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ACADÉMICIENS ASSOCIÉS,
Suivant l'ordre de leur Réception,

M. L'Abbé SEGUI, de l'Académie Françoife.
Le R. P. DE LA TOUR, Principal du Collége de
Louis le Grand.

M. BOMPAR, Médecin du Roy en l'Isle de Ré.
Le R. P. DE MENOUX, Jésuite.

M. FERCHAUT-de Reaumur, de l'Académie Royale des Sciences, &c.

M. DESLANDES, Commiffaire Général de la Marine à Rochefort.

M. LE FRANC, Avocat-Général de la Cour des Aydes de Montauban, de l'Académie de la même Ville, & des Jeux-Floraux de Toulouse.

M. DAGIEU, ci-devant Envoyé du Roy à Bruxelles. M. DE BOLOGNE, ci-devant Moufquetaire du Roy, Le R. P. LOMBARD, Jéfuite, de l'Académie des Jeux-Floraux.

M. Le Chevalier DE SOLIGNAC, Secrétaire du Cabinet & des Commandemens du Roy de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar.

M. TERCIER, ci-devant Secrétaire d'Ambaffade en Pologne.

M. ARCERE, de l'Oratoire.

M. GUETTARD, Docteur en Médecine de la Faculté de Paris, & de l'Académie des Sciences.

Le R. P. SENEMAUD, Jéfuite.

M. L'Abbé DE LA VILLE, Miniftre du Roy auprès des Etats Généraux..

M. DE VOLTAIRE, de l'Académie Françoife. M. L'Abbé VATRY, Grand-Chantre de la Rochelle, de l'Académie des Sciences, Infpecteur, & Profeffeur en Langue Grecque au Collège Royal.

M. TITON-DU TILLET.

ACADÉMICIENS MORTS.

MESSIEURS

Girard-de Bellevue, Affeffeur au Préfidial.
Cadoret, Chanoine & Confeiller au Préfidial.
Renaud, Avocat.

Du Bedat, Procureur du Roy au Bureau des Finan

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Cailler-des Barbalieres, Médecin du Roy en furvivance de l'Hôpital Militaire.

De Maraffé, Major de la Place,

L'Abbé de Langerie.

Le Comte d'Estampes, Colonel-Lieutenant du Régiment de Chartres.

Fé-de Boifragon, Lieutenant Particulier au Préfidial d'Angoulême.

RELATION ABREGÉE

DU SIEGE DE LA ROCHELLE, En 1573.

Par MM. JAILLOT & ARCERE, de l'Oratoire

L

A Journée de la Saint Barthelemi avoit jetté la confternation dans tout le Royaume. L'image du danger épouvanta les Rochellois, & la frayeur leur infpira la réfolution de fe garantir d'un malheur femblable. Bientôt la crainte produifit la défobéiffance; perfuadés que l'orage alloit fondre fur cux a ils ferent férieufement à l'écarter.

pen

Leurs Magiftrats envoyerent des Députés à Brouage vers Strozzi & le Baron de la Garde. Le prétexte de la députation étoit d'apprendre les motifs & les circonftances de la fanglante fcène de Paris; mais le deffein de pénétrer les difpofitions de la Cour en fut le véritable fujer.

Strozzi & la Garde écrivirent aux Magiftrats de la Rochelle que l'événement qui les allarmoit, n'étoit qu'une affaire particuliere & qui n'auroit par rapport aux Rochellois aucune fuite que le Roi ne penfoit ni à les inquiéter, ni à déroger aux Edits de Pacification, & ne s'occupoit au contraire que des moyens de renouer les liens de la concorde ils finiffoient en offrant aux Rochellois des Troupes pour la fureté de la Ville. Ces offres ne furent pas acceptées; elles parurent dangereufes à des Efprits jaloux de leurs priviléges, & d'ailleurs perfuadés qu'on youloit leur nuire, en feignant de les fecourir.

Sur ces entrefaites d'Audevars & Bouchereau, tous deux Pairs, arriverent de Paris avec des depêches de

la Cour. Auffi-tôt le Maire indiqua une affemblée générale. Les lettres y furent lûes; enfuite d'Audevars prenant la parole, ajouta que le Roi accordoir le libre exercice de la Religion, à condition qu'il feroit restraint dans l'enceinte de la Ville, & qu'on n'y admettroit aucun Etranger,

On répondit à d'Audevars en termes généraux que les Rochellois n'oublieroient pas qu'ils avoient un Maître, & que le devoir feroit toujours la regle de leurs demarches,

Dans la lettre qui fut écrite au Roi ils le fupplioient de conferver à leur Ville la liberté de Religion & d'étendre cette faveur fur tout le Royaume; ils rappelloient leurs anciens Priviléges qui ne fouffroient pas que la Rochelle eût de garnifon ni de Gouverneur. Claude Texier fut chargé de porter aux pieds du Trône les réponfes & les fupplications

de la Ville.

d'Etat fous

On vit paroître en même-tems une autre réponse Mémoires à la lettre du Roi; c'étoit l'ouvrage d'une plume Charles IX. hardie, compofé fous le nom des Gentilshommes, des Capitaines & des Habitans de la Rochelle; libelle audacieux dans lequel l'amertume des plaintes n'étoit pas même adoucie par les expreffions.

Cependant on n'oublioit rien pour mettre la Rochelle en état de fe défendre. On fit le dénombre- Barbor. ment des habitans, qu'on partagea en feize Compagnies, Robert Chinon, Ingenieur, fut chargé de diriger les travaux Militaires.

Tout infpiroit aux habitans de la confiance & de Thuanus, la hardieffe; ils comptoient que dès qu'une flotte d'Angleterre paroîtroit à la hauteur des Côtes & fe difpoferoit à faire une defcente, plus de mille Gentilshommes de Saintonge & de Poitou prendroient les armes. Ils trouvoient une grande reffource dans le mauvais état du Royaume. En effet il falloit des

fommes immenfes pour entreprendre le fiége de la Rochelle, & l'épuisement des finances fembloit en éloigner le projet. La Cour étoit agitée par les factions de plufieurs rivaux qui fe difputoient les premieres places, moins occupés du foin de fauver l'Etat, qu'animés par la fureur de fe détruire les uns les autres. Tout cela foutenoit l'espoir des Rochellois. Dans les Cercles on en faifoit le fujet des entretiens ordinaires & la matiere des plus graves difcours dans les Chaires. L'autorité que la Religion donnoit aux Miniftres, en rendoit le détail plus intéreffant & plus vif dans leur bouche.

La Place & de Nort tenoient parmi eux un rang Barbot. diftingué. Le premier étoit né à Bordeaux; c'étoit un homme de baffe naiffance, rebutant par un air de rudeffe & de férocité, compagnes ordinaires d'une mauvaise éducation; au refte grand artisan d'intrigues & de cabales, zelé jufqu'à l'excès. Ce zele qu'il faifoit tant valoir étoit moins dans le cœur que dans le tempérament. Le principe qui le faifoit agir fe decouvrit par trop d'endroits pour être méconnu. On verra quels furent fes emportemens & fon indigne procedé à l'égard de la Noue.

De Nort avoit reçu de la nature une grande faz Mémoires cilité de s'énoncer noblement, & l'heureux talent de de Caurian. perfuader. Par fes difcours féduifans il entrainoit la multitude. Le grand crédit qu'il s'étoit acquis & qu'il pouffoit au-de-là des bornes, lui fit donner par les Mff.de Bau- Proteftans le nom de Pape de la Rochelle & de ruineur d'icelle par fon ambition.

doüin.

Ces deux hommes haranguoient continuellement le peuple; ils repréfentoient Coligni expirant fous les coups de fes meurtriers, entouré de mille innocentes victimes, que le même glaive avoit affociées Caurian. à fa trifte deftinée; image qui gravoit dans les efprits Phorreur de cette action, & faifoit naître dans les

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