufieurs Amateurs de Phyfique & d'Hiftoire Naturelle. On a ici l'occafion d'acquérir fans peine ces connoiffances auffi utiles qu'agréables; nos Côtes font remplies d'une infinité de Coquillages, de Plantes & d'autres curiofités,

(a) Les Séances ordinaires de l'Académie se tiennent le Mercredi depuis quatre heures jufqu'à fept.

que

que nos Philofophes Naturaliftes trouvent fous leur main, & qui leur fourniffent la matiere d'une correfpondance très-avantageufe avec M. de Reaumur, notre illuftre Compatriote.

Ce que nous pourrions perdre du côté de nos Citoyens, par le genre d'occupation que la Nature préfente fur les Ports de Mer, l'Académie le répare avec ufure par les Etrangers diftingués qu'elle a la liberté de s'affocier. Ils font fans doute la portion. la plus brillante de la Compagnie, elle le reconnoît avec plaifir & le publiera toujours avec reconnoiffance. Vous en allez juger vous-même par la lifte que je vous envoye; vous y verrez d'abord les Académiciens Honoraires, qui ont féance fuivant. leurs Charges ou Dignités, enfuite les Titulaires, placés indiftinctement, & enfin les noms de nos illu res Affociés, fuivant l'ordre de leur réception.

IN

ACADEMIE

DES BELLES-LETTRES DE LA ROCHELLE.

S. A. S. MONSEIGNEUR LE PRINCE DE CONTI,

PROTECTEUR.

ACADÉMICIENS HONORAIRES.

M. L'Evêque.

M. Le Commandant.

M. L'Intendant."

M. DE LA CHEVALERAŸE.

M. Le Comte DE BOURSAC.*

M. Le Doyen du Chapitre.

M. Le Préfident au Préfidial.
M. Le Lieutenant-Général.

M. Le Doyen du Bureau des Finances.

M. Le Procureur du Roy au Préfidial.

M. Le Maire.

* Ces MM. ont bien voulu accepter des places d'Honoraires fur les prieres réiterées de l'Académie.

ACADÉMICIENS TITULAIRES.M. BOUTIRON, Avocat au Préfidial.

M. CADORET DE BEAUPREAU, Conseiller au Préfids M. DE HILLERIN, Tréforier du Chapitre.

M. MARTIN-DE CHASSIRON, Tréforier de France & Confeiller d'Honneur au Préfidial

M. D'ARGER, Chanoine:

M. FONTAINE, Lieutenant Particulier au Préfidial: M. GASTUMEAU, Procureur du Roy des Traites, Secrétaire perpétuel.

M. ROBERT-DE BEAUREPAIRE, Confeiller au Préfidial & Procureur du Roy à la Police.

M. VALIN; Avocat & Procureur du Roy de l'Amirauté & de l'Hôtel-de-Ville; fecond Secrétaire. M. L'Abbé-Comte DE GENNES, Chanoine.

Le R. P. VALOIS, Jéfuite, Profeffeur d'Hydrographies M. JAILLOT, Supérieur de l'Oratoire, Curé de Saint Sauveur.

M. RICHARD, Tréforier de France.

M. L'Abbé BoNVALLET-DES BROSSES:
M. L'Abbé DE LAVAU, Prieur d'Aytré:
M. DE HASTREL, Prévôt-Général.

M. L'Abbé BRIAN, Chanoine.

M. L'Abbé DE ROUSSI-DE CASENEUVE, Grande Aumônier du Chapitre:

M. GIRARD-DE VILLARS, Docteur en Médecine:

M. MERCIER-DU PATI, Tréforier de France:
M. BOURGEOIS, Avocati

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